Kaori Ito

Kaori Ito, née à Tokyo en 1979, est une artiste japonaise vivant en France. Chorégraphe et danseuse, elle investit également le champ du théâtre, du dessin et de la vidéo . Elle est directrice artistique de la Compagnie Himé.

Kaori Ito
Kaori Ito (en 2014).
Naissance
Tokyo, Japon
Lieux de résidence Paris, France
Activité principale Directrice artistique
Style Art
Danse, théâtre, arts plastiques
Activités annexes Cinéma
Formation Université d'État de New York
Maîtres Syuntoku Takagi
Récompenses

2015 Chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres 2015 prix SACD Nouveaux talents chorégraphie 2010 Prix de la meilleure jeune chorégraphe de l’année par la revue japonaise On Stage / JAPON 2004 Prix National Conference Award aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine- Saint-Denis FRANCE 2002 Prix de la Fondation de la Ville de Yokohama / interprétation-chorégraphie JAPON

1997 Meilleure jeune chorégraphe-danseuse par Maître Ryuichi Enomoto JAPON
Site internet Site officiel

« Tantôt danseuse et chorégraphe, tantôt comédienne, coach d'acteurs ou encore vidéaste[1] ». Elle a notamment travaillé avec les chorégraphes Angelin Preljocaj, Alain Platel, Philippe Decouflé, James Thierrée et Sidi Larbi Cherkaoui, ainsi qu’avec les metteurs en scène de théâtre Denis Podalydès et Guy Cassiers. Elle est présentée comme « l’une des interprètes les plus enthousiasmantes de sa génération[2] », voire comme un « prodige[3],[1] ».

Proche de la danse théâtre, elle part de l’écriture de textes bruts et intimes pour faire surgir le mouvement fulgurant qui est un acte nécessaire d’expression du corps. A partir d’un protocole d’écriture qu’elle établit pour les danseurs (lettres écrites à leurs morts ou construction d’un personnage sorte d’alter-égo tragique) et de dispositifs de récolte de paroles (cabine téléphonique pour parler avec les morts au Théâtre de la Colline ou cabane où les enfants peuvent confier leurs secrets) elle développe des rituels d’improvisation pour faire émerger un vocabulaire chorégraphique inédit qui nait de la partie immergée de l’individu, l’autre en soit. En continuité naturelle avec ses études de sociologie menée au Japon, elle approfondie l’encrage anthropologique de la danse. La danse pour beaucoup de chercheur c’est l’art de l’autre, la rencontre avec l’autre corps mais aussi avec l’autre en soi. Si la danse peut faire coexister et dialoguer les opposés, elle nous réconcilie avec nous-même, nous relie à l’autre et soigne notre rapport au vivant. La danse est aussi dans l’espace vide autour de nous. C’est ce qui nous relie au monde, à l’invisible, à l’imperceptible. Cheminant vers cette recherche du vide et du mouvement qui donne la vie, Kaori Ito continue de nourrir son mode d’écriture avec un retour à la tradition du Théâtre Nô et de la spiritualité japonaise.

Biographie

Kaori Ito naît à Tokyo, en 1979[4], d’un père sculpteur et d’une mère créatrice de bijoux[5]. Elle commence la danse classique à l’âge de cinq ans, sous la conduite du maître Syuntoku Takagi, et poursuit cette formation classique jusqu’à ses seize ans à Tokyo. Elle part alors à Londres, puis en 2000 elle intègre l’université d'État de New York à Purchase. Elle retourne au Japon où elle passe un diplôme de sociologie, avant de séjourner de nouveau quelque temps aux États-Unis, puis de s’installer à Paris en 2003[1]. À partir de sa rencontre avec Philippe Decouflé sur le spectacle Iris, qui tournera pendant deux ans et dans lequel elle tient le premier rôle, elle va multiplier les collaborations en Europe avec les plus grands noms de la danse. En 2006, elle rejoint le Ballet Preljocaj d’Angelin Preljocaj à Aix-en-Provence[5]. Elle travaille ensuite à plusieurs reprises avec James Thierrée, intègre Les Ballets C de la B d’Alain Platel en 2010, et Aurélien Bory crée pour et avec elle un solo intitulé Plexus, en 2012[6].

En 2015 elle crée sa compagnie Himé et développe un cycle de création qui a donné naissance à une trilogie autobiographique Je danse parce que je me méfie des mots (duo avec son père – 2015), Embrase-Moi (performance avec son compagnon - 2017) et Robot, l’amour éternel (solo sur la solitude et la mort – janvier 2018). Elle reçoit le prix Nouveau talent chorégraphie de la SACD et est nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

En 2016, elle crée Puedo Flotar dans le cadre d'une commande du Ballet national chilien (es). Pour Japonismes 2018, elle crée Is It Worth to Save Us ? avec l’acteur japonais Mirai Moriyama.

Kaori Ito opère un retour à sa culture japonaise se sentant enfin autorisée à se l’approprier. Elle s’intéresse au vide, à l’invisible et au sacré cherchant à inventer des rituels artistiques contemporains. En 2020, elle crée à partir de lettres adressées au morts une pièce pour 6 interprètes, Chers et une installation en collaboration avec Wajdi Mouawad et le Théâtre de la Colline, La Parole Nochère. Elle retrouve également Yoshi Oïda pour l’adaptation d’une pièce de théâtre Nô commandée à Jean-Claude Carrière.

En 2021, convaincue de la nécessité de faire entendre la parole des enfants et leur créativité innée, Kaori Ito crée Le Monde à l’envers, son premier spectacle à destination du jeune public.

Elle prépare pour 2023, la création de Waremono, en duo avec Thierry Thieû Niang, un spectacle tout public à partir de 6 ans. Inspirés du Kintsugi, art japonais de la réparation des céramiques avec de l'or, ils souhaitent travailler sur la restauration de l'enfance en sublimant les fêlures. Ils manipuleront au plateau une marionnette qui symbolisera l'enfance et le temps qui passe et l'accumulation des souvenirs.

Danse

En tant que chorégraphe

  • 2008 : Noctiluque
  • 2009 : SoloS
  • 2010 : Island of No Memories avec Aurélien Bory (solo)
  • 2012 : Plexus d’Aurélien Bory
  • 2013 : Asobi - jeux d'adulte, commande des Ballets C de la B
  • 2014 : Religieuse à la fraise avec Olivier Martin-Salvan pour les Sujets à Vif du Festival d'Avignon
  • 2015 : Je danse parce que je me méfie des mots avec Hiroshi Ito
  • 2016 : ¿Puedo flotar?, commande du Ballet national chilien
  • 2017 : Wild Things, commande de la Cie Zanco
  • 2017 : Embrase-moi avec Théo Touvet
  • 2018 : Robot, l'amour éternel en solo
  • 2018 : Is It Worth to Save Us? avec Miraï Moriyama pour Japonismes 2018
  • 2019 : Wachtraum commande du Ballet de Chemnitz pour France Danse Allemagne 2019
  • 2020 : Le Tambour de soie un nô moderne avec Yoshi Oida et Makoto Yabuki (musique), sur un texte de Jean-Claude Carrière
  • 2020 : Chers pour 6 interprètes
  • 2021 : Le Monde à l'envers à partir de 3 à 150 ans
  • 2022 : Des animaux bizarres, s'il vous plait! Commande pour des amateurs et les danseurs du ballet de l’Opéra Grand Avignon
  • 2023 : Waremono avec Thierry Thieû Niang à partir de 6 ans

En tant que danseuse

Théâtre

Filmographie

  • 2008 : Le Bruit des gens autour de Diastème (film sur lequel elle assiste Sidi Larbi Cherkaoui pour la chorégraphie)
  • 2015 : Douanier Rousseau ou l’éclosion moderne de Nicolas Autheman documentaire pour le Musée d’Orsay
  • 2015 : La Poésia sin fin de Alejandro Jodorowsky
  • 2015 : Ouvert la nuit d’Edouard Baer
  • 2017 : Kaori Ito, un corps impatient de Tatjana Jankovic
  • 2018 : Luz de Flora Lau avec Isabelle Huppert
  • 2019 : Kaori Ito, la vie au présent de Julien Vivant
  • 2020 : Stasbourg 1518, de Jonathan Glazer avec Darius Khondji
  • 2020 : Neuf meufs (série télévisée, épisode 6) d'Emma de Caunes – une danseuse

Notes et références

  1. Rosita Boisseau, « La danse en soi de Kaori Ito », M le magazine du Monde, 17 janvier 2014.
  2. Alexandre Demidoff, « Kaori Ito, reine au bal des ardentes », Le Temps, 14 décembre 2013.
  3. Martine Pullara, « Biennale de la danse : la féminité selon Kaori Ito », Lyon capitale, 21 septembre 2012.
  4. Magali Lesauvage, « Kaori Ito, quand le corps s’oublie », Arte, .
  5. Marine Deffrennes, « Kaori Ito, danseuse non classique », Terrafemina, .
  6. Marie-Christine Vernay, « Droit au “Plexus” », Libération, .

Annexes

Liens externes

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