Ligne nouvelle Montpellier - Perpignan

La ligne nouvelle Montpellier - Perpignan est un projet non financé de liaison ferroviaire française entre Montpellier et Perpignan. La ligne représente le chaînon manquant d'un plus vaste projet consistant à relier le réseau espagnol à l'actuelle LGV Méditerranée : elle raccorderait en effet le contournement ferroviaire de Nîmes et de Montpellier à la ligne de Perpignan à Figueras, qui franchit la frontière entre l'Espagne et la France au niveau du Perthus pour aller à Barcelone[1].

Ligne nouvelle de
Montpellier à Perpignan

Carte de la ligne
Pays France
Villes desservies Montpellier, Béziers, Narbonne, Perpignan
Historique
Mise en service 2030
Caractéristiques techniques
Longueur 150 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale 10 
Nombre de voies Double voie
Trafic
Propriétaire SNCF Réseau
Trafic TGV
Fret

À terme, l'objectif est de permettre la liaison Paris Madrid en six heures à l'horizon 2030. Le temps de trajet serait peu compétitif par rapport à l'avion sur le trajet complet (il serait par contre beaucoup moins émetteur de gaz à effet de serre), mais pourrait l'être plutôt sur des parcours intermédiaires, comme Lyon – Madrid ou Paris Barcelone.

Finalités et caractéristiques

Dans les années 1980, la création d'une ligne à grande vitesse depuis la vallée du Rhône jusqu'à la frontière espagnole avait été envisagée. Ce projet a été abandonné en 1995, en même temps que fut raccourcie de 60 km la LGV Méditerranée, construite jusqu'à Nîmes et non Montpellier. Les études avant-projet sommaire furent stoppées devant des estimations de trafic beaucoup trop faibles pour rentabiliser la ligne.

La saturation de la ligne historique a conduit en 2001 à étudier la construction d'une ligne mixte voyageurs/fret. La finalité d'une telle ligne est double :

  • permettre la desserte à grande vitesse du Languedoc-Roussillon et constituer un maillon d'un axe européen à grande vitesse entre l'Espagne (Madrid et Barcelone notamment) et Paris et l'est de la France mais aussi l'Italie et la Suisse ;
  • décharger la ligne historique d'une partie de son trafic. Des sillons supplémentaires seraient ainsi dégagés pour permettre la circulation d'un plus grand nombre de TER et de trains de fret avec la possibilité d'un report d'une partie du trafic routier vers le rail. La coexistence de trains circulant à des vitesses très différentes oblige cependant à augmenter considérablement l'intervalle entre ces trains, et réduit en proportion le nombre de sillons disponibles. La ligne nouvelle ne pourrait donc offrir un grand nombre de sillons à la fois au fret et au trafic TGV que si les trains correspondant y circulaient à des heures bien séparées (horaires nocturnes pour le fret et diurnes pour les TGV, dans une version extrême, ou plus réalistement par paquets de trains d'un même type).

Une ligne mixte est plus chère à construire, car il faut concilier plusieurs exigences :

  • des courbes de rayon élevé : la circulation de trains lents (fret) ne permet pas d'appliquer le dévers maximum à la voie pour qu'y circulent des TGV à plus de 300 km/h : il faut alors compenser par des courbes de rayon plus grand (au-dessus de 6 000 mètres, contre 4 000 m pour une LGV) ;
  • des rampes faibles, pour permettre la circulation de trains de fret lourds (1 % maxi environ, contre 3 % à 3,5 % pour les LGV) ;
  • une voie capable de supporter des charges par essieu (22 t) plus importantes, un train de fret étant 30 % plus lourd qu'un TGV (17 t) pensé pour la haute vitesse ;
  • un entraxe (espacement entre les deux voies) plus important pour permettre le croisement sans risques entre un train de fret et un TGV.

Réseau ferré de France (RFF) introduit également la notion d'autoroute ferroviaire, ligne réunissant les caractéristiques ci-dessus et permettant la circulation de convois dont le gabarit est supérieur à celui des trains classiques. La hauteur de la caténaire notamment, y serait portée de 5,08 m à 5,60 m au-dessus des voies, afin de pouvoir y faire transiter sur des wagons non surbaissés des camions (tracteur + remorque).

Historique

Carte schématique du réseau des trains Renfe-SNCF en Coopération gérés par Elipsos, juin 2014.

L'accord de Madrid prévoit le , la construction d'une liaison ferroviaire à grande vitesse entre les deux pays avec mise en concurrence pour une concession de conception, construction et exploitation. Les études d’avant-projet sont validées. En 2000, la LGV Languedoc Roussillon, entre Montpellier et Perpignan, est déclarée projet d'intérêt général (PIG) et le , le projet de ligne nouvelle mixte voyageurs et fret du Contournement de Nîmes et Montpellier est déclaré d’utilité publique par décret. Rien pour la section Montpellier - Perpignan.

En 2006, le ministère des Transports demande à RFF d’engager les études de la ligne nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP). En , il est décidé d'organiser un débat public pour la ligne nouvelle Montpellier - Perpignan, débat qui a lieu du au [2]. Le , il est décidé, à la suite du débat public, de poursuivre les études pour une ligne mixte Fret/grande vitesse[3]. Le débat public concernant le projet LNMP a permis d’aboutir le à la remise du bilan du débat public ligne nouvelle Montpellier-Perpignan.

Le , la ministre chargée de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement valide la première étape des études, qui définit une zone de passage de 1 000 mètres de largeur. Fin 2012, l'acteur Pierre Richard et la judokate Automne Pavia participent à une campagne publicitaire nationale financée par le conseil général de l'Aude et le Grand Narbonne pour la création d'une gare TGV à Narbonne[4],[5].

En , le secrétaire d'État aux transports Alain Vidalies a indiqué qu'il voulait approuver le tracé Montpellier Perpignan. Pour Carole Delga, présidente de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, « le ministre s'est engagé à approuver dans les prochains jours la proposition de tracé issue de la concertation »[6],[7]. SNCF Réseau doit lancer la procédure de déclaration d'utilité publique à l'hiver 2016-2017[8],[9].

Le , le secrétaire d’État chargé des transports, Alain Vidalies, a confirmé le choix du tracé de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP)[10]. Le tracé est alors précisé, sur une largeur de 100 à 200 mètres. Deux gares nouvelles sont prévues, une à Béziers, et l'autre à Narbonne[11],[12].

En , un rapport du Sénat se prononce contre la création de nouvelles lignes en région Occitanie, et préconise un gel pendant quinze ans des financements, préférant privilégier le financement de la maintenance des lignes classiques présentes dans les autres régions[13]. Le projet est cependant activement soutenu par de nombreux élus de la région Occitanie et en particulier le député de l'Hérault Philippe Huppé et le maire de Montpellier Philippe Saurel[14].

Le , Louis Aliot demande au Premier ministre Jean Castex de s’engager fermement sur l’accélération de la ligne LGV Montpellier-Perpignan et sur le désenclavement de Perpignan et de son département[15]. Le Premier ministre lui répond « Je mettrai toute mon énergie à le faire avancer à une vitesse supérieure à celle qui est la sienne jusqu’à présent »[15].

Fin avril 2021, le premier ministre Jean Castex défend une « accélération du projet » après qu'ait été faite l'annonce d'un financement par l'État de la LGV Bordeaux-Toulouse[16].

Notes et références

  1. « Perpignan-Montpellier : le projet TGV de la discorde », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. http://www.rff.fr/fr/gestion-page-d-accueil/actualites/poursuite-des-etudes-sur-la-ligne-nouvelle-montpellier-perpignan
  3. http://www.ladecisionderff.fr/
  4. « Narbonne : Pierre Richard défend la gare TGV », sur midilibre.fr, (consulté le )
  5. « Narbonne. Gare TGV : Pierre Richard prête son image », sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
  6. « LGV Montpellier-Perpignan : le tracé approuvé "dans les prochains jours" selon le ministre des Transports - France 3 Occitanie », France 3 Occitanie, (lire en ligne, consulté le )
  7. « LGV : l'Etat s'engage pour la ligne Montpellier-Perpignan », sur Lindependant.fr (consulté le )
  8. « LGV Montpellier-Perpignan : le gouvernement s'engage », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le )
  9. « l’État s’engage pour la ligne LGV Montpellier-Perpignan | La Gazette de Montpellier.fr », sur www.lagazettedemontpellier.fr (consulté le )
  10. objectif-languedoc-roussillon.latribune.fr/economie/infrastructures/2016-02-03/le-trace-de-la-ligne-tgv-montpellier-perpignan-valide-par-le-ministere.html
  11. www.touleco.fr/Le-trace-de-la-ligne-TGV-Montpellier-Perpignan-officialise,18363
  12. L’actu de Perpignan & Montpellier | Un TGV de Montpellier à Perpignan www.pyreneesinfo.fr/actu/lactu-de-perpignan-montpellier-un-tgv-de-montpellier-a-perpignan/51685/
  13. « Un rapport du Sénat demande le gel du projet TGV Montpellier-Perpignan », France Bleu, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Article du Midi Libre sur le soutien politique au projet de LGV »
  15. « Perpignan/ Ligne à Grande Vitesse : le nouveau maire Louis Aliot demande officiellement au Premier ministre de remettre le projet TGV sur les rails », sur ouillade.eu, (consulté le ).
  16. « Le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse va recevoir 4,1 milliards d’euros de l’Etat », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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