Janine Sutto

Janine Sutto (Paris 17e, [1] - Montréal, [2]) est une actrice québécoise d'origine française.

Janine Sutto
Fred Barry, Janine Sutto, Muriel Guilbault et George Alexander répètent le scénario du radioroman "Les secrets du docteur Morhanges" en 1945.
Nom de naissance Jeanine Madeleine Sutto
Naissance
Paris 17e, France
Nationalité Canadienne
Décès (à 95 ans)
Montréal, Canada
Profession Actrice

Biographie

Enfance

Née à Paris en 1921, Janine Sutto, tenant des racines italiennes par son père (Léopold Sutto)[3] et françaises, alsaciennes par sa mère (Renée Rimbert)[4], sera parisienne près de neuf ans avant que ses parents ne s'installent à Montréal, en [5].

En 1935, à l'âge de 14 ans, elle commence sa carrière en jouant dans des feuilletons radiophoniques tels Vie de famille et Clémentine[6]. C'est grâce à Guy Mauffette, qui était un ami de son frère, qu'elle a pu ainsi faire ses premiers pas dans le monde du spectacle[6]. Elle débuta au théâtre dans un petit rôle de la pièce L'Aiglon, au Théâtre Arcade, à la fin des années 1930.

Carrière

Janine Sutto amorce donc, vers 18 ans, une carrière au théâtre, sous les encouragements combinés de son père, Léopold Sutto, un temps associé à Charles Pathé, fondateur d'une grande maison de production cinématographique, et de la comédienne Sita Riddez, une amie de la famille[7]. Au début des années 1940, elle continue de jouer au Théâtre Arcade en compagnie des sœurs Antoinette et Germaine Giroux, les grandes vedettes de cette période.

Mariage des comédiens Janine Sutto et Pierre Dagenais, 3 juin 1944

En 1943, elle fonde avec Pierre Dagenais, le Théâtre de l'Équipe et y joue entre autres Tessa et Fanny dans Marius et Julie dans Liliom. À titre de membre fondatrice et comédienne, elle s'impose rapidement tant par la qualité de son jeu que par l'influence qu'elle exerce sur la présentation d'un nouveau répertoire à Montréal. Elle se marie avec Pierre Dagenais en 1944 pour se séparer l'année suivante. En 1946, elle quitte un an le Québec pour la France[6].

De retour à Montréal en 1947, elle partage son temps entre la scène et la radio, participant aux plus populaires feuilletons radiophoniques de l'époque, dont Jeunesse dorée et Rue Principale[7]. Elle participe aussi aux débuts du Théâtre du Nouveau Monde, jouant aux côtés de Jean Gascon, Jean-Louis Roux et Guy Hoffman dans toutes les premières pièces de ce théâtre en 1951.

Elle fut du début du cinéma québécois (Le Père Chopin) et de la télévision québécoise (Les Belles Histoires des pays d'en haut).

En 1968, Janine Sutto participe à la création des Belles-sœurs de Michel Tremblay en incarnant Lisette de Courval. En 2010, elle est de la création de la comédie musicale Belles-Sœurs, en jouant cette fois Olivine Dubuc; le spectacle connaîtra un vaste rayonnement au Québec ainsi qu'au Théâtre du Rond-Point, à Paris, en 2012.

Parallèlement à ses nombreux rôles au théâtre, elle est active à la télévision pendant toute sa carrière. On se souvient aussi d'elle dans les téléromans Joie de vivre, Septième nord et, le plus célèbre, Symphorien, où elle incarne Mlle Berthe L'Espérance aux côtés de Gilles Latulippe. Elle retrouve d'ailleurs celui-ci à la Télévision de Radio-Canada dans la série Poivre et Sel. Janine Sutto joue dans un nombre imposant de télé-séries et films québécois.

Vie privée

Janine Sutto fut l'épouse de l'acteur Henry Deyglun (en 1957). Elle est la mère de l'actrice Mireille Deyglun et la belle-mère du journaliste Jean-François Lépine. Elle est aussi la mère de Catherine Deyglun, sœur jumelle de Mireille, atteinte de trisomie 21, dont elle s'est occupée pendant près de 50 ans avant que son âge avancé ne la contraigne de prendre la décision très difficile de la placer. Cette dernière a rendu l'âme le [8].

Décès

Entourée des siens, Janine Sutto meurt le vers 5 h du matin au Centre de soins palliatifs de Montréal[2].

Honneurs

Elle a reçu plusieurs marques de reconnaissance dont une nomination comme Officier de l'Ordre du Canada en 1986, et une autre comme Chevalier de l'Ordre national du Québec en 1998. En , Sutto a reçu le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle de la réalisation artistique (PGGAS). C'est le plus grand honneur dans les arts du spectacle au Canada[9]. En , elle est la première femme à recevoir le titre de Citoyenne d'honneur de la Ville de Montréal[10]. Le , elle assiste au dévoilement d'une murale en son honneur réalisée par l'artiste Kevin Ledo dans l'arrondissement Ville-Marie, à Montréal[11]. Située dans le Centre-Sud de Montréal, un quartier que Janine Sutto a habité dans son enfance, la Maison de la Culture Frontenac est rebaptisée Maison de la Culture Janine-Sutto en [12].

Héritage

Janine Sutto est considérée comme une importante comédienne de l'histoire québécoise, ayant contribué à la culture québécoise du théâtre jusqu'aux séries web.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Web série

Distinctions

Récompenses

Notes et références

  1. Archives en ligne de Paris, 17e arrondissement, année 1921, acte de naissance no 863, cote 17N 271, vue 5/30
  2. « La comédienne Janine Sutto s'éteint à 95 ans », sur TVA Nouvelles (consulté le ).
  3. Lépine (2010), op. cit., p. 13.
  4. Lépine (2010), op. cit., p. 14.
  5. Lépine (2010), op. cit., p. 20.
  6. Entrevue avec Céline Petit-Martinon (2007)
  7. L'encyclopédie canadienne
  8. « Janine Sutto en deuil : sa fille Catherine est décédée », La Presse canadienne, (lire en ligne)
  9. (en) « Janine Sutto », sur Fondation des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, (consulté le )
  10. Le maire Denis Coderre honore une pionnière des arts
  11. « Une murale en hommage à Janine Sutto dévoilée à Montréal », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
  12. La Presse canadienne, « Une maison de la culture du Centre-Sud appelée Janine Sutto », La Presse.ca, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Lépine, Janine Sutto : Vivre avec le destin, Montréal : Libre Expression, 2010, 392 p. (ISBN 978-2-7648-0319-6)

Liens externes

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