Kakwa (langue nilotique)

Le kakwa (autonyme, [kʊ́tʊ́ nà kákwà][2]) est une langue nilo-saharienne de la branche des langues nilotiques orientales parlée dans le Nord-Ouest de l’Ouganda, dans le Soudan du Sud, ainsi que dans la Province Orientale de la République démocratique du Congo.

Pour les articles homonymes, voir Kakwa.

Cet article concerne une langue d’Afrique. Pour le kakwa, une langue d’Amérique du Sud, voir Kakua.

Kakwa
kʊ́tʊ́ nà kákwà
Pays Ouganda, République démocratique du Congo, Soudan du Sud
Nombre de locuteurs 190 000[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF keo
ISO 639-3 keo
Étendue langue individuelle
Type langue vivante

Classification

Le kakwa est une langue nilo-saharienne classée dans le sous-groupe nilotique oriental, rattaché aux langues soudaniques orientales.
Le kakwa fait partie du sous-groupe des langues bari qui comprend le bari, le mandari ainsi que le nyangwara, le pöjulu, le ngyepu et le kuku. Voßen traite ces parlers comme des dialectes du bari[3], mais utilise aussi le terme de langues bari pour les désigner[4].

Phonologie

Les tableaux présentent les voyelles[5] et les consonnes[6] du kakwa.

Voyelles

Antérieure Centrale Postérieure
Fermée i [i]
ɪ [ɪ]
u [u]
ʊ [ʊ]
Moyenne e [e]
ɛ [ɛ]
ö [-] o [o]
ɔ [ɔ]
Ouverte a [a]

Deux types de voyelles

Le kakwa, comme les autres langues nilotiques, différencie les voyelles selon leur lieu d'articulation. Elles sont soit prononcées avec l'avancement de la racine de la langue, soit avec la rétraction de la racine de la langue[7].
Les voyelles avec avancement de la racine de la langue sont [i], [e], [o], [ö], [u]. Les voyelles avec rétraction de la racine de la langue sont [ɪ], [ɛ], [ɔ], [a], [ʊ][5].

Consonnes

Labiales Alvéolaires Latérales Dorsales Glottales
Palatales Vélaires
Occlusives Sourde p [p] t [t] k [k] ʔ [ʔ][8]
Sonore b [b] d [d] g [g]
Implosive ɓ [ɓ] ɗ [ɗ] ʾy [ʄ]
Fricative s [s]
Affriquée j [d͡ʒ]
Nasale m [m] n [n] ɲ [ɲ] ŋ [ŋ]
liquide r [r] l [l]
Semi-voyelle w [w] y [j]

Une langue tonale

Le kakwa compte quatre tons, haut, bas, moyen et haut-bas[9].

Références

  1. Ethnologue [keo].
  2. Voßen 1982, p. 159.
  3. Voßen 1982, p. 175.
  4. Voßen 1982, par exemple p. 176.
  5. Voßen 1982, p. 174, 177.
  6. Voßen 1982, p. 172, 175.
  7. Le terme anglais est +ATR ou -ATR (Advanced Tongue Root).
  8. Le statut de phonème du coup de glotte est incertain, voir Voßen 1982, p. 172.
  9. Voßen 1982, p. 175, 178.

Bibliographie

  • (en) Yuga Juma Onziga et Leoma G. Gilley, « Phonology of Kakuwâ (Kakwa) », dans Occasional Papers in the Study of Sudanese Languages, SIL International, , 1–15 p. (lire en ligne), chap. 10
  • (en) Uganda Bureau of Statistics, The National Population and Housing Census 2014 – Main Report [=Recensement général de la population et de l’habitat de l’Ouganda de 2014], Kampala, Uganda, (lire en ligne)
  • (en) Rainer Voßen, The Eastern Nilotes. Linguistics and Historical Reconstructions, Berlin, Dietrich Reimer Verlag, coll. « Kölner Beiträge zur Afrikanistik » (no 9), , 512 p. (ISBN 3-496-00698-6)

Liens externes

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