Jean Grillon
Jean Grillon est un homme politique français né le à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et mort le à La Doué, commune de Courçay (Indre-et-Loire). Il est député de Meurthe-et-Moselle de à .
Jean Grillon | |
Fonctions | |
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Député | |
– 4 ans et 25 jours |
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Élection | 6 mai 1906 |
Circonscription | 3e Nancy , Meurthe-et-Moselle |
Groupe politique | Gauche radicale |
Successeur | Émile Driant |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean Charles Paul Grillon |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nancy (Meurthe-et-Moselle) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Courçay (Indre-et-Loire) |
Profession | Avocat et préfet |
Religion | Protestant |
Résidence | Meurthe-et-Moselle |
Biographie
Études, carrière juridique, et première carrière administrative
Jean Grillon né à Nancy le de Léon Eugène Grillon, avocat et conseiller municipal et Adèle Amélie Moulins. Il fait des études de droits et s'inscrit au barreau de Nancy. Il reste peu de temps au barreau, car il s'oriente sur une carrière administrative. Il est alors attaché au ministère du Commerce.
En , Jean Grillon fonde avec la collaboration de Léon Pireyre, Léon Tonnelier, Paul Pierreville, une publication littéraire nommée la "Revue Qui Chante et que Picque".
En , il fait partie des premiers dreyfusards nancéiens[1]. Il signe une pétition de soutien pour Émile Zola avec Charles Bernardin et Émile Gallé[2]. En , il est initié à la loge Saint-Jean de Jérusalem, et participe à la création du "comité de la Ligue des Droits de l'Homme", auquel il est nommé secrétaire général[3]. La même année, il participe à la création de l'Université Populaire de Nancy, avec Charles Perreau (président de l'Union de la Jeunesse Lorraine, professeur en Sciences à l'Université de Nancy), Ernest Lacaille (secrétaire de la Fédération des Syndicats ouvriers), Émile Goutière-Vernolle (journaliste), Émile Gallé (verrier et industriel)[4]. En , il crée avec Charles Bernardin, le Républicain des Vosges [5] et en , il crée et devient secrétaire d'une « Fédération Républicaine » de Meurthe et Moselle[6] de tendance radicale et n'étant pas un section du parti du même nom qui est créé l'année suivante. Le , il est nommé secrétaire général de la préfecture des Basses-Alpes (actuellement les Alpes-de-Haute-Provence). Il ne prend pas le poste de secrétaire général car il tente une carrière politique entre dans le cabinet de Fernand Dubief, ministre de l'Intérieur.
Carrière politique
Le il se présente aux élections législatives à Nancy (3e circonscription de Meurthe-et-Moselle), après s'être mis en disponibilité, comme candidat républicain démocrate et radical où il demande que les expositions universelles se déroulent aussi en province.
Dans sa profession de foi, partisan de la liberté de pensée religieuse, il s'oppose à toute tentative de domination cléricale ; partisan de la paix, il condamne comme une lâcheté l'antimilitarisme et veut développer « les idées d'arbitrage de conférences internationales, multiplier les manifestations de peuple à peuple » ; défenseur de la petite propriété, il se prononce pour le dégrèvement de la propriété foncière, l'insaisissabilité du bien de famille, le maintien du droit des bouilleurs de cru et il est favorable au repeuplement des campagnes grâce à la diffusion de l'enseignement agricole professionnel. Il se dit « l'adversaire des expositions universelles dans la capitale » afin de « combattre la centralisation des forces vives de la France sur un point unique du territoire et de favoriser le développement de l'activité provinciale ».
Sur le plan social il préconise l'élaboration d'une législation industrielle du travail commune à toutes les nations notamment pour répartir et limiter rationnellement la durée de travail, et traduira plus tard cette idée en une proposition de loi[7].
Il est élu, au premier tour de scrutin par 9 941 voix (sur 24 624 inscrits, 20 001 votants et 19 607 suffrages exprimés) contre 9 602 voix à M. Gervaize, député sortant, antisémite et nationaliste.
À la Chambre des députés, Jean Grillon s'inscrit au groupe de la Gauche Radicale et fait partie de la commission des mines mais s'intéresse à l'ensemble des problèmes qui se posent au législateur.
C'est ainsi qu'il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement a ordonner, en cas d'accident grave, occasionné par une voiture automobile, du fait de son conducteur, la saisie et la vente de la voiture, en garantie de toutes les condamnations pécuniaires ou pénales prononcées contre l'auteur de l'accident[8].
Il souhaite, dans une proposition de loi la création d'une école nationale des industries d'art à Nancy et propose une réorganisation du corps de la gendarmerie, après être intervenu dans la discussion du budget pour 1909, pour signaler la crise de recrutement que connaissait alors ce corps et critiquer les mesures prises par le gouvernement à cet égard.
Sensible à toutes les injustices, il souligne lors du débat sur le budget de , les inégalités de traitement dont sont victimes les surveillantes de prison, dans leur salaire et leurs congés.
Il se représente aux élections législatives du , mais il est battu dès le premier tour, avec 9 145 voix (sur 26.356 inscrits, 21.711 votants, un peu plus de 21 100 suffrages exprimés) contre 256 voix à M. Gourrier, 1 176 voix à M. Vadez et 10 823 voix à M. Driant qui est élu.
Carrière administrative
Jean Grillon reprend donc sa carrière administrative. Le il est nommé sous-préfet de Lannion, puis le , il est nommé à Louhans.
Le , il est nommé sous-préfet de Verdun. Durant la Première Guerre mondiale et plus particulièrement pendant la Bataille de Verdun, après un court séjour à Bar-le-Duc, le sous-préfet s’installe près d'une maison forestière dans la forêt de Souilly, au sud de Verdun. Un baraquement en bois fait office de sous-préfecture. Il y prend alors les mesures les plus énergiques et les plus utiles « pour rassurer les populations de son arrondissement et venir en aide aux habitants des villages ruinés par le feu de l'ennemi et le pillage ». Jean Grillon veut que les prix les plus bas y soient pratiqués pour éviter toute spéculation. Les bénéfices dégagés sont utilisés par le sous-préfet pour verser des indemnités aux réfugiés[9]. Il crée et devient le président du Comité d’Assistance et de Ravitaillement de Verdun. Il accueille André Magre son confrère sous-préfet de Briey occupée par les allemands.
Toutes ces mesures lui valent une citation civile le et la Légion d'honneur le .
Le il est nommé préfet de l'Allier, le , préfet de l'Indre, le , préfet du Lot et le , il est nommé préfet de l'Aveyron. Il décède le pendant un congé dans sa propriété de La Doué, commune de Courçay, en Indre-et-Loire.
Il était officier de la Légion d'honneur depuis le .
Famille
Jean Grillon épouse Marie Antoinette Cordier le . Ils ont eu deux filles: Madeleine et Jacqueline. Il a pour cousin par alliance, Victor Prouvé, lequel lui effectuera des portraits.
Autres
Une rue à Bras-sur-Meuse porte son nom en reconnaissance de ses actions pendant la Première Guerre mondiale[10].
Jean Grillon était amateur d'archéologie[11],[12], et de spéléologie[13].
Décoration
- Officier de la Légion d'honneur (1921)
- Chevalier de la Légion d'honneur (1917)
- Croix de guerre 1914-1918
- Officier de l'ordre du Mérite agricole (Après 1921)
- Chevalier de l'ordre du Mérite agricole (Après 1921)
Notes et références
- Saint-Jean de Jérusalem, « 1902 : L’Affaire Dreyfus et la Franc-Maçonnerie Nancéienne », (consulté le ), p. 4
- Livre d'Hommage des Lettres Françaises à Émile Zola, Société Libre d'Édition des Gens de Lettres,
- Emmanuel Naquet, La Ligue des Droits de l'Homme : une Association en Politique, Sciences Po,
- Lucien Mercier, Universités Populaires 1899-1914 : Éducation populaire et Mouvement Ouvrier du début du Ouvrier, Paris, Éd. ouvrières, , 188 p. (ISBN 2-7082-2518-9)
- Lorraine Initiative, « Homme de loi et historien des Vosges », (consulté le ), p. 1
- Françoise Birck, Une Université Populaire à Nancy au Début du Siècle, Société d'Histoire et d'Archéologie de Lorraine,
- Jean Grillon, Projet de résolution et proposition de loi ayant pour objet la limitation des heures de travail au moyen d'une conférence internationale... présentés par MM. Jean Grillon, Gustave Chapuis... [5 novembre 1906.]., Motteroz et Martinet,
- Jean Grillon, Proposition de loi ayant pour objet, en cas d'accident grave occasionné par une voiture automobile du fait de son conducteur d'ordonner la saisie et la vente de la voiture en garantie de toutes condamnations précuniaires ou pénales prononcées contre l'auteur de l'accident... présentée par MM. Jean Grillon, Mathis... ., Motteroz et Martinet,
- France 3, « Histoires 14-18 : Jean Grillon, le sous-préfet des bois », (consulté le )
- Le Wiki de Bras sur Meuse, « Les Rues du Village »,
- Armand Viré, Bulletin de la Société préhistorique française : L'oppidum de Biars, commune d'Arcambal (Lot), vol. 26, (lire en ligne), p. 602
- Armand Viré, Bulletin de la Société préhistorique française : Les Fouilles de 1922 aux Oppida de l'Impernal et du Puy-d'Issolud (Lot), de Montmerlhe et de Buzeins (Aveyron) et à la Butte de Maourélis (Lot), vol. 20, (lire en ligne)
- l'Abbé A. Lemozi, Bulletin de la Société préhistorique française : Peintures et gravures paléolithiques découvertes dans les grottes des communes d'Espagnac-Sainte-Eulalie et de Cabrerets (Lot), vol. 17, (lire en ligne), p. 256
Sources
- « Jean Grillon », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- Jean Grillon, Proposition de loi ayant pour objet d'ouvrir au ministre de l'Agriculture, sur l'exercice 1906, un crédit extraordinaire de 300000 francs pour venir en aide aux victimes du cyclone du 17 juin dans les arrondissements de Nancy et de Lunéville... présentée par MM. Jean Grillon, Louis Marin,... [6 juillet 1906.]., Motteroz et Martinet,
- Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième République, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2 et 978-2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 153-154
Liens externes
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