Léon Carvalho

Arthur Léon Carvalho, né le à Port-Louis et décédé le à Paris, est un chanteur lyrique, impresario d'opéra, directeur de théâtres et d'opéras, et producteur français.

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Léon Carvalho
Biographie
Naissance
Décès
(à 72 ans)
Paris
Nationalité
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Tessiture
Distinction

Biographie

Petit-fils d'un propriétaire de chantiers de marine sur l'Île Maurice[1] Léon Carvalho est le fils naturel reconnu d'Arthur Joseph Rondeaux de Courcy (1800-1884) et d'Anne Marie Henriette Laure Carvalho (1807-1834), décédée à Port-Louis à l'âge de 26 ans[2]. Devenu consul de France à Ancône, son père épouse en 1857 la danseuse Zélie Pierson (1816-1866)[3], sœur de la première danseuse de ballet Louise Pierson (1806-1831). Directeur du Théâtre National de l'Opéra Comique, chevalier de la Légion d'honneur, Léon Carvalho meurt pour sa part à l'âge de 72 ans, à son domicile 11 rue Volney, dans le 2e arrondissement de Paris[4].

Carrière

Léon Carvalho arrive très jeune en France. Il étudie au Conservatoire de Paris, et chante en tant que baryton à l'Opéra-Comique, de 1850 à 1855, où il rencontre la soprano Marie-Caroline Miolan, qu'il épouse en 1853[5].

Il abandonne très tôt sa carrière de chanteur et prend la direction du Théâtre-Lyrique en 1856, où il présente des œuvres de Beethoven, Mozart, Rossini, Weber, mais où il a surtout ouvert ses portes aux nouveaux compositeurs français dénigrés par l'Opéra et l'Opéra-Comique, tels que Berlioz, Gounod, Bizet, Saint-Saëns et Delibes.

Début 1868, il se lance dans une nouvelle entreprise théâtrale, avec le Théâtre de la Renaissance. Cependant, il fait faillite le et est contraint de céder ses deux théâtres.

Il prend alors la direction du Théâtre du Vaudeville. Bien que le lieu soit principalement consacré au théâtre conventionnel, il y remet au goût du jour le mélodrame — théâtre déclamé accompagné d'un fond musical. Il y commande à Bizet l'écriture d'une œuvre de musique de scène pour la production de l'Arlésienne d'Alphonse Daudet en .

Il devient directeur de l'Opéra-Comique en 1876 et, bien qu'il ait par le passé produit beaucoup de nouvelles œuvres, son choix de répertoire devient assez conservateur, en mettant en valeur le répertoire français traditionnel. Malgré tout, il produit aussi les premières des Contes d'Hoffmann, de Lakmé, de Manon, et du Roi malgré lui, et, lors de sa deuxième titularisation à partir de 1891, du Rêve, des Folies amoureuses (d’Émile Pessard)[6] et de L'Attaque du moulin. Carvalho fait également rejouer Carmen à l'Opéra-Comique, dans une version expurgée tout d'abord, puis avec la créatrice du rôle-titre Célestine Galli-Marié et la majorité des éléments truculents de la version d'origine.

En 1884, il prépare le projet de monter Lohengrin sur la scène parisienne, se déplaçant à Vienne pour y préparer la production, mais, face à une campagne de presse virulente, il est contraint d'abandonner le projet début 1886.

Après l'incendie de la Salle Favart en 1887, qui a causé la mort de 84 personnes, il est tenu pour responsable, condamné pour négligence et emprisonné. Acquitté lors de son procès en appel, il est restauré dans ses fonctions de directeur du théâtre en 1891, où il continue de produire de nouveaux talents.

Le , il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[7].

Sa nature extravagante, sur le plan personnel tout comme sur le plan professionnel, l'a souvent conduit à de fortes dettes et à de nombreuses banqueroutes.

La villa Magali à Saint-Raphaël.

À Saint-Raphaël (Var), il fait construire la villa Magali, en hommage au rôle tenu par son épouse dans Mireille de Charles Gounod. Il y créa un montage architectural à partir de 43 fragments des ruines du palais des Tuileries. Délabré, ce dernier est en vain proposé à l'État en 1993 par le nouveau propriétaire de la bâtisse ; il est toujours visible en 2015[8],[9],[10].

Notes et références

  1. Jean Baptiste Rondeaux (1762-1831)
  2. Mention de sa mère, Anne Marie Henriette Laure Carvalho, dans l'acte de mariage de Léon Carvalho le 28 juillet 1853, acte en lien sur Familysearch. Elle est née le 8 octobre 1807, décédée le 14 janvier 1834 : état civil dans un relevé collaboratif "Cimetières" sur Geneanet.
  3. Mariage le 28 mars 1857 à Paris, paroisse Sainte-Trinité : relevé et fiche d'état civil reconstitué vus sur Filae, et mariage religieux le 31 mars 1857 avec détails, sur Familysearch.
  4. Archives départementales de Paris, Décès Paris 2e, V4E8113, vue 8/8, acte 745. Veuf de Marie Caroline Miolan.
  5. Familysearch, Reconstitution chronologique des actes de mariage, série V.2E, 1568-1869, vue 214/2491 : acte de mariage du 28 juillet 1853.
  6. Émile Pessard, Les Folies amoureuses, Paris, Choudens, , 323 p., table des matières
  7. Base Léonore en lien : http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH034/PG/FRDAFAN83_OL0439002v001.htm
  8. Caroline Hauer, « Paris : Vestiges du Palais des Tuileries, jeu de piste historique à travers la ville », parisladouce.com, 15 janvier 2020.
  9. François-Guillaume Lorrain, Ces lieux qui ont fait la France, Fayard, 2015.
  10. « Les Tuileries. Grands décors d’un palais disparu », monuments-nationaux.fr, consulté le 22 novembre 2018.

Liens externes

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