Jorge Manuel Theotocopouli

Jorge Manuel Theotocopoli, ou Theotocópuli, ou Theotocopoulos, né à Tolède en 1578 et mort dans la même ville le [1] est un peintre, sculpteur et architecte espagnol.

Jorge Manuel Theotocopouli
El Greco, Portrait de Jorge Manuel Theotocópuli
(vers 1600-1605), musée des Beaux-Arts de Séville.
Naissance
Décès
Activités
Lieu de travail
Père
Mère
Jerónima de Las Cuevas (d)

Il est le fils naturel du peintre hispano-grec Dominiko Theotocopoulos  dit El Greco  et de Jerónima de las Cuevas.

Biographie

Jorge Manuel Theotocopoli est élevé par son père El Greco, seul. Il apprend le métier de peintre en travaillant dans l’atelier de son père, puis à partir de 1603 il collabore nommément à la réalisation du retable d'Illescas avec son père. La même année, il épouse Alfonsa de los Morales dont il a un enfant en 1604, Gabriel de los Morales.

En 1607, il commence à réaliser ses propres travaux, comme le retable Titulcia, où il prolonge le maniérisme de son père, mais s’en distingue avec un style personnel, bien que sa qualité comme peintre fut toujours inférieure au grand maître de Tolède.

Après la mort de son père, en 1614, l’activité de Jorge Manuel Theotocopouli se centre sur l’architecture, où il suit l’école Herrera avec Nicolas de Vergara le Jeune et Juan Bautista Monegro. De 1612 à 1618, il participe à la construction de la mairie de Tolède.

En 1625, il obtient la charge de maître sculpteur et architecte de la cathédrale de Tolède, où il travaille à la construction de la chapelle du Ochavo et sur la coupole de la chapelle mozarabe d'Enrique Egas.

Marié deux fois, il meurt ruiné, ses biens sont saisis par l'Hôpital de Tavera avec lequel il était en litige.

Manusso, le frère du Greco

Manusso Theotocopoulos (1531 – ) est l'oncle de Jorge Manuel et le frère aîné du Greco. Il est marchand et a certainement aidé son frère, au moins au début de sa carrière. Le , il est expulsé d'une confrérie de peintres à Venise où il « sème le trouble[2] ». Collecteur d’impôts, il est condamné pour malversation et emprisonné de 1582 à 1586[3]. Il vit avec son frère et sa famille, à Tolède, de 1591 à sa mort, en 1604[4]. Il semble qu'il aide alors son frère en codirigeant l'atelier avec les assistants Francisco Preboste et Luis Tristán.

L'héritage du Greco

le , le Greco nomme son fils légataire universel de ses biens. Il meurt le et est enterré à l'église de Santo Domingo el Antiguo. Jorge Manuel Theotocopouli réalise alors l'inventaire de l'atelier, y compris les œuvres inachevées. Mais en 1621, quand Jorge Manuel se remarie, l'inventaire de ses biens contient des Greco qui n'apparaissaient pas dans le précédent inventaire.

En 1618, les sœurs du couvent de l'église de Santo Domingo rompent l'accord signé en 1612 à propos du mausolée familial dans l'église et demandent que les restes du Greco et de la première épouse de Jorge Manuel, Alfonsa de los Morales morte en 1617, soient retirés de l'église. Les restes du Greco et d'Alfonsa Morales sont alors déposés dans le monastère de San Torcuato. Ce lieu fut détruit en 1868.

L'art de Theotocopouli

El Greco, Le Laocoon (entre 1610 et 1614), Washington, National Gallery of Art. Œuvre achevée par Jorge Manuel Theotocopouli.

Le style de Jorge Manuel empreinte beaucoup d'éléments stylistiques à son père, tout en accentuant les effets. Les formes sont encore plus allongées. Le dessin est heurté et fermé. Le coloris est pauvre, très sombre. Il semble même que Jorge Manuel ait terminé certains tableaux de son père comme Le Laocoon puisqu'il semble l'avoir vendu après la mort de son père, alors qu'il est déclaré inachevé dans l'inventaire de l'atelier du Greco. L'atelier du Greco reste donc actif après la mort de celui-ci, sous la direction de Jorge Manuel et sans doute même après la mort de ce dernier.

Œuvres de Jorge Manuel Theotocopouli

Peinture

Architecture

Œuvres du Greco attribuées au Greco et à son atelier

El Greco et atelier,Saint Jean l'Évangéliste (vers 1605), Madrid, musée du Prado. Une des trois versions connues peinte par Greco et son atelier.
El Greco et Jorge Manuel Theotocopouli, Le Martyre de saint Maurice (vers 1625), musée des Beaux-Arts de Houston.
  • La Sainte Face, 1586-1595, huile sur toile, 71 × 54 cm, Madrid, musée du Prado.
  • La Sainte Face, 1577-1580, huile sur toile, 76 × 55 cm, collection particulière.
  • Le Sauveur, 1605-1610, huile sur toile, 100 × 80 cm, Tolède, musée du Greco.
  • Le Sauveur, 1608-1614, huile sur toile, 100 × 80 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Le Sauveur, 1608-1614, huile sur toile, 100 × 80 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Le Sauveur, 1608-1614, huile sur toile, Cáceres, musée de Cáceres.
  • Le Sauveur, 1600, huile sur toile, 72 × 53 cm, Reggio d'Émilie, Galleria Parmeggiani (it).
  • Le Couronnement de la Vierge, 1591-1592, huile sur toile, 99 × 101 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Le Couronnement de la Vierge, 1591-1592, huile sur toile, 105 × 80 cm, monastère royal de Santa María de Guadalupe.
  • Portrait de la Vierge, 1595-1600, huile sur toile, 52 × 41 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Portrait de la Vierge, 1595-1600, huile sur toile, 52 × 36 cm, musée des Beaux-Arts de Strasbourg.
  • Mater Dolorosa, 1610-1614, huile sur toile, 275 × 225 cm, Berlin, musées d'État de Berlin.
  • La Pentecôte, 1597-1600, huile sur toile, 275 × 127 cm, Madrid, musée du Prado.
  • La Pentecôte, vers 1620, huile sur toile, 104 × 52 cm, collection particulière.
  • Saint François d’Assise et frère Léon méditant sur la mort, 1600-1614, huile sur toile, 160 × 103 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Saint François d’Assise et frère Léon méditant sur la mort, 1600-1614, huile sur toile, 168 × 103 cm, Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada.
  • Saint François d’Assise et frère Léon méditant sur la mort, avant 1650, huile sur toile, 168 × 103 cm, Paris, musée du Louvre.
  • Le Christ portant la Croix, 1605, huile sur toile, 101 × 80 cm, Albacete,El Bonillo.
  • Saint Jérôme Pénitent, 1605, huile sur toile, 91 × 90 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Saint Jean-Baptiste et Saint Jean l'Évangéliste, 1610, huile sur toile, 110 × 86 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Saint Jean l'Évangéliste, 1620, huile sur toile, 102 × 64 cm, Madrid, musée Cerralbo.
  • Saint Jean-Baptiste, 1605, huile sur toile, 105 × 64 cm, musée des Beaux-Arts de Valence.
  • Saint Jean-Baptiste, 1600, huile sur toile, 111 × 66 cm, San Francisco, De Young Memorial Museum.
  • Saint Jean l'Évangéliste, 1605, huile sur toile, 100 × 78 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Saint Jean l'Évangéliste, 1605-1610, huile sur toile, 100 × 80 cm, Tolède, musée du Greco.
  • Saint Jean l'Évangéliste, 1610, huile sur toile, 100 × 76 cm, cathédrale Sainte-Marie de Tolède.
  • Saint Jean l'Évangéliste, 1614, huile sur toile, 72 × 55 cm, New York, collection particulière.
  • Saint André, 1614, huile sur toile,72 × 55 cm, Los Angeles, musée d'Art du comté de Los Angeles.
  • Saint Luc, 1614, huile sur toile, 72 × 55 cm, Indianapolis Museum of Art.
  • Saint Matthieu, 1614, huile sur toile, 72 × 55 cm, Indianapolis Museum of Art.
  • Saint Simon, 1614, huile sur toile, 72 × 55 cm, Indianapolis Museum of Art.
  • Saint Jacques, 1608-1614, huile sur toile, 72 × 55 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Saint Jacques, 1610, huile sur toile, 100 × 76 cm, cathédrale Sainte-Marie de Tolède.
  • Saint Jacques le Mineur, 1610, huile sur toile, 100 × 80 cm, Tolède, musée du Greco.
  • Saint Jacques le Mineur, 1610, huile sur toile, 71 × 53 cm, Chicago, collection particulière.
  • Saint Jacques le Mineur, 1614, huile sur toile, 70 × 54 cm, Oxford[Où ?].
  • Saint Paul, 1614, huile sur toile, 72 × 55 cm, Madrid, musée du Prado.
  • Saint Paul, 1614, huile sur toile, 100 × 76 cm, cathédrale Sainte-Marie de Tolède.
  • Saint Paul, 1610, huile sur toile, 100 × 80 cm, Tolède, musée du Greco.
  • Saint Paul, 1610, huile sur toile, 71 × 53 cm, Oviedo, musée des Beaux-Arts.
  • Retable de Tavera, Le Baptême du Christ, Tolède, Hôpital de Tavera.

Notes et références

  1. Fernando Marías, La arquitectura del Renacimiento en Toledo (1541-1631), vol. 2, Editorial CSIC - CSIC Press, , 378 p. (ISBN 978-84-00-05898-2, présentation en ligne)
  2. Maria Constandoudaki, Domenikos Theotocouplos de Candie à Venise, documents inédits,(1566-1569), t.12, Venise, 1975, pp. 292-308. Parmi les différents documents découverts par Maria Constandoudaki, figurent entre autres le procès-verbal consécutif à une altercation violente à la guilde de Saint-Luc le entre Manousso et des membres de la confrérie des peintres, mais aussi sa condamnation pour escroquerie.
  3. Suivant un document vénitien daté du , il est condamné à six mois de prison avec sursis pour violence. Selon d'autres sources, Manusso serait un pirate au service de la République de Venise.
  4. Selon différents témoignages cités par Maria Constandoudaki, les mésaventures de Manousso l'auraient forcé à trouver refuge chez son frère à Tolède en 1591, jusqu'à sa mort.

Annexes

Bibliographie

  • Laetitia Ruiz Gomez, Catalogues des Collections du Musée du Prado, 2007.

Articles connexes

Liens externes

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