Jacques Sadoul (homme politique)

Jacques Sadoul ( - [1],[2]) est un militant communiste et journaliste français.

Pour les articles homonymes, voir Jacques Sadoul et Sadoul.

Jacques Sadoul
Fonction
Maire de Sainte-Maxime
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Paris
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Partis politiques
Distinction

Biographie

Jacques Sadoul est le deuxième des trois fils d'un fonctionnaire et de son épouse propriétaire d'un magasin réputé de corsets, rue de la Paix. Il poursuit ses études de droit à Paris, devient le secrétaire d'un grand filateur du Nord, Wilbaux, qui l'emmène en voyage dans le Montana aux États-Unis pour ses affaires[3].

Jacques Sadoul en Russie en 1922.

Avocat initialement socialiste et collaborateur du ministre SFIO Albert Thomas, le capitaine Sadoul fait partie de la mission militaire française envoyée pendant la Révolution russe en 1917 pour tenter de maintenir ce pays dans la guerre aux côtés des Alliés alors que les bolcheviks voulaient l'en sortir. Rallié au communisme à Moscou, il y reste et exerce diverses fonctions auprès du régime bolchevique pendant la guerre civile russe. Collaborateur de Christian Rakovski en Ukraine, il organise la propagande bolchevique en direction des troupes d'occupation françaises basées à Odessa[4]. Il fut aussi un temps inspecteur militaire de l'Armée rouge. Délégué français lors du deuxième congrès de l'Internationale communiste en 1920, il travaille quelques années pour l'exécutif de l'Internationale. Sa condamnation à mort par contumace pour trahison ayant été annulée, Jacques Sadoul rentra en France, où il demeura membre du Parti communiste français sans y exercer de responsabilité majeure. En revanche, de 1932 à 1939, il est le correspondant en France du journal soviétique Izvestia, et il écrit aussi dans L'Humanité.

Victor Serge, qui avait sympathisé avec lui en Russie, écrit : « J'aimais son intelligence vive et moqueuse, sa nonchalance d'épicurien, sa finesse politique. Le PC français ne lui permettait aucune activité, bien qu'il eût pu faire un leader parlementaire de premier plan. Sa pensée et sa nature étaient d'un socialiste modéré, tout à fait voisin du libéralisme éclairé, mais le besoin de bien vivre l'attachait au service de l'État soviétique[5]. »

En , Pierre Laval le reçoit à Châteldon comme émissaire de Joseph Staline avec Ian Roudzoutak. Ils sondent Laval pour éventuellement remplacer Léon Blum avec le soutien des communistes. Laval ne donne pas suite à la proposition.[réf. nécessaire]

En 1937, il applique les consignes de l'Internationale communiste en écrivant dans L'Humanité des articles calomnieux contre Victor Serge, alors victime d'une campagne de dénigrement de la part de la presse stalinienne. Cela entraîne une réponse de Léon Trotski dans une lettre à Victor Serge qui met en cause l'attitude de Jacques Sadoul depuis 1917. Trotski affirme que Lénine n'avait pas de considération pour Sadoul et ajoute « seul article de Sadoul permet de donner un sûr diagnostic : "Le stalinisme est la syphilis du mouvement ouvrier [6]" ».

Témoin de la défense au procès d'Eugène Schueller, accusé de collaboration après la Seconde Guerre mondiale, Sadoul contribue ainsi à la relaxe d'un des financiers de la Cagoule, fondateur du Mouvement social révolutionnaire.

Du au , Sadoul fut maire de Sainte-Maxime dans le Var, où il fait souche. Il avait épousé Yvonne Mezzara (1889-1993), militante socialiste avant-guerre, cousine de Renan, qui a publié chez Grasset en 1978 Tel qu'en mon souvenir. Leur fils Ary, jeune réalisateur de cinéma qui travaille un temps à Moscou avec Eisenstein, meurt en 1936. Il avait quelque temps auparavant épousé la fille d'Élie Faure.

Publications

  • 1919, Notes sur la révolution bolchévique
  • 1922, Quarante Lettres de Jacques Sadoul
  • 1946, Naissance de l’URSS. De la nuit féodale à l’aube socialiste, Édition Charlot

Notes et références

  1. « Jacques Sadoul (1881-1956) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. « Dirigeants, responsables, militants, personnalités du monde ouvrier », sur Les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (consulté le )
  3. Yvonne Sadoul, op. cit.
  4. Pierre Broué, Rakovsky ou la Révolution dans tous les pays, Fayard, (ISBN 2-213-59599-2), 1996, p. 177
  5. Victor Serge, Mémoires d'un révolutionnaire, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-09250-3), p. 695
  6. « "Lettre à Victor Serge. A propos de Jacques Sadoul. 5 mars 1937" », Trotski, Le Mouvement communiste en France, Minuit,

Annexes

Bibliographie et webographie

Articles connexes

Liens externes

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