Jules Itier

Jules Alphonse Eugène Itier ( à Paris- à Montpellier) est un receveur principal des douanes et photographe français.

Jules Itier
Autoportrait, daguerréotype réalisé en 1847 à Marseille en costume de mandarin.
Fonction
Conseiller général
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Montpellier
Nationalité
Formation
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Biographie

Jules Itier est originaire de Serres (Hautes-Alpes) ; fils de Jean Joseph Paul Itier, commandant du 5e bataillon des Hautes-Alpes au siège de Toulon en 1793 et de Zoë Dubois, il naît à Paris, le .

Il commença ses études au lycée Napoléon en 1809 et les finit au collège royal de Marseille (l'actuel lycée Thiers) en 1819. Entré la même année dans les douanes, sous les auspices de son oncle Dubois-Aymé (1779-1846), directeur de cette administration à Marseille (scientifique, membre de l’expédition d’Égypte). Il fut nommé commis en 1821, Inspecteur en 1830 et exerça ses fonctions à Marseille, Lorient, Marennes, Oloron, Olette et Belley au cœur du Jura. Il s'intéresse aux sciences dans les années 1830-1840, devient daguerréotypiste amateur.

Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Correspondant[1]. Par la suite il deviendra aussi membre de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier entre 1855 et 1858.

En 1842, il fut mis hors cadre et envoyé en mission au Sénégal, à la Guyane et aux Antilles françaises. Le , Jules Itier quittait Paris par la malle poste à destination de Brest. Il emportait dans ses bagages du matériel daguerrien et le traité de daguerréotypie de Marc Antoine Gaudin, l'ensemble lui ayant été livré personnellement par Gaudin lui-même. Son objectif était en effet de profiter de ses moments de loisir pour mettre en œuvre le procédé de Daguerre. Ainsi ses photographies font partie des toutes premières de l’Afrique de l’Ouest. Il photographie aussi bien les bâtiments que les populations tel un reporter.

Puis à son retour il fut nommé chef de la mission commerciale dans la Chine, les Indes et l’Océanie, auprès de l’ambassade de M. Théodore de Lagrené, de 1843 à 1846 envoyé par Louis-Philippe Ier pour négocier "un traité commercial de dix mille ans entre la Chine et la France", le traité de Huangpu dont il ramènera une série de portraits pris le jour de la signature du traité, le . Un témoin, Charles Lavollé, raconte :

«  Les mandarins se prêtèrent volontiers à la pose qu’il fallut exiger d’eux. Le soleil était très favorable, mais le tangage, opposait à la netteté du dessin un obstacle presque insurmontable. On essaya pourtant. La seconde épreuve donna un résultat très convenable et les Chinois demeurèrent stupéfaits devant cette reproduction fidèle et rapide, dont ils ne pouvaient s’expliquer le secret.  »

Au cours de son voyage il visita entre autres Saint-Louis du Sénégal, le Brésil, Bornéo, Manille, Singapour, Macao, Canton, les Philippines, Mindanao, Soulou, Basilan, Java, Bornéo, la Cochinchine, Ceylan, les Indes (Colombo).

Revenant par Aden et la mer Rouge, il parcourut la Haute-Égypte, remonta le Nil du Caire à Assouan jusqu'à Philae. Il traversa les déserts de Libye et rentra en France par Alexandrie. Il rapporte ainsi de nombreux daguerréotypes, dont une série de portraits, de monuments et de paysages.

De ses voyages, il rapporta aussi de nombreuses observations d’histoire naturelle et d’ethnographie. Il fit connaître des produits inédits ou peu connus, tels le gutta-percha, le caoutchouc, le fuccus saccharinus, le pyrethrum caucasium, le gambier, le sorgho et certains procédés chinois de céramique.

Ajoutons qu’il visita l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et fut chargé au cours de ces voyages de reconnaître des placers aurifères.

À son retour de mission, il fut nommé en 1846 Inspecteur principal à Marseille. Cette même année, il avait épousé à Grenoble Henriette de Brémond.

En 1848, il fut nommé Directeur des douanes à Montpellier et en 1853, Receveur principal à Marseille. Sur sa demande, il fut admis à la retraite en 1857 et alla se fixer à Montpellier. Il s’éteignit à Montpellier le et fut inhumé à Serres (Hautes-Alpes).

Jules Itier fut conseiller de la santé à Marseille en 1846, conseiller général des Hautes-Alpes de 1848 à 1858 pour le canton de Serres, et de 1868 à 1871 pour le canton de Rosans et président du conseil général des Hautes-Alpes. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1843, officier en 1846[2], Chevalier des Saints-Maurice-et-Lazare en 1857.

Collections

Expositions

Galerie

  1. Daguerréotype de Macao
  2. Daguerréotype réalisé à l'arrière du bateau à vapeur l'Archiméde :

En haut à gauche : le contre amiral Cecille en uniforme, à côté M. de Lagrené est en bourgeois, Ki In ou Ky Ing a une robe flottante, étoffe de soie grise sans ornements, Mr de Ferrière au milieu et l'interprète personnage clé du traité M. Callery est debout à droite.

Bibliographie

De plus, nous le trouvons membre actif de sociétés savantes (Société polymatique du Morbihan (1827) … Académie de Marseille (1859) dont plusieurs lui avaient décerné des médailles pour récompense de ses travaux et découvertes. Savant, il fut surtout géologue et agronome. De lui, nous avons :

  1. Mémoire sur les roches asphaltiques du Jura (1839)
  2. Lettre à M. Gras sur l’électroplastique et les propriétés électriques du charbon (1841)
  3. Notes statistiques sur la Guyane (1844)
  4. Notes pour servir à une description de Java (1844)
  5. Fragment d’un voyage aux Philippines (1846)
  6. Du commerce français à la côte occidentale d’Afrique (1847)
  7. Du commerce français en Chine (1847)
  8. Journal d’un voyage en Chine - 3 vol. Paris : Chez Dauvin et Fontaine (1847)
  9. Note sur diverses plantes alimentaires de Java (1847)
  10. Note sur deux plantes textiles de la Chine (1847)
  11. Note sur quelques produits de l’industrie chinoise (1847)
  12. De la Chine comme débouché à l’industrie vinicole (1849)
  13. Des avantages de l’irrigation souterraine (1849)
  14. Rapport sur le soufrage de la vigne (1851)
  15. Naturalisation en France et en Algérie de plantes textiles de la Chine (1851)
  16. Journal d'un voyage en Chine en 1843, 1844, 1845, 1846. publié en (1853) par Dauvin et Fontaine. Paris
  17. Du sorgho sucré (1857)
  18. Note sur la fabrication du fromage de Roquefort et sur le régime des troupeaux du Larzac Averon (1859)
  19. Instruction pratique sur le soufrage de la vigne (1861)
  20. Note sur l’emploi du soufre plâtré contre les maladies de la vigne 1862
  21. De la civilisation de la Chine et de son avenir (1862)
  22. Chemin de fer du versant occidental des Alpes (1862)
  23. Question de Marine (1862)
  24. De la douane française (1866)
  25. Des forêts pétrifiées de l’Égypte et de la Libye (1874)


Ainsi que divers rapports, comptes rendus, articles de journaux plus correspondances inédites avec des savants.

  1. Prestige de la photographie, n°8 année (1980) Gilbert Gimon

Notes et références

Voir aussi

  • Prestige de la photographie janvier 1980, n°8 : « Jules Itier, daguerréotypes de la Chine en 1843 »
  • Prestige de la photographie avril 1980, n°9 : « Le voyage en Égypte : 1845-1846 »

Liens externes

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