Lac Bénit

Le lac Bénit se situe à 1 477 mètres d'altitude, sur le versant septentrional du Bargy, dans le massif des Bornes[1]. Situé en contrebas du cirque du col d'Encrenaz, il est d'origine glaciaire[1].

Le lac est rehaussé en 1960, ce qui a permis de doubler sa superficie[2].

Le lac se trouve en Zone Natura 2000[3].

En 1988, l'abbé Arsène Bourgeaux, ethnographe, dans une publication consacrée à la paroisse, indique que le lac, « pour les habitants du Mont est considéré comme une sorte de lieu fondateur où s'origine l'identité d'une population »[2].

Le lac faisait l'objet de processions de la part des populations de Marnaz et du Mont-Saxonnex, le jour de Saint Claude, afin de préserver les villages des inondations.

Le lac subit un aménagement au début des années 1960 permettant de doubler sa surface[2]. L'inauguration a lieu le 11 juillet 1965[2]. Une messe est improvisée par le curé Claude Scherantz[2].

Le lac est accessible par deux chemins de randonnée, qualifiés de facile. En hiver, l'accès peut se faire, après une dizaine de minutes de marche, par le télésiège du Morsulaz.

Le site possède un espace aménagé pour le pique-nique, ainsi qu'une buvette[3].

Dans sa monographie consacrée à la paroisse de Mont Saxonnex (1927), l'abbé Joseph Rennard relate une légende selon laquelle les fées venaient s'y baigner et seraient à l'origine de la fabrication du beurre et de la tomme dans la commune[4]^,[5] :

« Autrefois, les fées venaient y prendre leurs ébats. Un jour, des chasseurs eurent l'idée de clouer un joli soulier sur un billon. Les mystérieuses fées vinrent comme de coutume danser sur les eaux et fôlatrer [sic] sur le gazon. L'une d'elles, attirée par le soulier, s'amusa à le chausser et quand il fut bien lacé, les chasseurs, qui s'étaient dissimulés dans les alentours, accoururent et la prire au piège. La voyant prise, ses compagnes lui crièrent en s'enfuyant : "apprends teut à fôre, l'bure et la tomma s'na la mire et la coëta". »

— Abbé Joseph Rennard (1883-1958)

Une seconde légende raconte qu'un anneau épiscopal se trouve dans le lac[5]. À la suite d'une avalanche meurtrière, l'évêque du diocèse serait monté « en grande procession » afin de bénir le lac et aurait jeté « son anneau épiscopal dans les flots demandant au ciel que semblable catastrophe ne se reproduise jamais »[5]. Une autre version raconte que l'objet était si lourd qu'il serait tombé dans le lac au moment de la bénédiction[5].