Johnny s'en va-t-en guerre
Johnny s'en va-t-en guerre (Johnny Got His Gun) est un film américain réalisé par Dalton Trumbo, sorti en 1971. Il s'agit d'une adaptation cinématographique du roman du même nom de Dalton Trumbo, publié en 1939.
Pour les articles homonymes, voir Johnny.
Ne doit pas être confondu avec Le facteur s'en va-t-en guerre (roman).
Titre original | Johnny Got His Gun |
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Réalisation | Dalton Trumbo |
Scénario | Dalton Trumbo |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | World Entertainment |
Pays de production | États-Unis |
Genre | drame |
Durée | 111 minutes |
Sortie | 1971 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Il est présenté en compétition officielle au festival de Cannes 1971.
Synopsis
Joe Bonham (Timothy Bottoms) est un jeune Américain plein d'enthousiasme. Il décide de s'engager pour aller combattre sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Au cours d'une mission de reconnaissance, il est grièvement blessé par un obus et perd la parole, la vue, l'ouïe et l'odorat. On lui ampute ensuite les quatre membres alors qu'on croit qu'il n'est plus conscient. Allongé sur son lit d'hôpital, il se remémore son passé et essaie de deviner le monde qui l'entoure à l'aide de la seule possibilité qui lui reste : la sensibilité de sa peau. Une infirmière particulièrement dévouée l'aide à retrouver un lien avec le monde extérieur. Lorsque le personnel médical comprend que son âme et son être sont intacts sous ce corps en apparence décédé, ils doivent prendre une décision médicale selon les valeurs et les croyances de l'époque.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre français : Johnny s'en va-t-en guerre
- Titre original : Johnny Got His Gun
- Réalisation : Dalton Trumbo
- Scénario : Dalton Trumbo avec la participation non créditée de Luis Buñuel, d'après le roman Johnny s'en va-t-en guerre de Dalton Trumbo
- Production : Bruce Campbell, Tony Monaco et Christopher Trumbo
- Musique : Jerry Fielding
- Photographie : Jules Brenner
- Montage : Millie Moore
- Décors : Harold Michelson
- Costumes : Theadora Van Runkle
- Société de production : World Entertainment
- Distribution : Cinemation Industries (États-Unis),
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : noir et blanc et couleurs - 1,66:1 - son mono - 35 mm
- Genre : drame, guerre
- Durée : 111 minutes
- Dates de sortie[1] :
- France : (festival de Cannes)
- États-Unis : (sortie limitée à New York)
- France :
- France : (ressortie)
- Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en France
Distribution
- Timothy Bottoms : Joe Bonham
- Kathy Fields : la petite amie de Joe
- Marsha Hunt : la mère de Joe
- Jason Robards : le père de Joe
- Donald Sutherland : Jésus Christ
- Diane Varsi : la 4e infirmière
- Eduard Franz : colonel (puis général) Tillery
- Donald Barry : Jody Simmons
- Peter Brocco : le vieux prélat
- David Soul : un soldat (avec les lunettes, pendant la partie de cartes, au début du film)
Production
Dalton Trumbo adapte ici lui-même son roman antimilitariste Johnny s'en va-t-en guerre publié en 1939. L'auteur pensait initialement confier la réalisation du film à son ami cinéaste Luis Buñuel et avait également demandé à Salvador Dalí d'adapter son œuvre. Mais les deux hommes refusent car ils estiment que l’œuvre appartient à Dalton Trumbo et que seul lui peut la transposer à l'écran. Luis Buñuel participera cependant de manière non créditée au script, notamment pour les scènes avec le Christ[2]. Le film marque donc les débuts du scénariste Dalton Trumbo à la réalisation, lui qui avait été avant cela blacklisté parmi les « Dix d'Hollywood ».
Dalton Trumbo a proposé le rôle du père de Joe à Walter Matthau, qui l'a refusé. Le rôle revient finalement à Jason Robards[3].
Le tournage a eu lieu en Californie, notamment à El Mirage Lake, au lac Tahoe, dans les Producers Studios à Hollywood, à Los Angeles (Chatsworth, Highland Park, etc.) ou encore à Culver City[4].
Accueil
Alors que les États-Unis étaient en pleine guerre du Viêt Nam, la sortie du film et sa reconnaissance au festival de Cannes 1971 eurent une résonance avec l'actualité. Les divers mouvements pacifistes et antimilitaristes des années 1970 firent de Johnny s'en va-t-en guerre une œuvre majeure dans laquelle il convient de voir l'un des plus violents réquisitoires contre l'absurdité de toutes les guerres.
Distinctions
Récompenses
- Festival de Cannes 1971 : Grand prix spécial du jury et Prix FIPRESCI (Prix de la Critique internationale)[5]
- Kinema Junpō Awards 1974 : prix des lecteurs du meilleur film en langue étrangère
Nominations
- Golden Globes 1972 : révélation masculine de l'année pour Timothy Bottoms
- Writers Guild of America Awards 1972 : meilleur drame adapté d'un autre média
Commentaires
Couleurs et noir et blanc
Dalton Trumbo alterne le noir et blanc pour la réalité (l'hôpital et les tranchées), et la couleur pour le rêve (les souvenirs de Joe et ses rêves)[6].
Titre
Le titre original Johnny Got His Gun est vraisemblablement conçu comme une réponse à la chanson propagandiste Over there, de Henry Burr and the Peerless Quartet, diffusée en 1917 dans le but d'encourager l'engagement des citoyens américains lors du premier conflit mondial. Les premières paroles en sont « Johnny get your gun, get your gun, get your gun ».
Le roman à l'origine du film
Le livre fut publié pour la première fois le , soit deux jours après le début de la Seconde Guerre mondiale, et devint célèbre par son caractère ouvertement antimilitariste. Il montrait la violence et l'absurdité de la guerre dans un contexte où l'Amérique rechignait fortement à s'impliquer dans le conflit. Après l'épuisement des exemplaires en librairie, sa réédition ne survint qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945.
Références culturelles et postérité
- Les paroles de la chanson One du groupe Metallica (sur l'album ...And Justice for All) sont inspirées des pensées du personnage. La vidéo du titre comprend des extraits du film.
- Les paroles de la ballade piano/voix Johnny Got His Gun du groupe français Little Nemo (album Sounds in the Attic) sont directement inspirées du film[7].
- Johnny s'en va-t-en guerre est adapté au théâtre avec, dans le rôle-titre, Jeff Daniels qui remporte pour sa composition un Obie Award en 1983[8].
- Une version théâtrale et filmée est réalisée en 2008 avec Benjamin McKenzie dans le rôle de Joe[9].
- Les Sales Majestés ont sorti ce même titre sur leur album Sexe, Fric & Politique !
- Le groupe Bérurier Noir s'est inspiré du film pour le titre "SOS" (sur l'album Abracadaboum) et l'instrumental "Johnny revient d'la guerre" (sur l'album Macadam massacre)
- Le groupe punk/oi! français The Janitors rend hommage au film dans son album éponyme de 2013 sur le titre Johnny Got His Gun.
Notes et références
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
- « Secrets de tournage », sur Allociné (consulté le )
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- (en) Locations sur l’Internet Movie Database
- (en) Awards sur l’Internet Movie Database
- Site cineregent.fr, page "Johnny got his gun".
- Paroles de Johnny Got His Gun - Site officiel du groupe Little Nemo, section Sounds in the Attic
- « Biographie : Jeff Daniels », Cinefil.com (consulté le )
- (en) « Johnny Got His Gun », IMDb (consulté le )
Annexes
Articles connexes
- Johnny s'en va-t-en guerre, le roman original
- Première Guerre mondiale
- Antimilitarisme
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (en) Internet Movie Database
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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