Jacques Mellick

Jacques Mellick, né le à Fresnicourt-le-Dolmen (Pas-de-Calais), est un homme politique français.

Jacques Mellick
Fonctions
Maire de Béthune

(5 ans et 6 mois)
Prédécesseur Bernard Seux
Successeur Stéphane Saint-André

(2 ans et 3 mois)
Prédécesseur Bernard Seux
Successeur Claude Lagache

(16 ans et 1 mois)
Élection 20 mars 1977
Réélection 13 mars 1983
19 mars 1989
Prédécesseur Paul Breynaert
Successeur Bernard Seux
Secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense

(11 mois et 27 jours)
Premier ministre Pierre Bérégovoy
Gouvernement Bérégovoy
Prédécesseur Lui-même
Successeur François Léotard (ministre)
Secrétaire d'État chargé de la Défense

(10 mois et 18 jours)
Premier ministre Édith Cresson
Gouvernement Cresson
Prédécesseur Gérard Renon
Successeur Lui-même
Ministre délégué chargé de la Mer
auprès du ministre des Transports et de la Mer

(2 ans, 10 mois et 22 jours)
Premier ministre Michel Rocard
Gouvernement Rocard II
Prédécesseur Louis Le Pensec (ministre)
Secrétaire d'État aux Anciens combattants

(1 mois et 13 jours)
Premier ministre Michel Rocard
Gouvernement Rocard I
Prédécesseur Georges Fontès
Successeur André Méric
Député français

(2 ans, 10 mois et 27 jours)
Élection 28 mars 1993
Circonscription 9e du Pas-de-Calais
Législature Xe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Claude Galametz
Successeur Bernard Seux

(1 mois et 5 jours)
Élection 6 juin 1988
Circonscription 9e du Pas-de-Calais
Législature IXe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Successeur Claude Galametz

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Pas-de-Calais
(scrutin proportionnel par département)
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Fresnicourt-le-Dolmen (France)
Nationalité Française
Parti politique SFIO (1959-1969)
PS (1969-2012)
DVG (2012-2015)
MRC (depuis 2015)
Profession Cadre de société

Biographie

Le père de Jacques Mellick, de famille originaire de Biélorussie, était fonctionnaire et sa mère était la fille d'un député socialiste. Très tôt engagé en politique, Jacques Mellick adhère à la SFIO en 1959 et devient secrétaire national des jeunesses socialistes SFIO de 1964 à 1967[1].

Il fut responsable de la Fédération Léo-Lagrange puis en 1967 directeur adjoint d'une société coopérative HLM dans le Pas-de-Calais et directeur de sociétés.

Il devient conseiller régional en 1974, maire de Béthune en 1977, et député en 1978.

Il est ensuite élu conseiller général du canton de Béthune-Sud de 1979 à 1985, puis de Béthune-Nord de 1985 à 1994 et sera vice-président du Conseil général du Pas-de-Calais.

Il se fait remarquer par sa combativité pour défendre les salariés de l'industrie du Pas-de-Calais et s'investit puissamment dans le développement économique et dans l'action de modernisation industrielle de la région.

Tout au long des années 1980, Béthune se modernise et devient la ville précurseur en matière d'habitat et de développement social des quartiers[réf. souhaitée]. Son bilan à la tête de la commune est néanmoins critiqué en par la Chambre régionale des comptes du Nord-Pas-de-Calais sur une période s'étendant entre 1986 et 1996[2].

De 1988 à 1993, sous la présidence de François Mitterrand, Jacques Mellick devient successivement secrétaire d'État aux Anciens combattants, ministre de la Mer puis secrétaire d'État à la Défense.

En 1996, il est contraint par la justice à abandonner tous ses mandats à la suite de sa condamnation pour faux témoignage dans l'affaire VA-OM[3]. Il est condamné à un an de prison avec sursis, deux ans d'inéligibilité pour subornation de témoins[4] et à cinq ans de privation de droits civiques pour faux témoignages. Il publie quelques années plus tard Excès de vitesse, où il revient sans détours sur son parcours politique.

En 2002, à la suite de l'invalidation de l'élection de Bernard Seux, maire sortant, il redevient maire de Béthune dès le premier tour[5].

Lors des législatives de 2007, il est investi par le PS dans la 9e circonscription du Pas-de-Calais ; bien que la circonscription soit réservée à une femme, il réussit à imposer sa candidature à la veille du Conseil national. Cependant, il ne réussit pas à battre le député UMP sortant, André Flajolet, au second tour[6].

Il est battu lors du deuxième tour des municipales de 2008 à Béthune par la liste menée par Stéphane Saint-André[7].

À partir de 2012, Mellick n'est plus adhérent du parti socialiste[2]. Le , il se déclare candidat à la mairie de Béthune, avec la liste "Béthune Forte et Unie", en vue des élections municipales de 2014[8]. Il se présente sans l'investiture socialiste, confiée au maire sortant Stéphane Saint-André. En tête à l'issue du premier tour, Jacques Mellick est battu au second tour : il obtient 28,08 % des voix, arrivant en troisième position derrière Stéphane Saint-André (28,41 %) et le nouveau maire issu de l'UDI Olivier Gacquerre (33,6 %)[9].

En , il rejoint le Mouvement républicain et citoyen fondé par Jean-Pierre Chevènement pour exprimer son désaccord avec la politique nationale du PS[10].

En mars 2020, il renonce à se présenter en tête de liste pour les élections municipales de 2020 de Béthune et rejoint Nathalie Delbart dans sa liste divers-gauche « Les Béthunois avant tout »[11]. La liste essuie un revers face au maire sortant Olivier Gacquerre et arrive en troisième position avec 9,65% des voix[12] et un seul élu.

Affaire judiciaire

Jacques Mellick a été condamné en 1997 à un an de prison avec sursis, 30 000 francs d'amende et 5 ans d'inéligibilité pour son faux témoignage dans l'affaire VA-OM[13].

Il a également été condamné pour subornation de témoin[14].

Il avait reconnu avoir menti en soutenant devant le juge qu'il se trouvait dans le bureau de Bernard Tapie à Paris, le , à une heure où Boro Primorac, entraîneur de Valenciennes affirmait avoir rencontré le président de l'Olympique de Marseille à la demande de ce dernier. Bernard Tapie niait que cette entrevue ait eu lieu. Le retour sur ses déclarations de son assistante parlementaire, la présence avérée de Jacques Mellick une heure avant à Béthune lors d'une réunion (d'où son surnom de l'époque de « maire le plus rapide de France ») l'avait obligé à revenir sur ses premières déclarations. Jacques Mellick avait alors soutenu avoir menti « pour sauver Béthune » où était installée l'entreprise Testut, appartenant alors au groupe de Bernard Tapie.

Plan Mellick

Alors qu'il était ministre délégué auprès du ministre des Transports et de la Mer, chargé de la Mer, dans le Gouvernement Michel Rocard, Jacques Mellick a élaboré un plan visant à réduire la capacité de pêche de la flotte française. Ce plan est annoncé par le gouvernement le [15]. Il s'agissait de respecter les demandes européennes de limitation de la surpêche par réduction de 40 % des capacités de pêche. Les pêcheurs étaient incités, par des aides financières et des mesures sociales, à détruire les bateaux les plus vieux. Le plan a eu pour effet de réduire le nombre de bateaux de plus de 20 ans et de moins de 12 mètres[16]. Les conséquences sont mitigées car si la capacité de pêche côtière a diminué, l'exploitation des stocks démersaux, elle, n'a pas diminué[17].

Mandats électifs

  • Conseiller municipal et maire :
    • 1977-1983 : maire de Béthune ;
    • 1983-1989 : maire de Béthune ;
    • 1989-1995 : maire de Béthune ;
    • 1995-1996 : maire de Béthune (mandat interrompu pour cause de démission à la suite d'une condamnation pénale) ;
    • 2002-2008 : maire de Béthune ;
    • 2008-2020 : conseiller municipal de Béthune.
  • député à l'Assemblée nationale :
    • 1978-1981 : député du Pas-de-Calais ;
    • 1981-1986 : député du Pas-de-Calais ;
    • 1986-1988 : député du Pas-de-Calais ;
    • 1988 : réélu député du Pas-de-Calais (mandat interrompu pour cause d'entrée au gouvernement) ;
    • 1993-1996 : député du Pas-de-Calais (mandat interrompu pour cause de démission à la suite d'une condamnation pénale).

Fonctions gouvernementales

Publication

  • Excès de vitesse ![18], Calmann-Lévy, 2000.

Notes et références

  1. Benoît Collombat, David Servenay, La Fédé. Comment les socialistes ont perdu le Nord, Seuil, 2012
  2. Alexandre Lenoir, « Municipales 2014: à Béthune et Hénin-Beaumont, le retour des parias Mellick et Dalongeville », sur lexpress.fr, L'Express,
  3. Éric de Montgolfier commentera l'affaire : « Ça n'est pas un simple témoignage mensonger. C'est le témoignage mensonger de quelqu'un qui, par son mandat, élabore la loi. » « Pourquoi je poursuis Mellick », L'Express, 27 juillet 1995.
  4. Les « affaires » du foot, Libération, 13 mai 1996.
  5. Philippe Martinat, « Mellick trouble le PS », sur leparisien.fr, Le Parisien,
  6. Résultats des élections législatives 2007
  7. Résultats des élections municipales 2008
  8. J. Mellick à nouveau candidat à Béthune, Le Figaro, 8 février 2014.
  9. Yann Fossurier, « Municipales à Béthune : le centriste Olivier Gacquerre reprend la mairie à la gauche », sur francetvinfo.fr, France 3 Hauts-de-France, (consulté le ).
  10. La Voix du Nord, « Béthune : désabusé par le PS national, un comité MRC se crée autour de Jacques Mellick », La Voix du Nord, (lire en ligne , consulté le ).
  11. « - Avec les Béthunois avant tout, Nathalie Delbart mène une liste de 37 noms », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  12. « Résultats municipales 2020 à Béthune », sur Le Monde.fr (consulté le )
  13. https://www.lesechos.fr/07/03/1997/LesEchos/17351-165-ECH_lourde-condamnation-pour-jacques-mellick.htm
  14. Jacques Mellick a été condamné pour subornation de témoin, Libération, 15 avril 1995.
  15. « Le plan Mellick par le menu », sur l'Humanité,
  16. « Efficacité d'un outil de politique structurelle dans le secteur des pêches : le plan Mellick (pdf) », sur Ifremer,
  17. « L'efficacité des politiques publiques des pêches », sur Sénat français,
  18. L'ombre de Mellick, L'Express, 4 janvier 2001.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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