Hans Erni

Hans Erni, né le à Lucerne où il est mort le , est un peintre, graphiste, graveur et illustrateur suisse.

Pour les articles homonymes, voir Erni.

Hans Erni
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Formation
École des arts appliqués de Lucerne (d) ()
Académie Julian ()
United State Schools for Fine and Applied Arts (d) ()
Lieu de travail
Conjoints
Gertrud Erni-Bohnert (en) (jusqu'en )
Doris Erni (d) (depuis )
Enfant
Simone Erni (d)
Distinctions
Site web
Avers d'un pièce de monnaie commémorative de 50 francs suisses Pro Patria pour le centenaire de Hans Erni (2009).

Biographie

Il entre en apprentissage dans un bureau de topographie puis travaille durant sa jeunesse comme dessinateur en bâtiment chez l'architecte Friedrich Felder. En 1927, il rejoint l'école d'art de Lucerne. Dès 1928, il monte à Paris étudier à l'Académie Julian qui lui attribue un prix. Un an plus tard, il part pour Berlin et d'autres villes d'Europe[1]. Il y rencontre Kandinsky, Mondrian et bien d'autres. Ses influences sont clairement cubistes au travers de Braque et Picasso. À la fin des années 1930, il fait plusieurs voyages à Londres où il découvre les mouvements abstraits. De 1930 à 1934, il travaille sous le pseudonyme de François Grèque[2]. Il adhère au groupe Abstraction-Création et en 1937-1938, à Londres, il rencontre et devient ami de Henry Moore, Ben Nicholson, Barbara Hepworth et les émigrés allemands membres du Bauhaus[3]

Hans Erni par Erling Mandelmann (1967).

Ce n'est qu'après la guerre que son génie éclate avec de nombreuses peintures et expositions. Erni travaille dans plusieurs ateliers disséminés en Europe. Il devient célèbre par la réalisation d'une grande peinture murale pour l'Exposition nationale suisse de 1939 à Zurich, sur laquelle il rend un discret hommage au designer automobile Paul Jaray, son voisin à Lucerne[4]. Il participe à la création de l'Alliance suisse, un groupe d'artistes helvétiques, et concourt aux compétitions artistiques des Jeux olympiques d'été de 1948[5]. Erni est aussi à l'origine de nombreux timbres destinés aux PTT suisses (Poste, Télégraphe et Téléphone), l'organisation Pro Juventute, le Liechtenstein et l'ONU. Le , le musée portant son nom s'ouvre à Lucerne près du Musée suisse des transports. En 1989, Erni est récompensé pour ses œuvres dans le domaine sportif par le United States Sports Academy à Daphne, Alabama. En 1992, Erni réalise le portrait du Secrétaire Général de l'ONU, Javier Pérez de Cuéllar, portrait qui est affiché dans le bâtiment de l'ONU à New York. L'ONU a, en quelque sorte, joué le rôle de mécène puisque de nombreuses œuvres d'Erni ont été commandées par l'organisation.

Cirque Knie, fontaine dans Duftrosengarten à Rapperswil.
Partie droite de la fresque de Hans Erni sur le mur d'enceinte du Palais des Nations Unies, du côté de la place des Nations à Genève.

Erni est un peintre très populaire en Suisse. Son talent ne se limite pas à la peinture, mais s'exprime également par la sculpture et la gravure. Son style unique, avec des contours marqués d'un trait blanc, des personnages charnus mais fidèlement représentés aux côtés d'animaux, l'a rendu célèbre. La science, l'histoire et la mythologie sont des thèmes récurrents, ses peintures mettent en scène le contraste entre l'Antiquité, le monde contemporain et les civilisations. De nombreuses expositions lui sont consacrées, que ce soit en Suisse ou en Europe.

Bien que toujours actif, il meurt le à Lucerne, sa ville natale, dans la clinique Hirslanden St-Anna[6].

Vie privée

Sa mère Maria Schär et son père Gotthard ont eu quatre filles et quatre garçons. Il est marié à Doris et il est père de deux filles, Simone et June[7].

Exposition récente

2011 : Hans Erni - de Martigny à Etroubles, Centre d'exposition, Etroubles (Italie) - éd. Fondation Pierre Gianadda

Œuvres monumentales

Son amitié avec Léonard Gianadda l'a conduit à réaliser à sa demande plusieurs œuvres monumentales :

  • à Martigny :
    • Le Minotaure, 1999, sculpture en bronze pour le giratoire avenue de la Gare/rue du Léman
    • La Fontaine Ondine sur le parvis de la Fondation Pierre Gianadda, 2003, lave émaillée
    • La jeune fille et le Minotaure, 2008, céramique monumentale ornant un immeuble
    • Les Âges de la vie, 2011, fresque en céramique pour la façade de Fondation Annette et Léonard Gianadda
    • Suite de dix-sept vitraux pour le temple protestant de Martigny, commandés par Léonard Gianadda en mémoire de son épouse Annette Pavid-Gianadda, dessinés par l'artiste en 2012 et 2013, réalisés par l'atelier Marcq-Simon à Reims, posés en 2012 et 2014.
  • à Etroubles, Val d'Aoste (Italie) :
    • Pégase, 2004, céramique monumentale ornant un bâtiment d'habitation, lave émaillée

Récompenses

  • 1928, Prix de l'Académie Julian
  • 1968, Prix culturel de la ville de Lucerne
  • 1983, Médaille de la paix de l'ONU[8]
  • 2008, Life Time Award, un prix suisse qui récompense l'œuvre de toute une vie[9]

Notes et références

  1. L'Illustré, 2 mai 1979
  2. Construire, 23 mars 1983
  3. Fiche Encyclopédie du monde actuel, C.H. Favroz, Lausanne, 19 juillet 1974
  4. Marcel Just, « Stromlinienfaszination. Hans Erni und Paul Jaray », Art + Architecture, no 2, , p. 76-81 (ISSN 1421-086X).
  5. https://www.olympedia.org/athletes/921287
  6. « Le peintre lucernois Hans Erni est décédé à l'âge de 106 ans », sur rts.ch (consulté le )
  7. Le temps, 16 janvier 1999
  8. Le Nouvelliste, 20 février 1999
  9. Émission SSR, 11 janvier 2009

Annexes

Bibliographie

  • (de) Konrad Farner, Hans Erni, Weg und Zielsetzung des Künstlers. Arbeiten aus den Jahren 1931 bis 1942. Amstutz, Herdeg & Co. 1943, Zurich 1943
  • (de) Konrad Farner, Hans Erni. Ein Maler unserer Zeit. Mundus (Erbe und Gegenwart 48), Bâle 1945
  • (de) Josef Rast, Grafiker als Maler, Hans Erni, Alfred Pauletto, Celestino Piatti, Hugo Wetli, Kurt Wirth. Kunstverein Olten, Olten, 1962
  • (fr) Claude Roy, Hans Erni, La Guilde du Livre, num. H. C., Lausanne, 1964
  • (fr) Catalogue raisonné de l'œuvre lithographie et grave de Hans Erni, Caillier, Genève, 1969
  • (fr) Jot Singh, Hans Erni, Éditions de la Tribune, Genève, 1979
  • (fr) Walter Ruegg, Hans Erni, peintures, Éditions Erpf, Berne, 1980
  • (de) John Matheson, Hans Erni. Das zeichnerische Werk und öffentliche Arbeiten, Ex Libris, Zurich, 1983
  • (fr) Fondation Gianadda, Erni, vie et mythologie, Martigny, 1989
  • (de) Hans Erni. Werkverzeichnis der Lithographien, ABC, Zurich 1993, (ISBN 3-85504-141-5)
  • (de) Jean-Charles Giroud, Hans Erni. Die Plakate 1929–1992, Benteli, Berne, 1993
  • (de) Enrico Ghidelli, Kunst im Kleinen. Die philatelistischen und numismatischen Werke von Hans Erni, Multipress, Reinach, 1995, (ISBN 3-9520837-0-4)
  • (fr) Jean-Charles Giroud, Hans Erni. Catalogue raisonné des livres illustrés, Genève, 1996
  • (fr)(en)(de) John Matheson, Hans Erni gestaltend – Hans Erni à l'œuvre – Hans Erni at work. ABC, Zurich, 1996, (ISBN 3-85504-161-X)
  • (de) Karl Bühlmann, Geächtet – geachtet. Die Geschichte des Hans Erni-Museums im Verkehrshaus der Schweiz in Luzern. Eine Dokumentation, Hans Erni-Stiftung, Lucerne, 1997.
  • (de) Andres Furger, Ateliergespräche mit Hans Erni, NZZ, Zurich, 1998, (ISBN 3-85823-739-6)
  • (de) Karl Bühlmann, Marco Obrist, Hans Erni. Dialog. Arbeiten im öffentlichen Raum, Benteli, Berne, 2002, (ISBN 3-7165-1285-0)
  • (de) Karl Bühlmann, Zeitzeuge Hans Erni. Dokumente einer Biografie von 1909 bis 2009, NZZ, Zurich, 2009, (ISBN 978-3-03823-505-7)
  • (en) Bénézit, , 20608 p. (ISBN 978-0-19-977378-7 et 9780199899913, lire en ligne)
  • (en) Anne Pastori, Grove Art Online, (ISBN 978-1-884446-05-4, lire en ligne)
  • Le Delarge (lire en ligne)

Filmographie

  • Raphaël Blanc, Hans Erni, un peintre dans le siècle, Artémis Films Production, , retraçant la vie de l'artiste à l'aube de son centième anniversaire.
  • Philippe Nicolet, Hans Erni, mon deuxième siècle. Les derniers mois de la vie de l’artiste filmés en 3D, 2016

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail de la gravure et de l'estampe
  • Portail arts et culture de la Suisse
  • Portail de la Suisse centrale
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.