La Morte
La Morte est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour la nouvelle de Maupassant, voir La Morte (nouvelle).
La Morte | |||||
Vue générale du village. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Isère | ||||
Arrondissement | Grenoble | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Matheysine | ||||
Maire Mandat |
Raymond Maslo 2020-2026 |
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Code postal | 38350 | ||||
Code commune | 38264 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Mortillons | ||||
Population municipale |
136 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 7 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 01′ 50″ nord, 5° 51′ 24″ est | ||||
Altitude | Min. 1 063 m Max. 2 653 m |
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Superficie | 19,45 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de l'Oisans-Romanche | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Isère
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | www.mairielamorte.fr | ||||
La station de ski de cette commune s'appelle l'Alpe du Grand Serre.
Géographie
Situation et description
La Morte appartient, géographiquement, à une aire appelée Matheysine. La commune est située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, au sud-est du département de l'Isère. La superficie de la commune est de 1 945 hectares et l'altitude varie de 1 063 à 2 653 mètres. Le village se trouve juste au nord-ouest du col de la Morte où est implantée la station de sports d'hiver de l'Alpe du Grand Serre.
La commune se trouve à 20 km au nord de Valbonnais, chef-lieu de canton, et à 33 km au sud-est de la préfecture, Grenoble. Elle se situe à 613 km de Paris.
Communes limitrophes
Voies de communication
Jusqu'en 1938, il fallait passer par La Mure pour accéder à La Morte. Depuis 1938, une route nouvelle, la D 114, permet d'accéder directement de Séchilienne à La Morte.
Urbanisme
Typologie
La Morte est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (86,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (88,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (28,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (15,7 %), prairies (11 %), zones agricoles hétérogènes (2 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Au XIIe siècle, quelques bergers vinrent se fixer à La Morte avec leurs troupeaux. Pour les attacher au sol, le dauphin Guigues V, le leur abandonna. En 1250, Guigues VII fixa les limites du territoire et l'albergea aux habitants (20 livres par an et 4 quintaux de fromage), acte confirmé par le dauphin Jean II en 1318. La communauté de La Morte fera partie du mandement de Vizille et dépendra des seigneurs de Vizille.
La Morte n'est pas une paroisse et dépend au Moyen Âge de Lavaldens. Et depuis la fin du XVIIe siècle de Moulin-Vieux (hameau de Lavaldens) où se trouvent l'église et le cimetière.
Au XVe et XVIIe siècles, les habitants du mandement de La Mure, alors très déboisé, s'approvisionnaient en bois de construction et de chauffage dans les forêts de La Morte. Les habitants du lieu se plaignaient des agissements des Matheysins. Les sapins de La Morte étaient considérés d'une qualité nettement supérieure.
En 1250, le dauphin Humbert Ier permit à l'abbaye de Saint-Pierre d'Izeaux de faire paître ses troupeaux sur une partie de la montagne de Prévourey. Abusant de cette autorisation, l'abbaye envoya des troupeaux sur toutes les montagnes de la communauté qui s'en plaignit au dauphin. Les titres d'albergement disparus dans un incendie furent renouvelés en 1318, mais les discussions reprirent avec l'abbaye transférée à Beaurepaire. Un procès s'ensuivit et se termina pendant la Révolution à l'avantage de La Morte. 500 ans de vexations s'achevaient.
Des maquisards prennent les armes en 1944 et se cachent dans les montagnes des alentours, notamment autour du Lac du Poursollet, dans la commune voisine de Livet-et-Gavet. Une intervention allemande, en , entraîne la mort d'un grand nombre de maquisards dont la plupart sont tués au combat ou fusillés. 8 d'entre eux seront exécutés par les soldats allemands au centre du village de La Morte le . Une stèle fut depuis érigée sur les lieux de leur assassinat.
En 2014, La Morte a été élue capitale de la joie[7], à l’issue du concours internet promotionnel lancé par le groupe Mondelez France (propriétaire de marques de sucreries). Les internautes avaient jusqu’au pour voter entre Le Cercueil, Pleure, La Tombe, Penne, Soupir et La Morte. Le , des festivités ont été organisées, avec notamment un concert de Bénabar sur le stade de football.
Les Hospitaliers
Les habitants eurent aussi des démêlés avec l'hospice de La Mure au sujet de la montagne de Romayoux, enclavée dans celles de La Morte et ayant appartenu aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ils voulaient l'acquérir, mais elle fut cédée, malgré leur opposition, à l'hospice en 1805.
Politique et administration
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[9].
En 2019, la commune comptait 136 habitants[Note 2], en diminution de 4,23 % par rapport à 2013 (Isère : +2,9 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Équipements sportifs
La commune héberge la station de ski Alpe du Grand Serre sur son territoire.
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
- La chapelle Sainte-Anne du Désert
Depuis le Moyen Âge, lorsque les pluies se faisaient rares, les habitants de La Morte organisaient des processions à travers la montagne du Grand Serre, la bannière en tête, afin de faire tomber la pluie.
Et souvent, la pluie arrivait pour arroser les pâturages…
Mais le curé de la paroisse officiait pour les messes, baptêmes, mariages et sépultures dans l'église de Moulin Vieux, sous le vocable de Saint-Antoine, succursale de la paroisse de Lavaldens.
Aujourd'hui, cette chapelle est un lieu de prières, où les habitants du village aiment se recueillir.
C'est devant cette chapelle que l'on passe pour atteindre le lieu-dit de Combe du Lacca, où des maisons étaient encore habitées il y a moins d'un siècle. Aujourd'hui la forêt a pris possession des pâturages.
Le hameau du Désert, le plus important hameau de La Morte, contemple Le Grand Serre qui culmine à 2 141 m d'altitude.
- Le hameau de la Scie
C'est au pied de la cascade du torrent descendant des lacs de Prévourey et du Brouffier, qu'ont été construites, il y a plusieurs siècles, la maison où habitaient les familles Pourreau et Veysselier. La scierie était exploitée en ce temps-là par Antoine Veysselier, qui était également garde-chasse des forêts communales. Elle lui provenait de son père Hippolyte et Antoine Veysselier l'a transmise à son fils Eugène.
Aujourd'hui, ces bâtiments sont toujours habités, et la scierie possède encore sa turbine Pelton, ainsi que sa conduite d'arrivée d'eau, prise dans la cascade.
Personnalités liées à la commune
- Paul Mistral 1872-1932 : est né à La Morte le . Il était le fils de Hyppolite Mistral et de Julie Pauline Roux. Il est élu maire de Grenoble en 1919 et remplit cette fonction jusqu'à son décès en 1932. Il fut également député de l'Isère de 1910 à 1932. Il est le fondateur de la "cité-jardins" qui porte son nom en 1931.
- Paul Mistral fils fut maire de La Morte pendant 37 ans, de 1935 à 1972. Il fut également sénateur de l'Isère et conseiller général du canton de Valbonnais.
- Marius Roux-Renard, peintre provençal, séjourne à partir de 1908 dans le village et y peint plusieurs tableaux représentants les habitants et les paysages locaux[12]. Il découvre La Morte par l'intermédiaire de son ami Georges Manquat et est initié à l'alpinisme par le guide du village et garde-chasse d'alors, Antoine Veysselier.
- Vue du Grand Serre depuis le hameau du Désert
- Le Lac Claret
- La nouvelle route de La Morte (en 1938)
- L'Oisans vu depuis La Morte (route du Poursollet)
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- « INSOLITE », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne, consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Georges Manquat, Récits de chasse et d'alpinisme au Taillefer et en Oisans (1977), Editions Didier et Richard, Grenoble, page 55
Voir aussi
Bibliographie
- Guy Abonnel, De La Morte...à l'Alpe du Grand Serre. Histoire de la transformation du village rural en village touristique, de 1880 à 2019. Autoédition 2019
- Danièle Vuarchex, Roizonne, histoire illustrée de la vallée du mandatement de Rattier éd. auteur 2013
- Ascension du pic du Taillefer (Massif de l'Oisans) par Séchilienne et La Morte, par Laffrey et le Sappey, par La Paute et Ornon et par La Paute et Oulles-en-Oisans avec indication des divers itinéraires, Grenoble, Xavier Drevet 1884.
- André Allix, Un pays de haute montagne : L'Oisans, étude géographique, Thèse de l'auteur, éd. Armand Colin, 1928, réédition Laffitte Reprint, 1975
- Georges Manquat, Récits de chasse et d'alpinisme au Taillefer et en Oisans, éd. Didier Richard, 1977
- Le Petit Écho de l'Alpe Matheysine, revue de la section de la Mure du Club Alpin français, depuis 1975
- Collectif, Randonnées et richesse du massif du Taillefer (Isère) et son complément Le massif du Taillefer, un site exceptionnel à protéger, ADQVRM 1993
- Isère-Nature, Spécial Taillefer no 250,
- Conseil Général de l'Isère, Patrimoine en l'Isère : Valbonnais, Matheysine, Beaumont, Pays de Corps, 2006, Grenoble
- Pierre Barnola et Danièle Vuarchex, Noms de lieux, quelle histoire, éd. Auteurs et les Amis du musée matheysin, La Mure, 2008
- Bernard François, Les Enfants trouvés du Dauphiné, éd. de Belledonne, Grenoble 2008
- Les Amis du musée matheysin La Mure, Mémoires d'Obiou - Beaumont, Matheysine, Valbonnais, le dix-huitième numéro de cette revue est paru en 2013
- Jeanne Bouchet, La vallée de la Roizonne en Taillefer. enquête économique. In Revue de géographie alpine tome 16 n° 1 1928
- Lucette Félix-Mallet, Lavaldens et La Morte, images d'autrefois avec un bref regard sur les temps médiévaux éd. auteur 1985 réédition en 2005
- Victor Bettega, Mathésine - Valbonnais, microtoponymie des communes des cantons de La Mure et de Valbonnais (Isère) éd auteur 1997
- René Reymond, Mystères et curiosités de l'histoire dans les communes des cantons de...Valbonnais... édit. auteur 1991
- René Reymond, Enigmes, curiosités, singularités, l'insolite et le fantastique dans les communes des cantons de...Valbonnais... éd. auteur 1991
- René Reymond, L'insolite et images du passé dans les communes du canton de...Valbonnais... éd. auteur 1989
- et aussi Latcho drom, carnet de voyages des enfants de l'école de La Morte (maternelle au CM2) Année scolaire 2009 - 2010
Liens externes
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