Jean-François Revel
Jean-François Revel, né Ricard le à Marseille et mort le au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), était un journaliste et essayiste libéral français.
Pour les articles homonymes, voir Revel.
Président Institut d'histoire sociale | |
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Fauteuil 24 de l'Académie française | |
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Naissance | |
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Sépulture | |
Nom de naissance |
Jean-François Ricard |
Nationalité | |
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Activité |
essayiste, journaliste, philosophe |
Conjoints |
Yahne Le Toumelin Claude Sarraute (de à ) |
Enfants |
A travaillé pour | |
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Parti politique | |
Membre de | |
Mouvement | |
Distinctions |
prix Chateaubriand (1996), officier de la Légion d'honneur, membre de l'Académie française (fauteuil 24) |
Archives conservées par |
Bibliothèque nationale de France (NAF 28143)[1] |
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Biographie
Famille et patronyme
Jean-François Ricard est né en 1924 à Marseille, dans une famille d’origine franc-comtoise.
Il s'est marié une première fois le avec la peintre Yahne Le Toumelin (née en 1923) dont il a eu un fils et une fille : Matthieu Ricard (né en 1946), moine bouddhiste, écrivain et interprète en français du Dalaï-lama ; Ève Ricard (née en 1948), écrivain.
Fin gourmet[2], il avait adopté le pseudonyme « Revel », du nom du restaurant parisien Chez Revel[3], précisant dans ses mémoires « Revel, nom d’emprunt, était l’enseigne d’un restaurant rue Montpensier dont la daube était réputée[2] » puis, il changea légalement de patronyme[3].
Le , il épousa en secondes noces la journaliste Claude Sarraute (née en 1927). De cette union sont nés le haut fonctionnaire Nicolas Revel en 1966 et Véronique Revel en 1968.
Carrière
Après des études à l'école de Provence à Marseille[4], il fait ses classes préparatoires au lycée du Parc à Lyon, et intègre l’École normale supérieure, section lettres, en 1943[5].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean-François Revel s'engage dans la Résistance à Paris sous les ordres d'Auguste Anglès. Une fois sorti de Normale Sup et agrégé de philosophie (où il est reçu en 1956[6]), il enseigne en Algérie (encore département français), à l'étranger — au Mexique et en Italie — puis en France — à Lille et à Paris — jusqu'en 1963.
Il signe en 1960 le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ».
Il se consacre ensuite à sa carrière de journaliste et d'écrivain. Il collabore ainsi de manière très régulière à la revue d'art L'Œil de 1961 à 1967. Le , Jean-François Revel débat avec François de Closets et Marc Gilbert, dans l'émission télévisuelle Volume, de La Femme sur la Lune réalisé par Fritz Lang[7].
Pamphlétaire et essayiste, il collabore à France-Observateur, puis devient à la fin des années 1970 directeur de L'Express, journal qu'il quittera en en signe de solidarité avec Olivier Todd, licencié par le propriétaire du journal Jimmy Goldsmith[8].
Jean-François Revel a également été éditorialiste pour plusieurs stations de radio : Europe 1 (1989-1992), RTL (1995-1998). À partir de 1982, il est chroniqueur pour le journal Le Point. Socialiste jusqu'en 1970, il rompt avec cette famille politique en publiant son premier essai politique à grand succès, Ni Marx ni Jésus, qui sera traduit dans plus de vingt langues, dans lequel il présente les États-Unis comme le fer de lance d'une nouvelle révolution mondiale[9],[10],[11].
Il est élu le à l'Académie française au 24e fauteuil[12] où il fut reçu[13] le 11 juin 1998 par Marc Fumaroli. La même année, il publie ses mémoires sous le titre Le Voleur dans la maison vide ainsi que Le Moine et le Philosophe, un dialogue avec son fils Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain.
Jean-François Revel meurt le et est enterré le au cimetière du Montparnasse (10e division).
Engagement idéologique
Après la signature du Programme commun du Parti socialiste avec les communistes français en 1972, il rompt avec François Mitterrand, à qui il reproche de priver la gauche de toute chance d'accéder au pouvoir en se laissant « phagocyter » par les communistes. Il dénonce un grand nombre de propositions du programme commun émanant directement du PCF, particulièrement en matière d'édition et d'information. Hostile au gaullisme, il ne cessera de reprocher au Parti socialiste ses collusions avec les totalitarismes communistes. À ceux qui lui reprocheront de se rapprocher des libéraux, il répondra que pour lui, la gauche a toujours été libérale, mais que c'est la gauche française qui a cessé de l'être.
En 1976, il publie La Tentation totalitaire, puis un an plus tard La Nouvelle Censure. Proche de la droite américaine, il s'associe en à un colloque du « Comité pour le monde libre » où sont lancées des attaques virulentes contre les Nations unies[14].
Pour Revel, le socialisme n'est viable que dans une économie performante, car l'État-providence ne peut vivre que soutenu par une économie productive :
« Or, les économies capitalistes libérales ayant prouvé qu'elles étaient les plus efficaces à faire s'améliorer le niveau de vie des sociétés humaines, le libéralisme ne devrait pas être rejeté par la gauche française[15]. »
Il fut un contributeur régulier de la revue Commentaire fondée par Raymond Aron et Jean-Claude Casanova en 1978. Dans les milieux intellectuels, Jean-François Revel a été l'un des principaux critiques français du marxisme, dont le poids l'a amené à s'éloigner de la gauche politique.
Décorations
Œuvre
- Histoire de Flore, Julliard, 1957
- Pourquoi des philosophes[16], Julliard, 1957
- Pour l'Italie, Julliard, 1958
- Le Style du général, Julliard, 1959
- Sur Proust, Julliard, 1960
- La Cabale des dévots, Julliard, 1962
- En France, la fin de l'opposition, Julliard, 1965
- Contrecensures, Jean-Jacques Pauvert, 1966
- Lettre ouverte à la droite, Albin Michel, 1968
- Ni Marx ni Jésus: de la seconde révolution américaine à la seconde révolution mondiale, 1970
- Idées de notre temps, Robert Laffont, 1972
- Descartes inutile et incertain, 1976
- La Tentation totalitaire, Paris, Laffont, 1976
- La Nouvelle Censure, 1977
- Un festin en paroles, Jean-Jacques Pauvert, 1979 (rééd. 1995, 2007)
- La Grâce de l'État, 1981
- Comment les démocraties finissent, Grasset, 1983 (ISBN 2-246-28631-X)
- Le Rejet de l'État, 1984
- Une anthologie de la poésie française, Robert Laffont, 1984
- Le Terrorisme contre la démocratie, Hachette, 1987
- La Connaissance inutile, 1988
- L'Absolutisme inefficace, ou Contre le présidentialisme à la française, 1992
- Le Regain démocratique, 1992
- Histoire de la philosophie occidentale, de Thalès à Kant, éditions Nil, 1994 (rééd. Pocket, 2003)
- Le Moine et le Philosophe[17], dialogue avec son fils Matthieu Ricard, 1997
- Le Voleur dans la maison vide. Mémoires, Plon, 1997 (ISBN 2-259-18022-1)
- L’Œil et la Connaissance, écrits sur l'art, Plon, 1998
- Fin du siècle des ombres, 1999
- La Grande Parade. Essai sur la survie de l'utopie socialiste, 2000
- Les Plats de saison. Journal de l'année 2000, Plon / Editions du Seuil, 2001
- L'Obsession anti-américaine, 2002
- Fin du siècle des ombres, Pocket, 2002
- Un festin en paroles : histoire littéraire de la sensibilité gastronomique de l'Antiquité à nos jours, Tallandier, 2007
- L'Abécédaire de Jean-François Revel, Allary Éditions, 2016 (posthume), édition établie par Pierre Boncenne, Henri Astier & Jacques Faule, préface de Mario Vargas Llosa
- Mémoires, édition intégrale, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2018 (posthume), 896 p.
Prix
- Prix Chateaubriand 1988
- Prix du livre libéral 2000[18]
Références
- « https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/recalculFacets.html?val=Revel%20(Jean-Fran%C3%A7ois),%20%C3%A9crivain.&filtre=Facet_Nom » (consulté le )
- Nicolas de Rabaudy, « Jean-François Revel, académicien, gourmet et arpenteur de restaurants », Boire et manger, sur slate.fr, (consulté le ).
- « Interview de Jean-François Revel, par Olivier Todd », sur lexpress.fr, (consulté le ) : « Professeur de philosophie en 1957, j'ai pensé qu'il n'était pas très adroit, pour enthousiasmer mes élèves, de signer un ouvrage où je leur expliquais que la philo était de la fumisterie — pour simplifier. Bien sûr, c'est plus compliqué. Avec des amis j'avais mes habitudes dans un restaurant, Chez Revel, rue de Montpensier. Longtemps, j'ai été “Ricard dit Revel” … Puis j'ai changé légalement de patronyme. »
- « Biographie Jean-François Revel Homme de lettres, Membre de l'Académie française », sur whoswho.fr (consulté le ).
- « Annuaire officiel des élèves et anciens élèves ».
- Voir sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
- Volume, deuxième chaîne de l'ORTF, 26 mars 1970.
- Page 644 de l’édition intégrale des Mémoires de Jean-François Revel chez Robert Laffont, coll. « Bouquins ».
- « LA RÉVOLUTION ET L'AMÉRIQUE " Ni Marx ni Jésus ", de J.-F. Revel », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- https://www.persee.fr/doc/autog_0338-7259_1971_num_16_1_1023_t1_0202_0000_1
- https://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_1971_num_20_1_1511
- Discours de réception de Jean-François Revel à l'Académie française.
- « Réponse au discours de réception de Jean-François Revel », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
- « Les naufrageurs de l'UNESCO », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).
- Dans La Tentation totalitaire en 1976.
- Critique du livre de Jean-François Revel, Pourquoi des philosophes, revue Exergue, , sur l'opposition de la pensée allemande, via Jean-Claude Milner, et de la pensée française de Revel.
- Tirage à 350 000 exemplaires en France ; traduction en 21 langues.
- « Année 2007 – Liberté économique et progrès social », sur aleps.aleps.paris.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Boncenne, Pour Jean-François Revel : un esprit libre, Plon, 2006
- Philippe Boulanger, Jean-Francois Revel : la démocratie libérale à l'épreuve du XXe siècle, Les Belles Lettres, 2014
Liens externes
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