Karl Wolff
Karl Friedrich Otto Wolff est un SS-Obergruppenführer und General der Waffen-SS[alpha 1], né le à Darmstadt (Grand-duché de Hesse) et mort le à Rosenheim (Allemagne de l'Ouest).
Pour les articles homonymes, voir Wolff.
État-major personnel du Reichsführer-SS | |
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Député du Reichstag |
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Décès |
(à 84 ans) Rosenheim |
Nom de naissance |
Karl Friedrich Otto Wolff |
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Il a notamment été chef de l’état-major personnel de Heinrich Himmler et, de 1939 à 1943, officier de liaison de la Waffen-SS au Quartier général du Führer Adolf Hitler. En 1943, il est nommé chef « suprême » de la SS et de la Police — Höchste SS- und Polizeiführer (HöSSPf) — pour l’Italie puis, en 1944, chef militaire pour le pays : il y remet la reddition des forces allemandes début .
Plusieurs fois jugé, condamné et libéré, il a été condamné pour crime de guerre par un tribunal allemand en 1964 et définitivement libéré en 1969.
Biographie
Jeunesse
Karl Wolff suit sa scolarité à Darmstadt et à Schwerte en province de Westphalie. En complément de l'enseignement général du Ludwig-Georgs-Gymnasium, il suit une formation militaire donnée par la Jugendwehr. Il est affecté au 115e Leibgarde-Infanterie-Regiment, comme Fahnenjunker.
Première Guerre mondiale
Après son Abitur, obtenu en , Karl Wolff devance l'appel : il fait quatre mois de classe et, en , se porte volontaire pour aller au front. Il combat sur le front de l'Ouest. À la fin de la guerre, il quitte l'armée avec le grade de lieutenant.
En 1931, Karl Wolff rejoint le parti nazi et, en 1932, la SS. Il devient chef de l’état major particulier du Reichsführer-SS en 1933.
Seconde Guerre mondiale
Karl Wolff participe à l'entrevue d'Hendaye d', une entrevue diplomatique entre le Führer Hitler et le caudillo Franco.
Du 12 au , quelques jours avant le lancement de l'invasion de l'Union soviétique, il participe au château de Wewelsburg à la réunion des SS-Gruppenführer, organisée par Himmler et Heydrich. Himmler y expose sa vision de l'avenir de l'Allemagne, où la campagne de Russie doit jouer un rôle décisif, avec pour objectifs, une fois la conquête à l'Est terminée, de chasser hors d'Europe tous les Juifs du continent et de mettre à mort entre vingt et trente millions de Slaves[1]. À cette époque, Karl Wolff est en compétition constante avec Heydrich, les deux hommes se considérant comme les héritiers de Himmler qui, de son côté, alimente secrètement cette concurrence[2].
En , Wolff quitte le service de Himmler et est nommé chef « suprême » de la SS et de la Police — Höchste SS- und Polizeiführer (HöSSPf) — pour le Nord de l'Italie ; il a notamment sous ses ordres Wilhelm Harster, le commandant du camp de Bolzano. En , il est nommé commandant militaire du pays (bevollmächtigten General der deutschen Wehrmacht)[alpha 3] avec en conséquence autorité complémentaire sur la Wehrmacht. Fin , Wolff négocie la reddition de l'ensemble des troupes allemandes restant en Italie, lors de l’opération Sunrise (en), reddition effective dans la nuit du 2 au .
Après guerre
Arrêté le , cinq jours après la capitulation du Troisième Reich, Wolff est ensuite traduit en justice. Il est condamné à quatre ans de prison en 1949 et, compte tenu de sa détention préventive, il ne purge que quelques semaines complémentaires. Mais en 1962, il est de nouveau jugé puis, en 1964, reconnu coupable de la déportation de trois cent mille Juifs vers le camp d'extermination de Treblinka. Il est alors condamné à quinze ans de prison et ne purge qu’une partie de sa peine, étant relâché en août 1969 pour raisons de santé.
Wolff meurt en 1984 à Rosenheim, en Haute-Bavière.
Famille
Wolff s'est remarié en 1943, contre la volonté de Himmler, mais après avoir sollicité l'autorisation de Hitler. Cette attitude, ainsi que des problèmes de santé, lui ont valu d’être remplacé par Hermann Fegelein au printemps 1943 dans son poste auprès de Himmler.
Par sa sœur Elisabeth, Karl Wolff était le beau-frère du comte Klaus von Baudissin, commissaire de l'exposition sur l'art dégénéré en 1937[3].
Controverses
Wolff est un personnage controversé. Certains pensent qu’il était parfaitement informé du fonctionnement interne de la SS et de ses activités d’extermination, contrairement à ce qu’il a longtemps affirmé. Il prétendait en effet ne rien savoir des camps d'extermination nazis, alors qu’il avait fait office d’aide de camp de Himmler jusqu'en 1943, étant en permanence auprès de lui, gérant ses contacts avec l'ensemble des unités de la SS dont celles chargées des opérations d’extermination, comme les Einsatzgruppen, le personnel des camps d'extermination et les SS- und Polizeiführer des territoires occupés de l'Est (zone où les massacres sous toutes formes se sont produits).
Invité à s'exprimer dans la série documentaire télévisée intitulée The World at War, il a toutefois reconnu qu’il avait été le témoin d’une exécution de prisonniers juifs en présence de Himmler, allant jusqu’à décrire les projections de morceaux de cervelles sur l'habit du Reichsführer-SS.
Par ailleurs, il aurait reçu la mission d'enlever le pape Pie XII. Il se serait toutefois désisté[4].
Notes et références
Notes
- Grade équivalent en France à général de corps d'armée.
- Notamment son appartenance à la Waffen-SS, ce même s'il n'a jamais été engagé directement dans des unités combattantes.
- Littéralement « général plénipotentiaire des forces armées allemandes ».
Références
- Saul Friedländer, Les Années d'extermination Points/Histoire éd. du Seuil 2007 p. 192 (ISBN 978-2-7578-2630-0).
- Cf. Dererichs, Heydrich, p. 87.
- Ernst Klee: Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945?, S. Fischer, Frankfurt am Main, 2007.
- « CNS STORY: New book details Hitler plot to kidnap pope, foiled by Nazi general »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
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