Kégham Atmadjian

Kégham Atmadjian (en arménien Գեղամ Աթմաճեան), connu sous le nom de plume littéraire A. Séma (Ա. Սեմա), né le à Bafra dans l'Empire ottoman et mort le en France, est un poète, écrivain et essayiste franco-arménien.

Kégham Atmadjian
Fonctions
Rédacteur en chef
Mechagouyt
-
Rédacteur en chef
Tchank
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Գեղամ Միհրան Աթմաճեան
Pseudonymes
A. Séma, Ա. Սեմա
Nationalités
Domiciles
Lyon (-), Paris (depuis )
Formation
Université de Paris (depuis )
Activités
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Arme
Conflit
Maître
Kévork Garvarentz (d)
« Le feu des Flandres a pris son corps, mais ici repose un rayon de son souvenir de poète. Kégham Atmadjian (A. Séma), 1910-1940. Mort pour la France »

Biographie

Kégham Atmadjian naît en 1910 à Bafra, où il fait ses études primaires[1]. Survivant des déportations du génocide arménien, lors desquelles il perd son père Mihran Atmadjian[2], Kégham Atmadjian vit ses premières années dans des orphelinats de Corfou et d'Alep[3]. Il retrouve ensuite sa mère Parantsem (née Etmekdjian, 1890-1973)[2] et sa sœur[1].

Séma en uniforme militaire.

En 1918, il retourne dans sa ville natale puis s'installe à Constantinople pour ses études[1]. Il est élève de l'orphelinat anglais, où il a pour professeur le poète Kévork Garvarents (le père de Georges Garvarentz), qui lui donne le goût de l'écriture[1].

Il est militant proche des communistes dès 1926, avant son arrivée en France[3]. Il s'installe à Lyon en 1926[1].

En 1929, il s'installe à Paris[1]. Il s'inscrit en tant qu'auditeur libre à la Sorbonne, où il suit des cours de lettres et de sciences sociales[1], et fonde en 1930 la revue culturelle arménienne Ջանք (Tchank, « Effort ») avec Missak Manouchian[4],[5]. Il rentre ensuite au Parti communiste français[1].

Il se marie avec Emma Jeanne Charlotte Le Chevalier en 1934 et ils ont ensemble deux enfants, Erminne et Gilbert.

Avec Bedros Zaroyan, il publie en 1935-1937 une autre revue arménienne, intitulée Մշակույթ (Mechagouyt, « Culture »)[6]. On retrouve aussi sa signature dans Loussapats Aube », 1938-1939), publiée par Zaroyan et Zareh Vorpouni[7]. Dans ces publications, on pouvait lire des articles sur la littérature française et arménienne, mais aussi des traductions de poètes comme Baudelaire, Verlaine et Rimbaud[4].

Il est aussi l'auteur de poèmes, de pièces de théâtre, de nouvelles et d'articles, publiés dans les revues sus-mentionnées[3].

Il semblerait qu'il ait fondé, en 1938, une imprimerie nommée l'Imprimerie du Temple au 24 rue Notre-Dame-de-Nazareth à Paris, comme en témoignent les Archives commerciales de la France[8]. Dans son ouvrage sur la littérature arménienne, Krikor Beledian rapporte aussi qu'il a fondé sa propre imprimerie, sans toutefois en donner le nom[1].

Naturalisé français[1], il est mobilisé sous les drapeaux au sein du 72e Régiment d'infanterie[9] et est tué en 1940 lors de la bataille de France sur le front des Flandres[10] au début de la Seconde Guerre mondiale[11].

Sa sœur, l'autrice et poétesse Marie Atmadjian, qui avait participé aux revues de son frère (notamment Tchank), est très marquée par sa mort et lui consacre certaines de ses œuvres : par exemple, dans son premier recueil, Les Lys de Golgotha (1948), la première partie est intitulée « Encensoir pour bénir les cendres dispersées de Séma » ; elle lui dédie aussi des poèmes[12].

Œuvre

  • Voie sans issue (roman, manuscrit perdu, extraits publiés dans Abaka)[13]
  • (hy) Համաթլոս Heimatlos (Apatride) »], Paris, , nouvelle publiée dans le double numéro 3-4 de Mechagouyt, p. 97-111, [lire en ligne]
  • (hy) Զրահածոր գարուն Le Printemps cuirassé »], Paris, Éditions Mechagouyt, , 64 p. (BNF 43671385)[14],[15]
  • (hy) Շամիրամ : Թատերաքերթուած հինգ արար Sémiramis - Pièce en cinq actes »], Paris, Imprimerie du Temple, , 52 p.[15]
  • (hy) Պարոն Կալունի : Երգիծախաղ մէկ արարուած Monsieur Galouni »], Paris, Imprimerie du Temple, , 34 p.[15]
  • (hy) Երկեր, RSS d'Arménie, ՀՍՍՀ հրատ. Պետ. Կոմ. Թիւ 6 տպարան, , 356 p.[15]

Notes et références

  1. Krikor Beledian 2001, p. 442.
  2. Archives de la famille Vartanian.
  3. Krikor Beledian 2001, p. 261.
  4. Hélène Kosséian-Bairamian, L'Arménie au cœur de la mémoire, Monaco/Paris, Éditions du Rocher, , 212 p. (ISBN 978-2-268-07743-7, lire en ligne)
  5. Krikor Beledian 2001, p. 86.
  6. Krikor Beledian 2001, p. 239.
  7. Krikor Beledian 2001, p. 241.
  8. « 44.338 - Société Imprimerie du Temple », Archives commerciales de la France, Paris, no 59, , p. 1444-1445 (lire en ligne)
  9. « Kegham ATMADJIAN », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  10. « Atmadjian, Kegham (1910-1940) », sur catalogue.bnf.fr
  11. « Le poète Séma (Kégham Atmadjian né en 1910) », sur globalarmenianheritage-adic.fr
  12. Krikor Beledian 2001, p. 333.
  13. Krikor Beledian 2001, p. 262.
  14. Krikor Beledian 2001, p. 290.
  15. « Ա. Սեմա », sur bibliotheque-eglise-armenienne.fr

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1), voir surtout les p. 261-265 et sa notice biographique p. 442

Liens externes

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