Jim Prentice
P. E. James Prentice, appelé communément Jim Prentice, né le à South Porcupine, à Timmins (Ontario), et mort le près de Kelowna, en Colombie-Britannique, est un avocat et un homme politique canadien. Il a été ministre sous le Gouvernement conservateur de Stephen Harper de 2006 à 2010, de même que premier ministre de l'Alberta et chef du Parti progressiste-conservateur de l'Alberta de 2014 à 2015.
Pour les articles homonymes, voir Prentice.
Jim Prentice | |
Jim Prentice en 2014. | |
Fonctions | |
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16e Premier ministre de l'Alberta | |
– (8 mois et 9 jours) |
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Monarque | Élisabeth II |
Lieutenant-gouverneur | Donald Ethell |
Gouvernement | Prentice |
Prédécesseur | Dave Hancock |
Successeur | Rachel Notley |
Chef de l'Association progressiste-conservateur de l'Alberta | |
– (7 mois et 29 jours) |
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Prédécesseur | Dave Hancock |
Successeur | Vacant |
Député de Calgary-Foothills à l'Assemblée législative | |
– (6 mois et 8 jours) |
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Prédécesseur | Len Webber |
Successeur | Vacant |
Député de Calgary-Centre-Nord à la Chambre des communes | |
– (6 ans) |
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Prédécesseur | Nouvelle circonscription |
Successeur | Michelle Rempel |
Biographie | |
Nom de naissance | Peter Eric James Prentice |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | South Porcupine, Ontario (Canada) |
Date de décès | (à 60 ans) |
Lieu de décès | près de Kelowna, Colombie-Britannique (Canada) |
Nationalité | Canadienne |
Parti politique | Parti conservateur du Canada Association progressiste-conservateur de l'Alberta |
Conjoint | Karen |
Diplômé de | Université de l'Alberta |
Profession | Avocat |
Religion | Presbytérienne |
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Premiers ministres de l'Alberta | |
Biographie
Origines et études
Né dans une famille de cols bleus dans le nord de l'Ontario, il est le fils d'Eric Prentice, joueur professionnel de la Ligue nationale de hockey dans les années 1940. Sa famille déménage par la suite en Alberta, où Jim suit ses études de droit à l'université de l'Alberta et à l'université Dalhousie.
Carrière professionnelle
En tant qu'avocat, il s'est spécialisé dans le droit de la propriété. Membre du conseil du Calgary Winter Club, il occupe les postes de président et de directeur. Il participe en outre activement à une église presbytérienne.
Carrière politique fédérale
Prentice rejoint le Parti progressiste-conservateur du Canada (PPCC) en 1976. Dix ans plus tard, lors de l'élection provinciale de l'Alberta, il représente les progressistes-conservateurs dans le comté de Calgary Mountain View, mais est défait par Bob Hawkesworth, candidat du Nouveau Parti démocratique. À ce moment, il est le plus jeune candidat conservateur aux élections.
De 1990 à 1993, Prentice est le responsable des finances du PPCC. Il a posé sa candidature à un poste de député fédéral pour la première fois au printemps 2002 lors d'une élection partielle dans le comté Calgary Southwest à la suite du départ de Preston Manning, membre de l'Alliance réformatrice-conservatrice canadienne (AC). Cependant, le nouveau chef de l'AC, Stephen Harper, a remplacé la candidate désignée par son parti, Ezra Levant, lors de cette élection partielle. Prentice a décidé de se retirer de la course.
À la suite de la dernière élection au niveau fédéral, le PPCC avait peu de sièges à la Chambre des Communes, une situation préoccupante pour un parti habitué à obtenir la première ou la deuxième place en termes de députés élus à la Chambre des Communes. En 2003, Prentice a participé à la course à l'investiture du PPCC, en proposant un rapprochement parlementaire (pactes de non agression dans diverses circonscriptions clés où la division du vote entre l'AC et le PPCC tourneraient à l'avantage des libéraux) dans le but éventuel de faciliter une amalgamation entre le PPCC avec l'AC. Il s'opposait au candidat favori, Peter MacKay, qui proposait que le parti se reconstruise de l'intérieur. Prentice a entamé la course en prononçant un discours passionné sur les accomplissements des conservateurs, allant même jusqu'à mentionner les soldats canadiens tués lors de la bataille de Passchendaele en 1917. Il a terminé à la deuxième place, forçant un quatrième et ultime tour lors de la convention. MacKay fut élu chef du parti. Plusieurs observateurs politiques notèrent que, malgré sa défaite aux mains de MacKay, Prentice avait le flair pour s'attirer l'appui des conservateurs dits sociaux ((en) social conservative) et des conservateurs progressistes ((en) Red Tory).
En , le chef du parti, MacKay, a signé un accord de fusion avec l'AC, créant ainsi le « Parti conservateur du Canada ». Prentice sera le premier conservateur à briguer la présidence du nouveau parti, annonçant son intention le lendemain, le , de la ratification de l'accord par les membres du PPCC. Il entama sa campagne à Calgary et continuat en Ontario. Cependant, le , il mit fin à sa campagne, citant des difficultés à obtenir de nouveaux fonds un an après son échec à la course à l'investiture du PPCC.
En , il est élu une première fois à la Chambre des Communes et accède au Cabinet fantôme de Stephen Harper, Chef de l'Opposition Officielle, lequel l'estime beaucoup. En 2005, il est l'un des quatre députés conservateurs à voter en faveur de la légalité du mariage entre deux conjoints de même sexe, se prévalant du droit de vote libre à sa conscience personnelle, accordé aux députés conservateurs par leur Chef. Il est réélu successivement à titre de députés en 2006 et 2008, accédant à chaque fois au cabinet ministériel du premier-ministre Stephen Harper. il est, à ce titre, l'un des plus influents ministres du cabinet. En 2008, en tant que ministre de l'Industrie, il pilote un projet de loi qui modifiera le cadre législatif de la propriété intellectuelle au Canada, ce qui lui vaut maintes critiques de la part de différents groupes.
Le , Jim Prentice annonce sa démission.
Député de la Chambre des Communes
En tant que candidat du nouveau PPCC lors de l'élection fédérale canadienne de 2004, Prentice a fait campagne dans Calgary Centre-North et a gagné un siège de député.
Ministre de l'Industrie
Lors d'un remaniement ministériel le , Prentice est nommé Ministre de l'industrie, succédant à Maxime Bernier.
Controverse autour d'un projet de loi sur le droit d'auteur
Sous la pression du gouvernement des États-Unis et de plusieurs multinationales, Prentice a décidé de modifier les lois sur la propriété intellectuelle au Canada. Pour plusieurs groupes de défense des droits des consommateurs, la nouvelle loi répliquera le DMCA des États-Unis[1]. Prentice affirme qu'il veut « amener le Canada à respecter le traité signé avec l'OMPI »[2]. Il a promis de voir aux intérêts des consommateurs en premier. Michael Geist, professeur de l'Université d'Ottawa titulaire d'une chaire de recherche sur Internet et les lois touchant le commerce électronique, affirme que le projet de loi soutenu par Prentice est formulé de façon à satisfaire les groupes de pression travaillant pour le compte de multinationales américaines. Au Canada, plusieurs groupes sont opposés à des changements aux lois canadiennes touchant la propriété intellectuelle, notamment le Canadian Software Innovation Alliance, la Canadian Music Creators Coalition et la The Business Coalition for Balanced Copyright. Par le biais du site (en) « Fair Copyright for Canada »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), Michael Geist a rapporté plusieurs informations touchant ce projet de loi. Howard Knopf, avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle du Canada, a aussi rapporté plusieurs informations par le biais du blog (en) Excess Copyright Blog.
Le ministre Prentice a mentionné que la voix des consommateurs ne serait probablement pas entendue pendant des années[3]. Il a refusé de discuter avec des manifestants qui s'étaient déplacé pour le voir[4], affirmant que « lorsque la ministre du Patrimoine canadien Josée Verner et moi aurons obtenu un consensus qui nous satisfait, nous introduirons un projet de loi »[5]. Des sources anonymes à Ottawa ont affirmé que le projet de loi serait introduit en , alors que d'autres sources affirment qu'il ne sera pas introduit avant les vacances d'été du parlement canadien[6].
Controverse sur Wikipédia en anglais
Du au , des modifications faites depuis une adresse IP utilisée par Industrie Canada ont été apportées à l'article Jim Prentice de Wikipédia en anglais. Ces modifications ont notamment effacé des mentions à propos du projet de loi sur la propriété intellectuelle et ont ajouté des informations sur les accomplissements de Prentice en tant que Ministre d'Industrie Canada[7],[8].
Jay Walsh, porte-parole de Wikimedia Foundation, a affirmé dans une entrevue qu'il y a des dizaines de milliers de personnes vivantes qui ont une biographie dans Wikipédia, il est donc « courant que l'information les touchant soit modifiée ». Walsh a affirmé que la neutralité du texte et la prévention des conflits d'intérêt sont deux des piliers de Wikipédia. Il a affirmé que « les modifications fiables proviennent de personnes n'ayant pas de conflit d'intérêt. Dans ce cas, si quelqu'un effectue des modifications depuis un ordinateur appartenant au Gouvernement du Canada… si c'était quelqu'un à l'intérieur de ce ministère, cela constituerait théoriquement un conflit d'intérêt »[traduction 1],[9] Il faut dire que cette présente page ne semble guère plus neutre envers Prentice.
Carrière politique provinciale
Le , il est élu à la tête du Parti progressiste-conservateur de l'Alberta et une semaine plus tard, il devient le 16e Premier ministre de l'Alberta.
Le , il demande au lieutenant-gouverneur de déclencher des élections le 5 mai de la même année, affirmant qu'il avait besoin de solliciter un nouveau mandat afin de passer son budget. Prentice commet plusieurs gaffes au cours de la campagne qui nuisent autant à lui qu'à son parti, y compris un commentaire avant le déclenchement des élections dans lequel il semblait blâmer les Albertains, leur disant qu'ils doivent «regarder dans le miroir» pour comprendre la cause profonde des problèmes financiers de l'Alberta. Les élections provinciales ont abouti à la fin du long règne de 44 ans des progressistes-conservateurs au sein du gouvernement, le Nouveau Parti démocratique de l'Alberta sous la direction de Rachel Notley gagne un gouvernement majoritaire, le premier gouvernement néo-démocrate de la province. Les progressistes-conservateurs sont tombés en troisième place, avec 11 sièges, derrière le NPD et le Parti Wildrose. Il est par contre élu dans Calgary-Foothills. Mais à la suite de ce résultat, il démissionne en tant que chef du parti et annonce qu'il ne siégerait pas et se retire de la vie politique.
Jim Prentice perd la vie dans un accident d'avion le près de Kelowna[10] en Colombie-Britannique.
Notes et références
- (en) Ivor Tossell, « How did copyright become cool? », The Globe and Mail, (lire en ligne)
- (en) Meeting Jim Prentice, the Minister of Industry, Jim Prentice Calgary, AB : Andy Doan. Consulté le . La scène se produit à 1:50 minutes.
- (en) Michael Geist, « The Unofficial Canadian DMCA Background Document », www.michaelgeist.ca (consulté le )
- (en) Michael Geist, « What Prentice Could Say to the U.S. », www.michaelgeist.ca (consulté le )
- (en) The Canadian Press, « New Canadian copyright bill on downloading delayed », www.ctv.ca (consulté le )
- (en) « Copyright reform bill appears to be in limbo », Canadian Broadcasting Corporation (consulté le )
- (en) Peter Nowak, « Government buffing Prentice's Wikipedia entry », CBC News, Canada, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Michael Geist, « Prentice's Staff Scrubbing Copyright Controversy From Wikipedia Entry », www.michaelgeist.ca (consulté le )
- (en) Bruce Cheadle, « Rewrite war rages on Wikipedia over Prentice biography and copyright law » [archive du ], cnews.canoe.ca (consulté le )
- « L’ancien premier ministre albertain Jim Prentice meurt dans un écrasement d’avion », sur www.journaldemontreal.com,
Liens externes
Textes traduits
- Traduction libre de (en) The edits which should be trusted would come from people who don't possess a conflict of interest, in this case, it would be worthwhile saying that if someone is making edits from a computer within the government of Canada… if it was someone within that ministry, that would theoretically constitute a conflict of interest.
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