Jean-Michel Sanejouand

Jean-Michel Sanejouand, né à Lyon le et mort à Baugé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire le [1],[2], était un peintre et sculpteur français.

Jean-Michel Sanejouand
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean-Michel Henri Sanejouand
Nationalité
Activités
Œuvres principales
Le Magicien (d)

Biographie

Après avoir été diplômé de Institut d'études politiques de Lyon en 1955, Jean-Michel Sanejouand, après avoir pendant quelques années fait de la peinture abstraite, crée en 1962, dans la lignée des ready made de Marcel Duchamp[3]. ses premiers assemblages d’objets, connus sous le nom de Charges-Objets (1962-1967).

En 1967, il réalise sa première œuvre in situ qu’il nomme « sculpture sur mesure ». Il s'agissait de compositions métalliques, érigées dans la cour de l’École polytechnique, à Paris. D'autres interventions suivent, à Piestany, Dordrecht, Anvers, etc. La plupart restant à l'état de projets, comme celui concernant l'aménagement de la vallée de la Seine, entre le Havre et Paris[4]. En parallèle à ses Organisations d’espaces, où il exprime le désir d'intervenir directement sur les espaces[5], Sanejouand prend les pinceaux, mais avec de l’encre de Chine, et réalise ses Calligraphies d'humeur (1968-1978) — il s'agit de dessins à l'encre sur toile, avec des croquis comiques souvent teintés de nuances érotiques[6].

À partir de la fin des années 1970, il commence ses Espaces-Peintures (1978-1986), une série de toiles en couleurs représentant des paysages naturels organises à l'aide de routes colorées, de charge-objets, etc . Il abandonne ensuite pour un temps la couleur avec ses Peintures Noir et Blanc (1986-1992), avant de retourner, dès 1989, à la sculpture — ou plutôt la non-sculpture comme pour prolonger les Charges-Objets et ses premiers équilibres de cailloux des années 1960. Sanejouand, ici, ne sculpte pas mais assemble des pierres afin de créer des formes inédites.

A partir des années 1990, il peint ses sculptures, tout d'abord sous forme de sculptures-peintures, puis placées dans un paysage rapidement esquisse[4].

Jean-Michel Sanejouand a été décrit comme une figure emblématique[7] de la scène artistique des années 1960. Il a été qualifié d'héritier légitime de la démarche duchampienne par Didier Ottinger[8]. Le travail de l'artiste circule entre les différentes disciplines, pointant sa nécessité d’expérimenter « l'espace entre les choses en tant qu'accès à une invisible vérité »[9],[10].

Depuis 1993, Jean-Michel Sanejouand vivait et travaillait en Anjou dans le Maine-et-Loire[11].

Œuvres

Toile de bâche à rayures et châssis de bois (1964), Philadelphia Museum of Art.
  • Les Charges-Objets (1962-1967)[12]
  • Les Organisations d'espaces (1967-1972)[13]
  • Les Calligraphies d'humeur (1968-1978)
  • Les Tables d'orientation (1974-1977)
  • Les Espaces-Peintures (1978-1986)[14]
  • Les Peintures Noir et Blanc (1986-1992)
  • Les Sculptures (1989-2016)
  • Les Peintures (1992-1996)
  • Les Sculptures-Peintures (1996-2001)
  • Les Espaces-Critiques (2002-2008)
  • Les Espaces & Cie (2009-2019)

Il est représenté par la galerie Art : Concept à Paris[15].

Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

Collections publiques

Sculptures monumentales

  • Le Silence, 1996, bronze, deux mètres. Jusqu'en 2020, faisait partie de la collection Paul Heim. Une version intermediaire, d'un mètre, appartient au FRAC Île-de-France
  • Le Magicien, 2005, bronze, cinq mètres. Est a Rennes, dans les jardins du palais Saint-Georges

Notes et références

  1. « Disparition de l’artiste Jean-Michel Sanejouand », Le Journal des arts du .
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. « La mort du peintre et sculpteur Jean-Michel Sanejouand, artiste trop discret », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Jean-Michel Sanejouand », sur citations.savoir.fr, (consulté le ).
  5. Musée national d'art moderne - Centre Pompidou, 1967-1974 Organisations d'espaces, Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 144 p. (ISBN 2-85850-824-0).
  6. Philippe Dagen, « L'ironie froide de Jean-Michel Sanejouand », Le Monde, (lire en ligne).
  7. « Sanejouand : Charges-Objets », sur lejournaldesarts.fr, .
  8. Didier Ottinger, Jean-Michel Sanejouand ou l’éloge de l’irréductibilité, Tours, École supérieure des beaux-arts, , 36 p. (ISBN 2-9515078-0-1, lire en ligne),
    « Il est temps de reconnaître en Jean-Michel Sanejouand le plus légitime de tous les ayants droit de Marcel Duchamp. Il n'est toutefois pas simple de revendiquer l'héritage duchampien quand s'allongent les files d'attente devant son bureau de reconnaissance en paternité. »
  9. Roger Caillois, Récurrences dérobées : Le Champ des Signes, Paris, Hermann Littérature, .
  10. Anne Tronche et Julie Portier, Jean-Michel Sanejouand : Rétrospectivement…, Paris, éditions Skira/ Flammarion, , 215 p. (ISBN 978-2-08-128270-4),
    « Si l'artiste a plusieurs fois pointé “l'espace entre les choses en tant qu'accès à une invisible vérité” comme le territoire invariable de ses recherches, il est tentant de transposer cet énoncé à la géographie de l'exposition pour s'aventurer à la recherche d'une logique secrète dans l'espace qui sépare les œuvres. »
  11. François Barré, Robert Fleck, Germain Viatte et Fabrice Hergott, Jean-Michel Sanejouand, Rétrospective 1963-1995, Paris, Centre Georges Pompidou éd., 1995.
  12. Bernard Lamarche-Vadel : Jean-Michel Sanejouand, les Charges-Objets 1963-1967, Fondation Fine Art of The Century/La Différence éd., Paris, 1990.
  13. Pierre Restany, Blaise Gautier et Claude-Louis Renard Les Organisations d'espaces de Sanejouand, Centre national d'Art contemporain éd., Paris, 1973.
  14. Michel Enrici et Joëlle Pijaudier Jean-Michel Sanejouand, Espaces-Peintures 1978-1986, musée d'Art moderne de Villeneuve-d'Ascq/La Différence éd., Lille, 1991.
  15. « Jean-Michel Sanejouand », sur Galerie Art Concept (consulté le ).
  16. Anne Tronche et Julie Potier, Jean-Michel Sanejouand. Rétrospectivement…, op. cit.
  17. Voir sur paris-art.com.

Annexes

Catalogues monographiques

  • Frédéric Herbin, Les Organisations d’espaces de Jean-Michel Sanejouand (1967-1974), Bourges, éditions ENSA de Bourges, 2014
  • Anne Tronche, Julie Portier, Jean-Michel Sanejouand. Rétrospectivement…, Paris, éditions Skira/ Flammarion, 2012
  • Didier Ottinger, Jean-Michel Sanejouand ou l’éloge de l’irréductibilité, Tours, École supérieure des beaux-arts, 2000
  • Louis Fardel, Jean-Michel Sanejouand, Sculptures et Sculptures-Peintures, Orléans, Le Carré Saint-Vincent, Scène Nationale, 1998
  • François Barré, Robert Fleck, Germain Viatte, Fabrice Hergott, Jean-Michel Sanejouand, rétrospective 1963-1995, Paris, éditions du Centre Georges Pompidou, 1995
  • Michel Enrici, Joëlle Pijaudier, Jean-Michel Sanejouand : Espaces-Peintures 1978-1986, Villeneuve-d’Ascq, musée d’art moderne, 1991
  • Bernard Lamarche-Vadel, Jean-Michel Sanejouand, les Charges-Objets 1963-1967, Genève, Fondation Fine Art of The Century, Paris, La Différence, 1990
  • Jean-Michel Sanejouand : études, Châtellerault, école municipale d’arts plastiques, 1990
  • Jacques Bertoin, Didier Ottinger, Jean-Michel Sanejouand : peintures 1987-1989, Les Sables d’Olonne, Musée de l’abbaye Sainte-Croix, 1989
  • Michel Enrici, Sanejouand : Espaces-Peintures 1978-1981, Paris, Galerie de France, 1982
  • Claude Devos, Pierre Restany, Claude-Louis Renard, De ruimtelijke organisaties van Jean-Michel Sanejouand, Anvers, Internationaal Cultureel Centrum (ICC), 1974
  • CNAC/Archives, numéro 9, Centre national d'art contemporain, Paris, 1973
  • Blaise Gautier, Pierre Restany, Claude-Louis Renard, Les Organisations d’espaces de Sanejouand, Paris, Centre national d'art contemporain, 1973
  • Pierre Restany, Plans d’Organisations d’espaces, Paris, galerie Mathias Fels, 1970
  • Grégoire Müller, Deux Organisations d’espaces, Paris, galerie Yvon Lambert, 1968

Liens externes

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