Kani-Kéli
Kani-Kéli est une commune française située dans le département et région d'outre-mer de Mayotte, peuplée de 5 507 habitants en 2017.
Pour les articles homonymes, voir Kani (homonymie) et KELI.
Kani-Kéli | |
Signe à l'entrée de la commune | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Mayotte |
Département | Mayotte |
Intercommunalité | Communauté de communes du Sud |
Maire Mandat |
Abdou Rachadi 2020-2026 |
Code postal | 97625 |
Code commune | 97609 |
Démographie | |
Population municipale |
5 507 hab. (2017 ) |
Densité | 267 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 12° 57′ 24″ sud, 45° 06′ 18″ est |
Altitude | Min. 0 m Max. 590 m |
Superficie | 20,59 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Mamoudzou (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bouéni |
Localisation | |
Géographie
Situation et composition
Le village de Kani-Kéli est situé au fond d'une des quatre grandes baies de la « crête » de Mayotte, au sud. La commune occupe d'ailleurs une grande partie de cette crête.
La commune est constituée de six villages :
- Kani-Kéli
- Choungui
- Kani-Bé
- Mbouini
- Mronabéja (ou M'Ronabéja),
- Passi-Kéli.
Climat
Le climat de Kani-Kéli est de type tropical.
Paysages et milieux naturels
Kani-Kéli abrite une des plages les plus réputées de Mayotte, Ngouja, où l'on est à peu près assuré de voir plusieurs espèces de tortues marines qui apprécient particulièrement la prairie sous-marine qui mène au tombant[2]. Cette colonie de tortues est l'une des plus importantes de la région, et les scientifiques suggèrent que la présence d'un hôtel aurait un effet bénéfique, la sécurité de l'hôtel empêchant à cet endroit le féroce braconnage qui sévit presque partout ailleurs sur l'île[3]. Outre un restaurant, une petite base nautique, qui permet aux touristes de partir à la découverte des tortues et du tombant, a aussi été installée à Ngouja.
- La plage de N'Gouja.
- La plage de N'Gouja à marée basse.
- Tortue verte de Ngouja (espèce protégée).
Toponymie
La toponymie des villages de Mutsamudu et M’ronabeja semble malgache : Mronabeja ou Moroni-Abeja signifie « au bord de la rivière Abeja ». Il vient des mots sakalaves amoro qui veut dire « au bord » et ony, « rivière », et de Abeja (nom propre de la rivière, d'origine obscure).
Mronabeja pourrait également provenir du shimaoré. Mro « rivière » et béja « roi », « la rivière du roi» qui renvoie à la période pré-sultanique de Mayotte avec la venue d'un roi Grand-comorien qui aurait descendu la rivière pour choisir son établissement « bedja »[4].
Mronabeja est situé à l’embouchure d’une rivière qui, selon les témoignages des anciens, coulait autrefois abondamment. Elle ne forme plus à présent de part et d’autre des habitations, qu’une zone humide, marécageuse en saison des pluies, et visible en amont, bordé d’un important couvert végétal agrémenté de manguiers, arbres particulièrement convoités par les lémuriens lors de la saison des mangues[5].
Mutsamudu ne semble pas être le nom primitif de ce village : la tradition shibushi, est à la base de la création du village et l’attribution du nom, évoque le terme de Fasiñimainty comme tout premier nom d’origine malgache, fasiñy viendrait du mot merina fasiña qui veut dire « sable » et du mot sakalava mainty « noir » (qu'on retrouve dans Passamaïnty). Ce premier toponyme fut par la suite supplanté par la dénomination mahoraise M’tsangamudru, mot qui signifie en swahili shimahoré « au sable noir » (m’tsanga = sable, mudru = noir). Ensuite les habitants d’origine malgache transformèrent ce nom de M’tsangamudru en celui qu’on lui connaît aujourd’hui.
Histoire
Kani-Kéli fait partie des villages dont les habitants sont originaires de Madagascar. On y parle donc le malgache dans les villages de Kani-Kéli, Passi-Kéli, Mronabéja et Mbouini alors qu'on utilise le shimaoré dans les villages de Choungui et Kani-Bé.
Politique et administration
Économie
L'activité de Kani-Kéli est principalement orientée vers la pêche. On y trouve d'ailleurs une des rares coopératives de pêcheurs de Mayotte.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1978. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2002[7], les précédents recensements ont eu lieu en 1978, 1985, 1991 et 1997.
En 2017, la commune comptait 5 507 habitants[Note 1], en augmentation de 11,93 % par rapport à 2012
Culture
En 2007, 33 % de la population de Kani-Kéli de moins de 14 ans ne parlait pas le français, moins de 3 % parlait le français sans parler de langue locale, 65 % parlait le français et au moins une langue locale[10]. La langue locale la plus commune à Kani-Kéli est le shibushi[11].
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
- Younoussa Bamana (1935-2007), homme politique français.
- Rekman Seller (1995-), chanteur.
- Toifilou Maoulida (1979-), footballeur professionnel.
Héraldique
Blasonnement : |
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes des DOM 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Mahamoudou Saïd, Foncier et société aux Comores - Le temps des refondations, Karthala, 2009, p. 34.
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au , millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au .
Références
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Frédéric Ducarme, « Les tortues du lagon de Mayotte », sur Mayotte Hebdo, .
- Frédéric Ducarme, « Les aires protégées à l’épreuve de la réalité », sur "Regard" de la Société Française d’Écologie, A. Teyssèdre, .
- Richard Zingoula, Du Kikongo au Shimaore en Passant par le Francais, Publibooks, , 280 p. (lire en ligne), p. 231.
- Claire Harpet, « Le lémurien das les groupes linguistiques du nord-ouest de Madagascar et du sud de Mayotte : Eléments pour une Anthropologie de la biodiversité. Anthropologie sociale et ethnologie. », Institut National des Langues et Civilisations Orientales- INALCO PARIS - LANGUES O’, 2005., , Chapitre 11, page 89.
- Titre V de la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité
- Décret no 2002-974 du 9 juillet 2002 fixant la date et les conditions dans lesquelles sera exécuté le recensement général de la population de Mayotte en 2002, publié au JORF du .
- Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- pour les années 1978, 1985, 1991, 1997, 2002, 2007, 2012 et 2017
- « Mayotte : les langues en 2007 », sur insee.fr, Insee (consulté le )
- « France, le trésor des régionsKani-Kéli », sur tresordesregions.mgm.fr (consulté le )
- Portail des communes de France
- Portail de Mayotte