Institut national de la santé et de la recherche médicale
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (ou Inserm, prononciation : /in.sɛʁm/) est un établissement public à caractère scientifique et technologique français spécialisé dans la recherche médicale. Il est placé sous la double tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et du ministère des Solidarités et de la Santé. Son président est Gilles Bloch depuis 2019.
et de la recherche médicale
Fondation |
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Sigles |
Inserm, INSERM |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles |
Financement | |
Siège |
Paris (101, rue de Tolbiac, 75654 cedex 13, 75654) |
Pays |
Effectif |
13 115 () |
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Chercheurs |
5 124 personnes (chercheurs, ITA, IATOS) en 2017 |
Chercheurs associés |
5 065 personnels hospitalo-universitaires en 2017 |
Président |
Gilles Bloch (depuis ) |
Organisation mère |
Université Paris sciences et lettres (depuis ) |
Affiliation | |
Budget |
1 073 000 000 € () |
Site web |
SIREN | |
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SIRET | |
OpenCorporates | |
data.gouv.fr | |
Annuaire du service public |
Historique
L'Inserm est créé en 1964 par Raymond Marcellin, le ministre de la Santé, sur les conseils de son conseiller Georges Mathé, de Gabriel Richet et de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique[1], par le décret 64-627 du [2]. Le nouvel institut est une émanation de l'Institut national d'hygiène (INH), créé en 1941 sous le gouvernement de Vichy et des seize centres de recherche impulsés par l'Association Claude-Bernard[3]. Les chercheurs et techniciens sont transférés et de nouveaux laboratoires sont fondés, l'INH étant sous-dimensionné par cet aspect.
En 1964, le budget alloué à l’INH est de 54 millions de nouveaux francs pour un effectif de 1 065 agents dont 452 chercheurs et 613 ITA[n 1]. Il passe en 1974, à la suite d’une hausse importante des moyens de la recherche médicale, à 246 millions pour un effectif de 4 589 agents dont 2 804 chercheurs et 1 785 ITA)[4][source insuffisante].
En 1983, l'Inserm devient un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST)[5].
Depuis Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé) rassemble les grands acteurs de la recherche biomédicale en France, à savoir huit grands établissements publics — le CNRS, l'INRIA, l'Inserm, l'Institut Pasteur, auxquels s’associent les universités et les CHU[Lesquels ?] avec pour objectif de coordonner équipes et programmes[6].
L'Inserm a depuis lors pour mission l'étude de la santé humaine avec pour vocation d'investir le champ de la recherche biomédicale fondamentale et appliquée, dans les domaines de la biologie cellulaire, la biologie moléculaire, la génétique, la physiologie, la physiopathologie, la thérapie génique, l'épidémiologie, l'imagerie médicale, etc. Son expertise permet notamment une saisine de la Haute autorité de santé (HAS) pour actualiser les recommandations professionnelles dans les différents domaines.
En 2016, l'Inserm s'est doté d'un plan stratégique pour anticiper les défis de la révolution biologique, technologique et accompagner l’évolution de ce que sera la médecine de demain. Ce plan est accompagné d'un contrat d’objectifs avec l’État pour la période 2016-2020.
Dans la recherche de vaccins contre la Covid-19, l'Inserm ouvre le la plateforme d'information et d'inscription Covireivac.fr afin de recruter 25 000 volontaires pour conduire des essais cliniques[7].
Organisation, personnels et budget
L'Inserm est dirigé par un président entouré de deux instances scientifiques, le conseil scientifique et les commissions scientifiques spécialisées, et d'une instance administrative, le conseil d'administration.
En 2017, l'Inserm est constitué de 281 unités (pour la plupart, environ 85 %, insérées au sein d'hôpitaux et d'universités)[8], 36 centres d'investigation clinique, de 34 unités de service et de 31 laboratoires européens et internationaux associés. La plupart des unités sont mixtes dans leur rattachement et leur financement, c’est-à-dire labellisées également en tant qu'unités CNRS ou départements universitaires.
Le personnel est réparti en deux corps distincts : les chercheurs (directeurs et chargés de recherches) d'une part ; les ingénieurs et techniciens (ingénieurs de recherches, ingénieurs d'études, assistants ingénieurs et techniciens) d'autre part. En 2017, près de 15 000 personnes travaillent au sein de structures dépendantes ou associées à l'Inserm, dont 5 147 titulaires de l'institut, réparties dans 276 unités de recherche.
L'Inserm publie chaque année un rapport d'activité. En 2017, les chercheurs de l'Inserm ont été à l'origine de 13 220 publications scientifiques dont 6 000 cosignées par au moins un autre pays.
Budget
- 2006 : 557 millions d'euros.
- 2007 : 612 millions d'euros[9] répartis à 83 % pour les activités de recherche des unités. À titre indicatif son équivalent américain, les National Institutes of Health, dispose d'un budget de 27 milliards de dollars.
- 2009 : 715 millions d'euros.
- 2010 : le budget primitif (voté au conseil d'administration du ) était de 742 586 977 euros, puis il fut modifié (conseil d'administration du ) pour atteindre 858 523 336,52 euros.
- 2012 : 953 millions d'euros[10].
- 2014 : 867 millions d'euros (70 % de subventions d'État et 30 % de ressources externes).
- 2017 : 957 millions d'euros (65 % de subventions d'État et 35 % de ressources externes).
- 2018 : 908 millions d'euros (68 % de subventions d'État et 32 % de ressources externes).
- 2021 : 967 millions d'euros (67 % de subventions d'État et 33 % de ressources externes).
- 2022 : 1 073 millions d'euros (62,9 % de subventions d'État et 37,1 % de ressources externes)[11].
Présidents
- 1964-1969 : Eugène Aujaleu
- 1969-1979 : Constant Burg
- 1979-1982 : Philippe Laudat
- 1982-1996 : Philippe Lazar
- 1996-2001 : Claude Griscelli
- 2001-2007 : Christian Bréchot
- 2007-2014 : André Syrota
- 2014-2018 : Yves Lévy (dont intérim du [12] au [13] 2018)
- 2018-2019 : Claire Giry (par intérim du [14] au )
- 2019- : Gilles Bloch[15]
La nomination du nouveau PDG en 2018 est très médiatisée. D'après Le Canard enchaîné, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait « un chantage à la démission » pour renouveler le mandat de son époux Yves Lévy[16]. Le quotidien Libération décrit ce conflit d'intérêts qui scandalise certains chercheurs et « embarrasse les politiques »[17]. Le Monde affirme que « la question sera tranchée au sommet de l’État, tant le sujet est sensible[18]. » Le journal médical britannique The Lancet considère que l'opacité de la procédure de nomination ternit l'image de la France, et demande « la publication des noms des candidats et des membres du comité, et du contenu des délibérations »[19],[20]. La composition du comité paraît le [21]. Selon les informations de News Tank[22], six candidats, Philippe Amouyel, Michel Cogné, Yves Lévy, Ali Saïb, Philippe Froguel et Jessica Zucman-Rossi, ont été auditionnés le , mais seuls Froguel et Zucman-Rossi avaient précédemment rendu leur candidature publique[23]. Yves Lévy retire sa candidature le devant l’embarras qu’elle suscitait au sein du gouvernement[24]. La procédure d’appel à candidature repart à zéro en , le gouvernement espérant que le retrait d'Yves Lévy encourage de plus nombreux candidats[25]. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au . Claire Giry, directrice générale déléguée, est nommée présidente par intérim le [14] après qu'Yves Lévy est devenu conseiller juridique du gouvernement[13]. Nommé en conseil des ministres le , Gilles Bloch prend sa succession le [15].
Implantations
Le siège de l'Inserm se situe à Paris dans le 13e arrondissement, au 101 rue de Tolbiac depuis 1974. Les laboratoires et unités de recherche se répartissent sur tout le territoire français, découpé en neuf régions et douze délégations régionales : Auvergne-Rhône-Alpes, Est, Grand Ouest, Île-de-France (Paris-IDF Centre-Est, Paris-IDF Centre-Nord et Paris-IDF Sud), Occitanie-Méditerranée (à laquelle est rattachée La Réunion), Occitanie-Pyrénées, Nord-Ouest, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse.
Depuis 2000, l'Inserm dispose d'une filiale[26] spécialisée dans la valorisation[27] de la recherche scientifique et le transfert de technologie pour les innovations issues de l'Inserm : Inserm Transfert[28]. Cette filiale a son siège à Paris 13e et est dirigée depuis 2014 par Pascale Augé[29].
Thématiques de recherche
Depuis 2008, l'Inserm est constitué de différents instituts thématiques ayant pris la suite du regroupement par commissions scientifiques spécialisées et intitulés :
- bases moléculaires et structurales du vivant ;
- biologie cellulaire, développement et évolution ;
- cancer ;
- génétique, génomique et bio-informatique ;
- immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie ;
- neurosciences, sciences cognitives, neurologie, psychiatrie ;
- physiopathologie, métabolisme, nutrition ;
- microbiologie et maladies infectieuses ;
- santé publique ;
- technologies pour la santé.
Classements internationaux
Selon le classement Scimago Institutions Ranking 2019, l'Inserm est classée deuxième institut de recherche mondial (derrière le NIH) dans le secteur de la santé, et vingt-deuxième mondial tous secteurs confondus. Ce classement se base sur la performance dans la recherche, l'innovation et l'impact sociétal des instituts[30].
Science & Santé
L'Inserm publie depuis 2011 une revue bimestrielle en français intitulée Science & Santé. Revue scientifique et d'actualité d'une cinquantaine de pages, elle s'adresse tout à la fois aux personnels de l'institut, aux professionnels de la santé, mais aussi au grand public dans des articles courts et des brèves ainsi que des dossiers thématiques. Science & Santé est éditée en format papier (mais non vendue dans le commerce) ainsi qu'en format numérique (PDF).
Prix
L'Inserm décerne chaque année depuis 2000 des prix scientifiques dans différents domaines :
- le Grand Prix rend hommage à un acteur de la recherche scientifique française dont les travaux ont permis des progrès remarquables dans la connaissance de la physiologie humaine, en thérapeutique, et plus largement, dans le domaine de la santé[31]. Comme la médaille d'or du CNRS[32], il est l'une des plus hautes distinctions scientifiques françaises[33].
- les prix de recherche distinguent des chercheurs, enseignants-chercheurs et cliniciens-chercheurs, dont les travaux ont particulièrement marqué le champ de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et thérapeutique et de la recherche en santé publique ;
- les prix de l'innovation récompensent des ingénieurs, techniciens ou administratifs pour des réalisations originales au service de l'accompagnement de la recherche ;
- depuis 2004, un prix d'honneur et un prix international sont décernés, témoignant de la carrière de personnalités scientifiques internationales particulièrement éminentes.
Lauréats des trois principaux prix de l'Inserm
Notes et références
Notes
- Ingénieurs, techniciens et administratifs.
Références
- « Entretien Constant Burg », sur Histrecmed.
- La Recherche médicale en 1964, Institut national de la santé et de la recherche médicale, , p. 7.
- Claude Fabrizio et Nicolas Skrotzky, Regards sur la culture et la recherche scientifique, La Documentation Française, , p. 149.
- Budget dans les Archives INSERM, cotes 9215, 9408, 9503, 9516, 9529, 9615, 9710.
- Décret no 83-975 du 10 novembre 1983.
- « Objectifs et missions de Aviesan », sur aviesan.fr.
- « Vaccins contre la Covid-19 : 25 000 volontaires pour conduire des essais cliniques de grande ampleur en France – ouverture des inscriptions », sur inserm.fr,
- « Carte d'implantation des unités Inserm », sur biomap.fr.
- « Document sur le budget 2007 », sur inserm.fr.
- « Budget ⋅ Inserm, La science pour la santé », sur Inserm (consulté le )
- Arrêté du 11 juin 2018 portant attribution de fonctions à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.
- « Le mari de la ministre de la Santé nommé conseiller juridique du gouvernement », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
- « Une présidente par interim de l’Inserm nommée après le départ d’Yves Lévy pour le Conseil d’Etat », Le Monde, (lire en ligne)
- « Gilles Bloch, le nouveau patron de l’Inserm », Le Monde, (lire en ligne)
- Isabelle Barré, « Le mari de la ministre embarrasse l’Élysée », Le canard enchaîné, .
- « Le mari de la ministre de la Santé peut-il rempiler à la direction de l'Inserm ? », Libération, (lire en ligne).
- « Inserm : la reconduction éventuelle d’Yves Lévy embarrasse », Le Monde, (lire en ligne).
- « La France est de retour, mais les anciennes pratiques persistent au sein de l’INSERM » [PDF], sur www.thelancet.com, .
- The Lancet, « France may be back, but the old ways persist for INSERM », The Lancet, (ISSN 0140-6736, DOI 10.1016/s0140-6736(18)31318-7, lire en ligne, consulté le ).
- Arrêté du 14 juin 2018 portant nomination des membres de la commission d'examen des candidatures à la fonction de président de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.
- « Présidence Inserm », sur education.newstank.fr, .
- « Direction de l'Inserm : le « potentiel conflit d'intérêts » de la ministre Agnès Buzyn avec son mari dénoncé jusqu'au Royaume-Uni », Marianne, (lire en ligne, consulté le ).
- « Inserm : Yves Lévy, époux d’Agnès Buzyn, retire sa candidature », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) Barbara Casassus, « Embattled French health-agency chief withdraws leadership bid », Nature, (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/d41586-018-05920-5, lire en ligne, consulté le )
- « Pascale Augé (Inserm Transfert) : « Il y a eu un “effet Covid” sur la propriété intellectuelle » | POC Media », sur www.pocmedia.fr (consulté le )
- « Inserm Transfert : 53,8 M€ de revenus générés en 2019 dont 31,3 M€ issus de partenariats industriels », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
- « Inserm Transfert », sur Inserm Transfert (consulté le )
- « Avec 56,6 M€ de revenus générés en 2020, Inserm Transfert réalise sa « 3e meilleure année » (Pascale Auger, présidente) », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
- « Scimago Institutions Rankings », sur www.scimagoir.com (consulté le )
- « Les Prix Inserm », sur INSERM (consulté le )
- « Médaille d'or 2019 du CNRS », sur CNRS, (consulté le )
- « Grand prix Inserm 2011 : Alain Prochiantz récompensé », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
- Sandrine Cabut, « Discours « cash » et rigueur scientifique : l’épidémiologiste Dominique Costagliola, Grand Prix de l’Inserm 2020 », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Lauréats des Prix Inserm de la recherche médicale
- « Lauréats des prix Inserm 2016 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats des prix Inserm 2015 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats des prix Inserm 2014 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats du Grand Prix 2013 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats du Grand Prix 2012 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats du Grand Prix 2011 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats du Grand Prix 2010 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats du Grand Prix 2009 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
- « Lauréats du Grand Prix 2008 de la recherche médicale », sur inserm.fr, .
Annexes
Articles connexes
Chercheurs Inserm ayant reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine :
- Jean Dausset (1980)
- Françoise Barré-Sinoussi (2008)
Bibliographie
- Pascal Griset, Jean-François Picard, Au cœur du vivant : 50 ans de l'INSERM, Le Cherche Midi, , 207 p.
- Jean-François Picard, Des microbes au génome humain, repères sur l'organisation de la recherche médicale en France, Histrecmed, 2021
Liens externes
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