Les Salles-Lavauguyon
Les Salles-Lavauguyon (Las Salas La Vau Guion en occitan) est une commune française située dans le département de la Haute-Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Pour les articles homonymes, voir Salles.
Les Salles-Lavauguyon | |||||
L'église Saint-Eutrope avec le prieuré. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Haute-Vienne | ||||
Arrondissement | Rochechouart | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Porte Océane du Limousin | ||||
Maire Mandat |
Christine Ballay 2020-2026 |
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Code postal | 87440 | ||||
Code commune | 87189 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
139 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 11 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 44′ 38″ nord, 0° 41′ 43″ est | ||||
Altitude | Min. 194 m Max. 301 m |
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Superficie | 12,32 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Rochechouart | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Vienne
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Elle est intégrée au parc naturel régional Périgord-Limousin.
Imposant lieu de dévotions au Moyen Âge, l'église du bourg des Salles-Lavauguyon a su tirer parti pour le développement de sa renommée de sa position proche d'une ancienne voie romaine reliant Périgueux à Poitiers, elle était simultanément placée sous le vocable de saint Eutrope de Saintes et dédiée à l'Assomption de la Vierge Marie.
C'est une des plus vastes et des plus belles églises de la contrée, caractérisée notamment par un riche programme de fresques datant de l'époque romane.
Le , La Poste a mis en vente un timbre représentant les remarquables fresques de cette église.
Géographie
Situation géographique
La ville se trouve dans la région du cratère de la météorite de Rochechouart ; elle confine à la Charente. Située dans la partie sud-ouest du département de la Haute-Vienne, entre Charente et Tardoire, la commune des Salles-Lavauguyon occupe un territoire restreint : 1 175,89 hectares. Du reste, le bourg en occupe approximativement le centre, à deux kilomètres environ des limites communales.
Le relief de la commune est marqué par les premières collines des monts de Châlus à l'est et la fin du massif de l'Arbre à l'ouest.
Communes limitrophes
Territoire
La commune des Salles-Lavauguyon s'étend sur un plateau légèrement vallonné qui s'abaisse doucement vers les terrains de l'Oligocène inférieur de la région de Montembœuf. L'altitude ne dépasse pas 270 mètres. La Tardoire a creusé une vallée encaissée qui marque la limite séparant la commune des Salles-Lavauguyon de celle de Maisonnais-sur-Tardoire. Les nombreuses sources alentour se conjuguent en petits ruisseaux qui traversent une vallée froide et humide et vont alimenter la Tardoire. Les villages de la commune semblent également distribués autour du bourg. M. Lagarde en donne cette description : « Ils sont établis sur les parties saines des plateaux ou même à flanc de coteau, sur le versant est de la vallée de la Tardoire tel le village de La Vauguyon bâti près de son château féodal. Ces villages sont : Chez Bureau, Chez Berthou, le Ménieux, Chez Lafont, Raverlac, la Vauguyon, Fougeras, Texiéras, Chez Rambaud, les Royaux, les Granges, la Maison du Bost, la Loge, les Loges, le Bost du Loup. »
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cheronnac_sapc », sur la commune de Chéronnac, mise en service en 1995[8] et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[9],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 12,2 °C et la hauteur de précipitations de 1 107,3 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Limoges-Bellegarde », sur la commune de Limoges, mise en service en 1973 et à 45 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11,2 °C pour la période 1971-2000[12] à 11,4 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,8 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Les Salles-Lavauguyon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[15],[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (68,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (47,6 %), forêts (30,2 %), zones agricoles hétérogènes (22,2 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Aymeric III, vicomte de Rochechouart, fit ériger l’église des Salles afin d’assurer le salut de son âme et des siens. En 1075, l’église et ses dépendances furent données au chapitre de Saint-Junien. La nouvelle fondation dont le premier prieur est Boson de Rochechouart est une communauté canoniale suivant la règle de saint Augustin. En 1227, le prieur devint indépendant de l’autorité des chanoines de Saint-Junien. Durant cinq siècles, les religieux se succéderont jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle le prieuré est transformé en presbytère.
Blasonnement
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Les armoiries de Les Salles-Lavauguyon se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2019, la commune comptait 139 habitants[Note 7], en diminution de 21,91 % par rapport à 2013 (Haute-Vienne : −0,93 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Son église
L'église des Salles-Lavauguyon est sans conteste un chef-d'œuvre de l'art roman limousin. Elle hérite de la sévérité qu'on connaît aux monuments romans et de la légèreté, de l'humanité propre à la déclinaison saintongeaise du style. On a vu récemment les fresques de cet écrin de beauté débarrassées de la couche de plâtre qui les cachaient aux regards ; la plupart sont aujourd'hui rénovées. Le bâtiment fut achevé en 1075, puis agrandi au XIIe siècle ; à cette époque, la façade ouest fut remaniée. La tradition orale rapporte que lors de la construction du lieu saint, le bourg était le siège d'une industrie florissante de chapeaux. Il se pourrait que ce soit parce qu'il est patron des chapeliers que saint Eutrope est l'un des patrons de cette église. L'église renferme une relique du saint et la "bonne fontaine" accolée à l'ancien presbytère est censée guérir des rhumatismes grâce à lui. On pouvait voir, il y a moins d'un demi-siècle encore, une très ancienne statuette du saint à l'entrée de l'édifice qui abrite la fontaine. De nombreuses statuettes qui se trouvaient dans des niches de la façade principale de l'église furent également brisées. L'église fut classée monument historique le . Les fresques romanes de saint Eutrope sont parmi les plus belles d'Europe. Les scènes représentées sont très variées : cela va de la Création du monde à la vie de saint Eutrope sans oublier des épisodes de la légende de saint Martial et les portraits des fondateurs du prieuré. Elles furent « redécouvertes » entre 1950 et 1953 par l'abbé Fernand Combette, qui fut curé aux Salles de 1947 à 1954. Un jour, il voit une boursouflure dans le plâtre de recouvrement du mur du bas-côté à droite du bénitier, à la hauteur du vitrail, entre le vitrail et le mur de la façade. Or, soucieux de la sécurité de ses ouailles, il se munit d'une grande échelle en bois qu'il appuie sur le mur et sur laquelle il monte. Il réussit sans trop de peine à retirer du mur un morceau de plâtre assez épais. Pour sa plus grande surprise, il voit apparaître une tache noire sur le mur dégagé ; très vite, les personnes présentes reconnaissent deux pieds chaussés qui appartenaient manifestement à une œuvre plus grande. À la même époque et de la même façon, l'abbé Combette avait découvert les traces d'une œuvre polychrome au-dessus du portail de la façade principale. On alerta les "Monuments Historiques, section de Limoges" qui ne s'inquiétèrent pas tout d'abord de la découverte.
Lieux et monuments
- Église Saint-Eutrope. L'édifice a été classé au titre des monuments historique en 1907[26].
- un menhir et un polissoir du Néolithique dans le hameau Raverlat
- de nombreuses fontaines
- dans le hameau Lavauguyon, déjà sur le territoire de la commune de Maisonnais-sur-Tardoire les ruines du château de Lavauguyon
Le menhir . Le polissoir. Le cadran solaire.
Personnalités liées à la commune
- Michel-Félix Tixier (1796-1864), avocat et député de la Haute-Vienne[27].
Pour approfondir
Bibliographie
Certains renseignements proviennent d'une Monographie agricole des Salles-Lavauguyon écrite par Maurice Lagarde, quelques autres d'un article de Joseph Delage.
Articles connexes
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Carte IGN sur Géoportail
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Cheronnac_sapc - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Les Salles-Lavauguyon et Chéronnac », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Cheronnac_sapc - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Les Salles-Lavauguyon et Limoges », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Limoges-Bellegarde - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Limoges-Bellegarde - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Limoges-Bellegarde - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Site officiel de la préfecture de Haute-Vienne - liste des maires (doc pdf)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Eglise Saint-Eutrope », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- Michel, Félix Tixier - Base de données des députés français depuis 1789
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