La Chèvrerie

La Chèvrerie est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).

Pour l’article homonyme, voir La Chèvrerie (Haute-Savoie).

La Chèvrerie

La mairie.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Arrondissement Confolens
Intercommunalité Communauté de communes Val de Charente
Maire
Mandat
Bruno Pagnoux
2020-2026
Code postal 16240
Code commune 16098
Démographie
Gentilé Chévriens
Population
municipale
141 hab. (2019 )
Densité 31 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 02′ 51″ nord, 0° 08′ 21″ est
Altitude Min. 108 m
Max. 133 m
Superficie 4,61 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Ruffec
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de la Charente-Nord
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
La Chèvrerie
Géolocalisation sur la carte : France
La Chèvrerie
Géolocalisation sur la carte : Charente
La Chèvrerie
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
La Chèvrerie

    Ses habitants sont les Chévriens et les Chévriennes[1].

    Géographie

    Localisation et accès

    Cette petite commune est une des moins étendues et des moins peuplées du canton. Deux communes seulement ont une superficie moindre et trois ont une population moins nombreuse. La principale voie de communication de la commune est un chemin d'intérêt commun, qui parcourt la commune de l'ouest au nord-est et qui dessert le bourg de La Chèvrerie. Un autre chemin d'intérêt commun forme la limite orientale de la commune.

    Quelques chemins vicinaux ordinaires complètent le réseau routier. Il est bon de rappeler que la limite de la commune de La Chèvrerie et de Pailleroux est matérialisée par un chemin antique appelé le Chemin de Bouin.

    Le bourg de La Chèvrerie (76 hab.), à cinq kilomètres nord-est de Villefagnan et six kilomètres de Ruffec, n'offre aucune particularité remarquable[2].

    La gare la plus proche est celle de Ruffec qui est desservie par un TGV et des navettes TER entre Poitiers et Angoulême.

    La LGV Sud Europe Atlantique traversera la commune (début des travaux en 2011, mise en service prévue fin 2015-début 2016)[3].

    Hameaux et lieux-dits

    Le centre de population le plus important est le hameau de la Renaudière, situé au sud du bourg. Parmi les autres hameaux, nous pouvons citer : la Genouillère, chez Matraud et chez Renaud[4].

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de La Chèvrerie
    Saint-Martin-du-Clocher
    Villiers-le-Roux Bernac
    Villefagnan La Faye

    Géologie et relief

    Géologiquement, la commune est dans le calcaire du Jurassique du Bassin aquitain, comme tout le Nord-Charente. Plus particulièrement, le Bathonien occupe la surface communale, avec du Callovien sur un tiers sud-est. Le plateau est toutefois recouvert par des altérites sous forme d'argile rouge à silex[5],[6],[7].

    Le relief est celui d'un plateau assez uniforme, avec une combe traversant le nord de la commune. On trouve aussi de nombreux gouffres sous forme de dolines. Le point culminant est à une altitude de 133 m, situé au nord-ouest dans le bois des Fayolles. Le point le plus bas est à 108 m, situé dans la combe au nord-est. Le bourg est à 128 m d'altitude[4].

    Hydrographie

    Réseaux hydrographique et routier de la Chèvrerie.

    La commune est située dans le bassin versant de la Charente au sein du Bassin Adour-Garonne[8]. La commune est dans le bassin de la Charente, mais aucun cours d'eau ne la traverse, dû au terrain karstique[9],[Carte 1].

    Climat

    Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain, légèrement dégradé au nord du département aux abords du seuil du Poitou.

    Urbanisme

    Typologie

    La Chèvrerie est une commune rurale[Note 1],[10]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[11],[12].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Ruffec, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 30 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (87,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (62,7 %), zones urbanisées (11,7 %), zones agricoles hétérogènes (11,2 %), forêts (10,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,6 %)[15].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

    Toponymie

    Une forme ancienne est Caprearia (non daté)[16].

    Le nom de La Chèvrerie a pu désigner un « centre d'élevage de chèvres » sans qu'on puisse le vérifier[17],[18],[Note 3]. Toutefois, l'élevage de chèvres est traditionnel dans le Nord-Charente et le Poitou.

    Histoire

    L'archéologie aérienne a révélé en 1999 des traces d'enclos circulaires dans des champs[19].

    Un polissoir en grès, à grains irréguliers, contenant des cailloux en quartz blanc qui lui donnent sur certains points, l'apparence du marbre ; l'une des faces porte onze encoches fusiformes dirigées dans le même sens ; une autre face, porte une large cuvette ovale et trois autres dépressions oblongues qui servaient probablement à polir la partie plate des haches en silex[20]. Il a été trouvé par M. Chauvet en 1877 à la Chèvrerie et donné à la Société archéologique et historique de la Charente par François Guillaud, propriétaire à la Chèvrerie et M. Mandinaud fils, négociant à Ruffec[21],[22].

    Il se trouvait autrefois sur le territoire de cette commune un petit château nommé la Tour au Vilain, aussi appelé Tour aux Anglais, dont il reste plus que la fuie du XVIe siècle. C'est une tour à fenêtres carrées, couverte en pierres imbriquées avec une belle lucarne portant un écusson dans une guirlande de feuilles de laurier, qui aurait disparu dans les années 1950. Au-dessous de la corniche règne un bandeau portant l'inscription I.A.1595. Au XVe siècle, les Voluyre (seigneurs de Ruffec) sont seigneurs de la Tour. Par mariage, cette terre passe aux Tisons d'Argence, puis en 1514 aux de La Place, seigneurs de Torsac. En 1592, Pierre de La Place vend ce fief à Joseph de Lesmerie, échevin d'Angoulême. C'est à lui qu'on doit ce pigeonnier, sur lequel il grave ses armes et celles de son épouse, fille du seigneur de Londigny, en 1595. Au XVIIe siècle, les Lesmerie rendent hommage au seigneur de Raix, et vendent le château à son notaire, François Pouyaud, qui mourra en 1792 à la Révolution et dont la tombe existe encore à La Chèvrerie[23].

    Au XVIe siècle, le seigneur de La Chèvrerie, Jacques Blondeau, notable de Ruffec, est accusé d'homicide à la suite d'un duel. Il se peut que la demeure des seigneurs de La Chèvrerie soit la Châtaigneraie, logis qu'on trouve encore sur l'ancien cadastre, mais qui a totalement disparu[23].

    L'école et la mairie furent construites respectivement en 1883 et 1885. La mare des Chaumes, au pied du bourg, fut aménagée en 1902 pour éviter aux habitants d'aller chercher de l'eau jusqu'à la Péruse en dehors de la commune. L'église fut construite de 1903 à 1905, pour remplacer la chapelle vétuste du cimetière, démolie en 1921[24].

    Administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2014 Marie-Josèphe Maillochaud SE Retraitée Fonction publique territoriale
    2014 En cours Bruno Pagnoux    
    Les données manquantes sont à compléter.

    En 2008 les élus de La Chèvrerie se sont fédérés à l'initiative des élus du Pays Ruffecois avec 17 communes du Nord Charente et 5 des Deux-Sèvres en une fédération qui demande des compensations aux nuisances que va leur apporter la LGV Sud Europe Atlantique[25].

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].

    En 2019, la commune comptait 141 habitants[Note 4], en augmentation de 13,71 % par rapport à 2013 (Charente : −0,42 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
    303321316338347331326365347
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    338309289307280301302256265
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    254240225203198196180159158
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2019
    140152168149152148136136141
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 23,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 36,7 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 72 hommes pour 68 femmes, soit un taux de 51,43 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,41 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[30]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    90 ou +
    0,0 
    12,9 
    75-89 ans
    13,6 
    28,6 
    60-74 ans
    18,2 
    28,6 
    45-59 ans
    33,3 
    7,1 
    30-44 ans
    10,6 
    11,4 
    15-29 ans
    9,1 
    11,4 
    0-14 ans
    15,2 
    Pyramide des âges du département de la Charente en 2018 en pourcentage[31]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    1 
    90 ou +
    2,5 
    8,9 
    75-89 ans
    11,8 
    20 
    60-74 ans
    20,3 
    21 
    45-59 ans
    20,8 
    16,9 
    30-44 ans
    16,2 
    15,6 
    15-29 ans
    13,7 
    16,6 
    0-14 ans
    14,7 

    Économie

    Agriculture

    De nombreuses prairies artificielles favorisent l'élevage du bétail, qui est important, et la culture des céréales donne de très bons résultats. Quelques bois se rencontrent principalement dans le nord. On peut remarquer dans cette commune un grand nombre de treilles d'une vigueur toute particulière[2].

    Lieux et monuments

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Dans le département, il y a aussi Asnières-sur-Nouère, possible ancien centre d'élevage d'ânes.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. « Réseau hydrographique de la Chèvrerie » sur Géoportail (consulté le 21 juin 2022).
    2. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le )
    2. Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 207
    3. La future ligne TGV Sud-Europe Atlantique entre Tours et Angoulême
    4. Carte IGN sous Géoportail
    5. Carte du BRGM sous Géoportail
    6. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
    7. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Ruffec », sur Infoterre, (consulté le )
    8. « Cartographie du bassin Adour-Garonne. », sur adour-garonne.eaufrance.fr (consulté le )
    9. « Fiche communale de la Chèvrerie », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Poitou-Charente-Limousin (consulté le )
    10. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    12. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    16. Henri Beauchet-Filleau, Pouillé historique du diocèse de Poitiers, t. III, Niort, Clouzot, , 574 p. (lire en ligne), p. 228.
    17. Jean Talbert, Origine des noms de lieux, 1928
    18. Jacques Duguet, Noms de lieux des Charentes, éd. Bonneton, , 232 p. (ISBN 2-86253-185-5, présentation en ligne), p. 169
    19. « La Chèvrerie », base Mémoire, ministère français de la Culture
    20. Notes historiques sur les communes de l'ancien arrondissement de Ruffec, Alexis Favraud, 1894-1898, réédition Librairie Bruno Sépulchre, 1987.
    21. Bulletin de la SAHC, 1882, p.131
    22. Catalogue du musée archéologique d'Angoulême, bull. 1885, p.25
    23. Jean-Paul Gaillard, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente, Paris, librairie Bruno Sepulchre, (réimpr. 2005), 893 p. (OCLC 908251975, présentation en ligne), p. 258
    24. Panneau explicatif de la mairie.
    25. journal Sud-Ouest du 26 juillet 2008
    26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    30. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de la Chèvrerie (16098) », (consulté le ).
    31. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département de la Charente (16) », (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Le fief de la Tour au Villain, commune de la Chèvrerie, Bulletin de la société archéologique de la Charente, 1987, 1er trimestre, p. 22-24.
    • Préambule à l'histoire de la Chèvrerie, journal communal de la Chèvrerie, 1987.
    • Histoire des églises de la Chèvrerie, journal communal de la Chèvrerie, 1988.
    • Le livre d'or de la Chèvrerie, 1990, 80 p.
    • Une nouvelle église à la Chèvrerie, récit de Jean Sicard, maire de 1893 à 1924, .

    Liens externes

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