Hiesville

Hiesville (prononcé [jɛːvil] ou [jeːvil][1]) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 70 habitants[Note 1].

Hiesville

L'église Saint-Côme-et-Saint-Damien.
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté de communes de la Baie du Cotentin
Maire
Mandat
Agnès Bouffard
2020-2026
Code postal 50480
Code commune 50246
Démographie
Gentilé Hiesvillais
Population
municipale
70 hab. (2019 )
Densité 17 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 22′ 18″ nord, 1° 15′ 48″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 38 m
Superficie 4,03 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Carentan-les-Marais
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Carentan
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Hiesville
Géolocalisation sur la carte : France
Hiesville
Géolocalisation sur la carte : Manche
Hiesville
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Hiesville

    Géographie

    La commune est au sud-est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à km au sud-est de Sainte-Mère-Église et à km au nord de Carentan[2].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[6].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[5]

    • Moyenne annuelle de température : 11,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,8 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,4 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 10,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 658 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ste Marie du Mont », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont, mise en service en 1997[11] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[12],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 913,5 mm pour la période 1981-2010[13].

    Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 40 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[15] à 10,7 °C pour 1981-2010[16], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[17].

    Urbanisme

    Typologie

    Hiesville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[18],[19],[20].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carentan-les-Marais, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (69,1 %), terres arables (30,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[23].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[24].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Hevilla en 1164 ; Heevilla en 1180 ; Hevilla en 1280 et Hievilla en 1327[25],[26].

    Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville (ancien français vile) « domaine rural », appellatif issu du gallo-roman VILLA « grand domaine rural », lui-même du latin villa rustica[27],[25],[1],[26].

    Le premier élément Hies- représente sans doute un anthroponyme selon le cas général, mais il est difficile à identifier, les formes disponibles n'étant pas assez anciennes. Peut-être s'agit-il de Hedo, nom de personne de type germanique[26],[1]. Cet avis n'est pas partagé par d'autres toponymistes qui se contente de le qualifier d'obscur[27],[25].

    Remarque : Aucun toponymiste ne fait appel au nom de personne vieux danois *Heth / Hetha, variante du vieux norrois Heiðr[28]. On note par ailleurs une rapide disparition de la consonne [ð] (notée th en vieux danois et en anglais moderne), ainsi le verbe gréer par exemple, est-il attesté depuis 1170 et passe pour un emprunt du normand au vieux norrois greiða « équiper, arranger » (cf. anglais dialectal to graith) ou encore *fliða « patelle » (cf. féroien fliða) devenu flie en normand occidental[29].

    Le gentilé est Hiesvillais.

    Politique et administration

    Liste des maires[30]
    Période Identité Étiquette Qualité
    1935 1947 Octave Bouffard    
    1947 1983 Ernest Bouffard    
    1983 En cours Agnès Bouffard[31] SE Sage-femme
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[33].

    En 2019, la commune comptait 70 habitants[Note 9], en augmentation de 4,48 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Hiesville a compté jusqu'à 208 habitants en 1831.

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    98114119203208200184201171
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    165145148126137151143140135
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    134138133100122111125119104
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    909472665769646775
    2014 2019 - - - - - - -
    6570-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[34] puis Insee à partir de 2006[35].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Le château de Hiesville.
    La ferme de Franqueville.
    • Église Saint-Côme-et-Saint-Damien (XIIIe siècle), avec son chœur du XIVe et sa chaire du XVIIe. Elle abrite un vitrail du XVIe classé à titre d'objet aux monuments historiques[36].
    • Château de Hiesville (XVIIe et XIXe siècles), encadré sur la route par deux tours basses de plan carrées[37].
    • Restes du château de Colombière (XVIe siècle) détruit en 1944 : cheminée (1556) et communs.
    • Ferme-manoir de Franqueville : c'est dans cette ferme qu'a eu lieu la distribution des vivres durant la Seconde Guerre mondiale ; et c'est ici aussi que peu après le débarquement, les Américains établirent un premier poste de commandement le .
    • Ferme-manoir de Caloville (XVIIe et XVIIIe siècles), inscrite à l'inventaire général du patrimoine culturel[38].

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2019.
    2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[7].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[8].
    5. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    6. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    7. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    8. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    9. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 148.
    2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
    3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    4. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    5. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    6. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
    7. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    8. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    9. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    10. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    11. « Station Météo-France Ste Marie du Mont - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    12. « Orthodromie entre Hiesville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
    13. « Station Météo-France Ste Marie du Mont - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    14. « Orthodromie entre Hiesville et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
    15. « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    16. « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    17. « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    18. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    19. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    20. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    21. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    22. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    23. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
    24. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    25. François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 139.
    26. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 954.
    27. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, , p. 353a.
    28. Site de Nordic Names : etymologie de Heiðr (lire en anglais)
    29. Elisabeth Ridel, les Vikings et les mots : L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, éditions Errance, Paris, 2009, pp. 217 - 208.
    30. René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche, Éditions Eurocibles, (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 253.
    31. Réélection 2014 : « Nouveau mandat de maire pour Agnès Bouffard », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
    32. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    33. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    34. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    35. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    36. « Verrière », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
    37. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 248.
    38. « Notice n°IA00001183 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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