Lac-Édouard
Lac-Édouard est une municipalité canadienne du Québec qui a été fusionnée le à La Tuque[1]. Elle se reconstitua le et fait maintenant partie de l'agglomération de La Tuque. Le village du Lac-Édouard est située au nord-est du lac Édouard.
Pour les articles homonymes, voir Lac Édouard (homonymie).
Lac-Édouard | |
Lac-Édouard. | |
Administration | |
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Pays | Canada |
Province | Québec |
Région | Mauricie |
Subdivision régionale | Agglomération de La Tuque |
Statut municipal | Municipalité |
Maire Mandat |
Larry Bernier 2021-2025 |
Code postal | G0X 3N0 |
Constitution | |
Démographie | |
Population | 220 hab. () |
Densité | 0,24 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 39′ 00″ nord, 72° 16′ 00″ ouest |
Superficie | 91 650 ha = 916,5 km2 |
Divers | |
Code géographique | 2490027 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
Cette localité isolée a été créée pour l'établissement d'un sanatorium qui a opéré durant la première moitié du XXe siècle.
Géographie
Lac-Édouard est un territoire de 979,75 km2 dont 918,04 km2 uniquement pour les terres situées dans l'Agglomération de La Tuque dans la région de la Mauricie. La municipalité partage ses limites avec la ville de La Tuque, la municipalité de La Bostonnais est les territoires non organisés de Lac-Blanc et de Lac-Croche.
Lac-Édouard fait partie des Laurentides, qui couvrent la totalité de son territoire.
La municipalité est partagée entre les bassins des rivières Saint-Maurice et Batiscan, étant située à la tête des eaux. La cime de la montagne, qui domine tout le territoire s'élève à 617 m, est située au nord du village de Lac-Édouard. Long de 26 km2, le lac Édouard est d'ailleurs la source de cette dernière. Les principales rivières de la municipalité sont la rivière Jeannotte, la rivière Batiscan et la rivière Bostonnais.
Municipalités limitrophes
La Tuque | ||||
La Tuque | N | Lac-Croche | ||
O Lac-Édouard E | ||||
S | ||||
La Bostonnais | La Tuque | Lac-Blanc |
Histoire
Le nom de Lac Édouard (Québec) qui est attesté depuis 1828 proviendrait, selon l'arpenteur Joseph Bouchette, d'un chasseur amérindien de Batiscan. Un autre arpenteur, J. P. Mullarkey écrivit en 1893 que ce chasseur, Édouard Jeannotte, a aussi donnée son nom à la rivière Jeannotte, l'un des deux émissaires du lac. Le nom du lac est aussi attesté chez les Montagnais qui utilisent le toponyme Etoolsakigan, qui veut dire aussi Lac Édouard.
L'histoire de Lac-Édouard commence par la construction du chemin de fer en 1885, qui relie Québec au lac Saint-Jean (le Quebec and lake St-John Railway). La présence de lacs et de territoires fauniques attira les riches Américains et favorisa l'installation d'une gare dès 1886, d'un bureau de poste et d'une mission catholique en 1889. Le Triton Fish and Game Club, aujourd'hui la Seigneurie du Triton est le plus prestigieux club de chasse et pêche au Québec et a reçu d'illustres membres tels que les Roosevelt, Truman ou la famille Rockefeller viendront y passer leurs vacances.
L'éloignement de Lac-Édouard favorisa aussi la création d'un sanatorium en 1904, ce qui contribua à la renommée de l'endroit. Le développement des lieux fit en sorte que la paroisse de Notre-Dame-des-Neiges fut créée en 1937 et l'endroit reçut le statut de municipalité en 1951. Le développement des antibiotiques provoqua cependant la fermeture du sanatorium en 1967. Il fut converti en hôpital pour vétérans et ensuite en centre de réadaptation pour handicapés mentaux, avant de fermer définitivement en 1982, ce qui porta un dur coup à l'économie locale[2].
En 2003, Lac-Édouard fut fusionnée à La Tuque ; cependant cette fusion fut contestée et la municipalité fut reconstituée en 2006.
Chronologie administrative
- 1889: Proclamation du canton de Trudel
- 1891: Proclamation du canton de Laure
- 1901: Proclamation du canton de Bickerdike
- 1904: Proclamation du canton de Gendron
- : Constitution de la municipalité de Lac-Édouard à partir de la totalité du territoire des cantons de Bickerdike, Gendron, Laure et Trudel.
- : Lac-Édouard est fusionnée à La Tuque
- : Reconstitution de la municipalité de Lac-Édouard selon l'ancien territoire de 1951.
Sanatorium
Le sanatorium du Lac-Édouard qui a été en opération de 1904 à 1967, a contribué grandement à l'économie locale. Les cinq bâtiments historiques sur le site ont été érigés entre 1910 et 1926. Des tunnels en ciment servaient notamment pour faire passer les tuyaux venant de la chaufferie et de l'immense réservoir surélevé d'eau potable. Le tunnel principal servait à la circulation du personnel, l'approvisionnement et, au besoin, à évacuer les morts de l'hôpital.
La vocation première du sanatorium était d'héberger et de traiter des patients atteints de tuberculose. Cette maladie infectieuse, comportant des signes cliniques variables, était jadis soignée dans les sanatoriums, par des cures de soleil et de plein air. Cette maladie a été grandement contrôlée dans les années 1950 grâce aux antibiotiques nouvellement découverts. Subséquemment, les cures aux sanatoriums pour lutter contre la tuberculose devenaient de moins en moins indiquées.
Situé sur une pointe de terre s'avançant dans le lac Édouard, le site du sanatorium et des dépendances était bien aménagé. Le décor naturel, au bord de l'eau, attirait les bénéficiaires, généralement fortunés. Ils arrivaient à la gare du Lac-Édouard par le train venant d'Hervey-Jonction ou de Chambord. Un navette était requise entre la gare et le sanatorium. Les visiteurs étaient nombreux à venir en train pour voir les gens de leur parenté hébergés au sanatorium. Beaucoup de bénéficiaires du sanatorium y sont décédés au cours de son histoire[3].
Après 1967, le sanatorium a servi d'hôpital dédié aux vétérans de l'armée. Puis, la bâtisse a été transformée en un centre pour personnes atteintes de déficience intellectuelle. Finalement, le sanatorium a cessé ses activités en 1982 et laissé à l'abandon, affaiblissant ainsi l'économie locale. La bâtisse du sanatorium comportait quatre étages (coiffé d'une tourelle comme cinquième étage), avec une solide structure en ciment, des murs extérieurs en briques rouges et beaucoup de fenêtres tout autour. Le personnel religieux et laïque soignait des centaines de bénéficiaires résidents. Les médecins, infirmiers(ères) et le personnel de soutien logeaient dans des bâtiments adjacents ou dans des maisons au village du Lac-Édouard. Après 1982, ce site historique (sauf le sanatorium) a continué d'être utilisé plusieurs années pour des activités récréotouristiques. Finalement, le site est devenu un village fantôme.
Dans la nuit du 10 au , un incendie a détruit complètement le bâtiment de la maison des religieuses, située à une centaine de mètres du sanatorium[4]. Cette grande maison comportait un grand atrium, haut de deux étages, à l'entrée. Les chambres des religieuses étaient aménagées au deuxième étage.
En 2006, l'homme d'affaires Jean-Guy Pronovost de Trois-Rivières acquiert le site et la base de plein air du ministère des Ressources naturelles et de la Faune.
En 2014, trois jeunes entrepreneurs, Simon Parent, Éric Parent et David Lemire, originaires de la région et œuvrant dans les domaines de l’agriculture et de la vente au détail ont fait l’acquisition du site de l’ancien Sanatorium du Lac-Édouard afin de valoriser son potentiel agricole et historique. Sanatorium Historique Lac-Édouard est un organisme sans but lucratif dont la mission est de protéger, mettre en valeur et développer de manière durable le patrimoine agricole, culturel et naturel du site historique du Sanatorium du Lac-Édouard[réf. souhaitée]. En utilisant la production agricole comme un levier de développement, l’organisme souhaite à long terme développer les infrastructures du site, rénover les bâtiments ancestraux et les maisons patrimoniales et, d’une certaine façon, faire revivre ce petit village historique. D’autre part, par le biais d’activités de protection et de sensibilisation, Sanatorium Historique Lac Édouard contribuera à la sauvegarde du martinet ramoneur, un oiseau en voie d’extinction qui a élu domicile depuis fort longtemps dans la grande cheminée du sanatorium.
Démographie
Langue maternelle :
- Le français comme langue maternelle : 100 %
- L'anglais comme langue maternelle : 0 %
- L'anglais et le français comme première langue : 0 %
- Autres langues maternelles : 0 %
Administration
Les élections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[7].
Lac-Édouard Maires depuis 2005 | |||
Élection | Maire | Qualité | Résultat |
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2005 | Larry Bernier | Voir | |
2009 | Voir | ||
2013 | Voir | ||
2017 | Voir | ||
2021 | Voir | ||
Élection partielle en italique Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises |
Accessibilité et commodités
Lac-Édouard est plutôt éloignée des grandes routes, le seul accès vers l'extérieur est le chemin du Lac-Édouard, une route de 26 km reliant le village à la route 155. Une ligne de chemin de fer du Canadien National (subdivision Lac-Saint-Jean) traverse aussi la municipalité du nord au sud reliant le Saguenay–Lac-Saint-Jean au reste du Québec.
Le transport en commun n'est assuré que par Via Rail vers Le Saguenay ou Montréal, qui assure trois allers-retours par semaine.
En décembre 2020, internet haute vitesse fut rendu accessible dans les bureaux municipaux, le centre communautaire et la Petite École du Lac-Édouard. En 2021, près de 15 tours cellulaires ont été installées dans le but de fournir l'accès à l'internet à tous les habitants du Lac-Édouard.[8]
Protection du territoire
Le territoire de Lac-Édouard possède deux réserves écologiques, soient la réserve écologique du Bog-à-Lanières (4,3 km2) et la réserve écologique Judith-De Brésoles (10,9 km2). Le gouvernement planifie aussi la création d'une réserve de biodiversité, la réserve de biodiversité projetée de la Seigneurie-du-Triton qui couvre 407,7 km2. Finalement, une héronnière est présente sur l'île Eaton[9] (0,29 km2) au centre du Lac Édouard (Québec).
Pour ce qui est des territoires fauniques, quatre zec sont présentes sur le territoire de la municipalité de Lac-Édouard, la zec de la Bessonne, la zec Jeannotte, la zec Kiskissink et la Zec Ménokéosawin. La municipalité possède aussi deux pourvoiries avec des droits exclusifs, soient le Club Oswego et la Seigneurie-du-Triton.
Extrait de Si le Lac Édouard m'était conté
« Le sanatorium du lac Édouard vit le jour en 1904. Tout commença lorsque Sir Richard Turner, domicilié sur l’emplacement, hospitalisa trois malades dans sa propre maison. En 1909, lors de son ouverture, le bâtiment accueillait 12 patients. Vers 1914, le Dr J. Albert Couillard arrivait à Lac-Édouard. Accompagné de son épouse Blanche Gobeil, infirmière sur les champs de bataille, il venait soigner les malades. Le Dr Couillard, qui avait déjà souffert de tuberculose, s’intéressait de très près au traitement et à la guérison de ce fléau. Il avait déjà visité des sanatoriums dans les Alpes françaises et il était convaincu que la qualité de l’air à Lac-Édouard se comparait avantageusement à ce qu’il avait vu là-bas. C’était donc un endroit idéal pour soigner des tuberculeux. Le sanatorium de Lac-Édouard jouissait d’une grande renommée, car le taux de guérison y était remarquable et il fut considéré comme le plus renommé du Québec. L’atmosphère qui y régnait se comparait à celle d’une grande famille. Les gens se connaissaient très bien et ils y vivaient en cercle fermé. Dans la première phase de leur traitement, les patients participaient volontiers à l’exécution de certains travaux, afin de se réadapter à la vie normale. Avec plus de 225 patients et une centaine de membres du personnel, la vie de l’établissement s’organisait si bien que peu à peu, une certaine autosuffisance alimentaire s’était développée : animaux de la ferme, chevaux, vaches, poules, culture de légumes, de blé, d’avoine, etc. »
Extrait de : Si le Lac Édouard m’était conté (Marguerite Gagnon-LeBel)[10]
Notes et références
- Gouvernement du Québec, « Lac-Édouard », Répertoire des municipalités, sur Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation,
- « Topos sur le web: Lac-Édouard », sur Commission de Toponymie, (consulté le )
- Gabriel Delisle, article "Un sanatorium en ruine attire les chasseurs de fantômes", journal Le Nouvelliste, 1er août 2011.
- Pierre-Louis Paquin, « Incendie suspect à Lac-Édouard: un joyau patrimonial brûlé », Le Nouvelliste, 13 mai 2013
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Lac-Édouard, MÉ » (consulté le )
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Lac-Édouard, MÉ » (consulté le )
- « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
- « Lac-Édouard au rythme d’Internet haute vitesse », sur L'Écho de la Tuque, (consulté le )
- « Registre des aires protégées au Québec: Habitat faunique, Héronnière (aire de nidification et bande de protection 0-200 m) », sur Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, (consulté le )
- Marguerite Gagnon-Lebel, Si le Lac Édouard m’était conté..., Chicoutimi, Marguerite Gagnon-Lebel, , 297 p. (OCLC 55553070, lire en ligne)
Annexes
Articles connexes
- Batiscanie
- Rivière Batiscan, un cours d'eau
- Rivière Jeannotte, un cours d'eau
- Petite rivière Vermillon, un cours d'eau
- Rivière aux Rognons, un cours d'eau
- Rivière aux Rats, un cours d'eau
- Rivière Bostonnais, un cours d'eau
- Chenal Bostonnais, un cours d'eau
- La Tuque
- Mauricie
- Lac aux Biscuits, un plan d'eau
- Lac Édouard, un plan d'eau
- Lac à la Croix - Haute-Batiscanie, un plan d'eau
- Sanatorium de Lac-Édouard
- Seigneurie-du-Triton
- Gare du Lac-Édouard
- Liste des territoires hors MRC