La Chapelle-sur-Oreuse

La Chapelle-sur-Oreuse est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Pour les articles homonymes, voir La Chapelle et Oreuse (homonymie).

La Chapelle-sur-Oreuse

Le château féodal de La Chapelle-sur-Oreuse.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Sens
Intercommunalité Communauté de communes Yonne Nord
Maire
Mandat
Gilles Bonneau
2020-2026
Code postal 89260
Code commune 89080
Démographie
Gentilé Chapelin(es)
Population
municipale
642 hab. (2019 )
Densité 36 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 17′ 24″ nord, 3° 18′ 30″ est
Altitude Min. 66 m
Max. 185 m
Superficie 17,92 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Sens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Thorigny-sur-Oreuse
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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La Chapelle-sur-Oreuse
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La Chapelle-sur-Oreuse
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La Chapelle-sur-Oreuse
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
La Chapelle-sur-Oreuse
Liens
Site web site officiel de la commune

    Géographie

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    La commune est traversée d'est en ouest par la rivière Oreuse (17,1 km)[1] un affluent de l'Yonne (qui coule à km du village) donc de la Seine.

    Urbanisme

    Typologie

    La Chapelle-sur-Oreuse est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (75,8 %), forêts (17,5 %), zones urbanisées (2,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    La chapelle Saint-Germain

    Cité au IXe siècle, Montem Orusa, le village primitif, s'est développé autour de La chapelle Saint-Germain.

    Aux environs de 1155, Héloïse, la célèbre abbesse du Paraclet, déclare que l'abbaye de La Pommeraie (qu'elle avait fondée vers 1151 grâce aux largesses de Thibaud II, comte de Champagne) est bien située sur la paroisse de Saint-Germain.

    En 1615, cette chapelle Saint-Germain était encore considérée comme une église où depuis des temps immémoriaux, tous les , une messe était consacrée à saint Germain. En outre, le cimetière de la paroisse était situé autour de ladite chapelle. On y enterrait les morts de la paroisse de La Chapelle-sur-Oreuse et ceci jusqu’en 1789. Fin 2012, une fontaine profondément enfouie dans le sol est excavée ; située à 200 mètres de la chapelle, elle a été fréquentée du XVIe au milieu du XXe siècle.

    Le site primitif fut abandonné (peut-être lors d'une épidémie de peste) ; les habitants s'établissent dans la vallée de l'Oreuse près de la chapelle Saint-Laurent qui devient l'église paroissiale. Le bourg était entouré de murs et de fossés. Les murs ont disparu et les fossés sont aujourd'hui comblés mais on peut suivre leurs emplacements dans le bourg (petit chemin et impasse des fossés). Reste également une tour ronde, vestige d'un château fort, actuellement maison d'habitation (25 rue du Château)[9].

    Moyen Âge

    Le lignage est dominé par la famille des chevaliers Lemoine depuis le XIIe siècle. Vers 1200, le lignage prend le nom de de la Chapelle-sur-Oreuse ou plus simplement de La Chapelle. La famille est généreuse pour les religieuses venues du Paraclet (près de Nogent-sur-Seine) qui fondent une abbaye-fille à La Pommeraie. Une plaque tombale d'un chevalier de la famille, trouvée à La Pommeraie, a été installée dans l'église du village.

    Par ailleurs, les moines de Sainte-Colombe, monastère fondé au nord de Sens à l'époque mérovingienne, possèdent une partie du village où ils détiennent un château au XIVe siècle (l'actuel château). Des receveurs locaux y logeaient. Le château fort, désormais résidence privée, a été transformé en manoir à la Renaissance. La tour et ses meurtrières ainsi que la façade et l'entrée fortifiée sont visibles depuis la route.

    Enfin, mais un peu plus tardivement, on constate que les seigneurs de Fleurigny portent aussi le titre de seigneur de la Chapelle-sur-Oreuse.

    Opulent XVIe siècle

    Le village est doté de fortifications durant le règne de François Ier, pour se prémunir contre le brigandage généralisé. En outre, des familles de Sens profitent de l'émiettement féodal local pour édifier des châteaux (Hodoart). La majeure partie du foncier cultivable est la propriété de la bourgeoisie de Sens dès le XVIe siècle.

    Plusieurs moulins à eau tirent profit du cours de l'Oreuse.

    Les hameaux

    Autour de l'abbaye de La Pommeraie vit une population au service des religieuses, qui forme un hameau. Le départ des religieuses pour Sens, quelque temps après la Fronde, maintient cet habitat. La famille Guichard, de Sens, acquiert le domaine qui depuis quelques décennies a été transformé en maison de retraite.

    L'ère moderne

    Le Tacot reliant Sens à Nogent-sur-Seine dispose de deux gares sur le finage : une à la hauteur du hameau de la Pommeraie, et l'autre au village. Ce petit train a failli entrer en exploitation dans les jours précédant la déclaration de guerre en 1914. Les rails ayant été démontés pour servir le front, le réseau est équipé à nouveau vers 1930. Il fonctionnera quelques mois. Le déficit important des chemins de fer (qui conduira à la nationalisation et à l'émergence de la SNCF qui étatisera les pertes structurelles) est souligné par les autocaristes. Le Conseil général, mené par Flandin, fait fermer la ligne avant 1940. L'exploitation d'une importante décharge est autorisée au nord du village à la fin du XXe siècle.

    Le château

    Après guerre, le château fut acquis par Maxime Blocq-Mascart, grand résistant, numéro 2 du CNR et ayant joué un rôle déterminant durant cette période. Proche de de Gaulle, Maxime Blocq-Mascart, qui avait déjà rédigé un projet de constitution en 1944, se remet au travail et rédige un nouveau projet en 1956, au cas où de Gaulle reviendrait. Influent, ce conseiller d'État, ex-membre de l'assemblée constituante de 1945 et auteur de livres de référence, organisera plusieurs réunions secrètes au château rassemblant les principaux protagonistes du retour de de Gaulle (M. Debré, J. Soustelle, le général Cogny, J.B. Biaggi, A. Griotteray, R. Janot). Une de ces réunions secrètes est mentionnée dans l'ouvrage "Secrets d'État" de JR Tournoux. De mémoire d'homme, à la veille du retour de de Gaulle à Paris au printemps 1958, celui-ci se réunit au château avec Maxime Blocq-Mascart, Jacques Chaban Delmas, Louis Joxe et Michel Debré. Convaincu que la situation était mûre, il décida de ne pas rester diner au château pour se rendre sur le champ à Colombey afin de rejoindre Paris dès le lendemain. D'une certaine manière, un des épisodes les plus remarquables de l'avènement de la Ve République s'est donc écrit dans l'enceinte du château.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
             
    2008 2020 Moïse Goureau[10]    
    2020 en cours Gilles Bonneau    

    Démographie

    Ses habitants sont appelés les Chapelins[11].


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].

    En 2019, la commune comptait 642 habitants[Note 3], en augmentation de 10,5 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    458406475468486516540564501
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    560558583601607555571529478
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    444437420343347346366360350
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    294286290334319412543558617
    2019 - - - - - - - -
    642--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Église Saint-Laurent (XIVe et XVe siècles).

    Lieux et monuments

    • Vestiges d'une voie romaine.
    • Vestiges de fortifications; enceinte, tour-porte.
    • Château fort : tour ronde médiévale à meurtrières, façade intacte
    • Ruine de la chapelle Saint-Germain du XIIIe siècle.
    • Fontaine Saint-Germain. Redécouverte en 2013. Elle se situe à 100 mètres de la chapelle du même nom. Restaurée.
    • Lavoir ancien restauré.
    • Église Saint-Laurent-du-Gril (XIVe et XVe siècles) : tour du clocher avec tourelle d'escalier percée de meurtrières ; deux nefs plafonnées à quatre travées ogivales ; voûte du chœur à arêtes prismatiques (XVe siècle) ; gros pilier cruciforme biseauté (provenant d'un édifice antérieur) ; retable de l'Annonciation bois Renaissance (provenant de Vauluisant) ; groupe Sainte-Anne ; La Vierge et l'enfant (XIVe siècle).

    Personnalités liées à la commune

    Le cuisinier et auteur culinaire Philéas Gilbert (1857-1942) y est né.

    Transports

    L'autoroute A 5 passe sur la commune en longeant sa limite au sud-ouest. C'est aussi sur la commune que l'autoroute A 19 rejoint l'autoroute A 5. L'entrée d'autoroute la plus proche est sur la A 19 à Saint-Denis-lès-Sens, à 10 km.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Étienne Meunier. Histoire de La Chapelle-sur-Oreuse. Contact, bulletin paroissial de Thorigny, 1993 à 1998.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. SANDRE, « Fiche cours d'eau - L'Oreuse (F3589000) » (consulté le ).
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sens », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. site officiel de la municipalité de la Chapelle-sur-Oreuse, « Histoire et richesse touristique - Un peu d'histoire - Depuis le IXe siècle » (consulté le ).
    10. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
    11. habitants.fr, « Yonne > La Chapelle-sur-Oreuse (89260) » (consulté le ).
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
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