Hammaguir

Hammaguir est une localité de la commune algérienne d'Abadla dans la wilaya de Béchar, fondée en 1948 sous le nom de B-2 Hammaguir. Elle est située à 120 km au sud-ouest de Béchar.

Hammaguir
Noms
Nom arabe algérien حماقير
Administration
Pays Algérie
Wilaya Béchar
Commune Abadla
Statut base aérienne / village
Géographie
Coordonnées 30° 53′ 39″ nord, 3° 02′ 07″ ouest
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Hammaguir
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Hammaguir

    Son nom a été créé pour l'occasion par les militaires français et est une contraction de Hamada du Guir, de hamada, mot arabe nommant les plateaux du Sahara[1] et de Guir, un oued voisin. Ce site a été choisi par l'armée française pour installer des rampes de lancements de missiles et de fusées en complément des polygones B0 et B1 du premier Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux (CIEES) situé à Colomb-Béchar. Le site a été restitué à l'Algérie en , qui semble encore l'utiliser d'après les vues aériennes nocturnes de la Nasa[2].

    CIEES d'Hammaguir (1948-1967)

    Les deux sites de tirs du CIEES de Colomb-Béchar n'étaient pas suffisants pour lancer de plus grands missiles. En 1948, il fut décidé de créer un autre complexe ou polygone nommé B2 à Hammaguir. Quatre rampes de lancement furent créées :

    • Bacchus site de lancement pour des fusées-sondes à propergol solide.
    • Blandine site de lancement des fusées-sondes à propergol liquide.
    • Béatrice utilisée pour le lancement de missiles sol-air. Il a été utilisé plus tard pour le lancement de la fusée Cora pour le programme Europa.
    • Brigitte utilisée pour l'expérimentation des séries de fusées « pierres précieuses » (Agate, Topaze, Émeraude, Saphir, Rubis) qui ont abouti au lanceur spatial Diamant[3].

    Les essais de biologie spatiale à Hammaguir ont été les premiers réalisés pour la France, avec le lancement d'êtres vivants dans une fusée-sonde Véronique dès 1961. Le site a aussi permis le lancement du premier satellite français Astérix avec une fusée Diamant en 1965[4] depuis le pas de tir Brigitte.

    Rampes de lancement B2

    Symbole Situation géographique Type de lanceur
    Bacchus 30° 50′ 59″ N, 3° 04′ 09″ O Agate, Bélier, Centaure, Dragon, Topaze, VE10 Aigle
    Beatrice 30° 48′ 10″ N, 3° 01′ 04″ O Cora
    Blandine 30° 51′ 32″ N, 3° 05′ 06″ O Véronique, Véronique 61, Vesta
    Brigitte 30° 46′ 42″ N, 3° 03′ 14″ O Agate, Diamant A, Émeraude, MSBS M1, Rubis, Saphir, SSBS S1 (en), VE10 Aigle

    Accords d'Évian (1962)

    Les accords d'Évian contenaient des clauses annexes dites « secrètes » autorisant la présence française prolongée pour certains sites militaires après la guerre d'Algérie. La base de lancement de fusées d'Hammaguir fut laissée à disposition des autorités françaises cinq années supplémentaires. La base fut évacuée en 1967 conformément aux accords d'Évian. Il fut lancé plus de 271 fusées depuis ce site.

    Notes et références

    • Michel Beretti, Jérôme Lamy et Élise Parré, La base spatiale d'Hammaguir - Traversée culturelle dans les archives de l'Espace #1, CNES, , 208 p. (ISBN 978-2-85440-040-3)
    • William Huon, Ariane, une épopée européenne, Boulogne-Billancourt, ETAI, , 207 p. (ISBN 978-2-7268-8709-7)
    1. Huon, p. 24.
    2. « NASA Worldview région Hammaguir », sur worldview.earthdata.nasa.gov, NASA EOSDIS, (consulté le )..
    3. « Le CIEES (Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux) », sur fuseurop.univ-perp.fr.
    4. « Asterix », sur fuseurop.univ-perp.fr.

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

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