Karin Schubert (actrice)
Karin Schubert, née le [1] à Hambourg, est une actrice allemande qui débute au cinéma à la fin des années 1960 avant de se spécialiser dans l'érotisme et de terminer sa carrière dans le cinéma pornographique entre 1985 et 1994[2]. En France, elle est principalement connue pour avoir tenu le rôle de la reine d'Espagne dans La Folie des grandeurs de Gérard Oury.
Pour les articles homonymes, voir Schubert (homonymie) et Karin Schubert.
Naissance |
Hambourg (Allemagne) |
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Nationalité | Allemande |
Films notables |
Compañeros, La Folie des grandeurs, Barbe-Bleue, La Punition, Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? |
Biographie
De l'Allemagne à l'Italie
Après avoir obtenue son diplôme de secrétaire d'administration, Karin Schubert s'oriente vers le mannequinat[3]. Elle pose pour divers magazines et tourne des spots publicitaires, représentant notamment les bières Peroni[4]. Elle épouse un représentant de la marque Opel avec qui elle a un fils. Courtisée par le cinéma, elle s'installe en Italie.
Un château en Espagne
Au cours des premières années de sa carrière, Karin Schubert se partage entre l'Italie et l'Allemagne, apparaissant le plus souvent dans des rôles secondaires sexy. Elle devient une figure récurrente de la comédie érotique à l'italienne qui connaît des heures florissantes. Elle tourne sous la direction de spécialistes du genre comme Marco Vicario (Il prete sposato, 1970), Mariano Laurenti (Satiricosissimo, 1970) et Brunello Rondi (Racconti proibiti... di niente vestiti, 1971). On la voit aussi avec le duo comique Franco et Ciccio dans I due maghi del pallone. Mais c'est à Companeros, un western spaghetti de Sergio Corbucci, que l'actrice doit son premier succès critique.
Gérard Oury lui offre ensuite l'occasion de donner la réplique à Louis de Funès, Yves Montand et Alice Sapritch dans La Folie des grandeurs (1971). Le triomphe du film paraît devoir lui ouvrir les portes d'une carrière internationale. L'année suivante, elle tient avec Raquel Welch, Virna Lisi, Nathalie Delon, Marilù Tolo, Agostina Belli et Sybil Danning, le rôle de femme de Barbe-Bleue, donnant la réplique à Richard Burton dans le film homonyme d'Edward Dmytryk. En 1972 toujours, on la voit dans le très sérieux L'Attentat d'Yves Boisset.
Malgré son nouveau statut, Karin Schubert ne délaisse pas pour autant l'érotisme et retrouve Mariano Laurenti, qui fait d'elle la covedette avec Edwige Fenech de Quel gran pezzo dell'Ubalda tutta nuda e tutta calda (1972). Le grand Luigi Comencini la dirige aux côtés de Laura Antonelli dans Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? (1974). Dans un registre plus grave, elle joue le rôle principal de La Punition (1973), une production franco-italienne coécrite par Richard Bohringer. Elle retrouve aussi l'Ouest américain dans Tutti per uno... botte per tutti (1973) avec George Eastman, une adaptation très libre du classique de la littérature Les Trois Mousquetaires.
À partir du milieu des années 1970, l'actrice qui semble avoir manqué une occasion de réorienter sa carrière, va se consacrer à un cinéma d'exploitation sans grande ambition artistique. On la voit dans le sulfureux Il pavone nero puis partageant l'affiche avec Laura Gemser dans Black Emanuelle (1975) et dans Black Emanuelle autour du monde (1977). Le cinéma italien entre en crise et tout le cinéma de genre européen doit, pour survivre, se lancer dans une surenchère de violence et de sexe. Les tournages s'espacent pour l'actrice qui travaille alors aussi bien en Grèce qu'en Espagne ou en Allemagne. Elle collabore pour la quatrième fois avec Mariano Laurenti (L'infirmière de l'hosto du régiment, 1979) et tourne pour les français Jean-Marie Pallardy (Une Femme spéciale, 1979), Claude Mulot (La Vénus noire, 1983) et Pierre Chevalier (Commando Panther, 1984).
En 1984, elle interprète une mère confrontée à la dérive de sa fille dans À seize ans dans l'enfer d'Amsterdam. Les spectateurs sont alors loin d'imaginer à quel point ce rôle fait écho au drame que vit réellement l'actrice.
Films pornographiques
Au début des années 1980, Karin Schubert, moins demandée, se réfugie en Espagne. L'actrice, divorcée, doit faire face à la violence de son fils toxicomane et doit impérativement trouver de l'argent pour le soigner[4],[5],[6]. Elle est contrainte d'accepter l'offre d'un magazine italien qui lui propose de poser pour des photos pornographiques[5]. Elle apparaît dans les revues comme Men et Le Ore, souvent aux côtés de Paola Senatore, une autre icône déchue du cinéma sexy italien. Elle passe ensuite tout naturellement du papier à la pellicule[6]. En 1985, à 40 ans, elle accepte de se lancer dans le cinéma pornographique et tourne un premier film hardcore intitulé Morbosamente vostra. De fait, elle obtient un contrat annuel de 180 000 DM[7],[8]. Les dernières années de sa carrière se déroulent exclusivement dans le domaine du cinéma X, principalement en Italie mais aussi en Allemagne. Elle tourne une vingtaine de films partageant l'écran avec Marina Hedman, Jean-Pierre Armand, Roberto Malone, Rocco Siffredi et John Holmes[9],[10]. Elle se produit aussi sur scène aux côtés d'Ilona Staller et de Moana Pozzi[5] avant de quitter les plateaux en 1994. Elle travaillera par la suite pour un service de téléphone rose[6],[11].
En 1994, elle explique dans une interview au Corriere della sera[5] qu'elle a accepté de tourner des films pornographiques pour pouvoir venir financièrement en aide à son fils toxicomane. En octobre de la même année, elle révèle dans l'émission télévisée Il Fatto de Enzo Biagi avoir subi des violences sexuelles de la part de son père alors qu'elle était âgée de onze ans[6],[11]. Le , elle fait une première tentative de suicide en absorbant des barbituriques et une demi-bouteille de vodka[5],[12]. Consciente d'avoir été exploitée, l'actrice explique son geste par ces mots : « Je n'ai ni famille, ni amis, ni argent, ni avenir. J'ai voulu mourir parce que j'ai tout raté. Pour les gens, je suis une putain »[5]. Elle essaie de se donner la mort pour la troisième fois le en respirant des gaz d'échappement[13],[14] puis est internée en hôpital psychiatrique.
Karin Schubert a longtemps vécu à Manziana, entre Rome et Viterbe, en compagnie de ses nombreux chiens dont elle était inséparable.
En 2015, une biographie romancée raconte l'ensemble de sa vie et de sa carrière : Pornification de Jean-Luc Marret.
Filmographie
Télévision
- 1968 : Schrott, téléfilm de Jürgen Roland : une prostituée
- 1971 : Un'estate, un inverno, mini-série de Mario Caiano
Films classiques et érotiques
- 1966 : I Krouaziera tou tromou de Christos Kefalas
- 1967 : La facocera
- 1968 : Samoa, fille sauvage (Samoa, regina della giungla) de Guido Malatesta
- 1968 : Moi, je t'aime (Io ti amo) d'Antonio Margheriti
- 1968 : Le Médecin de Hambourg (Der Arzt von St. Pauli) de Rolf Olsen
- 1968 : Du - Zwischenzeichen der Sexualität, documentaire de Gerhard Zenkel
- 1969 : Mais ne reste donc pas pucelle (Willst du ewig Jungfrau bleiben ?) de Hubert Frank
- 1970 : Satiricosissimo (it) de Mariano Laurenti
- 1970 : Pussycat, Pussycat, I Love You (en) de Rod Amateau : (non créditée)
- 1970 : Una spada per Brando de Alfio Caltabiano
- 1970 : Un prêtre à marier (Il prete sposato) de Marco Vicario : la blonde à vélo
- 1970 : I due maghi del pallone de Mariano Laurenti : Gretel
- 1970 : Compañeros (Vamos a matar, compañeros) de Sergio Corbucci : Zaira
- 1971 : Scusi, ma lei le paga le tasse? (it) de Mino Guerrini : Fabrizia
- 1971 : Gli occhi freddi della paura d'Enzo G. Castellari : La strip-teaseuse dans la boîte de nuit
- 1971 : Ore di terrore de Guido Leoni : Vera
- 1971 : La Folie des grandeurs de Gérard Oury : Marie-Anne de Neubourg, reine d'Espagne
- 1971 : Racconti proibiti... di niente vestiti de Brunello Rondi :
- 1972 : Barbe-Bleue (Bluebeard) d'Edward Dmytryk : Greta
- 1972 : L'Attentat d'Yves Boisset : Sabine
- 1972 : Fais vite, monseigneur revient ! (Quel gran pezzo dell'Ubalda tutta nuda e tutta calda) de Mariano Laurenti : Fiamma
- 1973 : La Punition de Pierre-Alain Jolivet : Britt
- 1973 : Les Rangers défient les karatékas (Tutti per uno... botte per tutti) de Bruno Corbucci
- 1974 : L'ammazzatina de Ignazio Dolce
- 1974 : Le Baiser d'une morte (Il bacio di una morta) de Carlo Infascelli : Yvonne Rigaud
- 1974 : Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? (Mio Dio, come sono caduta in basso!) de Luigi Comencini : Evelyn
- 1974 : Un poing... c'est tout ! (Questa volta ti faccio ricco!) de Gianfranco Parolini : Joyce O'Hara
- 1974 : La casa della paura de William Rose : Maria
- 1974 : Valse à trois de Fernand Rivard : Claire
- 1975 : Le Châtiment (Lo sgarbo) de Marino Girolami :
- 1975 : Chaleurs sexuelles (it) (Il pavone nero) d'Osvaldo Civirani : Laura
- 1975 : L'Homme qui défia l'Organisation (L'uomo che sfidò l'organizzazione) de Sergio Grieco : Maggie
- 1975 : Black Emanuelle (Emanuelle nera) de Bitto Albertini : Ann Danieli
- 1976 : La muerte ronda a Mónica de Ramón Fernández : Elena
- 1976 : Frittata all'italiana (it) d'Alfonso Brescia
- 1976 : Cuando los maridos se iban a la guerra de Ramón Fernández : Beatriz
- 1976 : La dottoressa sotto il lenzuolo (it) de Gianni Martucci
- 1977 : Black Emanuelle autour du monde (Emanuelle - perché violenza alle donne? de Joe D'Amato : Cora Norman
- 1978 : Missile X - Geheimauftrag Neutronenbombe de Leslie H. Martinson : Galina
- 1978 : Krouaziera tou tromou de Christos Kefalas : Vera
- 1979 : Une femme spéciale de Jean-Marie Pallardy : Yasmine
- 1979 : L'Infirmière du régiment (L'infermiera nella corsia dei militari) de Mariano Laurenti : Eva
- 1981 : Lo scoiattolo de Guido Zurli
- 1983 : Invierno en Marbella de José Luis Madrid : Laura
- 1983 : Black Venus (La Vénus noire) de Claude Mulot : Marie
- 1984 : Commando Panther (Panther Squad) de Pierre Chevalier : Barbara
- 1984 : Christina y la reconversión sexual de Francisco Lara Polop : Rosa
- 1984 : À seize ans dans l'enfer d'Amsterdam (it) (Hanna D. - La ragazza del Vondel Park) de Rino Di Silvestro : mère d'Hanna
Films pornographiques
- 1985 : Cora bourgeoise ou putain (it) (Morbosamente vostra) d'Andrea Bianchi : Cora
- 1986 : Karin l'ingorda de Giorgio Grand et Paolo Test
- 1986 : Ricordi di notte de Paolo Di Tosto
- 1987 : Poker di donne (it) d' Antonio D'Agostino : Paola (comme Karin Shubert)
- 1987 : Il vizio nel ventre (it) d' Antonio D'Agostino
- 1987 : Osceno (it) d' Antonio D'Agostino
- 1987 : Born for Love 1 de Sascha Alexander : Yvonne Dupont
- 1987 : Born for Love 2 de Sascha Alexander : Yvonne Dupont
- 1987 : The Devil in Mr. Holmes (it) (Supermaschio per mogli viziose) de Giorgio Grand (comme Karin Shubert)
- 1987 : Orgia libera de Paolo Di Tosto
- 1987 : Altri desideri di Karin (Blonde Exzesse) de Paolo Di Tosto : Karin (comme Karin Shubert)
- 1987 : Karin moglie vogliosa (it) de Giorgio Grand : Karin
- 1988 : Karin e Barbara, le supersexystar de Giorgio Grand : Karin (comme Karin Shubert)
- 1989 : Mafia Connection de Dino Baumberger
- 1989 : La Parisienne de Dino Baumberger
- 1989 : Eravamo così de John Mills
- 1990 : Wiener Glut 1 (Schubertgasse-Sex) de Simon B. Jones
- 1990 : Wiener Glut 2 de Simon B. Jones
- 1990 : Wiener Glut 3 de Simon B. Jones
- 1990 : Stone Clan teil 1 de Dino Baumberger
- 1990 : Stone Clan teil 2 de Dino Baumberger
- 1993 : Una Zia, Due Nipotine... 30 cm di Cameriere (Maurizia) de Franco Lo Cascio
- 1993 : Le Tre porcelline (Babette aime ses quequettes) de Franco Lo Cascio : la tante
- 1993 : Le avventure erotix di Cappuccetto Rosso de Franco Lo Cascio : la nonne
- 1994 : Divisione di colpi (Giada Supertrans) d' Alessandro Perrella (vidéo)
Images d'archives
- Marina la ninfomane de Richard Bennet
- Karin Schubert's Ultimate Pleasures (compilation vidéo)
- 1999 : Joe D'Amato Totally Uncut de Roger A. Fratter
Photographie
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Notes et références
- Ou 1941 selon d'autres sources comme maniacodeprebis ou le corriere della sera qui dans la série d'articles qui lui sont consacrés en 1994 lui « donne » 53 ans. Dans l'interview titrée La mia vita bruciata a luci rosse l'actrice dit elle-même qu'elle avait 42 ans quand elle a accepté de faire des photos pornos parues en 1984.
- (en) Karin Schubert sur l’Internet Movie Database
- Karin Schubert sur mymovies.it
- Karin Schubert sur maniaco-deprebis.com (site réservé aux adultes)
- Interview de Karin Schubert par Margherita Bac, La mia vita bruciata a luci rosse, Corriere della Sera du 3 septembre 1994, p.13
- Interview de Karin Schubert par Mauro Gaffuri, La sconcertante confessione di Karin Schubert, Corriere della Sera du 29 octobre 1994, p.33
- Karin Schubert Official Online Movie Fan Club (Site réservé aux adultes)
- Karine Schubert sur leroyaumedesavis.over-blog.com
- Karin Schubert sur European Girls Adult Film database (site réservé aux adultes)
- Karine Schubert sur International Asult Film database (site réservé aux adultes)
- Karin Schubert sur filmscoop.wordpress.com
- Karin Schubert cerca la morte, Corriere della Sera du 2 septembre 1994, p.10
- Andrea Di Quarto, Michele Giordano. Moana e le altre. Vent'anni di cinema porno in Italia. Gremese Editore, 1997. p. 117 À lire sur Google Books
- La Schubert tenta il suicidio, Corriere della Sera du 21 mai 1996, p.13
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (en) Internet Movie Database
- (en) Rotten Tomatoes
- (de)Karin Schubert sur Online-Filmdatenbank
- (it) Karin Schubert sur cinematografo.it
- (it) Karin Schubert sur mymovies.it
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