John Sieg

John Sieg, né le et mort le , est un employé des chemins de fer et journaliste germano-américain qui publie dans la presse communiste clandestine des articles sur les atrocités commises par les nazis et combat dans la résistance allemande anti-nazie. Agent pour le compte de l'Union soviétique, il fait partie du noyau du réseau appelé « Orchestre rouge ». Il est arrêté en 1942 et se suicide en prison.

John Sieg
John Sieg.
Biographie
Naissance
Décès
(à 39 ans)
Berlin (Allemagne)
Nationalités
Activités
Journaliste, résistant
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de

Pour les articles homonymes, voir Sieg (homonymie).

Biographie

Né à Détroit (Michigan), John Sieg est le fils d'un mécanicien d'origine allemande. Après la mort de son père en 1912, il vit chez son grand-père en Allemagne[1]. Au décès de ce dernier, il doit interrompre sa formation d'enseignant. Il retourne aux USA de 1924 à 1928, accompagné de sa future épouse, Sophie Wloszczynski, travaille dans les usines d'automobiles de Detroit tout en suivant des cours au City College. De retour en Allemagne, il est traducteur et auteur d'une nouvelle sur le racisme aux États-Unis, publiée dans le magazine Die Tat. Le Berliner Tageblatt et la Rote Fahne font également paraître certains de ses textes[2]. Il adhère au Parti communiste d'Allemagne (KPD) en 1929 et fait la connaissance de Wilhelm Guddorf (de) et Martin Weise.

En , après l'arrivée au pouvoir des nazis, John Sieg est arrêté par la Sturmabteilung (SA) et détenu jusqu'en juin[3]. Libéré, il entre dans la résistance allemande, secteur de Neukölln, et fonde le noyau d'une cellule de résistance. Il collabore avec Arvid Harnack et Adam Kuckhoff, lance des campagnes de distribution de tracts et fait circuler l'information dans le réseau naissant.

John Sieg se fait embaucher par la Deutsche Reichsbahn, travaille à la station Paperstraße de la S-Bahn de Berlin et utilise les facilités de transport fournies par son travail pour se connecter avec d'autres groupes de résistance, comme celui de Bernhard Bästlein.

Timbre de la DDR (1983) à la mémoire de 3 résistants allemands exécutés en 1942 par les nazis : Arvid Harnack, Harro Schulze-Boysen , John Sieg.

Avec Herbert Grasse, Otto Grabowski et Bernhard Bästlein (Saefkow-Jacob-Bästlein Organization (en)), il publie le journal Die Innere Front (Le Front Intérieur)[4] et fait paraître des articles révélant les atrocités commises par les nazis[5].

John Sieg est arrêté en lorsque, après le démantèlement des branches belge et hollandaise[6], la répression s'abat sur la branche allemande de l'Orchestre rouge. Il est enfermé au siège de la Gestapo, Prinz-Albrecht-Straße. Torturé, Sieg choisit de se pendre plutôt que de trahir.

Son épouse Sophie, arrêtée elle aussi, est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück en 1943 et sera libérée par l'Armée rouge en 1945.

Hommages

Une rue dans un quartier de la Frankfurter Allee-Süd (Berlin-Lichtenberg), près de la "Schulze-Boysen Straße", porte le nom de John Sieg depuis le .

Inauguration de la John Sieg-Straße le 22 juin 1972.
Stolperstein à Berlin-Neukölln.

Un Stolperstein a été posé devant la maison de la Jonasstraße 5a à Berlin-Neukölln le [2].

Photos

  • John et son épouse Sophie, heureux, dans les allées d'un jardin tropical[7].

Notes et références

  1. (de) « Sieg, John », sur bundesstiftung-aufeibeitung.de.
  2. (de) Alfred Gottwaldt, « John Sieg », sur stolpersteine-berlin.de (consulté le ).
  3. Après l'incendie du Reichstag (28 février 33), le « décret du 28 février pour la protection du Peuple et de l’État » (Verordnung des Reichspräsidenten zum Schutz von Volk und Staat vom 28. Februar 1933, Reichstagsbrandverordnung promulgué par von Hindenbourg) couvre la perpétration de centaines d'assassinats et des milliers de détentions arbitraires, dont celle du leader du KPD, Ernst Thälmann, que Hitler gardera enfermé au secret pendant 11 ans. Ludwig Renn, écrivain très connu, est aussi une victime de la sévérité de la répression exercée à l'encontre de tous ceux qui professaient des idées de gauche.
  4. Le journal clandestin contient des articles de Walter Husemann, Fritz Lange, Martin Weise et Herbert Grasse, des informations sur la situation économique en Europe, la liste des longueurs d'onde de Radio-Moscou, des appels à la résistance ou au sabotage en plusieurs langues (pour les travailleurs forcés étrangers en Allemagne).
  5. le livre écrit par Hans Beimler après son incarcération à Dachau et son évasion (Im Mörderlager Dachau: Vier Wochen unter den braunen Banditen : Le camp de la mort de Dachau : 4 semaines chez les bandits vêtus de brun), publié d'abord en URSS (1933), puis en Grande-Bretagne, en France et en Espagne, avait commencé à ouvrir les yeux du public.
  6. Constantin Efremov, Leopold Trepper, Anatoli Gourevitch.
  7. « Sophie Sieg », sur bda-koepenick.de.

Liens externes

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