HMS Sibyl (P217)

Le HMS Sibyl[Note 1] (Pennant number : P217) est un sous-marin britannique de classe S du troisième lot, construit pour la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Il faisait partie des unités construites entre 1941 et 1944 par les Britanniques pour des opérations offensives. Il a été construit par Cammell Laird et lancé le 29 avril 1942.

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HMS Sibyl

Le HMS Sibyl en surface
Type Sous-marin, classe S
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Chantier naval Cammell Laird, Birkenhead Royaume-Uni
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut démoli en 1948
Équipage
Équipage 48 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 66,1 m
Maître-bau 7,16 m
Tirant d'eau 3,4 m
Déplacement 879 tonnes en surface / 1006 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs électriques
2 arbres à hélice
Puissance Diesel : 1 900 ch (1 400 kW)
électrique : 1 300 ch (970 kW)
Vitesse 14,75 nœuds (27,32 km/h) en surface)
8 nœuds (15 km/h) en immersion
Profondeur 91 m
Caractéristiques militaires
Armement 7 tubes lance-torpilles de 533 mm : 6 d'étrave, 1 de poupe
13 torpilles ou 12 mines
1 canon de pont de 76 mm
1 canon AA de 20 mm Oerlikon
Électronique ASDIC type 129AR ou 138
Radar d'alerte précoce type 291
Rayon d'action 6 000 milles marins (11 112 km) à 10 nœuds (67-92 tonnes de fuel)
Carrière
Indicatif P217

Conception

Les sous-marins de la classe S ont été conçus pour patrouiller dans les eaux resserrées de la mer du Nord et de la mer Méditerranée. Les navires du troisième lot étaient légèrement agrandis et améliorés par rapport à ceux du deuxième lot. Ils avaient une coque plus solide, transportaient plus de carburant, et leur armement était modernisé.

Schéma d'un sous-marin de classe S.

Ces sous-marins avaient une longueur hors tout de 66,1 mètres, une largeur de 7,2 m et un tirant d'eau de 4,5 m. Leur déplacement était de 879 tonnes en surface et 1 006 tonnes en immersion [1]. Les sous-marins de la classe S avaient un équipage de 48 officiers et matelots. Ils pouvaient plonger jusqu'à la profondeur de 90 m[2].

Pour la navigation en surface, ces navires étaient propulsés par deux moteurs Diesel de 950 ch (708 kW), chacun entraînant un arbre et une hélice distincte. En immersion, les hélices étaient entraînées par un moteur électrique de 650 ch (485 kW). Ils pouvaient atteindre 15 nœuds (28 km/h) en surface et 10 nœuds (19 km/h) en plongée [3]. En surface, les sous-marins du troisième lot avaient une autonomie en surface de 6 000 milles marins (11 000 km) à 10 nœuds (19 km/h), et en plongée de 120 milles (220 km) à 3 nœuds (5,6 km/h)[2].

Ces navires étaient armés de sept tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) dont six à la proue et un tube externe à la poupe. Ils transportaient six torpilles de recharge pour les tubes d’étrave, pour un total de treize torpilles. Douze mines pouvaient être transportées à la place des torpilles intérieurement arrimées. Les navires étaient aussi armés d'un canon de pont de 3 pouces (76 mm)[4].

Les navires du troisième lot de la classe S étaient équipés d’un système ASDIC de type 129AR ou 138 et d’un radar d’alerte avancée de type 291 ou 291W [5].

Engagements

Le HMS Sibyl a été commandé par l’Amirauté britannique le et construit par le chantier naval Cammell Laird à Birkenhead. Sa quille fut posée le , et il fut lancé le . Il fut commissionné dans la Royal Navy le . Il a passé sa carrière en temps de guerre en mer Méditerranée et en Extrême-Orient.

Méditerranée

Le HMS Sibyl s’est distingué en coulant de nombreux navires ennemis, y compris le navire marchand italien Pegli, le navire marchand français (remis en service par les Allemands) Saint-Nazaire, le dragueur de mines auxiliaire allemand M 7022/Hummer, cinq voiliers grecs et un voilier inconnu.

Il a également attaqué sans succès le navire marchand italien Fabriano, le pétrolier allemand Centaur et un navire seulement identifié comme « un navire marchand d’environ 1500 tonnes » faisant partie d’un convoi allemand. Son commandant entre juin 1942 et le 3 juillet 1944 était le lieutenant Ernest John Donaldson Turner, qui a reçu l’Ordre du Service distingué le 23 juin 1943. Le lieutenant Huston (Tex) Roe Murray, qui succéda à Turner, resta le commandant du sous-marin jusqu’à la fin de la guerre. Son premier lieutenant était Stephen Jenner, qui devint plus tard commandant de la flotte de sous-marins du Canada.

Extrême-Orient

Après avoir été transféré dans l’océan Pacifique au début de 1945, le HMS Sibyl continue à causer des pertes aux navires ennemis. Sa première patrouille en Extrême-Orient se déroule autour des îles Andaman et au sud de Singapour dans le détroit de Malacca. Il coule nombre de navires japonais avec ses tirs d’artillerie et des charges de sabordage dans le détroit de Malacca. Par trois fois, après ces attaques réussies, il est mitraillé par des avions et attaqué à coups de charges de profondeur[6].

Le HMS Sibyl a été le premier sous-marin britannique à faire surface dans le port de Singapour après la capitulation des Japonais. Il a opéré à partir de Trincomalee, à Ceylan, et à partir du navire-dépôt HMS Forth.

Après le largage des bombes atomiques sur le Japon, Louis Mountbatten, commandant suprême en Extrême-Orient, voulait que la reddition des Japonais soit signée à Singapour et a convoqué la flotte pour être là. Le HMS Sibyl était le navire qui avait été dans le port le plus longtemps, et son équipage a donc été invité à la cérémonie, qui a eu lieu à bord du HMS Sussex[7] . Les prisonniers de guerre, principalement britanniques et australiens, détenus par les Japonais dans le camp de prisonniers de Changi ont été libérés, emmenés à bord des navires britanniques et nourris de sandwiches au corned-beef et de thé chaud, car ils étaient dans un état épouvantable. On remarqua que tout le port sentait le pain fraîchement cuit pendant plusieurs jours, car les nombreuses cuisines des navires étaient chargées de nourrir les prisonniers de guerre affamés[7].

Après guerre

Le HMS Sibyl, qui avait survécu à la Seconde Guerre mondiale, fut vendu. Il arriva à Troon en mars 1948 pour démolition.

Notes et références

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin
  1. Akermann, p. 341
  2. McCartney, p. 7
  3. Bagnasco, p. 110
  4. Chesneau, pp. 51–52
  5. Akermann, pp. 341, 345
  6. HMS Sibyl, Uboat.net
  7. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, , reprint of the 1989 éd. (ISBN 978-1-904381-05-1)
  • (en) Erminio Bagnasco, Submarines of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-0-87021-962-7)
  • (en) Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946, Greenwich, UK, Conway Maritime Press, (ISBN 978-0-85177-146-5)
  • (en) J. J. Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy: The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy (Rev. ed.), Chatham Publishing, London, (ISBN 978-1-86176-281-8).
  • (en) Innes McCartney, British Submarines 1939–1945, vol. 129, Oxford, UK, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », (ISBN 978-1-84603-007-9)

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