Konstantínos Kanáris
Konstantínos Kanáris, également francisé en Constantin Kanaris ou Canaris (en grec moderne : Κωνσταντίνος Κανάρης), né à Psará en 1793 ou 1795 et mort à Athènes le , fut un marin et homme d'État grec qui s'illustra comme brûlotier au cours de la guerre d'indépendance. Il devint par la suite homme politique et amiral, et fut plusieurs fois Premier ministre de Grèce.
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Konstantínos Kanáris Κωνσταντίνος Κανάρης | ||
Konstantínos Kanáris, Premier ministre de Grèce | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre de Grèce | ||
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Monarque | Othon Ier | |
Prédécesseur | Andréas Metaxás | |
Successeur | Aléxandros Mavrokordátos | |
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Prédécesseur | Geórgios Koundouriótis | |
Successeur | Antónios Kriezís | |
– | ||
Prédécesseur | Antónios Kriezís | |
Successeur | Aléxandros Mavrokordátos | |
Premier ministre de Grèce | ||
– | ||
Monarque | Georges Ier | |
Prédécesseur | Dimítrios Voúlgaris | |
Successeur | Zinóvios Válvis | |
– | ||
Prédécesseur | Zinóvios Válvis | |
Successeur | Benizélos Roúphos | |
– | ||
Prédécesseur | Aléxandros Koumoundoúros | |
Successeur | Aléxandros Koumoundoúros | |
Biographie | ||
Date de naissance | 1793 ou 1795 | |
Lieu de naissance | Psará (Grèce ottomane) | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | Athènes (Royaume de Grèce) | |
Sépulture | Premier cimetière d'Athènes | |
Nationalité | Grecque | |
Parti politique | Parti russe | |
Conjoint | Déspoina Maniátis | |
Enfants | Nikólaos Kanáris Themistoklís Kanáris Thrasývoulos Kanáris Miltiádis Kanáris Lykoúrgos Kanáris María Kanáris Aristídis Kanáris |
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Profession | Amiral Homme d'État |
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Religion | Christianisme orthodoxe (Église de Grèce) | |
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Premiers ministres grecs | ||
Biographie
Jeunesse
Il naquit sur l'île de Psará en mer Égée. Son année de naissance exacte est inconnue. Les actes officiels de la Marine grecque donnent 1795 mais les historiens contemporains considèrent 1793 comme plus vraisemblable.
Konstantínos devint orphelin très jeune. Il choisit de faire carrière dans la marine, comme la plupart des membres de sa famille depuis le XVIIIe siècle. Il commença sous les ordres de son oncle Dimítris Bourékas. Avec le temps, il gagna en influence dans la bonne société de l'île.
Guerre d'indépendance
Il gagna sa renommée au cours de la guerre d'indépendance grecque, en tant que capitaine de brûlot, parvenant à plusieurs reprises à détruire d'importants vaisseaux ennemis et ainsi à assurer plusieurs victoires et à intimider la flotte ottomane. Il fut à plusieurs reprises le seul capitaine à accepter d'attaquer l'ennemi.
Selon le diplomate François Pouqueville, Kanáris aurait répondu à un capitaine anglais qui voulait savoir de lui comment les Grecs préparaient leurs brûlots pour en obtenir de pareils résultats : « Comme vous le faites, commandant ; mais nous avons un secret que nous tenons caché ici, dit Kanáris en montrant son cœur, l'amour de la patrie nous l'a fait trouver. »[1], une phrase probablement apocryphe.
Le , à Chios, il détruisit avec son brûlot le navire amiral ottoman, tuant le capitan pacha (grand amiral) Nasuhzade Ali Pacha en représailles au massacre de Chios qui s'était produit deux mois plus tôt.
Le , il participa à une nouvelle attaque de la flotte ottomane, relâchée à Ténédos après une tempête. À sept heures du soir, deux brûlots portant les couleurs turques, dont l'un monté par Kanáris, prirent la mer depuis Psará, par un temps orageux, accompagnés de deux bricks de guerre faisant semblant de les pourchasser. Trompés, les Turcs laissèrent les brûlots s'approcher, les ayant pris pour des navires alliés. Les navires grecs se dirigèrent alors vers le navire amiral et un autre vaisseau de ligne. Kanáris, ayant remarqué depuis le canot sur lequel il s'était échappé que son brûlot n'était pas correctement embrasé, retourna sur celui-ci pour y remédier. Le navire-amiral ottoman échappa de justesse à la destruction, mais le second navire explosa avec son équipage d'environ 1 600 hommes. La flotte ottomane se réfugia ensuite dans les Dardanelles. Selon le philhellène Thomas Gordon, Kanáris aurait été à lui seul responsable de la mort de 3 000 ennemis au cours de la campagne de 1822[2].
Il échappa à la destruction de son île en , et s'illustra à nouveau dans les combats autour de Samos en août, détruisant une frégate de 54 canons. Il subit deux naufrages en 1825, le premier en avril à la suite d'une collision avec Andréas Miaoúlis, le second en juin à la suite d'une tempête. Le , il tenta sans succès de détruire la flotte égyptienne en s'introduisant dans le port d'Alexandrie. En , son brûlot fut coulé et lui-même blessé au cours de combats autour de Samos.
Après l'indépendance
Après la déclaration de l'indépendance de la Grèce, il fut l'un des soutiens de Ioánnis Kapodístrias, gouverneur de la Grèce à partir de 1828, et occupa alors des fonctions importantes dans la nouvelle flotte grecque. Au cours de l'été 1831, il affronta ainsi ses anciens collègues d'Hydra révoltés contre le gouvernement. À la mort de Kapodístrias en octobre, il dut s'exiler à Syros.
Il fut rappelé par le roi Othon Ier et obtint le grade d'amiral. En , il fut nommé au Sénat du Royaume de Grèce. Il fut Premier ministre de Grèce à six reprises : trois fois sous le règne d'Othon Ier, et trois fois sous le règne de son successeur, le roi Georges Ier.
Après sa mort, il reçut des funérailles de héros national. Il fut enterré dans le Premier cimetière d'Athènes, où de nombreux premiers ministres et personnalités célèbres grecques sont également enterrés.
Famille et descendance
En 1817, il épousa Déspoina Maniátis, membre d'une des plus riches familles de l'île de Psará. Ils eurent six fils et une fille :
- Nikólaos Kanáris (1818-1848), assassiné à Beyrouth
- Themistoklís Kanáris (1819-1851), assassiné en Égypte
- Thrasývoulos Kanáris (1820-1898), amiral
- Miltiádis Kanáris (1822-1901), amiral, député au Parlement grec et ministre
- Lykoúrgos Kanáris (1826-1865), officier de marine et avocat
- María Kanáris (1828-1847)
- Aristídis Kanáris (1831-1863), officier de marine
En 1825, il envoya son fils Themistoklís à Paris, pour qu'il étudie sous l'égide du Comité philhellène : « Ces personnes recommandables te donneront une éducation qui rend véritablement homme », écrivait-il à son fils, dans une lettre que cite François-René de Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe[3].
L'amiral allemand Wilhelm Canaris, avait émis l'hypothèse qu'il pourrait être un descendant de Konstantínos Kanáris. Des recherches généalogiques effectuées en 1938 ont cependant démontré qu'il n'avait aucun lien de parenté et que sa famille n'était pas originaire de la Grèce mais de l'Italie[4].
Postérité
Il faisait partie des figures les plus populaires de la guerre d'indépendance, à la fois auprès des Grecs et des Occidentaux. Ses exploits furent décrits entre autres par Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Amable Tastu et Edmond de La Gravière[5],[6],[7].
Victor Hugo lui dédia les poèmes : « Canaris »[8] et « Les Têtes du sérail »[9] dans le recueil Les Orientales, ainsi que deux poèmes intitulés « À Canaris »[10],[11] dans le recueil Les Chants du crépuscule.
Plusieurs navires de la Marine de guerre hellénique ont été nommés en son honneur[12] :
- Le Kanaris, un patrouilleur (1835)
- Le Kanaris, un destroyer (1880)
- Le Kanaris (L53), un destroyer de classe Hunt (1942)
- Le Kanaris (D212), un destroyer de classe Gearing (1972)
- Le Kanaris (F464), une frégate de classe Elli (2002)
Le Te Korowhakaunu / Kanáris Sound, bras du fjord Taiari / Chalky Inlet dans le parc national de Fiordland en Nouvelle-Zélande, a été nommé en l'honneur de Konstantínos Kanáris par le navigateur et explorateur français Jules de Blosseville (1802-1833)[13].
Décorations
Distinctions grecques :
- Ordre du Sauveur (Royaume de Grèce) : Grand-croix, 1864
Distinctions étrangères :
- Ordre royal des Guelfes (Royaume de Hanovre) : Grande croix
- Ordre de Dannebrog (Royaume de Danemark) : Grand-croix
Références
- Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Poignavant et Cie, 1852, t. 2, p. 107 (lire en ligne)
- Thomas Gordon, History of the Greek Revolution, W. Blackwood; T. Cadell, 1832, t. 1, p. 469-470 (lire en ligne)
- François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Penaud frères, 1850, livre XXVIII, chap. 9 (lire en ligne)
- Richard Bassett, Hitler's Spy Chief: The Wilhelm Canaris Mystery, Cassell, 2005, p. 65
- Alphonse de Lamartine, « Note douzième : Kanaris » dans Œuvres complètes de Lamartine, Chez l'auteur, 1860 (lire en ligne)
- Amable Tastu, « L'Enfant de Canaris » dans Poésies, Didier et Cie, 1858 (lire en ligne)
- Edmond de La Gravière, « Les Souliotes - Ali-Pacha - Canaris » dans Les Missions extérieures de la marine, Revue des Deux Mondes, 1873 (lire en ligne)
- Victor Hugo, « Canaris » dans Les Orientales, Charles Gosselin, 1829 (lire en ligne)
- Victor Hugo, « Les Têtes du sérail » dans Les Orientales, Charles Gosselin, 1829 (lire en ligne)
- Victor Hugo, « À Canaris » dans Les Chants du crépuscule, Eugène Renduel, 1835 (lire en ligne)
- Victor Hugo, « À Canaris (II) » dans Les Chants du crépuscule, Eugène Renduel, 1835 (lire en ligne)
- Hellenic Navy, HS Kanaris. Histoire du HS Kanaris (F-464), comprenant une liste des cinq navires de la Marine de guerre hellénique nommés après Konstantínos Kanáris (lire en ligne)
- Land Information New Zealand, Proposal considered by the Board on 20 April 2021 for: Te Korowhakaunu / Kanáris Sound, 2021 (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- François Pouqueville, Histoire de la régénération de la Grèce, Firmin Didot Père et Fils, 1825, t. 4 (lire en ligne)
- Victor Hugo, Les Orientales, Charles Gosselin, 1829 (lire en ligne)
- Victor Hugo, Les Chants du crépuscule, Eugène Renduel, 1835 (lire en ligne)
- François-René de Chateaubriand Mémoires d'outre-tombe, Penaud frères, 1850 (lire en ligne)
- Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Poignavant et Cie, 1852, t. 2 (lire en ligne)
- Amable Tastu, Poésies, Didier et Cie, 1858 (lire en ligne)
- Eugène Yemeniz, Les Héros de la Grèce moderne, Revue des Deux Mondes, 1859, t. 23 (lire en ligne)
- Alphonse de Lamartine, Œuvres complètes de Lamartine, Chez l’auteur, 1860, t. 2 (lire en ligne)
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Administration du grand Dictionnaire universel, 1866, t. 9 (lire en ligne)
- Edmond Jurien de La Gravière, Les Missions extérieures de la marine, Revue des Deux Mondes, 1873, t. 104 (lire en ligne)
- Hugh Chisholm, Encyclopædia Britannica, Cambridge University Press, 1911, t. 15 (lire en ligne) (en)
Articles connexes
Liens externes
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