Ligne de Rosporden à Concarneau

La ligne de Rosporden à Concarneau est une ligne ferroviaire française à écartement standard et à voie unique. Elle constitue un embranchement de la ligne radiale « sud » de desserte ferroviaire de la Bretagne, permettant la desserte de l'importante ville portuaire de Concarneau.

Ligne de
Rosporden à Concarneau

La voie peu après l'embranchement (section ouverte).
Pays France
Gares desservies Concarneau
Historique
Mise en service 1883
Électrification 1992
Fermeture 1959 2011 (fermeture partielle)
Concessionnaires Cie PO (1883 1933)
État (Non concédée) (1934 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 476 000
Longueur 15,120 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale 20 
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Fret (desserte de l'usine Coopagri)
Schéma de la ligne

Elle constitue la ligne 476000[1] du Réseau ferré national.

Histoire

Chronologie

Origine

La ligne de desserte « sud » de la Bretagne, concédée au Paris-Orléans, vit naître plusieurs embranchements destinés à la desserte des villes portuaires égrenant la côte bretonne. L'embranchement de desserte de Concarneau classé no 72 dans la loi du (Plan Freycinet)[4],[5]., est de ceux-là.

« Le poisson est transporté en voiture de Concarneau à Rosporden et chargé vers midi dans les trains de vitesse qui arrivent le lendemain à Paris. Il sera du plus grand intérêt de pouvoir le placer en wagon au sortir du bateau à Concarneau même et de lui éviter ainsi les détériorations que cause le trajet en voiture et le transbordement à Rosporden. (...) Cet embranchement sera, d'ailleurs, très utile pour les personnes qui se rendent en grand nombre à Concarneau pendant la saison des bains de mer. Enfin il permettra le transport facile des amendements marins vers le centre de la Bretagne.[6] »

Utilité publique et travaux par l'État

La loi, ayant pour objet la déclaration d'utilité publique (DUP) des chemins de fer : 1° de Concarneau à Rosporden ; 2° de Morlaix à Roscoff ; 3° de Quimper à Douarnenez, adoptée par le Sénat et la Chambre des députés, est promulguée le [5] par le Président de la République Jules Grévy et signée par le ministre des travaux publics Charles de Freycinet[7]. Outre la DUP faite à titre d'intérêt général, les différents articles précisent notamment : l'autorisation donnée au ministre pour entreprendre les travaux de la ligne dans le cadre de la section « Études et travaux des chemins de fer exécutés par l'État » du budget de son ministère ; l'acceptation de l'offre de subvention, 20 000 fr/km, faite par le Conseil général du Finistère ; et qu'elle sera éventuellement complétée par une loi spéciale sur les clauses qui seraient ultérieurement stipulées pour la concession ou l'exploitation[8].

Le projet d'exécution de la ligne « de Rosporden à Concarneau » est approuvé par une décision ministérielle le [9]. Le Ministère des travaux publics met, le samedi , en adjudication au rabais, sur soumissions cachetées, un premier lot intitulé « terrassements et ouvrages d'arts », la dépense estimée est de 780 803,05 fr)[10]. Il est adjugé aux entrepreneurs Picaut et Oligner dont le rabais est de 16% ce qui ouvre une autorisation de dépenses de 712 271,51 fr, non compris les acquisitions de terrains[9]. Le chantier est ouvert en [5] et au mois d'août l'ingénieur en chef rapporte que « les travaux sont en bonne voie d'exécution » et que l'achat des parcelles a été conclu pour presque toutes à l'amiable[9].

Pour le lot suivant, concernant les maisons de garde, le projet finalisé est transmis à l'administration supérieure le . Son adjudication pour la construction a lieu le samedi , la dépense estimée est de 97 588,23 fr[11]. Le samedi il y a deux adjudication : la première pour le lot « établissement et entretien des clôtures sèches et haies vives », la dépense estimée est de 45 844 fr (détaillée en 21 980 fr pour la plantation et l'entretien des haies vives et 23 864 fr pour la fourniture, la pose et l'entretien de clôtures sèches), et la seconde pour le lot « ballastage et pose des voies », la dépense estimée est de 276 397 fr (détaillée en 248 904 fr pour ballastage et l'empierrement, 4 625 fr pour entaillage et perçage des traverses, et 22 868 fr pour la pose des voies)[12].

Concession et ouverture PO

La ligne est cédée par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[13].

La ligne de Rosporden à Concarneau est mise en service le par la Compagnie du PO, sur autorisation du ministre des travaux publics. Longue de 15,362 kilomètres elle dispose des deux stations terminus et d'une station intermédiaire à La Boissière[14],[15].

Embranchement du port

La compagnie des chemins de fer départementaux du Finistère ouvrit le un embranchement à voie métrique destiné à relier la gare de Concarneau-Ville, terminus de la ligne à voie métrique reliant Quimperlé à Concarneau via Pont-Aven, à la « grande gare » de Concarneau-PO. Une liaison entre la gare et le port, majoritairement en tranchée, était donc ouverte. Lors de la fermeture de cette ligne départementale, en 1936, cet embranchement fut mis à voie normale et exploité par le grand réseau.

Caractéristiques

Tracé

Ligne de Rosporden à Concarneau
Schéma de la ligne
Légende
Ligne de Savenay à Landerneau vers Redon
Ligne de Carhaix à Rosporden vers Carhaix (RB)
664,604 Rosporden (119 m)
Ligne de Plouescat à Rosorden vers Plouescat
665,302 Ligne de Savenay à Landerneau vers Quimper
671,579 Zone industrielle de Coat-Conq, EP COOPAGRI
671,700 Début de la section fermée
672,4xx Passage sous la N 165
673,424 La Boissière (82 m)
679,724 Concarneau-PO (22 m)
679,974 Fin de la ligne
Concarneau-Ville (5 m) vers Quimperlé

S'embranchant sur la radiale en gare de Rosporden, où se trouvaient par ailleurs les terminus de deux lignes à voie métrique, l'une du réseau breton se dirigeant vers Carhaix et l'autre des chemins de fer armoricains, se dirigeant vers Plouescat via Châteauneuf-du-Faou, La Feuillée et Landivisiau, la ligne s'éloignait d'abord vers l'ouest, puis obliquait vers le sud, pour desservir la halte de la Boissière, puis la gare de Concarneau, situé en surplomb du port.

Gares

La gare de Concarneau, quoique ne voyant plus de train, reste ouverte et sert de bureau de vente pour la SNCF jusqu'en .

Fermeture

La section du PK 671,700 au PK 679,974 de la ligne n° 476000 est fermée le par une décision du Conseil d'administration de Réseau ferré de France. L'objectif indiqué est de conserver sur ces 8 274 mètres le « maintien des emprises nécessaires à une éventuelle réactivation d'un service de transport en site propre »[16].

Exploitation

Aujourd'hui, la ligne n'est plus exploitée au-delà de Coat-Conq, zone industrielle située au nord de l'échangeur du même nom sur la N165, environ un kilomètre en amont de l'ancienne halte de la Boissière. Le moignon de voie exploité est électrifié depuis 1992 en monophasé 25 kV (caténaire simplifiée type "Trolley"). Mais l'essentiel de la desserte de l'usine de Coopagri, principal embranché (trains de céréales ou d'engrais) est réalisé en traction diesel.

Notes et références

  1. Nomenclature des lignes du réseau national français, fichier Excel 2009, source Réseau ferré de France.
  2. « Ligne de Rosporden à Concarneau », sur Histoire de lignes oubliées..., (consulté le ).
  3. « Débat public : liaisons ferroviaires Bretagne - Loire : TER sur Concarneau », sur CNDP, (consulté le ).
  4. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456, , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  5. Jean-Pierre Nennig,2008, p. 185.
  6. "Annales du Sénat et de la Chambre des députés", 14 juin 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6585176n/f488.image.r=Rosporden
  7. « N° 8232 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement des chemins de fer de Concarneau à Rosporden, Morlaix à Roscoff et de Quimper à Douarnenez : 23 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 460, , p. 78 - 79 (lire en ligne).
  8. « Partie officielle : Versailles, 23 juillet 1879 », Journal officiel de la République française, no 204, , p. 7313 (lire en ligne, consulté le ).
  9. V. Fénoux (ingénieur en chef des ponts et chaussées), « Chemins de fer », Rapports et délibérations / Conseil général du Finistère, , p. 62-63 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Ministère des travaux publics, « Adjudication », Journal officiel de la République française, , p. 1334 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Ministère des travaux publics, « Adjudication », Journal officiel de la République française, , p. 8445 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Ministère des travaux publics, « Adjudication », Journal officiel de la République française, , p. 5794 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 352 - 359 (lire en ligne).
  14. « Nouvelles diverses », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le 30 juin 1883 le train arrive en ville. . . », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Fermeture de la section de ligne du réseau ferré national comprise entre les PK 671,700 et 679,974 de l'ancienne ligne de Rosporden à Concarneau », sur SNCF Réseau, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Pierre Nennig, Le chemin de fer de Bretagne sud : De Savenay et de Rennes à Landerneau par Redon, Vannes, Auray, Lorient, Quimper et Châteaulin et ses embranchements vers Ploërmel, Quiberon, Pontivy, Concarneau, Pont-L'Abbé et Douarnenez-Tréboul, Pornichet, JPN Éditions, coll. « Archéologie ferroviaire », , 224 p. (ISBN 978-2-9519898-5-6, BNF 41302229, présentation en ligne).

Articles connexes

Lien externe

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