Famille de Lugny
La famille de Lugny est une famille noble française du Mâconnais, en Saône-et-Loire.
Famille de Lugny | |
Les armes de la famille noble de Lugny, mêlant quintefeuilles et billettes. | |
Période | XVIe siècle (branche aînée) |
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Pays ou province d’origine | Mâconnais |
Demeures | Lugny, Bissy-la-Mâconnaise, Brancion (seigneurs engagistes), Ruffey |
Au Moyen Âge, Lugny, petite capitale du Haut-Mâconnais et longtemps chef-lieu de canton (le canton de Lugny, de 1790 à 2015), fut le berceau d’une illustre maison de chevalerie qui avait pour devise : « Le content est riche ».
Un vieux proverbe bourguignon évoquait cette famille noble dont l'alliance était recherchée, qui disait : « N’est oyseau de bon nid qui n’a plume de Lugny ».
Armes
Cette maison du Mâconnais avait pour armes : « D’azur à trois quintefeuilles d’or, accompagnées de sept billettes de même, trois en chef, une en cœur et trois en pointe, posées deux et un »[Note 1].
Histoire et généalogie
Ligne directe
Des membres de la maison de Lugny sont mentionnés dès le XIIe siècle. La généalogie de cette famille n’est toutefois fermement établie qu’à partir du milieu du XIVe siècle, notamment grâce aux généalogies publiées successivement par Pierre de Saint-Julien de Balleure dans son De l’origine des Bourgongnons, et antiquité des estats de Bourgongne (1581) puis par Samuel Guichenon dans son Histoire de Bresse et de Bugey parue à Lyon en 1650.
Elle débute avec Josserand de Lugny, chevalier, seigneur du lieu et de la maison forte de Bissy, qui, en 1372, prêta hommage à l’évêque de Mâcon dont il tenait la dîme de Lugny en fief.
Cette lignée se poursuivit avec : Jean I de Lugny, Jacques de Lugny, Liébaud de Lugny, Jean II de Lugny, Jean III de Lugny et Catherine de Lugny.
La branche directe de cette maison – celle des seigneurs de Lugny, en Haut-Mâconnais – s’éteignit au milieu du XVIe siècle avec Jean III de Lugny, chevalier, seigneur de Lugny, comte de Brancion (aujourd’hui hameau de Martailly-lès-Brancion) en tant que seigneur engagiste, baron de Saint-Trivier (Saint-Trivier-en-Dombes, aujourd’hui Saint-Trivier-sur-Moignans), de Branges, de Blaignac, de Lessard et de Sagy, et « dernier héritier mâle de la maison de Lugny ». Il testa en 1552 et mourut peu après.
En 1558, Françoise de Lugny, dame de Lugny, fille et héritière de Jean de Lugny, épousa François Chabot, fils cadet de l'amiral Philippe Chabot, marquis de Mirebeau et seigneur de Brion, et la seigneurie de Lugny passa de la maison de Lugny à la maison de Chabot.
Branches
Plusieurs branches se détachèrent toutefois de cette ligne directe et cette famille noble donna ainsi des seigneurs à bien d'autres fiefs que celui de Lugny : à ceux de Ruffey (aujourd’hui hameau de Sennecey-le-Grand) et d'Igé notamment.
Filiation
Parmi les personnalités issues de cette famille figurent notamment :
- Seguin de Lugny, évêque de Mâcon (1242 à sa mort en 1262), qui assista au premier concile œcuménique de Lyon[1] ;
- Jean de Lugny, grand prieur de l'abbaye Saint-Philibert de Tournus en 1286[2] ;
- Robert de Lugny (mort en 1366), chanoine de Chalon (il fut doyen du chapitre) puis trésorier de cette ville, chancelier des ducs de Bourgogne en 1360 – il fut exécuteur testamentaire du duc de Bourgogne Philippe de Rouvre – puis président du parlement[3] ;
- Jean de Lugny, chevalier, seigneur de Lugny, que le duc Amédée VIII fit chevalier de l’ordre du collier de Savoie ;
- Jean de Lugny, fils de Jean de Lugny et de Catherine de Rossillon, fut le « dernier héritier mâle de la maison de Lugny ». Chevalier, seigneur de Lugny, il était aussi comte de Brancion en tant que seigneur engagiste, baron de Saint-Trivier (Saint-Trivier-en-Dombes, aujourd’hui Saint-Trivier-sur-Moignans, dans l'Ain), de Branges, de Blaignac, de Lessard et de Sagy. Il épousa en premières noces le Catherine de Saint-Trivier et de Branges pour moitié. Hormis Edmonde, aucun de leurs enfants ne leur survécurent, notamment pas Aimé-Charles, comte de Brancion, baron de Branges, de Blaignac, de Lessard-en-Bresse et de Sagy (mort sans alliance). Le , Jean de Lugny se maria en secondes noces avec Françoise de Polignac, déjà plusieurs fois mariée, qui lui donna Françoise, future dame de Lugny, femme de François Chabot et belle-mère de Jean de Saulx. Jean de Lugny donna le l’aveu pour sa terre de Lugny, à savoir huit cents livres de rente y compris deux cents livres pour la seigneurie de Bissy et cent livres pour les dîmes de Lugny tenues en fief de l’évêque de Mâcon. Il testa le .
Figure aussi Huguenin de Lugny qui, avec son chef Jean sans Peur, fit la croisade de Nicopolis en Hongrie en 1396[4] et dont voici le blason[5] :
Lieux attachés à la famille de Lugny
Lugny
De sa forteresse jadis flanquée de nombreuses tours et dotée d’un donjon « fort élevé et très beau[réf. nécessaire] », Lugny n’a conservé que les deux tours rondes de l'entrée et une partie des communs. En 1789, le château de Lugny – alors propriété de Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, comte de Montrevel – fut en effet le tout premier du Mâconnais à être incendié par les « Brigands » – des paysans révoltés – lors des troubles qui, fin juillet, pendant la Grande Peur, agitèrent cette région.
Sennecey-le-Grand
L'église Saint-Julien de Sennecey-le-Grand possède une chapelle seigneuriale – dite indifféremment chapelle « de Lugny » ou « de Ruffey » – dont la décoration intérieure conserve le souvenir de cette maison noble. L'une des branches de cette famille posséda en effet le château-fort voisin de Ruffey aux XVe et XVIe siècles.
Notes et références
Notes
- Blason auquel ont recours de nos jours la commune de Lugny et la Cave de Lugny, qui l'ont adopté et se le « partagent ».
Références
- Charles de La Rochette, Histoire des évêques de Mâcon (tome II), Émile Protat imprimeur - MM. Durand et Legrand libraires, Mâcon, 1867.
- Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône, tome VII, 1883, page 213.
- Le tombeau éventré de Robert de Lugny a été mis au jour en 1983 sous le plancher pourri de la salle du chapitre, installée à l'intérieur d'un bâtiment accolé au chevet sud de la cathédrale Saint-Vincent de Chalon. Source : « L'énigme d'un méreau », article de Maurice Bonneviot paru dans la revue Images de Saône-et-Loire no 67 (automne 1986), pages 15 et 16.
- « le contingent franco-bourguignon à la bataille de Nicopolis ».
- Peincedé, Armorial de Bourgogne, Dijon, T 23, cotte 197 folio 130 B386.
Voir aussi
Bibliographie
- Léonce Lex : Notice historique sur Lugny et ses hameaux, Belhomme Libraire Éditeur, Mâcon, 1892.
- François Perraud : Le Mâconnais historique, Protat Frères, Mâcon, 1921.
- Adrien Arcelin : Indicateur héraldique et généalogique du Mâconnais, Paris et Mâcon, 1866.
- François-Alexandre De la Chenaye-Desbois, Badier : Dictionnaire de la noblesse, Schlesinger Frères, Paris, 1868.
- Samuel Guichenon : Histoire de Bresse et de Bugey, Lyon, 1650. Ouvrage imprimé « chez Iean Antoine Huguetan, & Marc Ant. Ravaud, en ruë Mercière à l'enseigne de la Sphère ».
- Pierre de Saint-Julien de Balleure : De l’origine des Bourgongnons, et antiquité des estats de Bourgongne, Paris, 1581. Ouvrage imprimé « à Paris, chez Nicolas Chesneau, ruë Sainct Jacques, au Chesne Verd ».
Articles connexes
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