Jean-Christophe Duchon-Doris
Jean-Christophe Duchon-Doris, né le , est un écrivain français.
Président Tribunal administratif de Paris (d) | |
---|---|
depuis | |
Claire Jeangirard-Dufal (d) | |
Président Tribunal administratif de Nice (d) | |
- | |
Lilian Benoit (d) Pascale Rousselle (d) | |
Président Tribunal administratif de Toulon (d) | |
- | |
Jean-Michel Dubois-Verdier (d) Michel Lascar (d) |
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Distinction |
---|
Biographie
Ancien élève de l'ENA, il est magistrat administratif, spécialisé en droit fiscal.
Président du tribunal administratif de Toulon (2014-2017), de Nice (2017-2019)[1], puis de Paris (depuis 2019)[2], il a effectué l'essentiel de sa carrière au tribunal administratif et à la cour administrative d'appel de Marseille[3] où il réside avec son épouse et ses trois enfants[réf. souhaitée].
Outre des activités juridiques, telles des publications juridiques et des charges d'enseignement, il est écrivain de romans historiques et de romans policiers historiques.
Il a reçu le prix Goncourt de la nouvelle en 1994 pour les Lettres du baron.
Son roman Les Nuits blanches du Chat botté met en scène une intrigue policière qui se déroule d' à : le procureur du roi Guillaume de Lautaret enquête sur une série d'assassinats commis dans la petite ville (fictive) de Seyne, dans les Alpes. Il reçoit l’aide inattendue d'une jeune femme de 19 ans, Delphine d'Orbelet, qui a découvert que les meurtres des victimes évoquaient Les Contes de ma mère l'Oye, de Perrault.
Son roman Le Cuisinier de Talleyrand propose, dans le cadre d'une enquête policière, une plongée dans la Vienne de 1814, ainsi que dans l'univers de la grande cuisine française mêlé à la subtilité des tractations politiques du Congrès de Vienne.
Bibliographie
« Guillaume de Lautaret »
1. Les Nuits blanches du Chat botté, Éditions Julliard., (réimpr. 2004), 239 p. (ISBN 978-2-260-01636-6 et 978-2-264-03950-7).
L'action se déroule d'octobre 1700 à avril 1701, dans les Alpes françaises et à Paris.
- Mise en place de l'intrigue : Le procureur du roi Guillaume de Lautaret enquête sur une série d'assassinats commis nuitamment dans la petite ville alpine (fictive) de Seyne et dans ses alentours. Les blessures des victimes laissent penser à des attaques d'un loup affamé. Une traque visant à tuer cet animal est organisée.
- L'enquête : Guillaume reçoit l’aide inattendue d'une jeune femme de 19 ans, Delphine d'Orbelet, qui a découvert que les meurtres des victimes évoquaient Les Contes de ma mère l'Oye, de Perrault. En effet les victimes ont des cailloux dans la bouche[4], ou sont vêtues de capes rouges avec de la galette dans la bouche[5], ou sont vêtues d'une peau d'âne[6], ou encore ont une quenouille dans une poche du vêtement[7]. Pendant ce temps la région, suspectée d'héberger des Huguenots ne respectant pas les termes de la révocation de l'Édit de Nantes (1685), reçoit un régiment de Dragons qui se livrent à des exactions. Guillaume de Lautaret apprend, au fil de ses investigations, que les victimes étaient suspectées d'avoir commis des infractions pénales ou sociales : abandon d'enfant, adultère, agression sexuelle sur mineur, etc. Poursuivant son enquête, il se rend à Paris pour y rencontrer diverses personnes, notamment Charles Perrault. Il découvre que les contes avaient été principalement rédigés par son fils, Pierre Darmancour, aujourd'hui décédé lors d'une action militaire, et que ce dernier aurait été influencé par sa nourrice.
- Remarque : le roman débute et se termine par des phrases caractéristiques des contes de fées (première phrase : « Il était une fois, au mois d'octobre 1700, dans la vallée de la Blanche, aux environs de Seyne-les-Alpes, sous une nuit d'un bleu de bijou, un beau château avec de hautes tourelles et trois femmes dont les visages vacillaient à la lumière de chandeliers d'argent ornés de figures de Maures. » ; dernière phrase : « À ce que l'on raconte, ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. »).
- Dénouement et révélations finales :
Guillaume se demande si le tueur ne serait pas un ami ou un membre de la famille de la nourrice. Peut-être son fils ? La fin du roman permet la résolution de l'énigme : le tueur est l'abbé Jorisse, fils de la nourrice, qui voulait extirper le Mal du monde et punir ses paroissiens de leurs péchés. L'abbé Jorisse est tué lorsqu'il est sur le point d'assassiner Delphine d'Orbelet. Guillaume et Delphine, qui sont tombés amoureux l'un de l'autre, décident de se marier.
2. L'Embouchure du Mississipy, Éditions Julliard, , 302 p. (ISBN 978-2-260-01627-4 et 978-2-264-04044-2).
3. Les Galères de l'orfèvre : Marseille, 1703. roman, Éditions Julliard, , 268 p. (ISBN 978-2-260-01665-6 et 978-2-264-04195-1)
Romans
L'Autre Singe, Paris, Flammarion., , 211 p. (ISBN 2-08-067405-6).
L'Ordure et le Soleil, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », (ISBN 978-2-221-09417-4).
Anges à tuer, rue Paradis, L'Écailler du Sud (Marseille), , 148 p. (ISBN 978-2-914264-30-3).
Le Cuisinier de Talleyrand : Meurtre au congrès de Vienne, Paris, Éditions Julliard, (réimpr. 2007), 297 p. (ISBN 978-2-260-01633-5 et 978-2-264-04501-0).
- Mise en place de l'intrigue (chapitres 1 à 5) : Vienne, octobre 1814. Alors que le Congrès de Vienne est sur le point de débuter, un homme est retrouvé assassiné à proximité du Château de Schönbrunn. Son crâne a notamment été brisé par une hache ou un fendoir. Le corps a été dévêtu et les vêtements ont été brûlés. Les circonstances du drame inquiètent le baron Hager (ministre de la Police de l'Empereur d'Autriche) et Siber (directeur de la police viennoise) : le meurtre serait-il politique ? L'inspecteur Janez Vladeski est chargé de l'enquête. À quelques mètres du cadavre se trouvent des gamelles contenant une excellente nourriture. Janez Vladeski commence donc son enquête par visiter les restaurants et pâtisseries de Vienne. Il rencontre l'actrice Catherina dont il tombera ultérieurement amoureux. Les investigations l'orientent vers le cuisinier Marie-Antoine Carême et ses collègues de travail. Cela est d'autant plus délicat que Carême est le cuisinier personnel de Talleyrand, ministre plénipotentiaire des Relations extérieures de Louis XVI. Puis la disparition de Maréchal, le rôtisseur de Carême, est signalée. L'identité de la victime est ainsi confirmée.
- L'enquête (I) : Maréchal était un bonapartiste convaincu et avait combattu à la bataille de Marengo : est-la raison de sa mort ? Janez Vladeski auditionne les divers collègues de Carême. Ce dernier est décrit comme quelqu'un d'exigeant et de travailleur. Une lettre anonyme est envoyée au ministre de la police. Elle contient deux informations, dont la seconde n'est pas révélée à Janez Vladeski. La première information est un conseil : il faut enquêter en direction de « l'Allumette ». La seconde information, non révélée à Janez Vladeski, est qu'il faut chercher dans le passé de Carême. Le ministre de la police organise une seconde enquête, distincte de celle de Janez Vladeski : l'inspecteur Tiriak est chargé de se rendre à Paris et d'enquêter sur le passé de Carême. Janez Vladeski continue son enquête. Un tatouage découvert dans des objets personnels de Maréchal le mènent, sur les conseils de Carême, à Josepha, une archiviste et historienne. Elle l'informe qu’il s'agit d'un symbole utilisé par la Société de l'Arbre, elle-même cachée sous la forme officielle de la loge maçonnique « Les Gourmets ». Par ailleurs, l'Allumette est le propre commis de Carême. L'Allumette révèle au policier que la réserve des outils a fait l'objet d'un vol : un fendoir a disparu, et seuls Carême, Maréchal et lui-même détenaient la clef du local. Janez Vladeski tombe amoureux de l'actrice Catherina. Il a aussi une liaison sexuelle avec une autre femme, et lorsque celle-ci lui ordonne de quitter son logement, il s'enfuit par une porte dérobée donnant sur les cuisines de Talleyrand. Il y découvre alors Carême en train d'avoir une relation sexuelle avec Anna, la femme de Maréchal. Pour Janez Vladeski, cela change la donne : le meurtre de Maréchal, commis avec le fendoir disparu, pourrait être le résultat d'un crime passionnel, le cuisinier Carême ayant voulu se débarrasser d'un rival encombrant. Janez rédige un rapport en défaveur de Carême, qui est mis en liberté surveillée : il pourra travailler librement en journée mais sera incarcéré les soirs et nuits, dans l'attente de son jugement, jusqu'à la fin du Congrès. Car l'autre policier, Tiriak, a aussi fait une découverte majeure : dans sa jeunesse, Carême avait été accusé d'avoir tué un de ses collègues en lui fendant le crâne avec un fendoir !
- L'enquête (II) : Dans les suites de l'enquête, de nouveaux faits amènent les policiers à considérer que Carême est innocent et que le crime est, depuis le début, politique. Cela est résumé par le ministre Hager : « Notre chancellerie informe la légation française de ce que Napoléon sera bientôt exilé sur une île lointaine[8]. Quelqu'un au courant de la nouvelle, le marquis de La Tour du Pin probablement, décide d'alerter au plus vite l'ex-tyran. Devant l'urgence, il charge Maréchal, qu'il sait un fidèle bonapartiste, de porter l'information à Méneval, au château de Schönbrunn, lequel est en relation avec l'île d'Elbe. Mais la nouvelle ne parviendra jamais à destination. L'Allumette a dû surprendre le marquis de la Tour du Pin (...). La nouvelle connue, l'Allumette reçoit l'ordre de suivre le rôtisseur et de l’assassiner avant qu'il n'entre en contact avec quelqu'un de Schönbrunn. » (pages 242-243, chapitre XIX). Le tueur est donc Helmut Falkenried (« l'Allumette »), fils de Johan Falkenried. Carême est donc remis en liberté et les charges à son encontre sont abandonnées. Néanmoins Janez Vladeski n'est absolument pas convaincu par la thèse du ministre et continue son enquête sans en référer à quiconque. C'est en jouant contre le Turc mécanique qu'il entrevoit une solution rationnelle à l'énigme.
- Remarque : chacun des chapitres comporte un incipit énonçant des préparations culinaires gastronomiques et des vins fins qui sont cités dans le chapitre. Par exemple, le chapitre VI s'ouvre par ces mentions : « Liqueurs — Croûte de savarin garnie de fine purée de marrons vanillée — Brioche d'abricots au marasquin — Omelette au rhum chauffé — Charlotte à l'arlequine — Bavarois — Riz à la cannelle et aux fruits confits — Cigare et bas armagnac — Champagne ».
- Dénouement et révélations finales (chapitres 20 à 23) :
Janez Vladeski trouve la clef de l'énigme. Le meurtre a été commis, ni par Carême, ni par « l'Allumette », mais par Anna, la propre épouse du rôtisseur. C'est elle qui depuis le début a tout fait pour aiguiller les soupçons en direction de Carême. Elle avait fait en sorte que Carême lui fasse l'amour alors qu'elle savait que Janez les verrait ; c'est elle qui avait envoyé la lettre anonyme ; c'est elle qui avait utilisé les soupçons jadis portés contre Carême pour commettre un crime ayant les mêmes caractéristiques. Quand il se rend compte que la police a été trompée, il tente de rattraper Anna mais est dans l’impossibilité de quitter la ville : en raison de l’annonce de l'évasion de Napoléon de l'île d'Elbe, les portes de la ville sont verrouillées jusqu'à nouvel ordre. C'est ainsi qu’Anna peut librement quitter l'empire d'Autriche et se rendre en Italie sans être inquiétée. Pour sa part, Janez décide de quitter Vienne et de se rendre à Paris pour y revoir Catherina.
La Fille au pied de la croix : roman, Paris, Éditions Julliard, , 208 p. (ISBN 978-2-260-01738-7).
La Mort s'habille en crinoline, Paris, Éditions Julliard, (réimpr. 2015), 318 p. (ISBN 978-2-260-02148-3 et 978-2-264-06539-1).
Venez, vous dont l'œil étincelle : roman, Paris, Éditions Julliard, , 368 p. (ISBN 978-2-260-02403-3).
Recueils de nouvelles
Les Ours polaires, Seghers, coll. « Mots », , 244 p. (ISBN 978-2-232-10375-9).
Les Lettres du baron, Éditions Julliard,, coll. « L'Atelier Julliard », , 179 p. (ISBN 978-2-260-00142-3).
Portraits des dames d'Égypte, Éditions Julliard, (réimpr. 2005 [Pocket]), 184 p. (ISBN 978-2-260-01613-7 et 978-2-266-13211-4).
Onze fois l'OM : Le Tacle et la plume (Marie Desplechin, Jean-Bernard Pouy, Frédéric H. Fajardie, Didier Daeninckx, Cyril Marasque, René Frégni, Jean-Paul Delfino, Jean-Christophe Duchon-Doris, Serge Scotto, Xavier-Marie Bonnot, et François Thomazeau), , 120 p. (ISBN 978-2-914264-50-1).
Notes et références
- « Organisation », sur nice.tribunal-administratif.fr (consulté le )
- https://www.petitesaffiches.fr/nominations,079/prettyPhoto/0/.
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000026242461
- Cf. Le Petit Poucet.
- Cf. Le Petit Chaperon rouge.
- Cf. Peau d'âne.
- Cf. La Belle au bois dormant.
- L'île Sainte Hélène.
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Portail de la littérature française
- Portail du polar
- Portail du droit français
- Portail de la politique française