Langage épicène

Le langage épicène désigne différentes règles et pratiques qui cherchent à éviter toute discrimination sexiste par le langage ou l'écriture[1]. Cela se fait à travers le choix des mots, la syntaxe, la grammaire ou la typographie. D'autres expressions peuvent être utilisées pour désigner ces stratégies, comme la rédaction épicène (qui utilise des mots épicènes), la rédaction non sexiste (employé surtout en Suisse), la parité linguistique (suivant le principe de parité entre les femmes et les hommes), le langage neutre, l'écriture inclusive, le langage inclusif et le langage non sexiste ou dégenré.

Ne doit pas être confondu avec Langue sans genre.

Deux visées coexistent, d'une part ne plus invisibiliser les formes féminines et d'autre part neutraliser la binarité de genre.

Un style épicène tend à éviter une discrimination, perçue comme étant forcée par les normes imposées de la langue, entre les genres masculin et féminin. Il permet également d'éviter un androcentrisme marqué par l'utilisation dite générique de la forme grammaticale masculine, comme le terme « les étudiants » employé pour se référer à un groupe mixte, neutre, ou dont le genre n'est pas pertinent.

Le terme « épicène » est parfois utilisé pour se référer à d'autres formes inclusives, comme la féminisation des titres, noms de métier et fonction, l'accord de proximité ou en nombre, les abréviations marquant « le genre à l’intérieur d’une même séquence graphique (tiret, point médian, milieu, bas, parenthèses) »[2], la double flexion ainsi que la neutralisation de la langue, qui peuvent permettre d'éviter le mégenrage des personnes transgenres ou non binaires.

Le langage épicène sous la forme d'une écriture inclusive utilisant des points et tirets en fins de mots est notamment l'objet de critiques en raison des difficultés qu'il apporte aux dyslexiques et aux personnes aveugles et malvoyantes dépendantes de logiciels d'aides à la lecture qui ne sont pas programmés pour lire une telle écriture.

Définitions

Le terme langage inclusif désigne un langage qui n'exclurait personne pour motif de sexe, d'âge, d'origine ethnique ou d'orientation sexuelle[3]. Le langage inclusif est différent du langage neutre[3] qui peut servir à désigner les personnes non binaires[4].

En français, le terme écriture inclusive désigne la pratique double genrée, à l'aide d'une écriture usant du féminin et du masculin dans la même phrase (« les sénatrices et les sénateurs »), ou à l’aide du point ou point médian (« les sénateur.rice.s », ou « les sénateur·rice·s »), tel que décrit en France dans le guide pratique du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes[5]. Par extension, ce terme peut aussi désigner parfois la pratique de l’ensemble des dix recommandations de ce guide lors du langage écrit[6].

Le langage neutre ou épicène vise à remplacer des termes masculins par des termes neutres. L'expression « Dieu écoute les prières de tous les hommes » est considérée par certains comme exclusive. L'expression « beaucoup de personnes travaillent au projet » est neutre. « Des hommes et des femmes travaillent au projet » est une expression inclusive[3]. Un langage neutre permet ainsi de désigner une personne de genre non binaire ou de ne pas forcer l’activation du genre féminin ou masculin lorsqu’elle n’est pas nécessaire à la compréhension du discours[7].

La parité linguistique[Note 1],[8], lexie parfois employée avec « désexisation de la langue », est l'application dans la langue de la parité femmes-hommes, et s'observe en discours par la coordination des féminisations et des masculins[9],[10],[11],[12],[13],[14],[15].

En français, les pratiques pour un langage « non sexiste », inclusif ou épicène portent sur trois aspects[16] :

  • accorder les noms de métiers et de fonctions au genre de la personne qui l'occupe ;
  • utiliser des expressions non sexuées, comme les « droits humains » plutôt que « droits de l'homme » [Note 2] ;
  • utiliser les deux formes grammaticales. Pour cela, il existe deux possibilités[17] :
    • faire figurer les deux formes comme « il ou elle part en vacances » ;
    • utiliser à l'écrit une forme liée par un point, un tiret, une barre oblique, une majuscule, etc. comme « ami·e » « participant·e ».

Arguments psycholinguistiques autour du langage épicène

D’après les tenants du langage épicène, la façon dont une langue exprime le genre linguistiquement influe sur les représentations mentales des locuteurs de cette langue, et in fine sur les conceptions sociales du genre. Ainsi, promouvoir un langage épicène, qui atténue les biais linguistiques en faveur du masculin, reviendrait à agir en faveur de l’égalité entre les genres[18],[19].

Les adeptes du langage épicène, et de ce qu’on appelle l’« écriture inclusive » plus spécifiquement dans les pays francophones, s’appuient donc sur l’hypothèse Sapir-Whorf, selon laquelle la structure de la langue façonne la pensée des locuteurs de cette langue[20]. Cette hypothèse tient son nom des anthropologues Edward Sapir et Benjamin Lee Whorf du début du XXe siècle et a été reprise par d'autres auteurs comme Dan Slobin[21].

Des études en psychologie et en linguistique ont été menées pour tester la validité de cette hypothèse pour le genre spécifiquement[22],[23],[24],[25],[26]. Les recherches ont porté aussi bien sur l’interprétation des masculins génériques, qui favoriseraient une interprétation spécifiquement masculine, que sur les effets psychologiques plus larges de ce biais masculin, qui contribuerait à invisibiliser les femmes dans la société. Quelques études (moins nombreuses) ont également cherché à évaluer si les stratégies d'écriture inclusive mises en place pour éviter les masculins génériques pouvaient affecter négativement la fluidité de la lecture.

Interprétation spécifique des masculins génériques

À partir des années 1970, certaines études montrent que le sens spécifique du masculin est pratiquement impossible à inhiber[27]. Ces résultats sont corroborés par des études plus récentes[22],[28].

Résultats de l'étude Gygax et al (2008)[29]

On peut citer une étude menée en 2008 par Gygax et al.[29] sur la façon dont les locuteurs francophones, germanophones et anglophones interprètent les référents pour des noms de métier au pluriel (par exemple, « les travailleurs sociaux » et l’équivalent anglais « the social workers »). Le français et l'allemand diffèrent de l'anglais dans leur système linguistique de genre : le français et l'allemand sont des langues à « genre grammatical », qui utilisent les masculins de façon générique pour renvoyer notamment à des groupes mixtes (cf. la règle « le masculin l’emporte »), alors que l’anglais est une langue à « genre naturel », qui n’associe pas de genre grammatical à ses noms et utilise des formes épicènes pour renvoyer à des groupes mixtes (comme le pronom pluriel « they »). Les résultats de l’étude de Gygax et al. suggèrent que ces différences au niveau de la structure des langues correspondent à des différences d’interprétation dans les deux langues, en accord avec l’hypothèse Sapir-Whorf. Les chercheurs observent que les locuteurs francophones et germanophones ont tendance à interpréter les noms de métier présentés dans l’étude sous la forme masculine générique comme référant à des groupes d'hommes, même quand le métier en question est associé à un stéréotype féminin (par ex. « les assistants sociaux »). Le genre grammatical affecte donc l'interprétation. En l'absence de genre grammatical dans leur langue, les anglophones rendent compte des stéréotypes dans leurs réponses : quand le stéréotype est masculin, l'interprétation masculine est privilégiée et quand le stéréotype est féminin, l'interprétation féminine est privilégiée. Une étude plus récente menée en 2013 par Sato et al.[30] confirme ces résultats et montre, en plus, que les mêmes participants interprètent différemment le genre des noms quand ils lisent en français et en anglais. D'après ces deux études, le genre grammatical des masculins génériques introduirait donc un biais masculin dans l'interprétation des noms en français et en allemand.

Le biais interprétatif du masculin serait déjà présent chez des enfants d’âge préscolaire ne sachant pas encore lire. En particulier, une étude menée en 2019[31] montre que des enfants entre 3 et 5 ans exposés auditivement à un nom de métier sous sa forme masculine générique ont tendance à privilégier une interprétation masculine, quand bien même le nom en question n’est pas fortement associé à un stéréotype masculin ou féminin.

Des études ont montré que le biais masculin introduit par l'utilisation du masculin générique pouvait être atténué par l'utilisation de formes épicènes. Par exemple, une étude menée en 2008 par Markus Brauer et Michaël Landry montre qu'« en moyenne, 23 % des représentations mentales sont féminines après l'utilisation d'un générique masculin, alors que ce même pourcentage est de 43 % après l'utilisation d'un générique épicène »[32]. Plus récemment, une étude a montré que l'utilisation de formes épicènes, qu'il s'agisse de formes coordonnant un nom au féminin et au masculin (les musiciens et musiciennes) ou d'une expression à genre double comme le point médian (les musicien.ne.s), annulait le biais masculin introduit par la forme masculine générique correspondante (les musiciens) pour des métiers non-stéréotypés du point de vue du genre[33].

Effets psychologiques du biais interprétatif masculin

D’autres études[22] suggèrent que les masculins génériques non seulement biaisent l’interprétation en faveur des hommes mais affectent aussi la capacité du lecteur à s’identifier aux rôles dénotés par ces noms. Par exemple, une étude de 2005[34] a montré que le fait de présenter un nom de métier sous une forme inclusive (par exemple « mathématicien(ne) » ou « mathématicien/mathématicienne ») renforce chez les lectrices le sentiment d’accessibilité à des métiers stéréotypiquement masculins par rapport à la forme masculine générique (par exemple « mathématicien »). Cet effet serait surtout marqué pour des métiers stéréotypiquement masculins associés à un haut prestige social (comme « chirurgien/chirurgienne »).

Plus récemment, Dries Vervecken et ses collègues ont montré qu’en présentant des métiers en utilisant des doublons (par ex., « les mécaniciennes et mécaniciens »), les enfants de 14 à 17 ans pensaient que des femmes pourraient avoir plus de succès dans ces métiers que lorsque ceux-ci étaient présentés au masculin[35]. Ces résultats corroborent des études en allemand ayant montré que des formes épicènes (par ex., des formes nominalisées) démasculinisaient les représentations mentales des participants[36].

Les langues utilisant des masculins génériques auraient ainsi tendance à invisibiliser les femmes et nourrir l'androcentrisme de la société, en imposant aussi une vision dichotomique du genre humain[17],[25].

Est-ce qu'une langue pourrait produire des sociétés globalement non sexistes ? La réponse fait débat parmi les linguistes. Selon Anne Abeillé, même pour les langues qui possèdent trois genres « il y a une tendance très profonde et très ancienne à la prédominance du genre masculin pour désigner les êtres humains. » Elle juge donc qu'il y a une influence certaine de la langue sur les rapports hommes et femmes[37]. De plus, les langues où le genre féminin est le genre par défaut sont plus rares. Barry Alpher note que dans certaines sociétés où le féminin est le genre générique, les femmes occupent une position plutôt valorisée. Cela indique qu'il y a potentiellement un lien entre les structures linguistiques et les structures sociétales. Cependant, les sociétés qui parlent une langue avec un féminin générique ne sont pas automatiquement moins patriarcales. En effet, il existe des sociétés qui parlent une langue avec un féminin générique, mais où les hommes occupent une position fortement dominante [38]. C'est le cas de la société jarawara par exemple [39]. Jean Szlamowicz considère que les langues sans genre (comme le turc, le finnois, le vietnamien, le persan par exemple) ne produisent pas des sociétés non sexistes dans les pays où elles sont utilisées.[40][source insuffisante][non neutre].

Langage épicène et fluidité de la lecture

Bien que le langage inclusif permette une meilleure représentation des femmes dans les différentes langues qui utilisent le masculin générique, de nombreuses critiques persistent sur la lourdeur qu'engendrerait cette forme d'écriture, notamment de la part d’institutions comme l'Académie française en France.

En réponse à ces critiques, quelques études ont été menées pour déterminer l’influence du langage épicène sur la fluidité de la lecture. Ces études suggèrent que la fluidité de la lecture n’est pas impactée de la même façon par différentes stratégies d’écriture inclusive. Par exemple, une étude publiée en 2007[41] a établi que des formes inclusives impliquant un tiret (par ex., « les maçon-ne-s ») induisaient un ralentissement de la lecture par rapport à une forme avec coordination (par ex., « les maçons et maçonnes ») ou à une forme masculine générique (par ex. « les maçons »). Cependant ce ralentissement était limité à la première occurrence de l’expression inclusive, les lecteurs retrouvant leur vitesse de croisière dès sa deuxième occurrence dans le texte. Ces résultats suggèrent un effet d’habituation rapide. D'autres études ont corroboré ces résultats à partir de données sur la perception subjective de la complexité du langage épicène, notamment sur l'allemand[42],[43]. L'utilisation de formes inclusives impliquant la coordination (par ex. « le client et la cliente ») n'était pas jugée moins compréhensible ou moins esthétique que l'utilisation des masculins génériques (par ex. « le client »). En revanche, les formes d'écriture inclusive plus complexes (avec l'astérisque, par ex. « der*die Spieler*in », qui correspond au français « le/la joueur/euse ») étaient perçues comme affectant négativement la compréhensibilité, l'esthétique et l'intérêt pour le texte.

Une autre étude[44] a quant à elle démontré que l'utilisation du masculin générique affectait dans certains cas négativement le traitement cognitif. Ainsi, sur la base de méthodes d'imagerie cérébrale mesurant le potentiel évoqué, il est apparu que des phrases introduisant dans un premier temps un groupe d'individus mixte désigné au masculin générique et portant dans un second temps spécifiquement sur les femmes de ce groupe (par ex. « Les étudiants sont allés au restaurant parce que certaines des femmes avaient faim.») généraient une onde positive à 600 ms (en) (correspondant à une incongruité syntaxique), contrairement à des phrases présentant deux fois le masculin (par ex. « Les étudiants sont allés au restaurant parce que certains des hommes avaient faim.») ou deux fois le féminin (par ex. « Les étudiantes sont allées au restaurant parce que certaines des femmes avaient faim.»).

Débats et critiques

Controverse sur l'usage dans l'enseignement (France, 2017)

La controverse commence en 2017 par un article du Figaro à propos d'un manuel scolaire Hachette qui utilise l'écriture inclusive[45].

Critiques : esthétique, efficacité et correction grammaticale

Les recommandations grammaticales des défenseurs du langage inclusif suscitent différentes critiques. Les recommandations qui dérogent aux règles traditionnelles sont contestées par des personnes et institutions qui y voient une atteinte à la qualité de la langue[46]. Selon les opposants, en plus de ne pas correspondre aux standards d'écriture, elles produisent des phrases inesthétiques, difficiles à lire, manquant de fluidité et jonchées de redondances (par répétition du féminin après un masculin à valeur dite neutre). À cela s'ajoute que certaines de ces préconisations n'affectent que le langage écrit, car imprononçable en pratique, amoindrissant de fait drastiquement leur intérêt pour l'usage oral[47]. Enfin la critique porte sur la validité de l’hypothèse que la langue ou la grammaire seraient discriminatoires, ainsi pour Bertilo Wennergren, auteur du Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko (PMEG), dans le chapitre « Genre lexical des substantifs » de ce même dictionnaire : « Ce n'est pas la langue elle-même qui est discriminatoire, mais le cas échéant ses locuteurs » (PMEG[48]§ 4.3). D'autres linguistes, sans évoquer la motivation du signe ou la part du signifiant dans la production du sens[49], avancent que « La langue ne détermine pas la pensée — sinon tous les francophones auraient les mêmes pensées, croyances et représentations. Si la langue exerçait un pouvoir « sexiste », on se demande comment Simone de Beauvoir a pu être féministe en écrivant en français « patriarcal » »[47].

Les critiques s'adressent principalement aux recommandations sur l'ajout de « ·e » en fin de mots, et autres formes tronquées usant de parenthèses, de points ou de tirets, ou utilisant le E majuscule ou la barre oblique. Au sujet du point médian, l'académicien français Marc Fumaroli estime que « l'enlaidissement de la page imprimée est à la hauteur de la sotte tautologie venue nier et alourdir inutilement l'évidence : les physiciennes sont nécessairement incluses dans le nombre neutre des physiciens »[50]. D'autres critiques s'adressent à l'emploi de nouveaux pronoms considérés neutres en genre comme « iels », « toustes » et « ceulles » (venant compléter respectivement « ils / elles », « tous / toutes » et « ceux / celles »)[17]. En réponse à ces critiques, les personnes en faveur de la langue inclusive avancent que l'ensemble des règles d'écriture ainsi que l'appréciation esthétique des phrases est principalement une question d'habitudes personnelles, fortement susceptibles de varier d'un individu à l'autre et d'une époque à l'autre ; et qu'il en va de même pour l'appréciation de la lisibilité et la fluidité des phrases[17]. Certaines études suggèrent même la possibilité d'une habituation rapide à de nouvelles formes d'expression[51].

D'autres font cependant remarquer que « des normes permettent l’apprentissage en combinant phonétique et morphologie. Or, les pratiques inclusives ne tiennent pas compte de la construction des mots : tou.t.e.s travailleu.r.se.s créent des racines qui n’existent pas (tou-, travailleu-). Ces formes fabriquées ne relèvent d’aucune logique étymologique et posent des problèmes considérables de découpages et d’accords »[47]. Ainsi, pour les détracteurs du point médian, l’écriture inclusive « va à l’encontre de la logique pratique et communicationnelle en opacifiant l’écriture » et en rend son apprentissage encore plus complexe et moins logique[47].

La sociologue en études de genre Marie Duru-Bellat, si elle défend la féminisation des noms de métiers, considère que « souligner toujours et partout, même quand cela n'a aucune pertinence, que la personne qui parle ou dont on parle est de sexe féminin, est une régression : quand je fais du jardinage ou que je lis un livre, le sexe n'est pas forcément la facette de mon identité que j'ai à l'esprit. Par ailleurs, ne nous faisons pas d'illusions : il y a des langues sans genre, comme le hongrois, et cela ne suffit pas à égaliser la société »[52],[53].

Pour la linguiste Danièle Manesse, professeure émérite de sciences du langage à l'université Sorbonne-Nouvelle Paris-III, l'écriture inclusive « fait partie de ces dispositifs volontaristes, ostentatoires, qui ne servent pas les causes qu'ils prétendent défendre. La preuve la plus simple en serait que ses différentes formes perdurent rarement plus de dix lignes dans un texte, à moins de compromettre définitivement sa lisibilité ». Pour elle, « rendre les langues coupables de solidarités avec des volontés idéologiques est un raccourci trop facile ». Elle ajoute, sur le clivage politique qui semble suivre la tendance, que « À gauche, les avis sont en fait très partagés. Le présumé enthousiasme relève souvent du conformisme et de la crainte d’être suspecté de machisme. On peut être irrévocablement féministe — c’est mon cas — et absolument rétive à l’écriture inclusive »[54].

Si l'utilisation des formes inclusives peut paraître encore compliquée car notre cerveau n'y est pas forcément habitué, certaines études ont montré qu'une simple exposition à des formes inclusives suffisait pour les utiliser ensuite de manière spontanée[55],[56].

Accessibilité

Des collectifs et associations pour les personnes handicapées, dyslexiques, aveugles ou malvoyantes considèrent l'écriture inclusive « discriminante pour les personnes souffrant de handicap ». L'association Valentin Huys (Acteur historique de l’aide aux personnes déficientes visuelles) écrit par exemple dans son guide pour l'"Accessibilité des documents texte" au sujet de l'utilisation des points médians : 'Ce mode d’écriture est à proscrire absolument.".

Toutefois des personnes en situation de handicap et féministes estiment qu'il s'agit d'une« récupération du handicap pour justifier des positions anti écriture inclusive » qui « fait fi de toute une littérature scientifique sur la question ». Le journal 20 minutes rappelle que l'écriture inclusive ne se limite pas au point médian, dont l'usage abusif n'est pas recommandé par le Haut Conseil à l’Égalité. Les lecteurs d'écrans qui ne sont pas programmés pour lire les points médians sont aussi critiqués[57].

Position de la communauté Wikipédia francophone

Un sondage mené de à sur le site de Wikipédia en français[58] a obtenu des réponses de plus de trois cents contributeurs[59], Pierre Sautreuil du Figaro soulignant les divergences de vues et les guerres d'éditions de la communauté francophone de Wikipédia, et qualifiant le sondage de :

La mèche de ce qui allait devenir le plus grand débat francophone de l'histoire de Wikipédia fut allumée le 29 octobre 2019, lorsque quelqu'un suggéra d'organiser une consultation afin de régler la question « une bonne fois pour toutes »[60].

Les résultats montrent que la communauté ne souhaite pas changer la manière de rédiger les articles. Les médias concluent à une « crise de confiance »[60] et à un « rejet massif de l’écriture inclusive », et soulignent l'agressivité dans les échanges[61].

L'Obs souligne les conséquences des résultats de ce sondage, en raison du nombre important de consultations de Wikipédia, et conclut que « l'écriture inclusive, déjà rejetée par l'Éducation nationale, a subi là un revers supplémentaire[62] ». Dans les colonnes de ce même magazine, Éliane Viennot, très critique, précise que les contributeurs sont « souvent très frileux sur ces questions. Alors qu'ils ont globalement une sensibilité de gauche, ils s'alignent sur les théories réactionnaires de l'Académie française, par machisme. […] les contributeurs renâclent à démasculiniser la langue »[62]. Danièle Sallenave répond qu'« on ne fait pas évoluer une langue en la complexifiant »[62].

Un documentaire diffusé Arte, Il était une fois Wikipédia, a été dédié aux résultats de ce sondage. Le documentaire estime que plus de 80 % des contributeurs sont des hommes, et que, par conséquent, seul le point de vue masculin y trouverait sa place. Theresa Hanning, une wikipédienne allemande, y déclare son désarroi après la suppression de sa page sur les autrices de science-fiction, jugée non pertinente[63]. De nombreuses femmes scientifiques voient leur page supprimée car ne correspondant pas aux critères de notoriété, édictés selon les auteurs du documentaire par une majorité masculine[64]. France Culture a également publié un article sur le sujet, remarquant une correspondance entre le nombre de page dédiées aux femmes et le nombre de contributrices (18 %). L'article relève aussi l'incohérence de la plateforme, où sont publiées des pages sur les leaders femmes du mouvement des gilets jaunes sur la version anglophone, mais pas sur sa version francophone[65].

Usages et recommandations

Recommandations d'usage

L'usage et la réception publique du langage épicène et de l'écriture inclusive varient selon les langues et les pays.

Europe

En Europe, afin de réduire les discriminations et les inégalités, des recommandations pour adopter un langage non sexiste[66] furent produites, comme le montrent le comité des ministres du conseil d'Europe en 1988[1] ou, en France, l'article 1er de la loi no 2008-496 du 27 mai 2008 sur la discrimination[67] et les guides pratiques diffusés par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes[68],[16] ainsi que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT[69].

En adoptant le la recommandation no R (90) 4, le comité des ministres du Conseil de l'Europe :

« Recommande aux gouvernements des États membres de promouvoir l'utilisation d'un langage reflétant le principe de l'égalité de la femme et de l'homme, et, à cette fin, de prendre toute mesure qu'ils jugent utile en vue :

  1. d'encourager l'utilisation, dans la mesure du possible, d'un langage non sexiste qui tienne compte de la présence, du statut et du rôle de la femme dans la société, ainsi qu'il en va pour l'homme dans la pratique linguistique actuelle ;
  2. de mettre la terminologie employée dans les textes juridiques, l'administration publique et l'éducation en harmonie avec le principe de l'égalité des sexes ;
  3. d'encourager l'utilisation d'un langage exempt de sexisme dans les médias[1]. »

La Chancellerie fédérale suisse la préconise en 1993 pour l’allemand, mais non pour le français, ni pour l’italien ou le romanche[70].

Allemagne

En Allemagne, l'administration encourage l'usage de l'écriture inclusive à partir de 1987 et la fédération des länder publie un guide pratique en 2002[71].

Les formulations avec un slash sont utilisées depuis les années 1980 dans les universités allemandes. En 2013, les universités de Leipzig et Potsdam ont décidé d'utiliser le féminin générique pour dénommer l'ensemble des personnes d'un même titre ou fonction. L'expression « Die / der Professor / Professorin » est remplacée par la forme générique « die Professorin »[72]. À Potsdam, ce remplacement n'est plus effectué depuis 2015[73].

Il existe un genre neutre en allemand, mais celui-ci n'est utilisé que pour les objets, à quelques exceptions près ; il ne peut être utilisé pour un langage épicène. Comme en français, le masculin est utilisé pour désigner les personnes de façon générique. [74].

France

Les linguistes Daniel Elmiger et Verena Tulger remarquent que les espaces francophones et italophones en contact avec d'autres langues (Québec, Trentin-Haut-Adige) sont plus sensibles à la féminisation de la langue[75].

L'article 1er de la loi no 2008-496 du 27 mai 2008 sur la discrimination et les guides pratiques diffusés par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT recommandent d'adopter un langage non sexiste. L'Académie Française, après avoir lutté 30 ans contre la féminisation des titres de métiers et fonction, la reconnaît en 2019[76].

Norvège

Dans les années 1980, la Norvège décide de neutraliser la forme grammaticale masculine en supprimant les marques grammaticales féminines dans une idée égalitaire (Norsk Språkråd, 1997). Les résultats de cette réforme sont aujourd'hui mitigés : pour les métiers sans stéréotypes, les représentations restent masculines.[réf. nécessaire][77].

Suisse

Le courant prônant l'emploi d'un langage épicène (expression souvent employée en Suisse) a atteint les sphères officielles à la fin du XXe siècle[78],[79]. En 1996, la Chancellerie fédérale édite un « guide pour la formulation non sexiste des textes législatifs et administratifs » pour l'allemand  le Leitfaden zur sprachlichen Gleichbehandlung[80]  puis, en 2000, un Guide de formulation non sexiste des textes administratifs et législatifs de la Confédération[81].

En , la Chancellerie fédérale publie des directives qui proscrivent l'usage de l'astérisque et d'autres signes typographiques « chargés politiquement » tels que le point médian dans les textes de la Confédération en allemand[82],[83],[84]. Elle publie des directives analogues pour le français en novembre de la même année[85]. En juin 2022, le Conseil national adopte une motion interdisant l'utilisation de l'écriture inclusive au sein de l'administration fédérale[86],[87].

Les administrations cantonales et les hautes écoles publient leurs propres recommandations[88][source secondaire nécessaire].

En , le parlement de la ville de Zurich refuse d’examiner et de voter une interpellation rédigée (en allemand) par une conseillère communale UDC car il n’utilise que le genre masculin[89]. Cette décision est retoquée quelques mois plus tard par le Conseil de district de Zurich qui donne raison à l'élue UDC[90].

Québec

Au Québec, la rédaction épicène est recommandée par l'Office québécois de la langue française (OQLF) depuis 1981[91],[92].

Les réflexions sur le sujet sont nombreuses au Québec dès les années 1970[93]. La féminisation lexicale est encouragée dès 1979 par l'Office québécois de la langue française[94], qui promeut également la rédaction épicène[95]. Dans la Banque de dépannage linguistique, l'Office propose le sous-thème Féminisation et rédaction épicène, qui regroupe de nombreux articles sur ces sujets[96]. Il offre également en ligne une formation sur la rédaction épicène[97].

En informatique

En 2017, le logiciel Word édité par Microsoft introduit la possibilité de « cibler le langage genré qui serait à même d'exclure, de rejeter ou de stéréotyper »[98].

Allemand

Le débat sur la féminisation de la langue est assez fort dans les pays germanophones, en particulier dans les milieux de gauche. Ainsi, bien qu'on puisse en allemand obtenir le féminin d'un nom en y ajoutant le suffixe -in, il existe des mots qui font exception et pour lesquels le féminin est peu usité, ou assez récent. Par ailleurs, comme en français, le masculin peut servir de forme générique au pluriel. C'est notamment l'aspect le plus critiqué par les adeptes d'un langage féministe. Il est ainsi devenu relativement fréquent d'utiliser un pluriel en -Innen (Binnen-I), c'est-à-dire le pluriel féminin, mais avec une majuscule afin d'indiquer qu'il s'agit d'un pluriel mixte (die StudentInnen, die KollegInnen, etc.)[99]. Plus souvent, cependant, se trouve le Gendersternchen *. Dans le langage oral, cet astérisque est exprimé par une courte pause dans le discours. On utilise aussi les formes /innen (die Student/innen, die Kolleg/innen, etc.) ou _innen (die Student_innen, die Kolleg_innen, etc.). On peut également remplacer certains mots par d'autres jugés plus neutres, notamment des participes employés comme substantifs (der/die Studierende, participe présent d’étudier[100]) ou des termes tels que Lehrkraft (personnel enseignant). De façon extrêmement marginale, on remplace parfois man (on) par mensch ou frau, formés à partir de Mensch (être humain, personne) et Frau (femme), à cause de la similitude entre man (on) et Mann (homme)[101].

Anglais

Proposition à la Marche des fiertés de Boston du terme « they » par une personne qui ne s'identifie pas à un genre habituel. Juin 2019.

L'anglais apparaît relativement neutre du point de vue de l'usage grammatical des genres. La langue comprend un vestige de genres féminin et masculin pour les noms désignant des personnes, voire des animaux familiers du sexe correspondant ; la plupart des autres noms ont un genre non défini ou neutre (it). Le genre n'est toutefois pas marqué dans la conjugaison ni dans les adjectifs et n'apparaît donc que dans le choix des pronoms personnels utilisés pour remplacer les noms correspondants à la troisième personne du singulier, à savoir he pour le masculin, she pour le féminin, it pour le neutre. Cependant, on voit actuellement réapparaître un they singulier dont la fonction est de désigner une personne dont on ignore le sexe. Cet usage du pronom a plusieurs siècles, mais est tombé en désuétude au XVIIe siècle avant de réapparaître dans les années 1980[102].

Le terme en vieil anglais mann signifiait à l’origine « être humain » et composait alors les mots « homme » et « femme » avec wer « masculin » et wīf « féminin » pour construire les mots werman et wīfmann (devenu actuellement woman). Le mot man, quant à lui, qui signifiait simplement à l'origine « être humain », est à la base de mankind signifiant « humanité »[103]. S'il s'est spécialisé à partir du XIVe siècle pour signifier « homme » (être humain masculin), il reste utilisé de nos jours dans ce sens. Il y a donc la même ambivalence qu'en français avec le mot homme, un terme signifiant aussi tantôt un être humain masculin, tantôt l'humanité dans son ensemble[104] (voir la partie de l'article évoquant la langue française).

L'adjectif possessif (his, her, its, their) désigne, au singulier, le genre du possédant, plutôt que du possédé comme en français.

L'anglais dispose par ailleurs du terme asexué sibling, signifiant « frère ou sœur », « adelphe », ou au pluriel « fratrie ».

Certains auteurs, principalement aux États-Unis, emploient maintenant le féminin pour désigner une personne dont le sexe est indéterminé dans le contexte (le lecteur ou la lectrice quelconque hypothétique, par exemple) :

When you find value assumptions, you know pretty well what a writer or speaker wants the world to be like – what goals she thinks are most important ; but you do not know what she takes for granted […]

 M. Neil Browne, Stuart M. Keeley, Asking the Right Questions[105]

« Lorsque vous rencontrez des présupposés de valeur, vous savez fort bien à quoi un auteur ou un orateur voudrait que le monde ressemble – quels sont les objectifs qu'elle considère comme les plus importants ; mais vous ne savez pas ce qu'elle tient pour acquis […]. »

 Asking the Right Questions[106]

De plus, aux États-Unis, l'usage de he or she il ou elle ») à l'oral et de he or she, (s)he, ou s/he à l'écrit lorsque le sexe de l'individu n'est pas connu a aujourd'hui tendance à disparaître au profit du they singulier.[réf. nécessaire]

Espagnol

Quand ils cherchaient à s'exprimer en un langage neutre, les hispanophones devaient employer des expressions répétées du type « queridos amigos, queridas amigas » (chers amis, chères amies). Comme souvent on passe du masculin au féminin en remplaçant le « o » par un « a », les hispanophones ont eu l'idée de remplacer la répétition par un mot avec un « @ » (car ressemblant visuellement à un « a » dans un « o »), ce qui donne « querid@s amig@s »[107].

L'usage de l'astérisque (l*s amig*s), du « x » (lxs amigxs) ou « e » (les amigues) est aussi possible.

Espéranto

En espéranto, le genre grammatical n'existe pas[108]. La racine des mots est généralement sémantiquement neutre, le sexe pouvant être marqué par le préfixe vir- pour le masculin et le suffixe -in- pour le féminin. Par exemple, ŝafo (mouton), virŝafo (bélier), ŝafino (brebis).

L’espéranto compte trois pronoms personnels pour la troisième personne du singulier (li au masculin, ŝi au féminin, ĝi au neutre). Par ailleurs depuis les années 2010, le pronom non officiel ri est souvent utilisé pour désigner des personnes non-binaires.

Suédois

Dans les années 1960, la Suède propose un nouveau pronom neutre, hen. Il est réintroduit en 2012 par l'auteur de livres pour enfants Jesper Lundqvist et, malgré les critiques qu'il a engendrées cette année-là, il est majoritairement accepté et associé à des attitudes positives en 2015[109].

Notes et références

Notes

  1. À ne pas confondre avec la « parité linguistique » qui désigne en Belgique l'équilibre entre les représentants d'expression française et d'expression néerlandaise au sein des institutions.
  2. « Droits humains » est toutefois critiqué en raison des connotations liées à l'adjectif (droits appliqués avec humanité) et de l'utilisation d'un qualificatif (droits qui sont de nature humaine) qui efface la référence au sujet alors qu'il s'agit d'exprimer que ces droits appartiennent à un individu. Cf. Droits de l'homme#Terminologie

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  103. « wer | Search Online Etymology Dictionary », sur www.etymonline.com (consulté le ).
  104. L'ouvrage de Teilhard de Chardin, L'Avenir de l'Homme (dans le sens évident de « l'Humanité ») est traduit à la lettre en anglais par The Future of Man.
  105. (en) M. Neil Browne et Stuart M. Keeley, Asking the Right Questions. A Guide to Critical Thinking, Pearson / Prentice Hall, , 169 p. (ISBN 978-0-321-90795-0).
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  107. Cécile Thibaud, « '@robase politiquement correcte », L'Express, (lire en ligne).
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Voir aussi

Articles généralistes sur la langue

Guides d'écriture

  • Annie Becquer, Bernard Cerquiglini, Nicole Cholewka, Martine Coutier, Josette Frécher, Marie-Josèphe Mathieu, Femme, j'écris ton nom… Guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, Paris, La Documentation française, (lire en ligne)
  • Institut national de la langue française, Le guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, Paris, Centre national de la recherche scientifique, (lire en ligne)
  • Louise-Laurence Larivière, Guide de féminisation des noms communs de personnes, Montréal, Fides, , 217 p. (ISBN 978-2-7621-2621-1, lire en ligne)
  • Thérèse Moreau, Écrire les genres, guide romand d’aide à la rédaction administrative et législative épicène, Genève, État de Genève, (lire en ligne)
  • Thérèse Moreau, Pour une éducation épicène. Guide de rédaction et de ressources de documents scolaires s’adressant aux filles comme aux garçons, Lausanne, Réalités sociales,
  • Thérèse Moreau, Nouveau Dictionnaire féminin masculin des professions, des titres et des fonctions, Genève, Métropolis, , 180 p. (ISBN 978-2-88340-089-4)

Analyses linguistiques et essais

  • Daniel Elmiger, « Binarité du genre grammatical – binarité des écritures ? », Mots. Les langages du politique [En ligne], 113 | 2017, mis en ligne le 09 mars 2019, consulté le 19 avril 2021[lire en ligne].
  • Alain Rabatel et Laurence Rosier (coord.), Le discours et la langue. Revue de linguistique française et d’analyse du discours, tome 11.1 : Les défis de l’écriture inclusive.
  • Commission Générale de Terminologie et de Néologie, Rapport sur la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre,
  • Danièle Manesse (dir.) et Gilles Siouffi (dir.), Le féminin et le masculin dans la langue. L'écriture inclusive en question, Paris, ESF sciences humaines, , 207 p. (ISBN 978-2-7101-3894-5)
  • Éliane Viennot, Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! : petite histoire des résistances de la langue française, Donnemarie-Dontilly, Éditions iXe, , 118 p. (ISBN 979-10-90062-20-7)
  • Éliane Viennot, Le langage inclusif : pourquoi, comment, Donnemarie-Dontilly, iXe, , 142 p. (ISBN 979-10-90062-50-4)
  • « Parité linguistique », Nouvelles Questions féministes, Lausanne, Éditions Antipodes, vol. 26, no 3, (lire en ligne)
  • Davy Borde, Tirons la langue : plaidoyer contre le sexisme dans la langue française, Paris, Utopia, , 127 p. (ISBN 978-2-919160-22-8, OCLC 958416136)
  • Céline Labrosse, Pour une langue française non sexiste : essai, Les Intouchables, , 173 p. (ISBN 978-2-89549-087-6)
  • Edwige Khaznadar, Le Féminin à la française, Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-2034-8)
  • Genre, langue et politique. Le langage non sexiste en débats, Cahiers du Genre 2020/2 (no 69), L'Harmattan, 302p.
  • Louise-Laurence Larivière, Pourquoi en finir avec la féminisation linguistique, ou À la recherche des mots perdus, Montréal, Éditions du Boréal, , 149 p. (ISBN 978-2-7646-0073-3)

Articles

  • Margaux Lacroux, « Prêt·e·s à utiliser l'écriture inclusive ? », Libération, (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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