Lakhdar Bouregaa
Lakhdar Bouregaa (en arabe : لخضر بورقعة (Bouregâa)), né le à El Omaria et mort le à El Biar, est un militant indépendantiste et homme politique algérien.
Lakhdar Bouregaa | ||
Naissance | El Omaria (Algérie) |
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Décès | El Biar (Algérie) |
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Origine | Algérie | |
Allégeance | FLN (1956-1962) FFS (1963-1964) |
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Arme | Armée de libération nationale | |
Unité | Wilaya IV | |
Grade | Commandant | |
Années de service | 1956 – 1964 | |
Conflits | Guerre d'Algérie | |
Autres fonctions | Membre du Conseil national de la Révolution algérienne Membre de l'Assemblée nationale constituante algérienne Membre fondateur du Front des forces socialistes Membre de l'Organisation nationale des moudjahidine |
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Il est un officier de l'armée de libération nationale (ALN) de l'intérieur de 1956 à l'indépendance. Il s'oppose au clan d'Oujda depuis la crise de l'été 1962 : il est l'un des membres fondateurs du Front des forces socialistes (FFS) en 1963 et une figure du Hirak en 2019-2020. Il a également été élu membre de l'Assemblée nationale constituante algérienne en septembre 1962.
Biographie
Enfance et jeunesse
Lakhdar Bouregaa naît le à El Omaria en Algérie, alors départements français.
Il fait son service militaire à Mostaganem, puis à Briançon en France métropolitaine chez les chasseurs alpins[1], avant d'être envoyé à Safi au Maroc d'où il s'évade en avec un groupe d'appelés pour rejoindre le FLN[2].
Guerre d'Algérie
Durant la guerre d'Algérie, en 1956, il rejoint l'armée de libération nationale (ALN) après avoir déserté l'armée française. Il devient chef de la zone II de la wilaya IV entre 1959 et 1960[3].
Il est l'adjoint de Youcef Khatib, chef de la wilaya IV, jusqu'à la fin de la guerre, qu'il termine avec le grade de commandant[4].
Après l'indépendance
Durant la crise de l'été 1962, le GPRA et les militants de l'intérieur sont vaincus par l'armée des frontières et le clan d'Oujda, menés par Houari Boumédiène, qui s'est allié avec Ahmed Ben Bella. Les chefs des wilayas, dont Lakhdar Bouregaa, cherchent à reprendre l'avantage[5].
Il est député FLN de Médéa à l'Assemblée nationale constituante algérienne en septembre 1962.
En , il participe à la création de l'Union pour la défense de la révolution socialiste, éphémère parti clandestin de Krim Belkacem. Avec Mohand Oulhadj, Lakhdar Bouregaa sert d'intermédiaire entre Krim Belkacem et Hocine Aït Ahmed, ce dernier créant en le Front des forces socialistes, défiant le pouvoir, le FLN ayant été déclaré parti unique. La révolte du FFS, à laquelle participe Bouregaa[6], est écrasée à son tour début 1964[7], avant le coup d'État de Houari Boumédiène en 1965.
Arrêté le , il affirme avoir été torturé jusqu'au , lorsqu'il est transféré à la prison de Sid El-Houari, à Oran, avant d'être ramené à Alger le pour de nouveaux interrogatoires, puis d'être retransféré à Oran le [8]. En , il est condamné par la Cour révolutionnaire présidée par Mohamed Abdelghani à 10 ans de prison pour avoir participé à un complot visant à assassiner Houari Boumédiène, et à 20 ans de prison pour avoir participé à la tentative de coup d'État de Tahar Zbiri, en . D'après lui, il est trahi par le commandant Azzedine[9]. Lakhdar Bouregaa passe sept ans en prison[10] : il est libéré en 1975[11].
Il publie ses mémoires en 2010.
Hirak
En 2019, durant le hirak, il fait partie des membres qui soutiennent la volte-face de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) contre Abdelaziz Bouteflika[12], ce qui contribue à précipiter la démission du président.
Le , il participe à la réunion de signature du « pacte pour l'alternative démocratique » au siège du RCD[13]. À la suite de déclarations au sujet du général Ahmed Gaïd Salah, nouvel homme fort du régime, qu'il accuse notamment d'avoir déjà choisi le futur président de la République[14], ainsi qu'au sujet de l'armée des frontières, il est arrêté le après une plainte du ministère de la Défense[15] et poursuivi pour « outrage à corps constitué et atteinte au moral de l’armée »[16]. La télévision nationale affirme qu'il a usurpé le titre de moudjahid et l'identité de son frère, ce qu'Youcef Khatib et la presse démentent[17]. Il fait partie des militants dont la libération est posée par le hirak comme préalable pour des discussions avec le pouvoir[18],[19]. Il est défendu par Mostefa Bouchachi et Abdelghani Badi.
Le , il envisage d'entamer une grève de la faim, mais il en est dissuadé au vu de son âge et de son état de santé, par ses avocats, son entourage et des citoyens[20]. Il rejette ensuite toute démarche visant à le libérer, tant que les manifestants ne l'auront pas été[21]. Le , il refuse de répondre au juge d'instruction, dénonçant les chefs d'inculpation et estimant que le gouvernement est illégitime[22]. Le , sa détention est renouvelée pour quatre mois[23].
Le , il est transporté à l'hôpital Mustapha Pacha où il subit une intervention chirurgicale pour une occlusion intestinale[24].
Il est libéré le [25], en même temps que de nombreux autres militants du hirak[26]. Au procès où il comparait libre, le , le procureur demande sa condamnation à 1 an de prison ferme[27]. Il est condamné le 11 mai à une amende de 100 000 dinars pour « atteinte à corps constitués »[28].
Lakhdar Bouregaa meurt le à l'hôpital de la Sûreté nationale les Glycines à El Biar, des suites de la Covid-19[29],[30]. Il est enterré le lendemain au cimetière de Sidi Yahia à Alger[31].
Ouvrages
- Témoin sur l’assassinat de la Révolution, Dar El Okbia, 2010
Notes et références
- « Des djounouds souvent « livrés à eux-mêmes » », sur Le Monde,
- https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2001-1-page-163.htm#
- « Campagne de dénigrement contre Lakhdar Bouregaâ : Youcef Khatib rétablit la vérité et défend son frère d’armes », sur El Watan,
- « Youcef Khatib sort de son silence et retrace le parcours de Bouregaa », HuffPost Algérie, 3 juillet 2019
- Samir Ghezlaoui, « Hocine Aït Ahmed (3): de la création du FFS à la conférence de Londres », blog sur Mediapart, 17 octobre 2013
- « Algérie : Lakhdar Bouregaa, opposant un jour, opposant toujours – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
- Le Matin DZ, « 29 septembre 1963, le FFS se rebellait contre le pouvoir », 29 septembre 2011
- « Lakhdar Bouregaâ raconte la torture dans les geôles de Boumediene », dzvidéo, 30 juin 2019
- Bekhti Ould Abdallah, « Je connaissais l’aptitude à la trahison du commandant Azzedine », TSA, 21 avril 2019
- Kamel Lakhdar-Chaouche, « Lakhdar Bouregaâ: Le fidèle compagnon de lutte de Ait Ahmed », Lexpressiondz.com, 2 janvier 2019
- « L'histoire du Moudjahid Lakhdar Bouregaa - Algérie360.com », sur www.algerie360.com, Algerie360, (consulté le ).
- « Algérie: le camp Bouteflika perd certains de ses soutiens », RFI, 6 mars 2019
- « « Libérez Bouregaâ », tonnent les manifestants à Alger », dzvidéo, 23 août 2019
- « En Algérie, violente charge du général Gaïd Salah contre les partisans d’une transition démocratique », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « BLOG - Bouregaa: Le Commandant transmet le flambeau de novembre », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
- « Lakhdar Bouregaa maintenu en détention », TSA, 10 juiller 2019
- Makhlouf Mehenni, « Lakhdar Bouregâa, l’anathème qui ne passe pas », TSA, 2 juillet 2019
- Mustapha Benfodil, « Les étudiants réagissent à la dernière campagne d’arrestations : «Libérez Lakhdar Bouregaâ !» », El Watan, 3 juillet 2019
- Jean-Pierre Filiu, « Où les généraux algériens ont-ils caché Bouteflika? », 1er août 2019, blog sur Le Monde
- « Les avocats ont réussi à dissuader Lakhdar Bouregaa de se lancer dans la grève de la faim », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
- « Lakhdar Bouregaa ne veut pas être libéré sans les jeunes détenus du hirak », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
- Fayçal Métaoui, « Lakhdar Bouregâa refuse de répondre aux questions du juge d’instruction, ne reconnait pas "le système de pouvoir" », sur HuffPost Maghreb, (consulté le )
- « La détention provisoire de Lakhdar Bouregaa renouvelée », sur HuffPost Maghreb (consulté le )
- « En Algérie, un "héros" de la Guerre d'indépendance incarcéré opéré d'urgence », sur parismatch.com (consulté le )
- « ALERTE – Lakhdar Bouregaa libéré », sur TSA
- « En Algérie, de nombreux militants du Hirak libérés », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Aylan Afir, « Hirak en Algérie : Un an de prison ferme requis contre Lakhdar Bouregâa », observalgerie.com, 12 mars 2020
- « Lakhdar Bouregaa condamné à une amende de 100 000 DA », sur Liberté,
- « Lakhder Bouregaa inhumé ce jeudi au cimetière de Sidi Yahia », sur Interlignes,
- « Algérie : Le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ est décédé », sur Observ Algérie,
- « Alger : Enterrement du Moudjahid Lakhdar Bouregaâ », sur Algérie 360,
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