Siège de la citadelle d'Anvers (1832)
Le siège de la citadelle d'Anvers eut lieu du au , faisant suite à la campagne des Dix-Jours. Il opposa les troupes néerlandaises, qui occupaient Anvers, à l'Armée du Nord, corps expéditionnaire envoyé par la France durant la révolution belge et commandé par le maréchal Gérard.
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Date | 15 novembre - |
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Lieu | Anvers (Belgique) |
Issue | Victoire française |
France | Pays-Bas |
Étienne Maurice Gérard | David Chassé |
Armée du Nord | 4 500 hommes |
370 morts[1] | 560 morts[1] |
Historique
Lorsque les Hollandais se retirèrent de Belgique à la suite de cette courte guerre appelée campagne des Dix-Jours, ils laissèrent une garnison dans la citadelle d'Anvers, ce qui entraîna une seconde intervention de l'Armée du Nord du maréchal Gérard qui revint avec son armée en Belgique le , où il mit le siège devant Anvers.
Le général hollandais Chassé, un ancien militaire de Napoléon, bombarda depuis le fort la ville d'Anvers à boulets rouges, mettant le feu à des centaines de maisons et faisant de nombreuses victimes dans la population civile. Cela provoqua la participation au siège de volontaires belges qui, jusque-là, avaient été tenus à l'écart des combats. Pendant ce temps, la jeune armée régulière belge, progressivement formée et rééquipée, s'en allait défendre les digues de l'Escaut, au nord d'Anvers, empêchant les Hollandais de les faire sauter. Il fallut 24 jours au spécialiste français des sièges, le général Haxo, pour faire céder le général hollandais qui capitula le , estimant qu'il avait fait une démonstration de force. Le chef d'escadron Pierre Nicolas Gannal, frère de l'inventeur Jean-Nicolas Gannal est mort au cours de ce siège en 1832, décapité par un boulet tiré par les Hollandais assiégés dans la citadelle, en présence du duc d'Orléans[2].
Alors que depuis plusieurs décennies, les tactiques de siège de forteresses à la Vauban se résumaient à la méthode des sapes et parallèles, entraînant habituellement la capitulation du fort assiégé peu de temps après que les fortifications furent percées, l'Armée du Nord eut l'idée d'employer pour l'une des premières fois des mortiers, utilisant à la fois cette arme de manière massive et dans des dimensions exceptionnelles[3]. À la différence des canons et mousquets qui ont un tir tendu (ou par ricochet), les mortiers permettent des tirs paraboliques qui survolent les fortifications pour bombarder directement l'intérieur d'une citadelle ou d'une ligne fortifiée.
Léopold Ier donna plusieurs canons de différents calibres à la France et le maréchal Gérard reçut une épée d'honneur offerte par le roi et le gouvernement belge en témoignage de reconnaissance. Le Monument français, sculpté en 1897 pour célébrer la mémoire des soldats français tombés pour la prise d'Anvers en 1832, se trouve actuellement à Tournai en raison du refus de la ville d'Anvers d'accueillir ce monument[4].
En , pour célébrer le mariage du duc d'Orléans, le Champ-de-Mars de Paris servit de scène pour représenter le simulacre de la prise de la citadelle d'Anvers[5]. Dans la même ville, la place et le square d'Anvers rappellent le souvenir de cette bataille.
Forces françaises
Avant-garde, commandée par le duc d'Orléans :
Quatre divisions d'infanterie :
- 1ère division d'infanterie, commandée par le général Tiburce Sébastiani :
a/ Brigade Harlet :
b/ Brigade de Rumigny :
- 2e division d'infanterie, commandée par le général Achard :
a/ Brigade Castellane :
b/ Brigade Voirol :
- 3e division d'infanterie, commandée par le général Jamin :
a/ Brigade Zœpfel :
b/ Brigade Georges :
- 52e régiment d'infanterie de ligne
- 58e régiment d'infanterie de ligne, commandé par le colonel Mocquery
- 4e division d'infanterie, commandée par le général Fabre :
a/ Brigade Rapatel :
b/ Brigade d'Héricourt :
Deux brigades et deux divisions de cavalerie :
- Brigade Lavoestine :
- Brigade Simonneau :
- Division Dejean :
a/ Brigade de Rigny :
b/ Brigade Latour-Maubourg :
- 5e régiment de dragons
- 10e régiment de dragons, commandé par le colonel de Galz de Malvirade
- Division Gentil de Saint-Alphonse :
a/ Brigade Villate :
b/ Brigade Gusler :
Une cinquième division, dite de réserve, formée à Valenciennes, Lille et Maubeuge :
Elle était commandée par le général Schramm qui avait sous ses ordres les généraux Rullière et Durocheret.
Le général Haxo commandait le génie.
Le général Neigre commandait l'artillerie.
Bibliographie
- André Martinet, La seconde intervention française et le siège d'Anvers, 1832, Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1908, 291p.
- A. Hugo (dir.), France militaire. Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837. Tome 5. Paris, Delloye, 1838. 1832. Siège et prise de la citadelle d'Anvers, p. 343-346.
- Félix Fénéon,Nouvelles en trois lignes, collection Libretto, 162 pages, éditeur Libella, Paris, 2019.
- Alfred De Ridder, « Journal du siège de la citadelle d'Anvers (1832), par le lieutenant-colonel Vaillant », Bulletin de la Commission royale d'Histoire, vol. 96, , p. 417-562 (lire en ligne, consulté le ).
Notes et références
- Extra Le Vif/L'Express, "Les documents inédits de notre histoire", 26 janvier 2010
- Gallica, in Quelques traits de la vie du prince royal, Paris, 1843.
- Le « mortier monstre », engin envoyant des projectiles de 500 kg, utilisé pour le siège, venait d'être mis au point par le général Paixhans.
- La ville de Tournai fut choisie pour deux raisons. Parce qu’Anvers n’a pas accédé au souhait émis en 1894 par des bourgeois bruxellois d’y faire ériger un monument en l’honneur des 871 soldats français tués, blessés ou restés invalides durant le siège en 1832. Et ensuite parce que la ville de Tournai a accédé au souhait du Comité bruxellois auquel s’était joint un Comité tournaisien, du fait que c’est par Tournai que le corps expéditionnaire français était entré en Belgique pour aller assiéger Anvers. Hommage aux soldats français, discours d’André BRUNEAU, Président du Comité FNACA de Belgique, .
- Nouvelle histoire de Paris et de ses environs par M. J. De Gaulle, 1839, page 392 et suivantes.
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