Jean-Augustin Pénières
Jean-Augustin Pénières-Delzors, né le à Saint-Julien-aux-Bois et mort le à Saint Augustine en Floride, est un homme politique français qui fut six fois député de la Corrèze entre 1792 et 1815.
Pour les articles homonymes, voir Pénières.
Membre du Conseil des Cinq-Cents |
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(à 55 ans) Saint Augustine |
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Biographie
Jeunesse et début de carrière politique
Fils d'un avocat au Parlement et juge à Saint-Julien-aux-Bois, Pénières-Delzors entame une carrière militaire et est garde du corps sous l'Ancien Régime. Au moment de la Révolution, il fait son droit et est reçu avocat.
Le jeune homme s'engage dans l'activité révolutionnaire et devient maire de Saint-Julien. Il entre ensuite dans le directoire du département de la Corrèze. En septembre 1791 il est élu député suppléant à l'Assemblée nationale législative.
Le conventionnel girondin
Le , Pénières est élu député de Corrèze à la Convention, le septième et dernier. À 26 ans, il est l'un des plus jeunes parlementaires. D'opinions conservatrices, il s'installe sur les bancs de la Gironde. En , il se prononce contre l'annexion de la Savoie, pensant que toute extension du territoire de la République serait un danger.
Au procès de Louis XVI, il conteste le droit à la Convention de juger l'ancien souverain et vote pour l'appel au peuple. Il choisit ensuite de voter pour la peine de mort, mais demande que celle-ci soit abolie dans la foulée.
Au printemps 1793, Pénières se fait remarquer par sa campagne contre Marat, qu'il propose de faire exclure de la Convention pour folie. Après la trahison de Dumouriez il se heurte à Danton à propos des liens entretenus par le tribun avec le général renégat. Farouche défenseur des Girondins, il échappe curieusement à toute proscription après les Journées du 31 mai et du 2 juin 1793. Il est ensuite contraint au silence pendant toute la durée du gouvernement montagnard.
Après la chute de Robespierre, Pénières fait sa réapparition et pourchasse de sa vindicte les tenants du régime de l'an II et les Jacobins. Il demande la libération et la réintégration des députés girondins proscrits ou emprisonnés. Lors de l'insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795), il est prétendument pourchassé par les manifestants en colère. Réfugié dans l'enceinte de l'assemblée, il réclame l'arrestation des députés montagnards compromis avec les manifestants et n'a de cesse de dénoncer ceux-ci lors des mois suivants. Il attaque ainsi Lefiot puis fait décréter Bô d'arrestation le . En mai il est envoyé en mission en Charente où il épure les municipalités et inflige l'inéligibilité aux citoyens désarmés.
Au moment du 13 vendémiaire, Pénières est placé à la tête de troupes conventionnelles qui écrasent les royalistes insurgés.
Au Conseil des Cinq-Cents
En , ce n'est pas moins de quatorze départements qui choisissent de le réélire au Conseil des Cinq-Cents. Il siège néanmoins toujours pour la Corrèze. Durant tout le Directoire il reste fidèle à ses opinions de républicain modéré, opinant sans cesse avec le centre. Il est réélu lors des élections de 1797 puis soutient en 1799 le coup d'État du 18 brumaire.
Sous Napoléon: au Tribunat puis au Corps législatif
Le ralliement de Pénières au Consulat lui offre un siège au Tribunat. Cependant il est éliminé de cette assemblée dès 1802.
En 1807, visiblement rentré dans les grâces de Napoléon Ier, l'ancien girondin est nommé député de la Corrèze au Corps législatif. Son mandat dure quatre ans et il abandonne la vie politique en 1811. Il se consacre alors à l'industrie et devient le propriétaire d'une verrerie. Il est également de nouveau le maire de sa ville natale Saint-Julien.
Les Cent-Jours
Ce n'est que lors des Cent-Jours que Pénières réapparaît sur la scène politique. Le , les électeurs d'Ussel l'élisent à la Chambre des représentants, avec 54 voix sur 77 votants[1]. Le 22 juin, après le désastre de Waterloo, il demande que Napoléon II soit rendu à la France et que les trois couleurs soient mises sous la protection de l'armée.
L'exil aux États-Unis
Après la chute de l'Empire, par la loi du 12 janvier 1816, la Seconde Restauration n'oublie pas son passé régicide, sa signature de l'Acte additionnel et ses accointances bonapartistes. Endetté et proscrit, il figure sur la liste des bannis du royaume. Contraint à l'exil mais victime d'un accident (enseveli sous du foin tombé d'une grange), il obtient un sursis avant de finalement devoir quitter la France[1].
Le , il s'embarque à Bordeaux sur un navire américain, le Narriot, et part pour l'Amérique. Son navire fait naufrage, et c'est sur une chaloupe qu'il accoste sur les rives américaines. Le gouvernement des États-Unis accepte de lui donner un emploi en Floride afin de survivre.
Pénières finit ses jours en 1821, à l'âge de 55 ans, victime de la fièvre jaune.
Notes et références
- « Le fabuleux destin de Jean-Augustin Pénières-Delzors, député d’Ussel, régicide » sur La Montagne du .
Voir aussi
Bibliographie
- « Jean-Augustin Pénières », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Victor Faure, De la Corrèze à la Floride, Jean-Augustin Pénières : conventionnel et député d'Ussel, publié par Laurent Chastagnol, coll. « Mémoires et documents sur le Bas-Limousin », Ussel, musée du pays d'Ussel, 1989 (ISBN 2-903920-05-2) (BNF 35056139)
Lien externe
- Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale
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