Léon Gautier (militaire)
Léon Charles Alexandre Gautier[1], né le [1] à Rennes[2], est un militaire français. Fusilier marin des Forces françaises libres, il est le dernier vivant des 177 Français à avoir participé au débarquement de Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale[2].
Pour les articles homonymes, voir Léon Gauthier (homonymie) et Gautier.
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Quartier-maître fusilier |
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Il est mis à l'honneur lors des commémorations du 75e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie.
Biographie
Enfance et engagement militaire
Apprenti carrossier au début de la guerre[2],[3], il s'engage à dix-sept ans dans la marine en [2] car c'est la seule armée qui pouvait l'accepter à son âge[4]. Il participe à des missions de défense des ports de Cherbourg et Carentan[2], notamment comme apprenti canonnier[5] sur le cuirassé Courbet[6]. Son entourage garde un sentiment d'opposition aux Allemands, notamment à la suite de la perte de proches durant la Première Guerre mondiale[3].
Enrôlement dans la France libre
Venant du Courbet à Portsmouth[6], il apprend en voyage à Liverpool l'existence par la radio de la France libre basée à Londres[2]. Il décide de la rejoindre en [2] et participe au défilé du à Londres en présence du Général de Gaulle et de George VI[6].
Il réalise des missions dans l'océan Atlantique[2] sur le Gallois[4] avant d'être affecté sur le sous-marin Surcouf pour des missions en Afrique et au Moyen-Orient[2],[6].
Commandos Kieffer et Débarquement de Normandie
En 1943, il est volontaire pour intégrer un des commandos de Philippe Kieffer et s'entraîne à Achnacarry en Écosse[2],[6].
Fin il est averti des préparatifs du Débarquement de Normandie[6] et le , il débarque avec le No. 4 Commando à Colleville-sur-Orne[2] (désormais Colleville-Montgomery) dans le secteur Sword[7] avec pour objectifs initiaux de prendre le central téléphonique et le casino de Ouistreham[2], puis le secteur de Pegasus Bridge[4]. Léon Gautier, l'un des 177 membres des commandos Kieffer, participe à la totalité de la bataille de Normandie, soit 78 jours[3]. Il ne participe pas aux combats aux Pays-Bas à cause d'une blessure à la cheville[4].
Retour à la vie civile
Après la guerre, il est démobilisé et épouse Dorothy Banks, une Britannique du corps des transmissions[5] rencontrée en Angleterre et avec laquelle il s'était fiancé en 1943[2] et qui lui donnera deux enfants[3]. Peu aidé par le gouvernement français et jalousé[4], il quitte l'armée et reprend son travail de carrossier en Angleterre puis en Afrique (Cameroun et Biafra)[2] pour la Compagnie française de l'Afrique occidentale. Il prend sa retraite comme expert automobile après avoir repris ses études dans l'Oise[2].
Devoir de mémoire
Résidant à Ouistreham[3], à proximité de l'endroit où il a débarqué le , il gère désormais le musée du No. 4 Commando et est président de l'Amicale des anciens du Commando Kieffer[2]. Il s'attache notamment à raconter son expérience de soldat et entretenir le devoir de mémoire notamment auprès de la jeunesse[7],[3].
Il entretient une amitié avec Johannes Börner, un ancien parachutiste allemand également vétéran de la bataille de Normandie et installé à Ouistreham[8]. Cette complicité est le sujet du livre Ennemis et frères : Du Jour J à aujourd'hui, au-delà de la guerre (2011) de Jean-Charles Stasi[8]. Lors des commémorations à l'occasion du 70e anniversaire du débarquement de Normandie, avec Börner, ils concluent symboliquement la cérémonie de Ouistreham[9],[10].
Depuis le , date de la mort d'Hubert Faure, il est le dernier membre du commando Kieffer encore en vie.
Divers
Son petit-fils, Gérard Wille, est également dans les commandos marine[11],[6].
Léon Gautier prête son image pour l'application mobile « Soldat Léon » relatant son histoire[10],[12].
L'école élémentaire de Colleville-Montgomery, commune limitrophe de Ouistreham, appartenant également à la plage Sword Beach où il a débarqué le , porte désormais son nom.
Distinctions
Durant la guerre, il obtient le grade de Quartier-maître fusilier[1].
Il obtient la Médaille militaire, la Croix de guerre 1939-1945, la Croix du combattant volontaire de la Résistance, la Croix du combattant volontaire 1939-1945, la Médaille de la Résistance, la Médaille commémorative des services dans la France Libre et la Médaille de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre[2].
Il est également grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur[13],[14], membre de l'ordre de l'Empire britannique et chevalier de l'ordre des Palmes académiques[2].
Notes et références
- « Léon, Charles, Alexandre Gautier », sur francaislibres.net (consulté le ).
- Préfecture du Calvados, « Léon GAUTIER, acteur du jour J », sur calvados.gouv.fr, (consulté le ).
- « Léon Gautier une des mémoires humbles du commando français du 6 juin 1944 », sur lalibre.be, La Libre Belgique, (consulté le ).
- Pierre Danckers, « Aucun d'entre nous n'aurait voulu laisser sa place », SCÉRÉN - CNDP, (consulté le ).
- Dominique de La Tour, « Léon Gautier : j'y suis, j'y reste », sur balades-historiques.com (consulté le ).
- Jean-Luc Fleury (Ministère de la Défense), « Un des derniers du commando Kieffer débarque à la JDC de Caen », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
- « 70e D-Day. Léon Gautier rencontre le secrétaire d'Etat Kader Arif », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
- « Les deux vétérans ennemis sont devenus voisins à Ouistreham », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
- « Le jour le plus long de Léon Gautier, membre du commando Kieffer », La Voix du Nord, (consulté le ).
- CM, « Léon Gautier, symbole du 6 juin en Normandie », France 3, (consulté le ).
- Yan Duvivier et Béatrice Legrand via Philippe Chapleau, « Commando marine, de grand-père en petit-fils », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
- Site officiel
- « Décret du 4 juillet 2014 portant promotion au grade de commandeur », JORF n°0156 du 8 juillet 2014 page 11275, sur legifrance.gouv.fr.
- « Le vétéran Léon Gautier décoré par Manuel Valls », sur Ouest France, (consulté le )
- Décret du 31 décembre 2020 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
Voir aussi
Bibliographie
- Livre
- Pierrette Rieublandou, Ted Liska, Johannes Börner et Léon Gautier, J'ai vécu le débarquement en Normandie, : Trois témoins racontent, Bayard jeunesse, , 95 pages. (ISBN 978-2747051583)
- Jean-Charles Stasi, Ennemis et frères : Du Jour J à aujourd'hui, au-delà de la guerre, L'àpart Editions, , 188 pages. (ISBN 978-2360350490)
- Documentaire
- Les Français du jour J (2014) de Cédric Condon. Première diffusion du documentaire en France, sur France 3 le .
Articles connexes
Liens externes
- Biographie et témoignage de Léon Gautier - D-Day Overlord
- [vidéo] Léon Gautier, des commandos Kieffer, raconte le débarquement pour le 70e anniversaire du Débarquement de Normandie sur Dailymotion par Ouest-France.fr
- "Ennemis et frères" : portrait multimédia de Léon Gautier et Johannes Börner, ennemis en 1944, amis aujourd'hui, par Le Quatre Heures.com.
- Biographie de Léon Gautier - Parcours de vies dans la Royale
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