Jean Fabre de La Martillière

Jean Fabre, comte de La Martillière (né le à Nîmes et mort le à Paris), est un militaire et parlementaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

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Jean Fabre de La Martillière
Surnom Lamartillière
Naissance
Nîmes
Languedoc
Décès
Paris
Origine Royaume de France
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
Empire français
 Royaume de France
 Royaume de France
Arme Artillerie
Grade Général de division
Années de service 17571802
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerres révolutionnaires
Faits d'armes Bataille de la Sierra Negra
Bataille de Novi
Distinctions Légion d'honneur
(Grand officier)
Ordre de Saint-Louis
(Chevalier)
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
(31e colonne)
Autres fonctions Sénateur
Pair de France

Biographie

Fils d'un conseiller au parlement de Toulouse, Jean Fabre de La Martillière naquit à Nîmes, le [1]. Destiné dès l'enfance à la carrière des armes[2], il commença ses études dans sa ville natale et vint les terminer à Paris. « On vit se révéler en lui, dès sa première jeunesse, l'aptitude et le goût des mathématiques[3] ».

Entré au service en 1757 comme sous-lieutenant[2] d'artillerie, il servit pendant la guerre de Sept Ans en Allemagne jusqu'à la paix de 1763[2] (campagne de 1757, et celles de 1758 et 1762). Alors il passa dans les colonies françaises occidentales, fut employé particulièrement à la Guadeloupe. Breveté capitaine en 1769, il composa sur la défense de cette île des mémoires lumineux qui fixèrent l'attention de Gribeauval[2].

Le célèbre ingénieur confia à Lamartillière l'inspection de l'importante fonderie royale de Douai, qui fournit jusqu'au XIXe siècle à l'artillerie française la plus grande partie de ses bouches à feu. C'est là que, faisant l'application la plus heureuse de la théorie à la pratique, cet officier démontra bientôt l'avantage qu'on trouverait à diminuer la longueur des canons. Il ajouta beaucoup à sa réputation et fut dès lors considéré comme un des premiers officiers de l'artillerie française. Son avancement fut en conséquence aussi rapide qu'il pouvait l'être à cette époque[2].

Première Coalition (Guerre du Roussillon)

Colonel en 1780[4], il reçut la croix de Saint-Louis[2] l'année suivante. Il fit les premières campagnes de la Révolution, se distingua dans plusieurs opérations importantes[3], et obtint, en récompense de ses services, le grade de général de brigade le 14 août 1793.

Guerre du Roussillon

Chargé, en 1792, du commandement de l'artillerie, à l'armée des Pyrénées-Orientales, il contribua puissamment à la conservation de Perpignan ; dirigea la vigoureuse défense de Bellegarde (mai-), et fit la bataille de Peyrestortes et les sièges de la citadelle de Roses (1794–1795) et du fort de la Trinité.

Entré en Catalogne, il était, le , à l'attaque de Peyrestortes et de Lupia, et conférait avec Dugommier, lorsque celui-ci fut frappé mortellement d'un obus ; lui-même en fut légèrement atteint. L'ennemi, encouragé par la mort du général en chef, poursuivit l'armée française et la fit rétrograder ; mais Lamartillière, grâce à l'habileté de ses manœuvres, parvint à l'arrêter devant la position dite de la Montagne-Noire où, deux jours avant l'action, et en moins de trente-six heures, ce général était parvenu à faire établir une batterie de douze pièces du calibre de 24, malgré des escarpements qui, jusqu'alors, avaient fait considérer cette position comme inaccessible[5].

Cet heureux résultat mit les Français en état de reprendre l'offensive et de gagner, trois jours après, la bataille d'Eyscaulas, qui fut suivie de la prise de Figuières, boulevard de la Catalogne, et de celle de l'importante forteresse de Roses, deux sièges remarquables qui offrirent à M. de La Martillière l'occasion de développer la plus rare habileté, en surmontant toutes les difficultés qu'il avait à vaincre, [5] tant pour l'établissement de son artillerie que pour en assurer le service et les approvisionnements, qui fut suivie de la prise de Figuières.

Deuxième Coalition

Le gouvernement lui donna un témoignage de sa satisfaction en l'élevant au grade de général de division le , et en lui confiant l'organisation et le commandement de l'artillerie de l'armée du Rhin, qui devint successivement armée de Mayence, du Danube et d'Helvétie. De Lamartillière assista aux batailles de Stockach et de Zurich, en l'an VII (1799), ainsi qu'au passage de la Limath.

Campagne d'Italie (1799-1800)

Il fut attaché à l'armée d'Italie, après la malheureuse[3] bataille de Novi. La mémorable[3] défense de Gênes sous les ordres de Masséna, dans laquelle il eut l'occasion de développer toutes les ressources de son génie militaire[3], ajouta encore à sa réputation. Le bon ordre qu'il établit dans l'immense artillerie de la place, les prodiges d'activité et de talent qu'il opéra, étonnèrent ces soldats d'Italie, habitués pourtant à tous les prodiges, et réduits alors à se défendre dans Gênes. Toute l'armée remarqua avec quel dévouement et quel zèle de Lamartillière, malgré son grand âge, suffit pendant le long et pénible blocus de cette ville, à tous les détails de son commandement.

Après la levée du blocus, les troupes allèrent se réunir à l'armée de réserve qui, à Marengo, avait décidé du sort de l'Italie. Après cette réunion, de Lamartillière prit le commandement de l'artillerie de l'armée, fonctions qui devenaient d'autant plus pénibles que les événements de la campagne précédente avaient détruit presque en totalité le matériel des anciennes armées d'Italie et de Naples.

Premier Empire et Restauration

Jean Fabre de La Martillière
Fonctions
Membre du Sénat conservateur
14 nivôse an X ()
Vice-président du Sénat conservateur
Membre de la Chambre des pairs
( † )
Biographie
Profession Officier général d'artillerie

Liste des membres du Sénat conservateur

La paix (de Lunéville) avec toutes les puissances de l'Europe ayant été conclue le 20 pluviôse an IX (), le général de Lamartillière fut nommé commissaire-ordonnateur en chef à l'armée d'Helvétie (9 nivôse an X)[4], membre du comité central d'artillerie (aux côtés de Marmont, Andréossy, Eblé, Songis, Faultrier[Lequel ?] et Gassendi[6]) et inspecteur-général de cette arme.

Lacombe Saint-Michel lui succéda dans cette dernière place, et le premier Consul le fit admettre au Sénat conservateur (14 nivôse an X). En l'an XII, il fut nommé, le 9 vendémiaire, membre de la Légion d'honneur et grand officier de l'Ordre le 25 prairial. Dans la même année, il devint vice-président du Sénat ; il avait obtenu, le 2 prairial, la sénatorerie d'Agen.

L'Empereur lui conféra le titre de comte de l'Empire en 1808. Le repos des armes vint pour lui. Ce fut alors qu'il composa ses Recherches sur les meilleurs effets à obtenir de l'artillerie, ouvrage qui parut en 1812, et qui obtint l'assentiment de tous les hommes spéciaux[3]. En , il adhéra aux actes du Sénat et vota en la déchéance de Napoléon Ier[4], en récompense de quoi Louis XVIII l'appela le 4 juin à la Chambre des pairs. En 1816, lors de la réorganisation de l'École polytechnique, il fut nommé membre du conseil de perfectionnement et d'inspection que le roi venait de créer près de cette école. Malgré son âge avancé et les infirmités dont il souffrait, il ne se dispensa jamais d'assister à ce conseil et d'y apporter le concours de ses lumières. Il fut confirmé dans ses titres de comte et pair par l'ordonnance royale du .

Le comte Fabre de Lamartillière mourut à Paris, le , à l'âge de quatre-vingt-sept ans, sans laisser de postérité. Ainsi sa pairie s'éteignit en sa personne[2]. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division, 1re ligne[7]), son éloge fut prononcé à la Chambre des pairs, le , par M. le général-comte d'Aboville, et imprimé dans le Moniteur universel du 4 mai suivant[5].

Publication

  • Recherches sur les meilleurs effets à obtenir de l'artillerie (Paris, 1812, 2 vol. in-8°),
  • Réflexions sur la fabrication en général des bouches à feu (Paris, 1817, in-8°),
Édition augmentée d'un Traité de la balistique, un ouvrage qui a eu deux éditions et dont il a fait hommage à la Chambre des pairs[3].

État de service

Titres

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du comte Fabre La Martillière et de l'Empire

Parti au premier d'azur à la tour crénelée de quatre pièces, donjonnée d'une tourelle crénelée de trois pièces d'or, ajourés et maçonnées de sable ; au deuxième d'argent à la vache encornée de sable surmontée d'une étoile du même, franc-quartier des comtes sénateurs brochant au neuvième de l'écu.[9]

Armes du comte Fabre de La Martillière, pair de France,

Parti, au 1 d'azur, à la tour crénelée de 4 pièces d'argent, donjonnée (sommée d'une tourelle[10]) du même, ouverte de gueules, ajourée et maçonnée de sable ; au 2 d'argent, à la vache de sable, surmontée d'une étoile du même.[5],[10],[8],[11],[12]

Hommages, honneurs, mentions

Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Ouest, 31e et 32e colonnes.

Notes et références

  1. Il avait un frère aîné, capitaine au régiment d'Auvergne, lequel mourut aux colonies d'un coup de feu qui lui emporta la cuisse.
  2. « La Martillière (Jean Favre de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  3. Boivin, « Fabre de Lamartilliere (Jean, comte) », dans A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. II, [détail de l’édition] (BNF 37273876, lire en ligne), p. 293-294
  4. « Fabre de La Martillière (Jean, comte) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  5. « Fabre, comte de La Martillière, (Jean) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. VII, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 2-4
  6. « Histoire du Consulat et de l'Empire - Les personnages », Jean Fabre de la Martillière 1732-1819, sur www.histoire-empire.org, Anovi (consulté le )
  7. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 148
  8. François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  9. « BB/29/974 page 222. », Titre de comte accordé à Jean Fabre La Martillière. Saint-Cloud ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  10. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  11. Lainé, Dictionnaire véridique des origines des maisons nobles ou anoblies du royaume de France : contenant aussi les vrais ducs, marquis, comtes, vicomtes et barons, vol. 2, Bertrand, (lire en ligne)
  12. Louis de Magny, La science du blason accompagnée d'un armorial général des familles nobles de l'Europe, Aubry, (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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