Les Hays
Les Hays est une commune française située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté.
Pour les articles homonymes, voir Hays.
Les Hays | |
Mairie. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Jura |
Arrondissement | Dole |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine Jurassienne |
Maire Mandat |
Claude Buchaillot 2020-2026 |
Code postal | 39120 |
Code commune | 39266 |
Démographie | |
Population municipale |
344 hab. (2019 ) |
Densité | 51 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 54′ 19″ nord, 5° 23′ 20″ est |
Altitude | Min. 197 m Max. 219 m |
Superficie | 6,8 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Dole (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Tavaux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Les Hays fait partie de la Bresse jurassienne.
Communes limitrophes
Asnans-Beauvoisin | ||||
Petit-Noir | N | Les Essards-Taignevaux | ||
O Les Hays E | ||||
S | ||||
Mouthier-en-Bresse (Saône-et-Loire) |
Urbanisme
Typologie
Les Hays est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dole, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 87 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (89,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (67,9 %), zones agricoles hétérogènes (19,5 %), zones urbanisées (8,9 %), forêts (3,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Naissance de la commune
Historiquement, il n'est pas possible de parler de la commune des Hays sans tenir compte des bourgs alentour, de la place occupée par le Jura dans les guerres du royaume, et des conflits régionaux. Lorsqu'en [1661], le prince de Condé décide d'échanger des terres en Normandie, il conserve la seigneurie de Chaussin, une des plus anciennes du patrimoine familial, et il vend à Edmé de Belhostel, conseiller du Roi et lieutenant criminel au bailliage de Dole, 607 arpents de terres ou 604, selon les sources (l'arpent royal valait 5 107 m2), soit 308 ha de la forêt de Chaussin[8],[9],[10].
Ce domaine porte, selon cet acte, le nom des Essarts Condé[11] dont l'origine remonte vraisemblablement à la langue des XVe et XVIe siècle.
Le défrichement dans le Jura a cessé en 1860, le dernier étant celui d'Aumur de 1853 à 1858. Le sol humide de cette région, comprise entre Rye et Taignevaux, qui se traduit par un nombre important d'étangs est propice à la naissance de forêts.
L’origine du nom de cette commune remonte vraisemblablement à la langue des XVe et XVIe siècle qui emprunte ses toponymes à la végétation observée. Ainsi, La Charme, Chêne-Bernard, Chêne-sec, les Fays, Beauvernois et les Hays... dont l'orthographe a varié au cours des siècles, les Haïes, les Hayes[12].
Depuis 1772, le fief de la communauté de Vornes appartient à un lieutenant général du bailliage de Dijon (4), Monsieur Moussière, tout comme les communes avoisinantes : Les Hays, Parolois, le Poisel, Nivelet, soit 516 personnes. En 1788, le marquisat de Chaussin est divisé en plusieurs parties. Les Hays [orthographe fixée à cette époque] appartient en 1772 à monsieur Moussière.
En 1851, la commune compte 81 habitants, Taignevaux 9, Le Parolais 12[13].
La commune prendra de l'importance lors de la construction de la voie ferrée entre Lons et Saint Jean de Losne par Chaussin, entre 1899 et 1904 et la route de Chaussin à Bletterans.
Activités commerciales
On y cultive du lin, du chanvre, depuis le XIVe siècle et les toiles de la région sont vendues sur les foires de Chalon et jusqu’à Avignon (1392) et on y produit aussi du grain. Comme beaucoup d’autres dans la deuxième moitié du XIXe siècle, elle va connaître une période de prospérité inégale, avec un pic de population supérieur à 500 habitants, en 1900, soit approximativement le double de celle de 1975. L’évolution du nombre de ses commerces semble respecter la règle des 15 ans. En 1869, on compte 7 commerçants. Un battoir à blé tenu par Jouhan ; un boucher : Delaine ; un charron : Rebouillat ; un maréchal-ferrant : Gaillard ; un meunier : Guyard installé au Parolais ; deux épiciers : Roz et Morin, et trois cafetiers : Guillot, Petit et Mittaine. Le , monsieur Boissard, en provenance de Plumont, prend son poste d'instituteur, succédant à monsieur Bariod, nommé à Vers-en-Montagne. À cette époque, on connaît la difficulté de maintenir tout au long de l'année la présence d'élèves dont la fréquentation est essentiellement liée aux travaux des champs. En 1875, le maire est Joseph Boichot, courtier de profession.
Quelque 15 ans plus tard, en 1885, il n’en reste que quatre.
- un cafetier : Louis Bressand
- un aubergiste : Hippolyte Boichot
- un négociant : Joseph Boichot
- et un courtier Alexandre Rousseau.
Le maire est Louis Ventard.
En 1900, le maire Antoine Rebouillat-Dealien administre une population de 514 habitants. La reprise économique se confirme, si on en juge de par le nombre des commerçants :
- deux épiciers : Humbert et Boichot
- deux cabaretiers : Guillot et Aubert
- deux négociants en bois de construction : Humbert et Boichot
- deux négociants de vins en gros : Boichot-Boulery et Boichot-Court
- un battoir à blé tenu par Després
- un marchand de bestiaux : Rousseau
- un boucher : Aubert
- un coquetier : Delaine
- un marchand de fourrage : Rousseau.
Quelque temps plus tard (peu avant 1876), Denis Julien, maréchal-ferrant, forgeron, serrurier, s'y installera.
Le moulin Lauriot est utilisé en minoterie par son constructeur, Auguste Boichot, puis par son second propriétaire éponyme, Henri Lauriot. On y produit de la farine de blé et de la farine de maïs destinée à l'alimentation des poulets de Bresse et à la fabrication de gaudes. En 1936, il est repris par Louis Bobey puis par son fils Jean Bobey, qui y conserveront une activité de négoce de vins, avant qu'il ne soit transformé en silo[14] en 1990, et revendu à une coopérative agricole en 1999[15].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].
En 2019, la commune comptait 344 habitants[Note 3], en augmentation de 10,97 % par rapport à 2013 (Jura : −0,5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
La chapelle sainte Thérèse date des années 1960-1970.
Depuis le XIXe siècle, le marché aux poulets de Bresse est très réputé, et attire les volaillers de Bellevesvre, Louhans et Chalon sur Saône. Les villages environnants assurent une production de troki, selon l'appellation locale à Petit-Noir[21] ou trequi, aux Essarts et à Louhans (10), c'est-à-dire de maïs, alimentation importante et indispensable à l’élevage du poulet. La laiterie ne fonctionne plus depuis les années 80.
Le moulin Lauriot[22], aussi appelé Minoterie des Hays, possède l’originalité d’avoir des murs et des voûtains de cave entièrement bâtis en tuiles mécanique, avec des baies en arc segmentaire. En 1950, il est agrandi, avec des soubassements en moellons calcaires. Ceux -ci s'étant effondrés, l'un des murs et reconstruit et consolidé avec des appentis en parpaings de béton. En 1974, s'y ajoutent des silos métalliques et le toit est recouvert de fibro-ciment[23].
Sources
Bibliographie
1. Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, Dodivers éd., Besançon, 1862.
2. E. Clerc, Jean Boyvin, président du Parlement de Dôle, sa vie, ses écrits, sa correspondance politique, Bintot imp., Besançon, 1856.
3. F. de Gingins-La-Sarraz, FC. de Gingins-La Sarraz, Recherches historiques sur les acquisitions des sires de Montfaucon et de la maison de Chalon dans le pays de Vaud, Société d’histoire de la Suisse romande, tome XIV, G. Bridel éd., Lausanne, 1857.
4. Claude Courtépée, Description historique et topographique du Duché de Bourgogne, t. III, Causse imp., Dijon, 1778, p 370.
5. Alphonse Rousset, Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, A. Robert imp., Lons-le-Saunier, t. VI, 1858, 110.
6. J.-B. Duvergier, loi qui distrait les hameaux de Vornes, du Parolais et du Nivelet, et les réunit à la commune de Beauvoisin (Jura), Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, t. 65, 1865, p 84.
7. A. Marquiset, Monographie des villes et villages de France, Office d'édition du livre d'histoire éd., réimp. 1991.
8. F. Richenet, Le patois de Petit-Noir, canton de Chemin, Jura, L. Bernin, imp-éd., Dole, 1896.
9. L.Guillemaut, Dictionnaire patois de la Bresse louhannaise, A. Romand imp., Louhans, Bulletin La Bresse louhannaise, 1894-1902.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, Dodivers éd., Besançon, 1862.
- E. Clerc, Jean Boyvin, président du Parlement de Dôle, sa vie, ses écrits, sa correspondance politique, Bintot imp., Besançon, 1856.
- F. de Gingins-La-Sarraz, FC. de Gingins-La Sarraz, Recherches historiques sur les acquisitions des sires de Montfaucon et de la maison de Chalon dans le pays de Vaud, Société d’histoire de la Suisse romande, tome XIV, G. Bridel éd., Lausanne, 1857
- Les essarts ou sar ou sart a une étymologie germanique, où il signifie "champ". Ce toponyme, très répandu en France, indique qu'une partie des bois avait été défrichée lors de la vente
- C.Courtépée, Description historique et topographique du Duché de Bourgogne, t. III, Causse imp., Dijon, 1778, p 370.
- A. Rousset, Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté, A. Robert imp., Lons-le-Saunier, t. VI, 1858, 110.
- « ACTUACITY - Annuaire des villes de France - Points d'intérêts - Photos - Météo - Plans - Actuacity », sur actuacity.com (consulté le ).
- Le Moulin des Hays a doublé sa collecte, Jura agricole et rural, 2005
- Résultats officiels du premier tour des élections municipales à Les Hays sur le site officiel du Ministère de l'Intérieur
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Richenet, Le patois de Petit-Noir, Canton de Chemin (Jura), Dole, L. Bernin, repris par Robarts - University of Toronto (lire en ligne).
- Photo du moulin Lauriot Ministère de la Culture, 1933
- Moulin à blé-Minoterie dite moulin des Hays sarl Laurent Poupard, Base Mérimée-Monuments de France, 1988
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