Kitty van der Mijll Dekker

Kitty van der Mijll Dekker, née le à Yogyakarta aux Indes néerlandaises, et décédée le à Nijkerk, est une artiste textile néerlandaise formée à l'école du Bauhaus. Elle a créé des tentures murales, revêtements de canapés, des nappes et étoles richement colorés extrêmement attrayantes en raison de la variation ingénieuse des reliefs et des motifs.

Kitty van der Mijll Dekker
Biographie
Naissance
Décès
(à 96 ans)
Nijkerk
Nationalité
Formation
Activités

Son nom reste cependant associé au torchon de cuisine moderne qu'elle a conçu, avec un design abstrait de formes géométriques nouvelles, un tissage et des couleurs originaux.

Biographie

Formation

Catharina Louisa (Kitty) van der Mijll Dekker fréquente l'école à La Haye de 1917 à 1925, puis voyage en Suisse, en Angleterre et aux États-Unis.

Elle s'intéresse à l'architecture mais sa famille estime que l'architecture d'intérieur convient mieux à une jeune fille[1]. Elle débute alors une formation artistique à la Hornsey School of Art de Londres puis suit les cours du Bauhaus à Dessau de 1929 à 1932. Elle souhaite entrer dans l'atelier d'ébénisterie du Bauhaus mais, ici aussi, elle est dirigée vers une discipline dite féminine, le tissage[2]. Elle passe l'examen de compagnon en 1931 et obtient le diplôme du Bauhaus en 1932.

Les ateliers et l'enseignement

Elle quitte alors Dessau pour Nunspeet où elle rejoint son amie du Bauhaus Greten Kähler-Neter[3] et le mari de celle-ci Hermann Fischer[4] pour gérer ensemble l'atelier de tissage De Wipstrik[1]. Ils ont un objectif triple : les idées individuelles doivent pouvoir s'exprimer, les demandes des clients satisfaites et, dans la ligne du Bauhaus, des projets doivent être destinés à la fabrication industrielle[2].

Elle obtient une médaille d'argent à la Triennale de Milan, pour ses tissus de cellophane en 1933[5], elle est également récompensée à l'Exposition universelle de Bruxelles[5] en 1935 et à l'Exposition universelle de Paris en 1937[5]. En 1936, elle obtient le prix Quellinus[5],[6].

Elle reçoit régulièrement des commandes pour la famille royale néerlandaise et conçoit notamment, pour les reines Wilhelmina, Juliana et Beatrix, du linge de table en damassé, des rideaux, de la moquette etc. Elle a également tapissé l'intérieur du Palais Het Loo ainsi que les tapisseries murales[1].

En 1934, lorsque Greten Kähler-Neter et Hermann divorcent, Greten déménage pour Amsterdam tandis que Kitty et Hermann continuent l'atelier sous le nom Handweverij en ontwerpatelier K. v.d. Mijll Dekker (Tissage à la main et atelier de design K. v.d. Mijll Dekker). Il existera jusqu'en 1966[6].

À partir de 1935 elle travaille également comme créatrice chez Linnenweverijen E.J.F. van Dissel en Zonen à Eindhoven. C'est chez Van Dissel qu'elle aura l'opportunité de développer des projets originaux[6].

De 1934 à 1979 Kitty Van der Mijll Dekker enseigne le tissage à l'Instituut voor Kunstnijverheidsonderwijs (Institut d'art appliqué), maintenant Gerrit Rietveld Academie. Elle y modernise la section textile : l'art populaire ou traditionnel cède la place à une formation approfondie en technologie de tissage et des expériences avec des matériaux et des techniques. Elle transmet l'enseignement et les principes du Bauhaus à ses élèves.[7]

Elle est membre de l'association d’artistes Architectura et Amicitia.

En 1950, elle épouse Hermann Fischer[6].

Œuvre

Kitty van der Mijll Dekker appréhende le tissage d'une façon très technique. Cela donne des tissages très puissants. Tout est minutieusement pensé, les fils comme l'effet des différentes couleurs et matières. Au Bauhaus elle utilise des matières inhabituelles comme les fils de cellophane et de cuivre[8].

Elle crée des tentures murales, revêtements de canapés, des nappes et étoles richement colorés, indispensables dans les maisons néerlandaises aisées du milieu du XXe siècle, mais elles sont intemporelles et extrêmement attrayantes en raison de la variation ingénieuse des reliefs et des motifs[6].

Alors que le damas est souvent trop cher pour les gens ordinaires, Kitty van der Mijll Dekker modernise le torchon à thé néerlandais et rend ainsi abordable des œuvres originales. En plus du torchon emblématique rouge et bleu[9], à nouveau tissé au musée du textile de Tilbourg[10], elle conçoit plusieurs motifs différents à carreaux et rayures. Elle inspire d'autres créateurs comme Victor et Rolf ou Designstudio Job, qui vont réaliser des œuvres, parfois des torchons, à la portée des bourses plus modestes[1].

Des œuvres de Kitty van der Mijll Dekker se trouvent entre autres à Amsterdam, dans la collection du Rijksmuseum[11], du Stedelijk Museum[12] et à Tilbourg, au musée du textile[6].

Expositions

  • 2019 :
    • « Een leven lang weven. Kitty van der Mijll Dekker verbonden met Bauhaus », Museum Bussemakerhuis Borne 12 février-12 mai 2019[13],[14]
    • « Bauhaus - Modern Textiel in Nederland », musée du textile de Tilbourg, 25 mai-30 novembre 2019[15],[16]
  • 2007 :
    • « In het spoor van het Bauhaus, weefwerk van Kitty van der Mijll Dekker », Tilbourg, musée du textile, 27 juin-22 avril 2007[7]

Bibliographie

  • (nl) Caroline Boot, Vimal Korstjens, Hanneke Oosterhof, In het spoor van het Bauhaus : weefwerk van Kitty van der Mijll Dekker, Tilbourg, musée du textile, 2007 (ISBN 907096239X)
  • (nl) Caroline Boot, Modern textiel in Nederland, Tilbourg, musée du textile, 2019 (ISBN 978-90-70962-65-4)
  • (de) « Kitty Fischer van der Mijll Dekker » in Patrick Rössler, Elizabeth Otto, Frauen am Bauhaus. Wegweisende Künstlerinnen der Moderne, Munich, Knesebeck, 2019, pp. 146-149 (ISBN 978-3-95728-230-9)
  • (de) Sigrid Wortmann Weltge, Bauhaus-Textilien : Kunst und Künstlerinnen der Webwerkstatt, Schaffhouse, Stemmle, 1993, p. 206 (ISBN 3-905514-09-5)

Références

  1. « `Een leven lang weven` en theedoeken | Borne Boeit », sur www.borneboeit.nl (consulté le )
  2. (nl) Marianne Sprangers, « De Bauhaus-theedoeken van Kitty van der Mijll Dekker », Weven, , p. 18 (lire en ligne)
  3. « Greta Kaeler », sur www.biografischportaal.nl (consulté le )
  4. Sigrid Wortmann Weltge: Bauhaus-Textilien : Kunst und Künstlerinnen der Webwerkstatt. Schaffhausen : Stemmle, 1993 (ISBN 3-905514-09-5), S. 202
  5. « Catharine louise van der mijll dekker - de betekenis volgens Pieter Scheen », sur www.ensie.nl (consulté le )
  6. (nl) Caroline Boot, Bauhaus & Modern Textile in Nederland, Tilbourg, Textiel Museum, , 88 p. (ISBN 9789070962654), p. 43
  7. (nl) Caroline Boot, Vimal Korstjens, In het spoor van het Bauhaus : weefwerk van Kitty van der Mijll Dekker : tentoonstelling, Textielmuseum Tilburg, 27 januari tot en met 22 april 2007, Tilbourg, Textiel Museum, , 47 p. (ISBN 9789070962395)
  8. « Bauhaus& | Modern textiel in Nederland », sur cultureleagenda.nl (consulté le )
  9. (en-US) « Kitty van der Mijll Dekker | Berthi's Weblog » (consulté le )
  10. (nl) « Kitty van der Mijll Dekker Bauhaus Glazendoek », sur by TextielMuseum (consulté le )
  11. (en) « Search », sur Rijksmuseum (consulté le )
  12. (nl) Grrr.nl, « Kitty van der Mijll Dekker », sur www.stedelijk.nl (consulté le )
  13. (nl-BE) « Een leven lang weven - Kitty van der Mijll Dekker verbonden met Bauhaus - Tentoonstelling - Museum Bussemakerhuis (Borne) - WhichMuseum », sur whichmuseum.be (consulté le )
  14. « Bauhaus: Theedoeken van Kitty vd Mijll Dekker » (consulté le )
  15. (nl) Floor Rooijakkers, « Geweest: Bauhaus& | Modern Textiel in Nederland », sur TextielMuseum | TextielLab (consulté le )
  16. (nl) Els de Baan, « Weefsels, breisels en kleurexperimenten: expositie over Bauhaus textielontwerpers is een walhalla voor de kenner », sur Trouw, (consulté le )

Liens externes

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