Lingreville

Lingreville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 019 habitants[Note 1] (les Lingremais).

Lingreville

L'église Saint-Martin.
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Coutances
Intercommunalité Communauté de communes Coutances Mer et Bocage
Maire
Mandat
Jean-Benoît Rault
2020-2026
Code postal 50660
Code commune 50272
Démographie
Gentilé Lingremais
Population
municipale
1 019 hab. (2019 )
Densité 113 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 57′ 02″ nord, 1° 31′ 37″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 61 m
Superficie 9,04 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Quettreville-sur-Sienne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Lingreville
Géolocalisation sur la carte : France
Lingreville
Géolocalisation sur la carte : Manche
Lingreville
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Lingreville

    Géographie

    La commune est littorale, au sud du Coutançais. Son bourg est à 6,5 km au nord de Bréhal et à 15 km au sud-ouest de Coutances[1].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]

    • Moyenne annuelle de température : 11,1 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,1 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,4 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 11,5 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 921 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Coutances », sur la commune de Coutances, mise en service en 1974[10] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 1 061,2 mm pour la période 1981-2010[12].

    Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Granville – pointe du Roc », sur la commune de Granville, mise en service en 1973 et à 13 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[14] à 11,9 °C pour 1981-2010[15], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[16].

    Urbanisme

    Typologie

    Lingreville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[17],[18],[19].

    La commune est en outre hors attraction des villes[20],[21].

    La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[22]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[23],[24].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (86,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (62,9 %), zones urbanisées (13,8 %), prairies (9,6 %), terres arables (8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,7 %), zones humides côtières (0,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,3 %)[25].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes : Legrinvilla en 1056 et 1066 ; Lingrevilla en 1146[27],[28].

    Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » dont le premier élément Lingre- représente un anthroponyme selon le cas général[27],[28].

    C'est peut-être un nom de personne masculin de type anglo-scandinave *Leotgrimr ou *Leofgrimr[27], formé sur les éléments anglo-saxons leot et leof + le vieux norrois grimr ou encore de l'anthroponyme germanique continental Leutgrim(us)[28]. Ces hypothèses sont justifiées par la récurrence des formes les plus anciennes en Legrin- devenu Lingre- plus tardivement par métathèse et par nasalisation de la première voyelle.

    Remarque : la principale faiblesse de la première hypothèse est l'absence d'attestation de ces deux noms anglo-scandinaves. En revanche, un certain Leutgrimus est bien mentionné dans le polyptyque de Saint-Irminion par exemple. Du point de vue du germanique commun Leot- et Leut-grim- sont identiques. Quant au « nom de personne anglo-saxon Leogrimr »[29], il n'est pas attesté en l'état des sources, par conséquent il devrait comporter un astérisque *Leogrimr, en outre, la forme grimr, grimR est scandinave et non pas anglo-saxonne[30].

    Histoire

    Des fouilles, pratiquées dans la commune, ont révélé une occupation humaine datée du Bronze ancien (2 400 à 2 200 ans). Le site a livré notamment des grattoirs, armature de flèche, perçoirs, racloirs, lames, etc.[31].

    En 2022, les conseils municipaux de Lingreville et d'Annoville s'accordent pour engager la création pour 2023 d'une commune nouvelle qui sera dénommée Tourneville-sur-Mer[32].

    Politique et administration

    La mairie.
    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    5 mai 1889 27 janvier 1897 Antoine Leconte    
    1995 mars 2008 Victor Courois   Chef de personnel
    mars 2008[33] En cours Jean-Benoît Rault[34] SE Agriculteur
    Les données manquantes sont à compléter.

    Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et quatre adjoints[34].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[36].

    En 2019, la commune comptait 1 019 habitants[Note 8], en augmentation de 7,72 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Lingreville a compté jusqu'à 1 686 habitants en 1800.

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 6271 6861 6661 6801 6231 6331 6001 5231 494
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 5331 5371 5501 4961 4641 4191 3911 3641 357
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2761 2411 2011 0701 0369911 020910932
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    957954940903913920941949920
    2015 2019 - - - - - - -
    9991 019-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[37] puis Insee à partir de 2006[38].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Pour mémoire
    • Château (XVIIe siècle), possession de la famille Frémin, il fut saccagé par les Allemands en 1940-1941 et rasé en 1976[41].

    Héraldique

    Blason
    Tranché d'azur et de sable, à la cotice componée de gueules et d'argent brochant sur la partition; brochant sur le tout, un chef de gueules chargé d'un léopard d'or et une champagne de sinople chargée d'une mer ondée de quatre pièces d'argent et d'azur; le chef et la champagne laissant apparaître, sur l'azur, trois fleurs de lis d'or, sur le sable, trois coquilles du même, le tout ordonné en orle, et cinq compons de la cotice[42].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Activité et manifestations

    Sports

    Lingreville-Montmartin-Hauteville, club de football, fait évoluer deux équipes en divisions de district[43].

    Personnalités liées à la commune

    Le peintre Pascal Benoit, né en 1957, habite Lingreville.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2019.
    2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
    5. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    6. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    7. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
    2. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
    3. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
    4. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    5. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    6. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    7. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    8. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    9. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    10. « Station Météo-France Coutances - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    11. « Orthodromie entre Lingreville et Coutances », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station Météo-France Coutances - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    13. « Orthodromie entre Lingreville et Granville », sur fr.distance.to (consulté le ).
    14. « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    16. « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
    17. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    19. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    20. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    21. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    22. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    23. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    24. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    25. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
    26. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    27. François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 146.
    28. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 942.
    29. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 159b.
    30. Site de Nordic Names : GRIM name element (lire en anglais)
    31. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-9145-4196-1), p. 9.
    32. « La fusion entre Lingreville et Annoville actée pour le 1er janvier ».
    33. « Jean-Benoit Rault a été élu nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    34. Réélection 2014 : « Lingreville (50660) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    35. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    36. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    37. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    38. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    39. « Œuvres mobilières à Lingreville », base Palissy, ministère français de la Culture.
    40. [PDF] « DIREN de Basse-Normandie - Les sites classés du département de la Manche » (consulté le ).
    41. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 380.
    42. https://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=13175
    43. « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Lingreville Montmartin Hauteville » (consulté le ).
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