Léona Gabriel
Léona Gabriel-Soïme, née le à Rivière-Pilote et morte le à Fort-de-France, est une chanteuse martiniquaise de biguine active à Paris pendant l'entre-deux-guerres. Elle est également connue sous le pseudonyme Mademoiselle Estrella[1],[2].
Pour les articles homonymes, voir Léona.
Naissance | |
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Décès |
(à 80 ans) Fort-de-France |
Nom de naissance |
Félicienne Léona Gabriel |
Autres noms |
Mademoiselle Estrella |
Nationalité | |
Activité |
Maladie d'amour, A si Paré |
Biographie
Née en 1891 à Rivière-Pilote, en Martinique[3], et fille aînée d'une famille aisée de cinq enfants[4]. Son père, un planteur blanc créole, meurt accidentellement lors d'une partie de pêche, sa mère meurt de chagrin et de maladie peu après. A 14 ans, Léona embarque pour la Guyane avec sa tante, ses frères et sœurs, elle passe son adolescence à Cayenne[5],[6]. Elle y étudie la dactylographie et la sténo, jusqu'à ce qu'elle quitte la Guyane pour aller travailler comme secrétaire pour la société chargée de creuser le canal de Panama[4].
En 1920, elle débarque à Paris, où elle rencontre le compositeur Léo Daniderff[7] qui prend en main sa carrière et qu'elle épouse en 1928[8],[9]. Elle commence sa carrière de chanteuse de biguine antillaise en rejoignant le groupe du clarinettiste martiniquais Alexandre Stellio (ht) dont elle devient la chanteuse attitrée[10] au Bal Nègre[11].
En , elle écrit et compose la chanson A si Paré qui parle d'une femme trahie par son compagnon mais digne. Cette chanson sera reprise plus tard par Lola Martin (1969), le duo Malavoi et Edith Lefel (1996) et Jowee Omicil (2017)[12]. De mai à novembre 1931, elle est chanteuse de Stellio à l'Exposition coloniale internationale au Bois de Vincennes. Le , elle enregistre, avec Alexandre Kindou à la clarinette et Henri Volmar à la guitare, Regina Coco (78 tours) chez les Disques Odéon[13] qui deviendra un classique martiniquais[14].
Elle épouse en secondes noces le médecin militaire Norbert Soïme en 1933[6] et le suit au Sénégal[4].
En 1948, Henri Salvador[15] enregistre la chanson Maladie d'amour[6],[16],[17], qui connaît un grand succès. Mais Léona Gabriel fait valoir que c'est elle qui a d'abord enregistré cette chanson en 1931 et « demande réparation à la Sacem », écrit Fabien Lecœuvre dans 1001 histoires secrètes de chansons. « Après une longue enquête, la justice ne parviendra pas à déterminer le véritable auteur de cette biguine et concluera qu'elle est tout simplement issue du folklore antillais et elle créditera Henri Salvador, Léona Gabriel et Jean Marcland comme auteurs et compositeurs de la version de 1948[18],[N 1] ».
Léona Gabriel anime l’émission de radio Ça c’est la Martinique et, en 1966, édite sous le même intitulé un recueil de chansons créoles[19]. Elle meurt le à Fort-de-France, à l'âge de 80 ans, et elle est inhumée dans le cimetière de la Levée de cette ville[20].
Publications
Albums de reprises ou remix
Hommage À Léona Gabriel[21] (Pastel Prod)
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Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Léona Gabriel » (voir la liste des auteurs).
- Le compositeur Jean Marcland est plus connu sous son nom de plume Marc Lanjean.
Références
- Brenda F. Berrian, Awakening Spaces: French Caribbean Popular Songs, Music, and Culture, University of Chicago Press, , 292 p. (ISBN 978-0226044552)
- « Page auteur sur le site de la BNF »
- Mairie de Rivière-Pilote, Acte de naissance no 221, sur Archives nationales d'outre-mer, (consulté le ), vue 53.
- Aude-Anderson Bagoe, « Encyclopédie de la musique traditionnelle aux Antilles-Guyane », sur http://alrmab.free.fr/
- « La Martinique de A à Z »
- Edwin C. Hill, Black Soundscapes White Stages: The Meaning of Francophone Sound in the Black Atlantic, Johns Hopkins University Press, , 192 p. (ISBN 978-1421410593)
- On peut lire parfois sur certains sites la mention erronée de Dany Derff, "talentueux compositeur russe".
- « Hyménée », sur Gallica, Le Matin, Paris, (consulté le ), p. 4
- Acte de mariage no 2886 du 24 octobre 1928, Paris 18e, sur le site des archives de Paris.
- La médiathèque Caraïbe (la Meca), « La Biguine à Paris », sur Lameca,
- Jean-Pierre Meunier, « La Biguine à Paris : Les précurseurs avant 1929 », sur Lameca,
- Sénami Juraver, « Le Classico de Néo Géo : « A si Paré », magnifié par Edith Lefel et Malavoi », sur Nova,
- « Quand une biguine se fait salsa », sur Martinique FranceAntilles,
- « Une méthode de piano pour musique traditionnelle », sur La 1ère France Tv Info,
- « Léona Gabriel », sur AZ Martinique.com (consulté le )
- Jocelyne Guilbault Zouk: World Music in the West Indies 1993 - Page 243 0226310426
- Nottingham French Studies 2001 - Volumes 40-42 - Page 84
- Fabien Lecœuvre, 1001 histoires secrètes de chansons, Éditions du Rocher, , 608 p. (ISBN 978-2268096728, lire en ligne).
- « hommage à Leona GABRIEL (1891-1971), ambassadrice de la musique antillaise », sur Journees de la Harpe, .
- Philippe Landru, « Fort-de-France (972) : cimetière de la Levée », (consulté le ).
- (en) Hommage À Léona Gabriel sur Discogs
Annexes
Bibliographie
- Aude-Anderson Bagoé (La couverture porte «de Saint-Pierre à nos jours» et «un siècle de musique.»), Encyclopédie de la musique traditionnelle aux Antilles-Guyane : musiciennes et musiciens ayant évolué en France métropolitaine, vol. 1, Case-Pilote (Martinique), Éditions Lafontaine (Paris), , 271 p. (ISBN 9782912006639 et 9782912006646, OCLC 470139138), p. 110 à 112
Liens externes
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