Jacques Reiller
Jacques Reiller, né le à Poitiers (Vienne), est un haut fonctionnaire français.
Conseiller d'État | |
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depuis le | |
Préfet de la Haute-Vienne | |
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Préfet de l'Essonne | |
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Gérard Moisselin (d) Michel Fuzeau (d) | |
Préfet de la Charente-Maritime Charente-Maritime | |
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Préfet des Vosges Vosges | |
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Michel Guillot (d) Patrice Molle (d) | |
Préfet du Territoire de Belfort Territoire de Belfort | |
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Louis Monchovet (d) Gonthier Friederici (d) |
Naissance | |
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Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Père |
Jean Reiller (d) |
Distinctions |
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Il a été notamment directeur de cabinet de plusieurs ministères, préfet dans différents départements, puis préfet de la région Limousin et du département de la Haute-Vienne.
Biographie
Jacques Reiller est le fils du préfet Jean Reiller.
Formation
Jacques Reiller, ancien élève de l'ENS, est agrégé de lettres modernes, de l'IEP Paris (section Service Public, 1976[1]) et de l'ENA (promotion Droits de l’homme sortie en 1981).
Carrière
À sa sortie de l'ENA en 1981, Jacques Reiller est affecté temporairement au ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation avant de rejoindre l’administration préfectorale. Sous-préfet (grade), il dirige successivement les cabinets des préfets de la Sarthe (1981-1983) puis du Val-de-Marne (1983-1985) puis exerce les fonctions de secrétaire général de la préfecture de la Mayenne (1985-1986) dont Jean Arthuis est l’un des élus.
Lorsque celui-ci entre au gouvernement Chirac en 1986, il devient son directeur de cabinet, d’abord au secrétariat d'État auprès du ministre des Affaires sociales et de l’Emploi (1986-1987), ensuite au secrétariat d’État à la Consommation et à la Concurrence (1987-1988).
En 1988, Jacques Reiller est nommé deuxième Conseiller à l'ambassade de France en Algérie. Il revient au ministère de l’Intérieur en 1990 en tant qu’administrateur civil et se voit chargé de la sous-direction des Libertés publiques et de la Police administrative en 1991.
C'est en 1995 qu'il retrouve Jean Arthuis dont il redevient le directeur de cabinet lorsque celui-ci est nommé ministre du Développement économique et du Plan. Mais il quitte rapidement ce poste pour celui de préfet du Territoire de Belfort (1995-1997), victime d'une « guerre picrocholine » entre Matignon et Bercy, et d'être devenu, pour reprendre les propos des journalistes Éric Aeschimann, Pascal Riché et Nathalie Raulin, la « bête noire de toute la technostructure de Bercy »[2].
Il rejoint ensuite le ministère de l’Intérieur en tant que chargé de mission et met en place le Centre d'études et de prévention dont il est nommé directeur en 1999.
Jacques Reiller retrouve l’administration préfectorale en 2003. Préfet des Vosges de 2003 à 2005, il est nommé préfet de la Charente-Maritime en 2005. En , il est classé parmi les quinze « personnalités politiques qui comptent » en Charente-Maritime par le magazine L'Expansion pour sa gestion des dossiers sensibles[3]. En 2008, il doit faire face et expliquer le limogeage du sous-préfet de Saintes, Bruno Guigue, à la suite de l'affaire de la tribune sur Oumma.com où ce sous-préfet aurait enfreint son devoir de réserve[4],[5].
Il est préfet de l’Essonne du [6] au . Il prend notamment une décision rarissime en se substituant, en , à la municipalité de Grigny, une des villes les plus pauvres et les plus sensibles de la banlieue parisienne, sur la fixation du budget, pour prendre des mesures permettant de faire face à la situation financière[7].
Directeur-adjoint du collège stratégique du Ministère de l’Intérieur depuis lors, il est nommé le préfet de la Haute-Vienne et de la région Limousin[8]. En , il est remplacé à ce poste par Michel Jau[9], et nommé préfet hors-cadre[10], puis il est nommé conseiller d'État, le [11].
Il a été entendu comme témoin en 2010 au procès de Charles Pasqua devant la Cour de justice de la République. Pasqua, ancien ministre, était poursuivi pour corruption passive par dépositaire de l’autorité publique : les services de Jacques Reiller eurent à instruire, lorsqu'il était sous-directeur des libertés publiques, une demande d'agrément pour le casino d'Annemasse. Dans une annotation retrouvée par les enquêteurs, Jacques Reiller jugeait alors cette demande indéfendable. Elle fut pourtant accordée, sous la pression, pour l'accusation, de Charles Pasqua, en échange d'un financement présumé d'activités politiques. Interrogé par le président et l'avocat général, Reiller se montra peu loquace et mal à l'aise. Claude Guéant qui lui succéda fut lui aussi peu loquace[12]. Charles Pasqua fut relaxé sur cette accusation [13].
Liens externes
- Fiche du préfet sur le site du ministère de l'Intérieur.
- http://www.whoswho.fr/biographie-jacques-reiller_219816.html Fiche sur le site du Who’s Who in France (accès payant)
Notes et références
- Association des anciens élèves de Sciences Po, Annuaire des anciens élèves de Sciences Po, Paris
- Éric Aeschimann, Pascal Riché et Nathalie Raulin, « Soap opera à Bercy pour un dir'-cab' . Après une valse-hésitation, l'Elysée a tranché et a nommé Christian Noyer. », Libération, (lire en ligne)
- Les 15 politiques qui comptent sur le site de L'Expansion 01/07/2007 Consulté le 22/07/2008.
- Pascal Virot, « MAM limoge le sous-préfet anti-israélien », Libération, (lire en ligne)
- « Un sous-préfet limogé après avoir publié une tribune anti-israélienne », Le Monde, (lire en ligne)
- Décret du 16 mai 2008. Consulté le 22/07/2008.
- Luc Bronner, « La descente aux enfers de Grigny. En quasi-faillite, la ville de l'Essonne est gérée par son préfet », Le Monde,
- « Élysée: un conseiller nommé préfet », Le Figaro, (lire en ligne)
- Marcel Oudot, « Jacques Reiller, préfet, cédera lundi son poste à Michel Jau », Le Populaire du Centre, (lire en ligne)
- « Décret du 11 avril 2013 portant nomination d'un préfet hors cadre - M. REILLER (Jacques) », sur Legifrance
- http://jorfsearch.steinertriples.fr/name/?x=Jacques+Reiller
- Pascale Robert-Diard, « Procès Pasqua : le miraculeux agrément accordé au casino d'Annemasse, défilé de témoins prestigieux, mardi 20 avril, devant la Cour de justice de la République », Le Monde,
- «La Cour de cassation confirme la condamnation de Pasqua», Le Point, 23 juillet 2010
- Décret du 11 avril 2001 publié au JORF du 15 avril 2008.
- Décret du 14 mai 1994 publié au JORF du 15 mai 1994.
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