L2 Puppis

L2 Puppis, aussi désignée HD 56096, est un système binaire de la constellation australe de la Poupe, situé entre les étoiles brillantes Canopus et Sirius.

L2 Puppis
Image SPHERE/NACO du VLT de la nébulosité formée autour de L2 Puppis
(Crédit : ESO/P. Kervella)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 07h 13m 32,31810s[1]
Déclinaison −44° 38 23,0630[1]
Constellation Poupe
Magnitude apparente 5,10[2]
2,6 – 6 (GCVS)[3]
6 – 8 (1 995 – )[4]

Localisation dans la constellation : Poupe

Caractéristiques
Type spectral M5IIIe[3]
Indice U-B +1,24[2]
Indice B-V +1,56[2]
Variabilité SRb[3]
Astrométrie
Vitesse radiale 33,0 km/s[5]
Mouvement propre μα = 106,31 mas/a[1]
μδ = 324,99 mas/a[1]
Parallaxe 15,61 ± 0,99 mas[1]
Distance 210 ± 10 al
(64 ± 4 pc)
Caractéristiques physiques
Masse 0,659 ± 0,043 M[5]
Rayon 123 ± 14 R[5]
Gravité de surface (log g) 0,078 ± 0,027[5]
Luminosité 2 000 ± 17 L[5]
Température 3 500 ± 250 K[5]
Âge 10 G a[5]

Autres désignations

L2 Puppis, L02 Pup, HR 2748, HIP 34922, CD−44 3227, CPD-44 1352, HD 56096, LTT 2769, SAO 218549, WDS J07135 -4438A[6]

Histoire

La désignation L2 a une histoire compliquée. Cette étoile ainsi qu'une autre furent toutes deux appelées « L Puppis » par Nicolas Louis de Lacaille quand il créa la constellation de la Poupe dans le Navire Argo[7]. Les deux étoiles furent notées « 1.L » et « 2.L » par Johann Elert Bode dans le catalogue accompagnant son atlas Uranometria[8]. Les auteurs ultérieurs ont utilisé L1 et L2, habituellement avec une notation en indice (i.e. L1 et L2)[9], mais parfois en exposant[10]. La notation en indice est désormais universellement adoptée quand la typographie le permet[5],[11].

La variabilité de L2 Puppis fut découverte par Benjamin Apthorp Gould en 1872[12] et fut listée dans Uranometria Argentina comme 73 G. Puppis avec une magnitude de 5,10. Elle n'a jamais reçu de désignation d'étoile variable formelle, contrairement à L1 Puppis qui est OU Puppis[13].

L2 Puppis A

L'objet primaire, nommé L2 Puppis A, est une étoile géante pulsante semi-régulière dont la magnitude apparente varie de 2,60 à 6,00 avec une période de 140,83 jours[14]. La variation de luminosité peut provenir de la combinaison de pulsations radiales dans l'atmosphère de l'étoile et de l'atténuation due à la présence de poussière circumstellaire[15]. Cette étoile est probablement une étoile de la branche asymptotique des géantes qui est passée par la séquence principale et évolue vers le stade de naine blanche. Elle expulse de la matière au rythme de 2,2 × 10−9 masse solaire par an[16]. Récemment[Quand ?], la magnitude apparente de l'étoile a varié de 6,9 à 8[17].

L2 Puppis B

En 2015, des observations effectuées avec le Très Grand Télescope révèle un compagnon, nommé L2 Puppis B, à environ 2 unités astronomique de l'étoile primaire[18]. L'objet secondaire, d'abord estimé être une étoile géante orange de masse comparable à celle de L2 Puppis A[18], semble en réalité être une planète ou une naine brune après que de nouvelles observations, effectuées avec ALMA, ont permis d'avoir plus d'informations sur le système[19].

Compagnon visuel

L2 Puppis a un compagnon visuel d'une magnitude apparente de 10 à une minute d'arc de distance, mais les deux astres ne semblent pas liés[20],[21].

Références

  1. Van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, vol. 2237, (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  3. Samus et O. V. Durlevich, « VizieR Online Data Catalog: General Catalogue of Variable Stars (Samus+ 2007–2013) », VizieR On-line Data Catalog: B/gcvs. Originally published in: 2009yCat....102025S, vol. 1, (Bibcode 2009yCat....102025S)
  4. Lykou, D. Klotz, C. Paladini, J. Hron, A. A. Zijlstra, J. Kluska, B. R. M. Norris, P. G. Tuthill, S. Ramstedt, É. Lagadec, M. Wittkowski, M. Maercker et A. Mayer, « Dissecting the AGB star L2 Puppis: A torus in the making », Astronomy & Astrophysics, vol. 576, , A46 (DOI 10.1051/0004-6361/201322828, Bibcode 2015A&A...576A..46L, arXiv 1503.05031)
  5. Kervella, W. Homan, A. M. S. Richards, L. Decin, I. McDonald, M. Montargès et K. Ohnaka, « ALMA observations of the nearby AGB star L2 Puppis - I. Mass of the central star and detection of a candidate planet », Astronomy & Astrophysics, vol. 596, , A92 (DOI 10.1051/0004-6361/201629877, Bibcode 2016A&A...596A..92K, arXiv 1611.06231)
  6. (en) * L02 Pup -- Asymptotic Giant Branch Star (He-burning) sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  7. Coelum australe stelliferum ..., H L Guerin & L F Delatour, , 7– (lire en ligne)
  8. Johann Elert Bode, Allgemeine Beschreibung und Nachweisung der Gestirne: Nebst Verzeichniss der geraden Aufsteigung und Abweichung von 17240 Sternen, Doppelsternen, Nebelflecken und Sternhaufen:(zu dessen Uranographie gehörig), Selbstverl., , 1– (lire en ligne)
  9. Merrill, « Spectroscopic observations of stars of class MD », Publications of the Astronomical Observatory of the University of Michigan ; v. 2, vol. 2, (Bibcode 1916POMic...2...45M)
  10. Williams, « Observations of southern variables in 1885–86 », Astronomical Journal, vol. 18, , p. 71 (DOI 10.1086/102788, Bibcode 1897AJ.....18...71W)
  11. Chen, Jason Nordhaus, Adam Frank, Eric G. Blackman et Bruce Balick, « Three-dimensional hydrodynamic simulations of L2 Puppis », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 460, no 4, , p. 4182 (DOI 10.1093/mnras/stw1305, Bibcode 2016MNRAS.460.4182C, arXiv 1602.06142)
  12. Innes et J. C. Kapteyn, « Revision of the Cape Photographic Durchmusterung, Part II. Variable Stars, Miscellaneous Stars, etc », Annals of the Cape Observatory, vol. 9, , p. 2.1 (Bibcode 1903AnCap...9....2I)
  13. Benjamin Apthorp Gould, Uranometria Argentina: Brightness and Position of Every Fixed Star, Down to the Seventh Magnitude, Within One Hundred Degrees of the South Pole, Coni, (lire en ligne)
  14. Kukarkin et al. 1971.
  15. Bedding et al. 2005.
  16. Winters et al. 2002.
  17. « THE VANNISHING L2 PUPPIS », Sydney City Skywatchers (consulté le )
  18. (en) P. Kervella, M. Montargès, A. Gallenne et al., « The dust disk and companion of the nearby AGB star L2 Puppis. SPHERE/ZIMPOL polarimetric imaging at visible wavelengths », Astronomy and Astrophysics, vol. 578, , A77 (ISSN 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201526194, lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) P. Kervella, W. Homan, A. M. S. Richards, L. Decin, I. McDonald, M. Montargès et K. Ohnaka, « ALMA observations of the nearby AGB star L2 Puppis - I. Mass of the central star and detection of a candidate planet », Astronomy & Astrophysics, vol. 596, (DOI 10.1051/0004-6361/201629877, lire en ligne, consulté le ).
  20. James B. (Jim) Kaler, « L2 PUP (L2 Puppis) », University of Illinois (consulté le )
  21. Mason, Gary L. Wycoff, William I. Hartkopf, Geoffrey G. Douglass et Charles E. Worley, « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6, , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles scientifiques

Bases de données

  • Portail de l’astronomie
  • Portail des étoiles
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.