LGV Bordeaux - Espagne
La LGV Bordeaux - Espagne est un projet de ligne à grande vitesse qui relierait avant tout Bordeaux à Dax, mais par là-même renforcerait la liaison Madrid/Espagne - Paris/France. Le projet est posé comme une nécessité face au transport de marchandises par camion qui double tous les 7 ans sur l'autoroute Espagne-Bayonne-Bordeaux (~ +10 %/an). Elle s'inscrirait comme un lien entre la LGV Sud Europe Atlantique au nord et l'« Y basque » (liaison Vitoria-Gasteiz-Bilbao/Saint-Sébastien) au sud.
Ligne Nouvelle Bordeaux - Frontière espagnole | ||
Ligne de Bordeaux à Espagne via Mont-de-Marsan et Dax |
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Carte de la ligne | ||
Pays | France | |
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Villes desservies | Bordeaux, Mont-de-Marsan, Dax, Bayonne | |
Caractéristiques techniques | ||
Vitesse maximale commerciale |
220 | |
Écartement | standard (1,435 m) | |
Électrification | 25 kV – 50 Hz | |
Nombre de voies | Double voie |
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Signalisation | ERTMS niveau 2, KVB | |
Trafic | ||
Propriétaire | SNCF Réseau | |
Exploitant(s) | SNCF Réseau | |
Trafic | TGV fret |
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Il s'inscrit dans le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest.
Justification du projet
C'est essentiellement pour décharger les autoroutes aquitaines de leurs camions en route vers l'Espagne que ce projet a été lancé[1] : la LGV serait une Ligne mixte TGV/fret. Le trajet Paris - Madrid (principale liaison aérienne depuis la capitale française) serait de 6h05 en tenant compte des projets espagnols[2]. A titre de comparaison, la ligne Paris - Barcelone, 6h20 de temps de parcours depuis 2013, a rencontré un an après son lancement un plus grand succès commercial que prévu[3].
Gain de temps
Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest permettra de réduire les temps de parcours ainsi qu'indiqué dans le tableau des meilleurs temps de parcours[4] :
Aujourd'hui | Après le "Y basque" | Après GPSO phase 1 (Bordeaux-Dax/Toulouse) | Après GPSO phase 2 (Dax-frontière) | |
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Bordeaux-Bayonne | 1h45 | 1h15 | 1h05 | |
Bordeaux-Bilbao | 4h30* | 3h15 | 2h45 | 2h05 |
Bordeaux-Madrid | 9h* | 5h15 | 4h55 | 3h55 |
Paris-Bayonne | 3h55 | 3h25 | 3h15 | |
Paris-Madrid | 9h00 via Barcelone | 7h25 | 7h05 | 6h05 |
Toulouse-Bayonne | 3h30 | 2h25 | 2h15 |
Les temps de parcours marqués d'une astérisque sont réalisés en car, aucune desserte ferroviaire performante n'existant à ce jour sur ces trajets.
Les trajets avec correspondances ne tiennent pas compte des horaires des trains.
Tracé de la ligne
Plusieurs options de tracé avaient été envisagées pour cette LGV, dont la transformation de la ligne actuelle en ligne mixte : la section Bordeaux - Dax est en effet une des plus droites et avec peu de passages à niveaux de France. C'est sur cette ligne que la SNCF a autrefois obtenu plusieurs records du monde de vitesse, notamment en 1955. Mais ce projet se heurte au problème des TER qui circulent également sur cette ligne.
Une seconde option consisterait à adopter un tracé en ligne droite en suivant à peu près la RN10 : ce choix permettrait de réduire légèrement la longueur du trajet. À Urrugne la plaine côtière réduite à cinq kilomètres de largeur, sert de passage à la route de la Corniche, la ligne classique, la RN10, l'A63, le gazoduc franco-espagnol, deux lignes électriques à très haute tension, auxquels s'ajoutera vraisemblablement à terme une déviation routière de Saint-Jean-de-Luz. Un lambda suggère un tunnel d'une quinzaine de kilomètres suivant la ligne de relief qui longe la plaine côtière entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Biriatou.
L'option d'un troisième tracé par l'est des Landes, et par sa capitale, Mont-de-Marsan a été validé et le tracé définitif est donné par RFF[5]. La réalisation de cette branche de LGV, initialement prévue pour 2020 puis 2030, a été reportée pour une « plus longue échéance »[6]. Le tracé par Mont-de-Marsan se justifie essentiellement par la possibilité d'un tronc commun de quelques dizaines de kilomètres avec la LGV Bordeaux - Toulouse. Cela permettra la réalisation d'un triangle à Captieux, de façon à ajouter aux axes Bordeaux - Bayonne - Espagne de la LGV et à l'axe Bordeaux - Toulouse de la LGV Bordeaux-Toulouse un troisième axe Toulouse - Bayonne - Espagne. Ce tracé par l'est des Landes a été promu par Henri Emmanuelli, président du conseil général des Landes, soucieux de désenclaver Mont-de-Marsan[5], qui est à l'écart du réseau ferré actuel (il est prévu la réalisation d'une gare à proximité de l'A65, et de la ligne ferrée vers Roquefort, actuellement dévolue au fret, et qui sera modernisée pour permettre une liaison rapide vers la gare montoise actuelle, et plus loin vers Morcenx.
L'autre promoteur de ce tracé est Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, ancien maire de Pessac qui n'aura ainsi pas à supporter le trafic TGV[7].
Enfin, outre la nouvelle gare TGV de Mont-de-Marsan, il y aura également deux nouvelles gares pour les TER 200 (train régionaux qui rouleront à 200km/h), dont une à Captieux, et l'autre à Saint-Geours-de-Maremne, dans le sud des Landes, où une grande zone d'activité logistique est en développement, au contact immédiat de l'A63, la RN10 (transformée en RD810 au sud et en A63 au nord) et la RN124 (devenue RD824).
Au Pays Basque, il n'y aura pas de nouvelle gare TGV, ceux qui desserviront Bayonne quitteront la ligne nouvelle à Labenne, et certains la rejoindront à Mouguerre, les autres suivront la ligne actuelle. En revanche, on assistera à la création de 2 nouvelles haltes TER Aquitaine, l'une à Mousserolles, c'est-à-dire à la bifurcation des lignes vers Saint-Jean-Pied-de-Port, vers Pau et le raccordement à la ligne nouvelle, et vers Hendaye. L'autre arrêt sera à côté de l'échangeur autoroutier de Bayonne-Sud, porte d'entrée principale de l'agglomération depuis le Pays Basque intérieur et la vallée de la Nive.
Au Pays-Basque, la ligne pourrait être connectée avec le Y basque ou son équivalent.
Historique
- 2004 - 2005 : études préalables.
- 2006 : débat public.
- : validation par le ministère des Transports de la future ligne à grande vitesse[8].
- : déclaration d'utilité publique des travaux des LGV Bordeaux-Toulouse ( mise en service en 2032 ) et Bordeaux-Dax ( mise en service prévue en 2034) pour la partie Bordeaux-Dax[9],[10] et 2040 pour la partie Dax-frontière espagnole[11].
Opposition au projet
Un référendum local a été organisé dans quelques villes (Biriatou, Arcangues et Saint-Pée-sur-Nivelle). 85 % des votants ont exprimé leur opposition à ce projet. Toutefois, cette opposition est considérée comme égoïste par l'ancien maire d'Anglet, Alain Lamassoure[12].
Notes et références
- Benjamin Peyrel, « Une autoroute ferroviaire contestée », L'Express, (lire en ligne, consulté le )
- « Réduire les temps de parcours » sur le site du GPSO.
- « Relier l’Espagne à grande vitesse : 1 an après le lancement du TGV ».
- « réduire les temps de parcours » sur le site du GPSO.
- Joël Aubert, « LGV Bordeaux-Espagne : La Région choisit le traçé par l'est », sur www.aqui.fr (consulté le )
- Sylvain Lapique, « La LGV Bordeaux-Dax repoussée à un horizon (très) "lointain" », SudOuest.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « La LGV Bordeaux-Espagne n’est pas une exigence européenne | Enbata », sur www.enbata.info (consulté le )
- Validation des LGV Bordeaux-Toulouse, Le Figaro, 6 avril 2012.
- Décret n° 2016-738 du 2 juin 2016 déclarant d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation des lignes ferroviaires à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax entre Saint-Médard-d'Eyrans (Gironde), Saint-Jory (Haute-Garonne) et Saint-Vincent-de-Paul (Landes), et emportant mise en compatibilité des documents d'urbanisme des communes d'Arbanats, Ayguemorte-les-Graves, Beautiran, Bernos-Beaulac, Captieux, Castres-Gironde, Cazalis, Escaudes, Giscos, Goualade, Landiras, Lerm-et-Musset, Lucmau, Marions, Portets, Préchac, Saint-Médard-d'Eyrans, Saint-Selve et Virelade dans le département de la Gironde, des communes de Brax, Bruch, Caudecoste, Estillac, Fargues-sur-Ourbise, Moirax, Montesquieu, Pompogne, Roquefort, Sainte-Colombe-en-Bruilhois, Saint-Nicolas-de-la-Balerme, Sérignac-sur-Garonne, Vianne ainsi que de la communauté d'agglomération d'Agen (communes de Colayrac-Saint-Cirq, Layrac, Le Passage) dans le département de Lot-et-Garonne, des communes d'Auvillar, Bressols, Campsas, Castelmayran, Castelsarrasin, Cordes-Tolosannes, Donzac, Escatalens, Grisolles, Labastide-Saint-Pierre, Lacourt-Saint-Pierre, Montauban, Montbartier, Montbeton, Saint-Nicolas-de-la-Grave et Saint-Porquier dans le département de Tarn-et-Garonne, des communes de Castelnau-d'Estrétefonds, Fronton, Grenade, Saint-Rustice ainsi que de Toulouse Métropole (commune de Saint-Jory) dans le département de la Haute-Garonne, et des communes d'Arue, Bégaar, Canenx-et-Réaut, Cère, Ousse-Suzan, Pontonx-sur-l'Adour, Saint-Avit, Uchacq-et-Parentis ainsi que du syndicat intercommunal à vocation unique de Roquefort-Sarbazan (communes de Roquefort et de Sarbazan) dans le département des Landes, (lire en ligne)
- Le Deodic David, « LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse : c'est signé », sur SudOuest.fr (consulté le )
- Fabrice Valery, « LGV : le gouvernement réaffirme sa volonté de mise en service de Bordeaux-Toulouse en 2024 », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- TGV, Le couac des voies basques, L'Express, 4 mai 2010.
Voir aussi
Bibliographie
- Les rails de la déraison - La très grande vitesse en Aquitaine et ailleurs. Par Pierre Recarte, François Tellier. Nuvis Éditions 2011. (ISBN 978-2-363-67003-8)
Articles connexes
Liens externes
- Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), ligne nouvelle Bordeaux-Espagne.
- [PDF] le dossier de synthèse des trois solutions envisagées en 2006
- [PDF] CGEDD - Avis délibéré de l'Autorité environnementale sur le Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) : lignes nouvelles Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, aménagements au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse
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