Patrouilleur (bateau)

Un patrouilleur est un bateau mis en œuvre par une marine militaire, douane, garde-côtière, police ou administration civile d'un État pour assurer différentes missions de souveraineté notamment dans ses eaux intérieures ou son domaine maritime.

Pour les articles homonymes, voir Patrouilleur.

Patrouilleur
Présentation
Type
Type de navire (d)

Elles incluent des fonctions aussi variées que la police des pêches et de la navigation, la surveillance et la lutte anti-pollution, la répression de la piraterie, de la contrebande et des trafics illicites, la régulation de l'immigration, la recherche et le sauvetage en mer, ainsi que la lutte contre les activités armées de faible intensité, telles que la guérilla maritime ou le terrorisme. Du fait de cette polyvalence, des particularités géographiques, climatiques et géopolitiques, mais aussi de l'évolution de la technologie, des pratiques et de la législation, la conception d'un patrouilleur varie beaucoup à travers les pays et l'histoire. N'étant pas dévolue au combat naval ou à l'action vers la terre, ils sont généralement moins armés que les différents types de navires de guerre et d'un déplacement inférieur, bien que certaines unités dépassent les 3 000 tonnes. Selon les spécificités nationales, ils sont parfois enregistrés sous la dénomination de vedette, cutter (cotre), corvette ou encore frégate. Par ailleurs, la fonction de patrouilleur peut également être assurée par d'autres petits bâtiments militaires comme les navires d'attaque rapide (lance-missiles ou torpilleurs), et plus rarement des navires de guerre des mines. Certains sont aussi des bateaux à usage privé, comme des chalutiers, convertis occasionnellement pour un usage militaire.

Classification

Il existe aujourd'hui deux types de patrouilleur :

  • un petit navire de combat lance-missiles, rapide et furtif, destiné à la lutte anti-navires en eaux côtières et zones resserrées ;
  • un bâtiment de service public faiblement armé utilisé pour des missions de sauvegarde maritime, de police et de surveillance des zones économiques (ZEE).

Pour un patrouilleur, la classification OTAN fait toujours précéder d'un « P » l'indicatif visuel:

  • PB (patrol boat),
  • PBF (tonnage inférieur à 300 tonnes),
  • PC (patrouilleur côtier),
  • PG (armé de canons),
  • PH (hydroptère)

Le patrouilleur lance-missiles

Autrefois, il était seulement équipé d'artillerie de petit calibre, et de torpilles. Ces systèmes imposaient au patrouilleur ou à la vedette rapide de s'approcher très près d'un objectif. Malgré des tactiques d'attaque surprise en meute et des guidages par des moyens externes (radars côtiers, aviation) ou combiné avec l'aviation d'assaut, leur vulnérabilité vis-à-vis de l'aviation adverse, de l'artillerie[1] des forces de haute mer et leurs difficultés d'emploi ne leur donnaient pas un avantage déterminant.

L'avènement du missile mer-mer, dans les années 1960, a donné aux patrouilleurs et vedettes un regain d'intérêt en en faisant des navires d'une puissance offensive redoutable capables d'attaques à distance[2]. Ils ont pour cette raison été adoptés par de nombreux pays dont l'environnement géostratégique conduit à la nécessité de marines côtières[3].

Le patrouilleur de service public

Il s'agit d'un navire armé d'artillerie de petit calibre, chargé d'opérations de surveillance et de police des pêches ou de la navigation. Compte tenu du développement des activités illicites en mer et de l'accroissement des espaces maritimes où les États exercent des droits souverains, il équipe la plupart des marines ou des corps de garde-côtes. Dans les pays qui disposent de peu de ressources budgétaires, ces patrouilleurs, d'un coût assez peu élevé, peuvent même constituer les seules unités des forces navales.

Utilisé comme navire de surveillance de zone économique, il peut être conçu pour la haute-mer et être de tonnage relativement important et porte-hélicoptères. On parle alors d'« OPV » (Offshore Patrol Vessel). L'US Coast Guard l'appelle cotre (cutter).

Certaines marines utilisent des navires de défense côtière (NDC), bâtiments d'un tonnage un peu plus important, utilisé également comme navire de guerre des mines.

Certaines administrations civiles utilisent également des patrouilleurs, à l'exemple des douanes françaises, qui ont mis en service en 2007 deux patrouilleurs garde-côtes : le Jacques Oudart Fourmentin (DF P1) à Boulogne-sur-Mer et le Kermorvan (DF P2) à Brest. Ces navires de nouvelle génération sont destinés au contrôle en mer, notamment en vue de lutter contre le trafic illicite de stupéfiants. En , les douanes françaises font l'acquisition d'un patrouilleur - le Jean-François Deniau - plus spécialement aménagé pour le sauvetage de migrants en Méditerranée, dans le cadre de l'opération Triton.

Liste de patrouilleurs

Est présenté ici un échantillon non exhaustif de navires patrouilleurs lancés à travers le monde, classable par nom, pays de construction, déplacement, nombre d'unités produites ou encore année de mise en service. Lorsque le pays propriétaire du navire est différent de celui l'ayant construit, il est indiqué dans les observations.

Nom ou Classe Pays d'origine Déplacement (en t) Nb d'unités Service Observations
Durjoy Bangladesh 650 4 (+4 prévus) 2013 -
Grèbe France 300 1 1991 - Marine camerounaise depuis 2012.
Orca Canada 210 8 2006 -
Kingston Canada 970 12 1996 -
Gumdoksuri Corée du Sud 570 18 2008 - Capacité lance-missiles.
Knud Rasmussen Danemark 2050 3 2008 -
Diana Danemark 250 6 2007 -
Holm Danemark 100 6 2006 - 2 des navires sont des chasseurs de mines, 2 autres des navires-école.
Thetis Danemark 3500 4 1991 -
Agdlek Danemark 330 3 1974 - Seul le Tulugaq est encore en service.
Flyvefisken Danemark 450 14 1989 - Navires polyvalents aujourd'hui reconvertis, vendus ou désarmés.
Meteoro Espagne 2850 6 2012 -
Descubierta Espagne 1500 4 1978 - Corvettes lance missiles dont 4 sont reconverties en patrouilleurs hauturiers.
Serviola Espagne 1200 4 1991 -
Anaga Espagne 320 10 1980 -
Chilreu Espagne 1800 / 2100 4 1992 -
Toralla Espagne 130 2 1987 -
Aresa Espagne 20 23 1978 -
Sea Spectre États-Unis 41 20 1975 -
Cyclone États-Unis 330 14 1993 -
PT boat États-Unis 30 / 70 1940 - 1945 Vedettes lance-torpilles.
Legend États-Unis 4570 6 2008 -
Sentinel États-Unis 360 33 (+21 prévus) 2012 -
d'Entrecasteaux France 2300 4 2016 - Navires de soutien.
OPV 54 France 315 3 1997 -
P400 France 375 12 1986 -
L'Adroit (P725) France 1450 1 2012 - Propriété de DCNS, prêté à la Marine nationale française, revendu à l'Argentine.
Arago (P675) France 900 1 1991 - Bâtiment hydrographique reconverti en 2002.
Fulmar (P740) France 550 1 1991 - Chalutier reconverti en 1997.
La Confiance (PLG) France 700 3 2016 -
d'Estienne d'Orves France 1400 9 1976 - Anciens avisos de lutte anti sous-marine, reconvertis dans les années 2010.
Albatros (P681) France 2000 1 1966 - 2015 Chalutier reconverti en 1984.
Trident (PATRA) France 115 4 1976 - 2015
Mercure (P765) France 365 1 1958 - 1991 Dragueur de mines de type DB1 reconverti.
Sarojini Naidu Inde 259 9 2002- Patrouilleurs semi-hauturiers. 7 pour l'Inde (Garde-côtes), 2 pour Maurice.
Bay Canada 370 6 1954 - 1986 Dragueurs de mines canadiens reconvertis et transférés à la Marine française.
L'Ajaccienne Royaume-Uni 420 4 1935 - 1960 Chalutiers dragueurs de mines britanniques transférés à la France et reconvertis.
Le Malin (P701) Norvège 1000 1 1997 - Chalutier arraisonné et saisi par la Marine française puis reconverti en 2011.
Samuel Beckett Royaume-Uni 1950 3 2013 -  Marine irlandaise
Róisín Royaume-Uni 1500 2 1999 -  Marine irlandaise
Eithne (P31) Irlande 1950 1 1984 -
Emer Irlande 1000 3 1978 -
Þór Chili 3900 1 2011 - Garde-côtes d'Islande
Ægir Danemark 1250 2 1967 - Garde-côtes d'Islande
Reine Norvège 760 2 2010 -
Barentshav  Norvège 3250 3 2009 -
Nornen Norvège 750 5 2007 -
Harstad Norvège 3200 1 2005 -
Svalbard Norvège 6375 1 2001 -
Ålesund  Norvège 1350 1 1996 - 2016
Nordkapp  Norvège 3200 3 1982 -
Holland Pays-Bas 3750 4 2011 -
River Royaume-Uni 1700 / 2000 12 (+2 prévus) 2003 - 5 en service dans la  Marine brésilienne et la  Marine royale thaïlandaise
Archer Royaume-Uni 55 17 1985 - 1 unité dans la police omanaise.
Scimitar Royaume-Uni 24 2 2003 -
Peacock Royaume-Uni 700 5 1982 -  Marine irlandaise,  Royal Navy,  Marine philippine
OPV 70 France 800 5 2011 - Marine royale marocaine.
OPV 64 France 600 5 1995 - Marine royale marocaine.
Sierra Mexique 1300 4 1999 -
Durango Mexique 1550 4 2000 -
Oaxaca Mexique 1500 6 (+2 prévus) 2003 -
Holzinger Mexique 1000 4 1991 -
Ferlo France 1 2013 - Marine sénégalaise
Kédougou France 1 2015 - Marine sénégalaise
Fouladou France 500 1 2013 - Marine sénégalaise
Canot-patrouilleur 80/98 Suisse 5 11 1982 - 2020
Canot-patrouilleur 16 Finlande/ Suisse 10 14 2019 - Armée suisse, compagnie de canots à moteur 10 (de)
Anping Taïwan 600 12 2020 -
Chiayi Taïwan 5000 4 2021 -
Miaoli Taïwan 1000 4 2014 -
Yilan Taïwan 3000 2 2014 -
Barceló Espagne 135 6 1976 - 1 unité encore en service dans la Marine tunisienne.
Guaicamacuto Espagne 1450 4 2010 -  Marine vénézuélienne
Guaiquerí Espagne 2400 4 2011 -  Marine vénézuélienne
Cape Australie 10 2013 -
Armidale Australie 300 14 2005 -
Kedah (type Meko 100) Allemagne/ Malaisie 1300 6 2006 -  Marine royale malaisienne
Protector (OPV) Australie/ Sri Lanka 1900 2 2007 -  Royal New Zealand Navy et Garde-côtes du Sri Lanka
Protector (IPV) Australie 300 4 2009 -  Royal New Zealand Navy
Moa 90 7 1983 - 2009  Royal New Zealand Navy
Hayabusa Japon 200 6 2002 - Capacité lance-missiles
Vasily Bykov Russie 1300 2 (+4 prévus) 2018 -
Grachonok Russie 138 17 2010 -
Mangust Russie 27 56 2001 -
Piloto Pardo Chili 1700 7 2008 -
Taitao Chili 500 4 1993 -
Puntas Mogotes Argentine 26 2 1999 -

Galerie

Notes et références

  1. L'artillerie de défense aérienne, qui s'est particulièrement développée au cours de la Seconde Guerre mondiale, se montre très efficace contre des navires rapides, cibles plus faciles à atteindre que les aéronefs.
  2. L'épisode de la destruction de la corvette israélienne Eilath en 1967 par des vedettes égyptiennes équipées de missiles Styx a notamment provoqué un regain d'intérêt pour les vedettes rapides.
  3. Les vedettes lance-missiles équipent en effet les pays aux côtes très découpées (Norvège, ex-Yougoslavie…), qui gardent des détroits (Danemark, Turquie, Singapour…) ou qui bordent des mers fermées comme la Baltique, la mer Noire ou la mer Rouge (Allemagne, Suède, Pologne, Russie, Égypte, Israël…).

Voir aussi

  • Portail du monde maritime
  • Portail de l’histoire militaire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.