Henri de Tréveneuc
Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de Tréveneuc, est un homme politique français, né le à Lantic (Côtes-d'Armor) et mort le à Paris.
Henri de Tréveneuc | |
Fonctions | |
---|---|
Sénateur des Côtes-du-Nord | |
– | |
Élection | |
Réélection | |
Circonscription | Côtes-du-Nord |
Successeur | Charles Haugoumar des Portes |
Représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale | |
– | |
Élection | |
Circonscription | Côtes-du-Nord |
Représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale | |
– | |
Élection | |
Circonscription | Côtes-du-Nord |
Représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale | |
– | |
Élection | |
Circonscription | Côtes-du-Nord |
Conseiller général des Côtes-du-Nord | |
– | |
Circonscription | Étables |
Biographie | |
Nom de naissance | Henri-Louis-Marie Chrestien de Tréveneuc |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lantic |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris (8e) |
Nature du décès | suites d'une chute |
Sépulture | Tréveneuc |
Nationalité | française |
Fratrie | Fernand de Tréveneuc |
Enfants | Robert de Tréveneuc |
Diplômé de | École spéciale militaire de Saint-Cyr Faculté de droit de Paris |
Distinctions | chevalier de la Légion d'honneur |
Religion | catholique |
Biographie
Henri-Louis-Marie Chrestien de Tréveneuc naît le à Lantic[1]. Il est issu d'une famille noble de Bretagne, déclarée d'ancienne extraction en , dont deux membres accompagnèrent Louis IX à la Croisade[2]. Il est le frère aîné de Fernand de Tréveneuc[3].
Il fait ses études secondaires au collège de l'ancienne abbaye de Pontlevoy[4]. En , il entre à l'école de Saint-Cyr mais en est exclu, l'année suivante, pour avoir pris part à une insubordination[2]. Il sert quelque temps comme soldat au 5e régiment d'infanterie de ligne[5] puis comme sous-officier au 11e régiment d'infanterie légère[5]. Il quitte l'armée et, en , entre à l'École des Beaux-Arts de Paris où il suit des cours d'architecture[4],[5]. Il suit ensuite des cours de droit à la Faculté de Paris dont il est reçu licencié[4].
Carrière politique
À la révolution de , il adhère à la République[2]. Le , il est élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale[2]. Le , lors de l'envahissement du palais Bourbon par des manifestants, il figure au nombre des représentants à ne pas quitter la salle des séances de l'Assemblée[6]. Il soutient dans un premier temps le général Cavaignac, avant de bascule rapidement à la droite monarchiste. Il vote pour l'établissement du cautionnement et de la contrainte par corps ; le , pour les poursuites contre Louis Blanc et Marc Caussidière ; contre l'abolition de la peine de mort ; le , contre l'amendement Grévy ; contre le droit au travail ; pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac ; pour la suppression de l'impôt du sel ; pour la proposition Rateau ; contre l'amnistie ; pour l'interdiction des clubs ; et pour les crédits de l'expédition romaine[2].
Le , il est élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale[2]. Il vote pour la loi Falloux-Parieu et la loi restrictive du suffrage universel[2]. Il s'oppose au coup d'État de 1851. Ayant protesté contre le coup d'État, il est arrêté et détenu quelques jours à Vincennes[2]. En , il démissionne de son mandat de conseiller général des Côtes-du-Nord[7].
Il reste éloigné de la vie publique sous le Second Empire. Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il sert, comme major de place, au 6e secteur de Paris et est décoré[2].
Le , il est élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale[2]. Il siège à droite[2]. Il vote pour la paix ; le , pour les prières publiques ; le , pour l'abrogation des lois d'exil du et du ; et, le , pour le pouvoir constituant de l'Assemblée[2]. Le , il contribue au renversement d'Adolphe Thiers[2]. Il vote pour la loi du septennat du , pour l'état de siège ; et, le , pour la loi des maires[2]. Il vote contre l'amendement Wallon, contre l'amendement Duprat et contre les lois constitutionnelles des , et [2].
Le , il est élu sénateur des Côtes-du-Nord[2]. Le , il est réélu[2]. Il vote contre l'expulsion des princes, contre la nouvelle loi militaire et contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement[2].
Décès
En , une chute au palais du Luxembourg le contraint d'abord à rester alité puis, le , à subir une opération chirurgicale à la suite de laquelle son état s'aggrave[8]. Il meurt le , à l'âge de 77 ans, rue des Écuries-d'Artois[9], dans le 8e arrondissement de Paris[5],[1], des suites de sa chute[9]. Sa mort est annoncée le lendemain matin[10],[11]. L'après-midi du , le président du Sénat, Paul Challemel-Lacour, lit, en début de séance, son éloge funèbre[12],[13],[14]. Le matin du , ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Philippe-du-Roule[15],[16]. Selon ses volontés, les honneurs militaires ne lui sont pas rendus et nul discours n'est prononcé[16]. Le , il est inhumé à Tréveneuc[15],[16].
Il est le père de Robert de Tréveneuc[3].
Notes et références
- Ass. nat..
- Sénat.
- Kerviler 1897, p. 264.
- Lacaine et Laurent 1848, p. 103.
- Challemel-Lacour 1893, p. 811, col. 3.
- Lacaine et Laurent 1848, p. 103-104.
- Journal des débats , p. 2, col. 2.
- Le Petit Journal , p. 1, col. 3.
- Le Petit Journal , p. 1, col. 3.
- Le Figaro , p. 3, col. 3.
- Journal des débats , p. 3, col. 1.
- Challemel-Lacour 1893, p. 811-812.
- Le Figaro , p. 2, col. 4.
- Journal des débats , p. 4, col. 4.
- Le Figaro , p. 3, col. 1.
- Journal des débats , p. 3, col. 2.
Voir aussi
Bibliographie
- « Henri de Tréveneuc », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Henri de Tréveneuc », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- [Challemel-Lacour 1893] Paul Challemel-Lacour, « Communication relative au décès d'un sénateur », Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat., , session ordinaire de , 65e séance du , p. 811-812 (lire en ligne, consulté le ).
- [Kerviler 1897] René Kerviler (dir.), Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, liv. Ier : Les Bretons, t. IX : Chast. – Coëtm., Rennes, J. Plihon et L. Hervé, , 1re éd., 1 vol., 477, in-8o (OCLC 759607226, BNF 30679554, SUDOC 066354900, lire en ligne), no 1642, I, A, s.v. Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de Tréveneuc, p. 263-264.
- [Lacaine et Laurent 1848] Victor Lacaine et Henri-Charles Laurent, Biographies et nécrologies des hommes marquants du XIXe siècle, t. V, Paris, , 1re éd., 1 vol., 367, in-8o (OCLC 493145278, BNF 30751382, SUDOC 060215178, lire en ligne), s.v. Tréveneuc (Henri-Louis-Marie de), p. 103-104.
- [Pascal 1983] Jean Pascal (préf. de René Pleven), Les députés bretons : de à , Paris, PUF, , 1re éd., 1 vol., 809, in-8o (24 cm) (ISBN 2-13-038265-7, EAN 9782130382652, OCLC 465381927, BNF 36603607, SUDOC 000652024, lire en ligne), s.v.Tréveneuc (Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de), p. 217.
- Articles de presse
- [Le Figaro ] « Mort de M. de Tréveneuc », Le Figaro, 3e série, vol. 39e année, no 162, , p. 3, col. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- [Le Figaro ] « Obsèques », Le Figaro, 3e série, vol. 39e année, no 163, , p. 3, col. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- [Le Figaro ] Paul Hémery, « Le Sénat », Le Figaro, 3e série, vol. 39e année, no 164, , p. 2, col. 3-4 (lire en ligne, consulté le ).
- [Journal des débats ] « Paris », Journal des débats, , p. 2, col. 1 (lire en ligne).
- [Journal des débats ] « Nécrologie », Journal des débats, vol. 105e année, , éd. du matin, p. 3, col. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- [Journal des débats ] « Sénat : séance », Journal des débats, vol. 105e année, , éd. du soir, p. 4, col. 4 (lire en ligne, consulté le ).
- [Journal des débats ] « Nécrologie », Journal des débats, vol. 105e année, , éd. du soir, p. 3, col. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- [Le Petit Journal ] « Échos de partout », Le Petit Journal, vol. 31e année, no 11107, , dernière éd., p. 1, col. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- [Le Petit Journal ] « Échos de partout », Le Petit Journal, vol. 31e année, no 11125, , dernière éd., p. 1, col. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- Autres
- [Bernard 1893] Tristan Bernard, « Chronique électorale », dans Le Chasseur de chevelures : moniteur du possible, suppl. à La Revue blanche, t. IV, nos 21-22, , p. 102-104 (lire en ligne).
Article connexe
Liens externes
- [Gr. Hugo] « Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de Tréveneuc », note indexée à l'édition savante d'Histoire d'un crime, en ligne sur le site officiel du Groupe Hugo du Centre Jacques-Seebacher de l'université Paris-VII – Diderot : D'après Victor Hugo (préf. de Jean-Marc Hovasse, notes et notice de Guy Rosa), Histoire d'un crime : déposition d'un témoin, Paris, La Fabrique, , 1re éd., 1 vol., 756, 20 cm (ISBN 978-2-9133-7294-5 (édité erroné) et 978-2-9133-7294-8, EAN 9782913372948, OCLC 690507473, BNF 42123149, SUDOC 138535388, présentation en ligne).
- [Ass. nat.] « Henri, Louis, Marie Chrestien de Tréveneuc », fiche no 8819 de la base de données Sycomore des députés français depuis , en ligne sur le site officiel de l'Assemblée nationale.
- [Sénat] « de Tréveneuc Henri », fiche no 0575 de la base de données des Anciens sénateurs de la IIIe République, en ligne sur le site officiel du Sénat.
- [Léonore] « Chrétien de Tréveneuc Henri Louis Marie », cote LH/536/38, sur la base de données Léonore des personnes nommées ou promues dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, en ligne sur le site officiel du ministère de la Culture.
- Jean Boÿ, « Historique de la 15e promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (- avril) », Société amicale de secours des anciens élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, , p. 2e éd. (1re éd. ), 6 p. (lire en ligne).
- Portail de la politique française
- Portail des Côtes-d’Armor