Jean-Joseph Tarayre
Jean-Joseph Tarayre, né le à Solsac[1], commune de Salles-la-Source, près de Marcillac-Vallon (Aveyron), mort le à Rodez (Aveyron)[2], est un général français de la Révolution et de l’Empire.
Jean-Joseph Tarayre | ||
Naissance | Solsac (Aveyron) |
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Décès | (à 85 ans) Rodez (Aveyron) |
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Origine | France | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Lieutenant-général | |
Années de service | 1792 – 1835 | |
Distinctions | Baron de l'Empire Commandeur de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis Grand-croix de l'ordre de l'Union Grand-croix de l'ordre de la Réunion |
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Autres fonctions | Député de la Charente-Inférieure | |
Un soldat républicain
Fils de Francois Tarayre et Antoinette Poujols, agriculteurs aisés, Jean-Joseph est le second d'une fratrie de douze enfants. Après des études au séminaire de Saint-Geniez-d'Olt, puis au collège de Rodez, il se fait remarquer pour son patriotisme et ses capacités intellectuelles, et on fait appel à lui pour représenter l'Aveyron à la fête de la Fédération du [3].
Engagé volontaire et républicain convaincu, capitaine dans le 2e bataillon de volontaires de l’Aveyron le , il sert à l'armée d'Italie de 1792 à 1797. Il est blessé d'un coup de feu à la jambe droite au siège de Toulon en . Il rejoint le Piémont (Italie), où il rencontre son ami et compatriote aveyronnais, Ignace-Blesmond Bernard, soldat engagé lui aussi volontaire, et recherché par les autorités locales.
Passé par amalgame à la 56e demi-brigade le , puis à la 85e demi-brigade de ligne le , il embarque pour l'armée d'Orient en . Il est blessé d'un coup de feu à la cuisse droite devant Saint-Jean-d'Acre le , puis d'un coup de feu à la poitrine après qu'il se soit emparé de la tour de brèche, et qu'il ait planté un drapeau le suivant. Le il est nommé provisoirement par Bonaparte chef de bataillon à la 85e demi-brigade, et le commandant du fort de la Salahieh. Affecté à la division Reynier, il se signale à la bataille d'Héliopolis le . Il est nommé adjudant-général provisoire par le général Menou le , et commandant de la place de Suez le suivant. Chef de brigade provisoire à la 21e demi-brigade lègère le , il se signale sous Belliard à la capitulation du Caire le , où il est chargé de conclure la convention d'évacuation des troupes françaises. Embarqué le , il est confirmé dans son grade de chef de brigade à son arrivée en France le .
De 1803 à 1805, il est employé au camp de Bruges, puis à l'armée du Nord sous Louis Bonaparte en .
Au service du roi de Hollande
Le il est nommé colonel des grenadiers de la garde du roi de Hollande, Louis Bonaparte, et le 1er août suivant il est autorisé par l'Empereur à passer au service de la Hollande. Général-major le , colonel général de la Garde hollandaise le , il est fait chevalier de l'ordre du mérite de Hollande le , et grand-croix de l'ordre le . Il est promu lieutenant-général dans l'armée hollandaise le , et gouverneur de Berg-op-Zoom en 1809. Le il commande en chef les troupes hollandaises dirigées contre les Anglais, qui ont débarqué dans l'île de Walcheren le .
Tarayre épouse Anna Cambier (1790-1817), fille de Jacob Jan Cambier ministre du roi de Hollande. Ils ont cinq enfants. En secondes noces, il épouse Élisabeth van Mierlo (1790-1871) qui lui donne une fille.
Général et baron d'Empire
Démissionnaire du service de la Hollande le , il est réadmis au service de la France le comme général de brigade. Il est créé baron de l'Empire en 1812. Le il est mis à la suite de l'état-major général de la Grande Armée, et il est fait grand-croix de l'ordre de la Réunion le suivant. Le il intègre l'état-major de la Grande Armée, pour la campagne de Russie, il se trouve à Kovno le , commande une brigade du 1er corps sous Davout le , et le il commande la 1re brigade de la 4e division d'infanterie du corps d'observation du Rhin. Le , il prend le commandement de la 1re brigade de la 11e division d'infanterie du 3e corps d'armée du maréchal Ney, et il prend part aux batailles de Lützen le , et de Bautzen du 20 au . Il est fait commandeur de la Légion d'honneur le , et le il prend les fonctions de chef d'état-major du 3e corps d'armée à la place de Jomini. Il sert à Katzbach le , à Leipzig du 16 au , à Hanau le , et le suivant il prend le commandement d'une brigade de la 51e division du général Semellé au 4e corps d'armée.
Le , il commande la 1re brigade de la division de réserve de Paris, chargé d'organiser en bataillon les gardes champêtres réunis à Versailles le . Commandant le département de la Somme le , il est mis en non activité le . Le roi Louis XVIII le fait chevalier de Saint-Louis le , et l'élève au grade de lieutenant-général le . Le , pendant les Cent-Jours, il est employé au 1er corps de l'armée du Nord, et le suivant, il est chargé de l'organisation des gardes nationales dans la 13e division militaire. Le , il remet son commandement au général Bigarré, et il est mis en non activité le .
Après Napoléon
Le , il est élu député du grand collège de la Charente-Inférieure, où il siège à l'extrême gauche, mais son élection est invalidée le pour vice de forme. Compris comme disponible dans le cadre de l'état-major général le , il est réélu député le par 442 voix sur 689 votants. Il combat le projet de budget de 1821, et il est rappelé à l'ordre le , pour avoir dit que le gouvernement ne jouissait plus de l'affection de la majorité des Français. Il est admis au traitement de non activité le . En 1824, il ne se représente pas aux élections, et il se retire à Solsac. Commandant de la garde nationale de Rodez le , il devient inspecteur des gardes nationales de cinq départements le de la même année. Passé dans le cadre de réserve le , il est admis à la retraite le .
Retiré à Salles-la-Source entre 1840 et 1855, date de sa mort, il s'occupe pleinement de l'administration de son domaine à Billorgues. Il y mène d’intéressantes expériences agricoles. Il essaie d’appliquer sur son domaine les pratiques agricoles qu’il a vues lors de son séjour en Hollande.
Il sera président de la société d'agriculture du département de l’Aveyron et membre de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron. Au sein de cette société savante, il propose dès 1842 l'ouverture du canal de Suez, entre la Mer Méditerranée et la Mer Rouge[4].
Jean-Joseph Tarayre meurt le à Rodez.
Distinctions
- Légion d'honneur
- Chevalier de la Légion d'honneur le .
- Officier de la Légion d'honneur le .
- Commandeur de la Légion d'honneur le .
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Grand-croix de l'ordre de l'Union le
- Grand-croix de l'ordre de la Réunion le
Ouvrages
- Jean-Joseph Tarayre, De la Force des gouvernements, ou du Rapport que la force des gouvernements doit avoir avec leur nature et leur constitution, Paris, Aimé Comte, 1819.
- J.-J. Tarayre, Importance de l'Égypte et de l'isthme de Suez, Rodez, Carrère, 1855, 26 p.
- J.-J. Tarayre, Observations à M. Thiers sur son histoire : l'expédition des Anglais sur l'île de Walcheren, Rodez, Carrère, 1855.
Hommages
À Rodez et à Salles-la-Source, une avenue porte son nom. Sa statue était érigée dans l'ancien cimetière Saint-Cyrice à Rodez, transformé en square du Sacré-Cœur[5].
Conférences[6] :
- « Le général Tarayre, homme de guerre et de gouvernement » par Robert Taussat
- « J. Tarayre, l'agronome et l'industriel » par Jean Delmas
- « Billorgues à travers le temps » par Gérard Astorg
Références
- « Archives départementales de l'Aveyron - 4E262-7 SOLSAC BM 1767/1777 », sur archives.aveyron.fr (consulté le )
- « Archives départementales de l'Aveyron - 4E212-37 RODEZ D 1855/1855 », sur archives.aveyron.fr (consulté le )
- Robert Taussat, Hommes et femmes célèbres de l'Aveyron, Paris, Éditions Bonneton, , 159 p. (ISBN 2-86253-206-1), p. 149.
- Lieutenant-Général Tarayre, Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, Rodez, E. Carrère, tome 3, (lire en ligne)
- « À nos Grands Hommes - La monumentalité en cartes postales: Monument: Jean-Joseph Tarayre [8315] », sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr (consulté le )
- « Salles-la-Source. Le général Tarayre à Billorgues », sur ladepeche.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jules Duval, Le lieutenant-général Tarayre, ancien député de la Charente-Inférieure, président de la société d'agriculture du département de l'Aveyron (1860)
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 484-485
- Historama n°152, mai 1964
- Robert Taussat, Hommes et femmes célèbres de l'Aveyron, Paris, Éditions Bonneton, 1996.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- http://thierry.pouliquen.free.fr/Generaux/gnxT.ht
- « La noblesse d’Empire » (consulté le )
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